Je m'étais endormi. Et je m'en suis rendu compte que lorsque je l'ai entendu parler. J'ai ouvert un oeil pour la voir en flagrant délit de dégustage. Je continue de faire semblant de ne pas te voir ou c'est bon, je suis digne de ta personne ? Ou troisième option, tu te fais un bol et puis tu retournes t'enfermer dans la salle de bain ? Qui visiblement à plus de sex appeal que moi. Je parler à moitié sèchement et rieur. J'avoue que ça m'avait tellement saoulé d'avoir cuisiné pour rien. Ou presque.

Je regarde le sol comme une enfant que l'on punit. « Désolé... j'avais honte de moi avec ce qu'il s'est passé. je pensais que c'était mieux si je partais et j'ai vu la soupe alors j'ai eu... voulu y gouter... » Mes doigts jouent sur le pan de son pull, le tirant un peu timidement. « Et puis... c'est moi qui n'était pas digne de toi... » bien que je supporte pas l'idée que d'autres personnes puissent le toucher. Je ne suis pas sa "petite-amie", juste une fille qui lui fait part de son attirance pour lui... quoi que... lui ai-je réellement dit ? « Tu veux... qu'on parle ? »

Tu veux parler du fait que tu allais te barrer après qu'on m'ait appeler ? C'est de ça que tu veux parler ? Je me redresse, parfaitement reveillé. Et j'avoue que c'est la colère qui gronde. Et l'incompréhension. Je ne comprends pas pourquoi elle veut partir. J'ai envie de lui mettre la casserolle dans les bras et lui dire de partir, vexé que je suis.

« Cette situation ne me faisait pas du bien, Kassim. Vu que j'étais seule avec le petit, je prenais sur moi pour ne pas flancher. J'ai pris mon week-end pour lâcher prise... j'ai bu bien plus que de raison... je suis trop sentimentale... je sais que ça ne t'intéresse pas... Tu me détestes? » je retiens les larmes qui n'ont qu'une envie : couler à flot. Mais je ne peux pas pleurer à chaque fois. Mais c'est dur...

De quelle situation tu parles ? Celle où je te propose de partir en weekend et que ça finit sur le fait qu'il y a deux autres gars dans ta Vie dont qui n'a pas envie d'aller allumer des cierges. C'est de ça dont tu parles ? Je mets les pieds dans le plat. Parce que de toute façon, ça dure jamais quand elle est en face de moi. Valait mieux vider son sac maintenant et se réconcilier potentiellement après.

« Tu es sérieux ? Tu crois que c'est parce qu'ils me draguent que je leur dis Amen ? Tu crois quoi ? Que je couche avec le premier venu ? » Je me sens tendue, énervée. Parce qu'il est jaloux alors qu'il m'a dit l'inverse. « Et je te ferais dire que tu m'as sous-entendue que je n'étais pas la seule dans ta vie ! Alors dis moi ? Combien tu te tapes de personnes quand on se voit pas ? Tu es énervé parce que j'ai cassé ton coup ce soir?! » OK, il faut que je respire... mais je n'y parviens pas.

Je suis enervé parce que je me casse le cul pour ta gueule à faire de la soupe. Et que la seule chose qui te traverse l'esprit, c'est de rester enfermée dans la salle de bain et d'en ressortir quand je dors. C'est logique ça ? Je m'attends pas à un merci. Je m'en branle en soi. Mais fais pas ta lâche comme ça, ce comportement me met les nerfs. Qu'on ne parle pas de nos vies privées, j'accepte. Mais je sais pas, on echange. Tu me parles d'un weekend et ça finit par deux nanas en guise de sujet. Tu réagis comment ? Je m'en fous par qui tu te fais péter. Mais quand, c'est moi, sois avec moi. C'est tout ce que je demande. Jalousie crachée à la gueule, supplément mensonge. Non, ça m'avait étouffé cette discussion. Et ecoeuré quand j'avais voulu faire un pas vers elle.

« Je ne savais pas que tu faisais tout ça pour moi. Je me sentais pas bien, je n'avais pas la force d'affronter ton jugement après ce qu'il s'est passé... » Je n'ai jamais cherché à lui faire du mal. Mais... je cherche aussi une chose qu'il ne semble pas vouloir. Il veut me voir, être le seul quand nous sommes tous les deux. Mais je comprends, à ces mots, qu'en dehors de nos retrouvailles, nous ne sommes plus rien l'un pour l'autre. Et en plus de ça, il me prend la tête pour des raisons qui n'ont pas lieu d'être. « Et c'est quoi ton souci que je vis chez un homme? Tu crois que c'est pour coucher avec ? Il m'offre un toit et en échange, il me paie et je m'occupe de son fils, c'est quoi ton problème là dedans ? Pourquoi tu vois le mal partout ? Je suis désolé te de dire que je passe pas mon temps à draguer tout ce qui bouge. Pas comme toi, apparemment ! » Sans parler du commentaire de Lawson qui l'a énervé, à ce que j'ai compris. Ce n'est pas comme s'il s'était passé quoi que ce soit avec lui. Je décide de le pousser pour récupérer mes affaires, enfiler ce qu'il faut de vêtements pour ne pas attraper froid dehors. Je cherche les clefs de mon van pour me barrer.

Vraiment Charlotte, tu veux partir là ? Non parce que je te le dis, je ressors pas deux fois. Tu quittes cet appart', c'est quitter aussi ma Vie. Alors, prends le temps d'y reflechir. Je la fixe, tentant de rester serein alors que j'avais le coeur à deux doigts de dégueuler à même le sol. Je voulais lui dire, que ça m'avait blessé. Que j'aurais voulu comprendre ses attentes. Que oui, ça me faisait chier de la savoir chez un autre homme. Que si elle me le demandait, j'arrêterais mes conneries. Mais non, c'est l'ultimatum.

Ma main se plaque contre ma bouche, engloutissant mes larmes. je ne pouvais plus me retenir. je ne veux pas perdre Kassim, c'est le premier homme qui m'a porté de l'attention. « Pourquoi ? Pourquoi tu es si contradictoire ? Pourquoi tu es injuste? » Je plonge mon visage entier dans mes mains pour cacher mes larmes alors que je m'effondre au sol. « Arrêtes, Kassim, arrêtes ça ! je n'ai rien fait, je n'ai rien fait de mal... je ne veux pas retourner dehors, pas dans ce froid, c'est trop difficile... »