tout est trop complexe pour elle qui est encore si jeune. à tout apprendre sur le vif, faire avec les enseignements des parents, poupée abusée par un système judiciaire se moquant parfois d'elle ouvertement. quand tout ce qu'elle voulait, c'était... comme lui : une vie paisible. une vie où sunhi pourrait s'épanouir sans craindre des coups, sans être éloignée de sa soeur. songeuse, elle se perd une seconde dans les grands yeux noirs lui faisant face. opales obsidiennes hypnotisantes, de celles qui content milles secrets. ❝ je lui en parlerai. — car sunhi elle est distante. sunhi elle se braque, elle se protège, et probablement qu'elle pense protéger sa soeur, avec. soupir de la poupée, interrompu par les doigts venus tirer sur son poignet. petite silhouette bientôt enfermée au creux des bras du brun, c'est doux, c'est chaleureux, c'est... devenu familier. et la certitude qu'il épelle de sa victoire lui serre le coeur. les doigts qui viennent s'accrocher dans son dos, plus fort. et le nez vient s'enfoncer dans son cou, respirer son parfum. ❝ c'est promis.. — la voix est enrouée. serrée par une émotion qu'elle retient constamment. enfant pudique, les doigts qui se resserrent autour de lui à ses mots. ❝ seongho.. — elle recule à peine. relève le nez. visages trop proches, les souffles qui se balaient. elle pourrait juste tanguer en avant, yiren. si simple. mais la pudeur demeure, et elle baisse le regard. ❝ je te la présenterai. sunhi. — les paumes remontent du dos jusque ses épaules. caressent distraitement sa nuque du bout des doigts. ❝ je pourrai pas lui dire tout de suite qu'on ment, j'ai peur qu'elle ne comprenne pas. — n'oublie pas qu'elle n'est qu'une adolescente, convaincue que rien ne marchera. condamnée à demeurer entre quatre murs de terreur. ❝ mais je te la présenterai. si.. si tu veux. et quand ça sera fini, je lui expliquerai. — ce que tu fais pour elles.

Rien ne s'explique dans ses gestes. Il a juste besoin de la sentir contre lui. De sentir qu'ici, elle est plus sereine. Le frisson remonte le long de son corps quand il sent son souffle contre sa peau, à se dire qu'il va peut être trop loin. Et parfois, il aimerait lui dire qu'ici, elle peut s'énerver, pleurer, se lâcher. Qu'il veut bien l'aider. Qu'ici, elle peut se libérer. Il force pas parce qu'il sait que ça ne servirait à rien. Mais faciliter les choses quand il en a les moyens, c'est une chose qu'il se permet. Il pose les yeux sur elle quand elle mentionne son prénom, frissonne légèrement chaque fois qu'elle le fait. « Tu vas lui dire quoi pour le moment... ? » La situation est étrange. Il le sait. Mais quelque part, il a la sensation de vivre comme dans ses dramas. Il affiche un fin sourire. « Je serais ravi de rencontrer ta sœur. » Conscient alors, soudainement, qu'elle est trop proche de lui, que ça pourrait partir dans une direction qui compliquerait tout, il se redresse assez pour la repousser. Indirectement. Il n'a pas envie de la plonger dans le monde caché de sa vie, de devoir à nouveau faire semblant. Il peut mentir, se faire passer pour un petit ami qu'il n'est pas. Il peut parce qu'ici, les USA se fichent de sa vie privée. Et il sait que ça ne remontera pas en Corée, pas pour le moment. « N'hésite pas s'il te plaît. À me demander si tu as besoin. Je suis là, pour toi. » Parce que c'est ce qu'il veut pour elle. Qu'elle prenne cette main tendue vers elle.

perdue dans l'étreinte qu'il lui offre, elle s'abandonne un peu, yiren. se laisse aller à un instant sans porter sur ses épaules le poids de l'univers. tente d'ignorer la tension, subtile, qui subsiste chaque fois qu'elle croise son regard. ignore les frissons qui coulent sur l'échine, la nervosité qui lui fait pincer ses lèvres de façon délicate. ❝ probablement.. la même chose qu'aux autres — besoin de mettre toutes les chances de son côté pour la récupérer sous son toit. en espérant qu'elle comprenne un jour. et avec le temps, elle finit par y croire, à la sincérité de seongho. à celle de ses mots, et des sourires qu'il lui retourne. ❝ tu verras.. elle est adorable. — le centre de son univers, son tout. et finalement il se recule, elle s'écarte, les joues rosies qu'elle vient cacher derrière la bouteille de bière qu'elle récupère. à regrouper ses genoux contre sa poitrine sur le canapé, tente d'adopter une posture plus décontractée pour voiler la tension qu'il anime probablement malgré lui. ❝ merci. vraiment. et même si je suis loin d'avoir autant de ... "pouvoir" que toi, tu sais que c'est réciproque. — gamine incapable de fournir autre chose que des pizzas et la chaleur de ses bras, raison de leur rencontre. et elle détache enfin son regard de seongho, yiren, détourne son attention sur l'écran de télé d'un air distrait. ❝ un film. c'est bien le film, lançons un film. — et appuyer hasardeusement sur les boutons pour le lancer. garder une distance de sécurité.

Des mensonges qui s'installent. Pas entre eux mais avec le reste du monde. Il se demande comment la presse coréenne ou chinoise pourrait gérer ça. Ce qu'ils diront. Encore faut-il qu'ils viennent jusqu'ici pour épier ses moindre faits et gestes. D'ici là, le mensonge aura pris fin et Yiren sera avec sa sœur. Du moins, il l'espère. Il ne peut s'empêcher d'afficher un léger sourire, les yeux plongés dans ceux de la demoiselle. « Si elle est comme sa grande sœur, je n'en doute même pas... » Se redresse légèrement quand elle s'écarte, prend sa bière jusqu'à la vider entièrement. Il soupire doucement quand il sait que les envies sont là. Et qu'il se demande pourquoi il se retient. Sûrement la crainte de s'attacher à quelque chose qui n'aura pas de suite. « J'ai pas de pouvoir... Juste, je veux t'aider et c'est tout. » Il la laisse lancer le film, venant manger avec appétit bien qu'il ressente une sensation étrange. Il reste silencieux et immobile sur les quinze premières minutes avant de se déplacer vers Yiren, de se coller contre elle. Il glisse son bras autour de ses épaules et se contente de rester comme ça, de regarder l'écran. À faire comme si rien n'était arrivé.

elle sait, ren. elle sait que sunhi ne comprendrait pas tout ce qu'elle fait, et jusqu'où elle va pour elle. ou peut-être qu'elle comprendrait, et peut-être que l'illusion lui convient pour l'instant. aux mots de seongho, c'est un sourire mélancolique qui s'installe sur ses lèvres. ❝ elle est mieux que moi. bien, bien mieux.. — et c'est avec un naturel - qui ne l'est pas du tout - qu'ils s'écartent, voguent à leurs occupations, bouteille qu'elle termine également pour la reposer sur la table basse tout en l'écoutant. si humble, quand il fait tant pour elle. elle hausse un sourcil. ❝ c'est tout ? c'est plus que la majorité des gens que je connaisse à ce jour. alors que tu ne me dois rien. — un dernier regard dans sa direction, et le silence retombe, tandis que le film apparaît à l'écran. concentration trouble de la poupée qui cherche des parts de pizza à tatillons, tente de ne pas tourner les yeux vers seongho. jusqu'à distinguer du mouvement, peut-être cinq minutes après qu'elle aie fini son assiette. elle garde les yeux sur l'écran, langue qui passe entre ses lèvres, nervosité qu'elle peine à comprendre tandis qu'il vient simplement glisser un bras autour de ses épaules. une seconde, elle tourne les yeux vers lui. puis, elle continue de regarder le film, ou tout du moins.. d'essayer. davantage concentrée sur la paume qui frôle son bras, plutôt que sur les protagonistes et au bout d'une dizaine de minutes, elle s'agite, ren. fait mine de s'affaler davantage dans le canapé, pour mieux venir caler sa tête contre le torse du brun. soupir de la poupée, à sentir son parfum, se risquer à glisser une main jusque la sienne, posée sur une de ses jambes. à en frôler le dos du bout des doigts, sans oser la toucher toutefois.

Il voit pas comment quiconque peut être mieux que cette grande sœur qui se bat pour récupérer la garde de sa petite sœur. Il ne comprend pas qu'elle se sous-estime autant, qu'elle ne voit pas ce qu'elle est réellement. Il ne dit rien, lui le lâche qui n'a pas su braver le paternel avant pour protéger ses sœurs. Petite fleur qui devrait prendre bien plus confiance en elle. Et c'est contre elle qu'il vient, se rend compte que la distance entre eux ne lui convient pas. Il sent son regard, bref, sur lui mais ne bouge pas. Il se dit que peut être s'il fait mine que c'est normal, rien ne disparaîtra. Machinalement et peut être inconsciemment, il vient caresser son épaule de sa main quand elle vient se mettre tout contre lui. Son cœur qui tambourine dans sa poitrine. Il la laisse s'installer, ajuste sa main pour venir la glisser sur sa taille. La nervosité qui commence à rendre ses paumes moites, son cœur qui bat trop vite dans sa poitrine à lui en donner le tournis. C'est la petite main délicate qui rampe sur la sienne qui lui fait baisser les yeux. C'est si mignon qu'il finit par lâcher un léger sourire, amusé. Il n'a pas connu de tendresse adolescente, occupé à voyager, à tourner. Sa main attrape celle de Yiren et il mêle ses doigts aux siens. Il caresse sa peau de son pouce, doucement. Puis. La retire. D'un coup. La cache sur le côté de sa jambe. C'est l'angoisse négative qui le prend, celle qu'il déteste. Celle qui lui fait comprendre que c'est une erreur et que s'il s'attache. Ça va foirer. Son métier il ne le supporterait pas. Il n'est pas souvent là. Il doit être disponible pour ses fans. Mais non. Ce n'est pas ce qu'il veut. Sa main revient, s'accroche à celle de la princesse pour ne plus la lâcher.

elle sait pas, ren. elle sait pas pourquoi avec lui, elle chasse ce contact constant, à avoir besoin de sentir sa présence quand il est là. et quand il ne l'est pas. elle frôle le dos de sa main du bout des doigts, avant de sentir son coeur faire un raté lorsqu'il la saisit pour mieux venir entrelacer leurs doigts. poupée immobile. elle baisse les yeux sur les doigts qui se cherchent, trouvent la peau de l'autre, caresses subtiles et l'esprit qui décroche de l'écran. totalement. et la seconde suivante, la paume se retire. relâche celle de ren, laissée là, surprise. à ne pas oser lever les yeux sur seongho, elle hésite une seconde, à ne pas savoir s'il attend d'elle qu'elle s'écarte. la prise autour de sa taille qui indique le contraire. elle hésite, yiren, les doigts qui se tendent, se serrent, le poing qui hésite à reculer, toujours là, reposé sur sa jambe. est-ce qu'elle n'aurait pas du ? et pourtant, c'est lorsqu'elle commence à reculer doucement sa main qu'il revient s'accrocher à la sienne. et yiren elle lève le nez vers son visage, dans une expression marquée par le trouble. la surprise. la pudeur, aussi. et pourtant la paume répond. s'accroche à la sienne en retour. coeur battant d'une gamine qui ne lui demande rien d'autre que sa présence, au fond. et sans un mot, le nez s'enterre dans le creux de son cou. à ignorer le film. juste chercher son étreinte, sa main, son parfum. putain yiren, tu fais quoi ?

La douceur de sa peau dans sa main, à caresse de son pouce cet épiderme laiteux qu'il aimerait découvrir autrement par moment. Quand il récupère sa main, il voit du coin de l’œil qu'elle lève les yeux vers lui. Il fait mine d'être concentré sur le film alors qu'il préférerait faire autre chose. La regarder. L'allonger et simplement l'observer. Il sait pas dans quoi il s'engage mais ça devient dangereux. Peut être que ça risque de tout foutre en l'air ce qu'elle prévoit, leur faux couple et son envie de récupérer sa petite sœur. Pourtant, la tension monte et il peine à se contrôler. Frisson qui parcourt son corps entier, se demande depuis combien de temps il n'a pas ressenti ça. Ah, ça devient dur de lui résister à cette gamine. Il vient poser sa joue contre la sienne, la laisse s'enivrer de l'odeur de sa peau. Les yeux clos, il profite de ce moment. Profite parce qu'il n'a pas l'impression que ça va durer longtemps. Pulsion, envie. Il ne sait plus. Il attrape la brune, la renverse sur le canapé et vient la surplomber de toute sa hauteur, plonge son regard dans le sien. Elle est belle et fragile, gamine perdue qui renvoie une imagine de femme. Elle n'a pas assez vécu pour s'enfermer dans une idylle avec lui, pour souffrir de ses absences, de ses fans envahissantes. Il n'a pas le droit de lui infliger ça et pourtant. Son cœur balance entre s'écarter, s'enfuir -mais c'est son appartement- ou bien l'embrasser. Dévorer ses lèvres jusqu'à en avoir le souffle couper. Attendre d'avoir la tête qui tourne pour arrêter, pour reprendre son souffle. S'enivrer l'esprit avec des douceurs interdites, savourer le goût de la perfection pulpeuse dont ses lèvres semblent avoir envie. Il pince les lèvres. La confusion lui fait perdre tous ses moyens. « Yiren... Je... » Et il ne sait pas, l'adulte.

respire. elle respire, le souffle tremble un peu, les doigts qui se serrent autour des siens. exit le film. elle a besoin de ça, juste ça. rester contre sa peau, à profiter des étreintes dont elle ne jouit avec personne. poupée fermée au reste du monde, à en oublier de vivre vraiment, de découvrir les émois des sentiments. à ne pas savoir pourquoi, pourquoi seongho, il a cet effet apaisant par sa seul présence. et en même temps... et en même temps il se fait tornade, trouble le palpitant de la gamine, la prise qui se serre autour de lui et la seconde suivante, elle bascule. n'a pas le temps de réagir que le dos rencontre les oreillers, son corps pour la surplomber. les paupières papillonnent, bouche légèrement entrouverte, muette sous la surprise. et pourtant, rien dans son attitude ne le repousse, quand il est là à l'observer, et qu'elle le dévisage en silence. comme s'ils étaient tous les deux en train de jauger une situation qu'ils comprennent sans pour autant en avoir le moindre contrôle. et elle aime, seongho, tu sais ? quand tu dis son prénom. la paume épouse sa joue timidement. son pouce vient trouver ses lèvres pour y faire mourir sa phrase. ❝ moi aussi — elle aussi, elle pense à remplir le vide qui sépare sa bouche de la tienne. la gorge est nouée, les lèvres sèches ; sa langue s'invite rapidement entre celles-ci, à peser ses mots avec soin. relâcher sa bouche pour venir laisser le bout de ses doigts courir le long de sa mâchoire. ❝ on peut.. on peut voir ça comme un exercice. pour.. les services sociaux — l'excuse est ridicule, quand son regard transpire le désir. mais elle a cette impression que vous avez besoin de ça, ren. d'un alibi qui vous permettra de vous affranchir de vos chaînes.

L'excitation est palpable, présente, lourde. Son cœur bat trop fort dans sa poitrine, à venir résonner dans son crâne. L'impression bourdonnante que ce qu'il fait va finir en tragédie. Ils sont censés faire semble, pas le faire vraiment. Mais il en crève d'envie. Il crève d'envie d'elle. Le cœur ou la raison. Il ne sait que choisir ni comment choisir. Se demande s'il y a un bon choix dans cette affaire. Et s'il y en a un, il ne sait pas duquel il s'agit. Son corps appelle celui de Yiren, plus fort qu'il ne le veut. Ses lèvres brûlent de venir se coller contre celles de la brune, à la dévorer avec passion. Il fronce les sourcils, confus, désorienté. La tête qui tourne à trop se poser de question. Amorce un geste vers l'arrière puis recule réellement pour s'agenouiller sur son canapé. Il est paumé, se sent comme un gamin lâché dans une foule d'émotions dont il ne voulait plus, dont il a cherché à se débarrasser. Sa main passe sur son visage alors qu'il lâche un lourd soupir. « Excuse moi. J'aurai pas du... » Pas du commencer à la renverser sur le canapé. C'est un adulte, responsable. Il doit être capable de se retenir, de ne pas se laisser aller à ses pulsions primaires de cette manière. « Je crois qu'on devrait se concentrer sur ton affaire de garde avant tout chose... » Avant quoi au juste ? Avant de s'engager dans une sorte de relation étrange ? Sûrement. Il en sait rien, il ne veut rien gâcher ni la perturber alors qu'elle entre dans un moment crucial. La quête de la garde de sa sœur est plus importante.