Machoire qui se serre à la vue de ses larmes. Ca me serre le coeur. Mais j'étais ainsi. Quand j'étais meurtrie, je pouvais être impitoyable. Mais je ne n'oublie pas que c'est Charlotte. Et je refuse de perdre tout ce qu'on a construit. C'est chez toi ici. Tu es la bienvenue. Comprends que ... Ca fait 20 ans que je n'ai pas été en couple. La seule et unique fois, j'ai cru que j'allais crever. Donc tout le délire de l'amour et cie, c'est un domaine que je fuis. Et pourtant, tu es là. Je sais pas trop ce que tu attends de moi. Et j'aimerais qu'on conserve ce qu'on a vecu mais parfois, oui, c'est compliqué. Tu ne peux pas me demander d'être impassible avec les récents evenements entre toi et moi. Mais je veux pas non plus, que tu te sentes prisonnière. T'es jeune et je comprends totalement, que tu veuilles vivre bien d'autres choses.

Je lève les yeux face à la confidence de Kassim. Au final, c'est presque aussi nouveau pour lui... que pour moi. « mais ça me convient... d'être à toi, Kassim. Je veux vivre les choses avec toi. Mais je veux que tu me fasses confiance... » J'essaie d'essuyer mes larmes, par respect pour les aveux de Kassim. « Et toi, tu veux quoi de moi ? de nous ? de tout ça ? »

Je lève les yeux sur Kassim. Ces propos confirment que je ne suis pas la seule dans sa vie. Qu'il ne peut pas être "qu'à moi" mais aux vues de ce que j'ai compris de son passé, ce n'est pas une chose qu'il peut changer aussi rapidement. Ce que je comprends. « Tu vois ces personnes... sentimentalement? » C'était une chose que j'avais besoin de savoir.

Je fais non de la tête. Je m'engage jamais sentimentalement. C'est ... J'en suis pas capable. Je te le dis Charlotte .. Je .. Je me masse la nuque .. Les mots bloquent .. Juste ... Toi. J'avais l'impression d'avoir vomi un truc. C'est du sexe, purement et simplement pour moi. Et puis, y'a toi, avec qui je voulais partir en weekend. Ce qui était énorme. Enfaite, tout ce qui concerne la jolie brune est à l'opposé de mes habitudes. Et ça me fait tellement peur.

« Juste moi ? » Je plaque mes mains sur mes joues, cachant le rouge qui me monte jusqu'aux oreilles. Si ça n'avait pas été aussi "tendu" auparavant, j'aurais sauté en l'air. « D'accord... mais je euh... je suis pas vraiment en phase à l'idée que tu touches d'autres personnes. ça me donne l'impression que... tu vois.. enfin... je ne te satisfais pas assez mais je euh... je comprends que ton passé... ne t'aide pas et je... » Bon là, ça devient gênant pour moi. Le sujet n'est pas prêt d'aller plus loin tant que notre relation n'a pas mieux évoluée. Mes yeux se lèvent vers Kassim, je n'ose pas me relever. Mes mains se glissent sur le plan de mon pull que je tire... « Ta soupe avait l'air bonne... » alors que je regarde le bord du plan de travail, essayant de masquer cette gêne... « Et puis, on pourrait partir en week-end, ça me plairait vraiment et euh... tu veux vraiment que je vienne ici ? » je le fixe du coin de l'oeil, vraiment trop timide pour le coup... tout ça, j'ai pas l'habitude.

Ca ne lui plait pas mais, elle n'avait pas vraiment le choix. Je pouvais pas passer de tout à rien. Enfin de tout le monde à juste elle. C'était angoissant. Même si je les rappelais pas tous, l'idée de savoir que ça ne ressemblait pas trop à de la tromperie m'aidera à aller plus vers elle. Mais je me vois mal lui expliquer ça. Ca fait batard faut l'avouer. Sers-toi un bol et mange. Je cuisine pas souvent, pour ne pas dire jamais alors, m'oblige pas à rompre avec toi définitivement.

Je fronce les sourcils et le menace du doigt. « Hey, tu vas pas rompre juste parce que j'ai pas mangé ta soupe !! » Surtout qu'il m'impose des choix difficiles et qui ne me plaisent pas. Mais j'ai envie d'être avec lui. Je croise les bras contre ma poitrine. « On va manger ta soupe sur le canapé, je veux être dans tes bras et après, je veux que tu me fasses l'amour comme jamais tu ne l'as fait. » Je le regarde fixement, me promettant intérieurement de lui faire cracher ses poumons.

J'éclate de rire sur ses premiers mots puis elle me fait fermer ma gueule. Comment .. Comment, elle peut dire de telles choses après .. Ce qui vient de se passer ? Je ne sais pas si tu mérites un coup de rein vu comment tu es horrible avec moi. Je fais une moue triste, baissant la tête. Mais j'ouvre quand même les bras. On était très loin d'être un couple conventionnel. Et je ne sais pas jusqu'à quand, elle va l'accepter.

« euuuuh, je crois pas que tu es le moyen de juger là, mon petit gars! » A présent debout, je tape mon doigt contre le torse de Kassim. « On mange et après, je te fais cracher tes poumons. » Je le pousse sans aucune gêne et nous lance dans ce petit repas. Une fois que les bols sont vides, nos ventres sont remplis, je pose mon coude sur la table et le regarde fixement tout en vidant un verre d'eau pour me faire du bien.