pas assez. jamais assez. continue de se descendre à longueur de journée, traine derrière elle les abandons. parce que c'était ça dans le fond. ils l'avaient tous abandonnée. tous sauf suhee. ❝ je sais pas, je te connais pas vraiment — et si elle arrivait à avoir la permission de minuit pour le nouvel an, ce serait probablement déjà un miracle. ❝ arrête, tu fais exprès — de la mettre mal à l'aise. de tourner ses propos déjà maladroit de sorte à ce que ça soit encore plus tendancieux. elle inspire lentement la gamine, secoue la tête. ❝ où tu trouves le temps de faire tout ça ? j'ai des fois pas le temps d'aller en cours et de manger — quoi qu'elle n'allait plus vraiment en cours, circonstances atténuantes lui permettant de sécher à répétition. ❝ je sais pas.. pour te moquer de moi ? tout le monde se moque de moi — ou une majorité, et très souvent. mordille la lèvre inférieure quelques secondes avant d'hausser les épaules. habitude d'une méchanceté qu'elle n'aurait pas du prendre mais qu'elle banalisait désormais comme si c'était normal d'être le souffre douleur des autres. ❝ mais disons que tu dis vrai.. pourquoi je t'intéresserais ? — pas la plus active sur les réseaux sociaux, pas la description la plus fourni. enfant invisible depuis quelques temps.

Aucune connaissance l’un pour l’autre, tu étais bien venu ici pour en apprendre un peu plus sur elle. « On est là pour apprendre à se connaître nan ? » dis-tu en en arquant un sourcil. Ton sourire était toujours là pour autant. « peut-être que je le fais exprès, en effet » et tu dois bien avoué que ça te plait de voir ces réactions. Tu continuais de manger ta crêpe, ne posant pas son regard sur elle mais bien sur ta nourriture. « je dois subvenir à mes besoins, je n’ai pas le choix » tes besoins mais aussi ceux de ta mère, bien que tu te doutais qu’elle n’utilisait pas l’argent que tu lui envoyais de la bonne manière. « J’ai honnêtement passé l’âge de me foutre de la gueule des autres. C’est souvent ceux qui se moquent qui sont les plus malheureux. De la jalousie pure et dure » parce que tu étais comme ça à l’époque. Tu te moquais des autres, simplement parce que tu les enviais de leur réussite, de leur famille, de leur argent. De tout ce que toi tu n’avais pas. « parce que tu n’es pas extravagante et parce que j’ai senti que tu n’allais pas bien… tu me fais pensé à moi à l’époque, en quelque sorte » sauf que tu ne réagissais pas de la même manière. Gosse des rues, mendiant, volant, vendant de la petite drogue et dormant sous les ponts : rien que ça. « Tu ferais mieux de manger ta crêpe et de mettre tes tongs, je risquerai de le prendre mal ta trahison » dis-tu en lui faisant un clin d’œil appuyé.

et peut être était-ce pour le mieux. peut être que comme ça elle arriverait à être un peu plus tranquille. à ne plus être en ligne de mire. ( e s p o i r ). ❝ pour le moment tu m'as juste traité de menteuse — raille légèrement quand t'avais raison. le but d'être là était sûrement d'en apprendre un peu plus sur l'autre. de baisser quelques barrières pour l'espace de quelques heures. ❝ y a pas de raison d'être jaloux — pas d'elle en tout cas. ❝ oh — sa fourchette qu'elle repose, les mains qui glissent sur ses genoux alors que cette fois, elle t'observe plus en détail, l'air surprise. ❝ je vais bien — honteux mensonge, déverse encore les idioties dans l'espoir de s'en convaincre peut être. ❝ ne m'invente pas des problèmes que je n'ai pas — le ton soudainement un peu plus froid, tire ses cheveux en arrière avant de croiser ses bras autour d'elle, mécanisme de défense. ❝ et même si j'en avais, y a rien de comparable — inspire, retient la pression. léger sourire qu'elle finit par offrir comme pour excuser la soudaine vivacité de ses mots. se baisse soudainement, les lacets de ses baskets qu'elle défait sans rien ajouter, retire les tennis pour les remplacer par les tongs tant demandé avant de se redresser. ❝ t'es content maintenant ?—

Amusé, tu l’observas avant d’hausser les épaules doucement. « Menteuse et trouillarde, parce que tu n’as pas tenue ta parole à porter des tongs avec moi. Une vérité » dis-tu en lui faisant un clin d’œil. Tu haussas les épaules à ses propos. « Tu n’en sais rien, tu ne regardes pas autour de toi. tu sembles trop ancrée dans ton mal être » dis-tu en l’observant. Ces mots sonnaient totalement faux, tu le sentais. Elle était bonne actrice, mais tu l’étais également : savoir cacher ton passé et ton malheur, tu en es le roi. « Tu peux me mentir, mais pas à toi beauté » dis-tu en haussant les épaules. Tu l’observas encore, préférant ne rien dire de plus. Tu l’avais sûrement déjà assez remué comme ça. Elle finit alors par retirer ses chaussures pour mettre ses tongs et ça te fit sourire tout de même. « très content, on passe pour des imbéciles tous les deux. Est-ce que tu en es morte ? » dis-tu amusé. Tu coupas un bout de ta crêpe et lui tendit ta fourchette pour qu’elle mange à son tour. « allez mange… aaaah » plaisir sûrement de la revoir rougir par ton geste.

❝ et encore une fois, j'ai dis que j'étais cap de le faire mais j'ai jamais promis de le mettre en application — roule des yeux, se répète comme s'il ne comprenait pas son point. et en soit, pourquoi vouloir à ce point se balader en claquette en plein hiver alors que les températures étaient ultra basses. ❝ je vais bien j'ai dis — claque un peu, besoin que les mots s'imprègnent par dessus tout. serre un peu les points, les ongles qui se plantent dans les paumes de ses mains. déteste cette conversation, le retournement de situation soudain. elle a pas envie de parler yeji. jamais de ça. et personne semblait vouloir le comprendre, semblait avoir envie de saisir pourquoi est-ce qu'elle agissait comme si rien ne s'était produit. parce que rien n'est arrivé. répète les mots de façon mécanique dans son esprit, réussit parfois à se convaincre que c'est vrai. ❝ j'ai pas besoin de ça pour passer pour une imbécile — reine de la catastrophe, capable de se mettre dans les pire situations en quelques secondes seulement même quand rien ne semblait pouvoir déraper. ❝ maaais — l'impression de sauter d'une émotion à l'autre en quelques secondes seulement. de ne plus réellement savoir comment se positionner face à toi. ouvre pourtant la bouche pour récupérer l'offrande, le sourire timide qu'elle donne en retour. ❝ t'aime bien me mettre mal à l'aise, pas vrai ? — impression que tu avais instauré ce jeu, prends trop de plaisir à lui faire monter le rose aux joues.

Tu claquas ta langue contre ton palais. « tu m’en vois douté un peu » dis-tu en plissant les yeux, avant de lui sourire. Tu compris par la suite qu’il ne fallait pas remettre le sujet sur la table. Certainement qu’elle a vécu quelque chose que tu ne peux pas répondre. Le plus important était qu’elle a mis les claquettes et ça, c’était plutôt cool. « on continuera à passer pour des imbéciles ensembles alors » dis-tu avec un sourire au coin. Et finalement, tu lui tendis ta fourchette avec un bout de ta crêpe pour elle. Simplement parce qu’elle ne mangeait pas. Un sourire se dessina sur tes lèvres alors que tu repris un bout pour toi. « J’avoue que j’apprécie beaucoup te voir rougir » dis-tu avec un sourire au coin. Tu continuas de manger encore alors que tu buvais ton chocolat chaud tranquillement. « T’as envie de faire quoi après ? » nan parce que toi, tu avais déjà quasiment fini. « On peut faire quelque chose que tu as très envie de faire, nan ? » quelque chose qu’elle n’a jamais encore tenté.

c'est malaisant tout en lui faisant du bien en même temps. incapable de dire pour le moment si ce serait réellement bénéfique ou même durable mais elle prenait tout ce qu'on pouvait lui offrir dans l'espoir de voir la noirceur autour d'elle s'estomper au moins un peu.  ❝ tu me proposes en fait de rejoindre un duo d'imbécile ? — raille, s'amuse un peu. tente la légèreté quand elle ne cessait de sauter d'une émotion à l'autre depuis le début.  ❝ c'est moche, tu profites de l'effet que tu as sur les autres — sur elle. parce qu'elle avait été sincère depuis le début en annonçant qu'elle te trouvait presque trop beau pour être vrai. parce qu'il était évident qu'elle était pas insensible et que de ton côté, tu prenais un peu trop de plaisir à jouer de ce charme. ❝ euh.. j'crois que — réfléchit quelques instants, les opales qui dérivent sur l'extérieur froid.  ❝ j'ai juste envie de regarder un film au chaud sous une couette — meilleure manière de passer l'hiver sans aucun doute.

Un sourire entendu, tu l’observais d’une façon malicieuse. « ouais, on ferait un bon duo nan ? ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort » dis-tu avec un sourire aux lèvres. Parce que c’est comme ça que tu voyais les choses, malgré que tu calcules tout ce que tu fais – par peur qu’on découvre qui tu es : Nahel Mansfield, fille d’une prostitué, racaille des rues. Bien sûr que tu appréciais la faire rougir, elle était d’autant plus attirante avec les joues rougies de gêne. « Je ne l’utilise pas sur tout le monde. Toi j’aime particulièrement te voir gêné. » ouais, c’était plutôt ravisant à regarder. Tu continuas de manger tranquillement ta crêpe, lui demandant au passage ce qu’elle désirait faire maintenant. Sa réponse te surprit un peu, ne t’attendant pas à ce qu’elle parle de netflix and chill. « eh bien, je peux t’y emmener. Chez toi ou chez moi ? » à moins que ça soit sans toi, mais ça serait étrange de lui balancer comme ça nan ? « J’ai ma moto » parce que tu te trimballais jamais sans elle : ta seule valeur.

elle y voit pas de double sens yeji. ne se rend pas compte que ça pourrait être mal interpréter. que l'on pourrait imaginer des choses sur ses intentions quand en réalité, elle ne souhaitait réellement que regarder un film tranquillement plutôt qu'errer dans les rues bien trop froide de boston. ❝ j'trouve que tu veux passer beaucoup de temps avec moi — entre ça et l'idée de passer la voir le soir du nouvel an, ça faisait pas mal de demande pour des personnes discutant depuis si peu de temps. ❝ oh, donc ça m'est réservée — pour une raison qui lui était forcément inconnu. et elle veut pas être bête yeji. elle veut pas tomber trop facilement dans le premier piège qu'on pourrait lui tendre. a de plus en plus de mal à accorder sa confiance en réalité. ❝ chez moi — question de sécurité. ❝ et je suis jamais monté à moto — hausse les épaules, sors son téléphone pour regarder l'heure. ❝ mes parents sont au travail, mais ils voudraient pas — le doute soudainement.

Peut-être qu’il avait mal compris, ou mal posé la question ? Elle était pas mal innocente Yeji, cela changeait des filles que tu as pu côtoyer dans ta vie. « Tu m’excuseras mais si tu me dis ça, ça sous-entend que tu as envie de le faire avec moi… parce que la question était ce que tu désires faire maintenant » dis-tu en arquant un sourcil. Tu haussas les épaules à ses paroles, pas spécialement qu’à elle mais elle est dans le cercle restreint en tout cas. Tu finis alors par lui dire que tu avais ta moto, maintenant qu’elle voulait qu’on aille chez elle. « Ca me va, si tes parents ne rentrent pas plutôt et me dégager de chez toi avec un coup de feu aux fesses » non pas que ça te soit déjà arrivé : pas du tout. Tu finis alors ta crêpe et ton chocolat chaud. « Eh bien allons-y » et tu te penchas pour sortir de ton sac des chaussures avant de ranger tes claquettes dans ton sac. « pas de claquettes en moto, je vais payer » et tu pris la crêpe de la demoiselle parce qu’elle semblait ne pas y avoir toucher. Tu la garderas pour plus tard. Une fois payé et la crêpe emballée, tu t’approchas d’elle. « allez go, tu me guideras » dis-tu ton casque en main. Tu sortis du magasin et t’approcha de ta moto, tu sortis un casque de ton siège et lui tendit alors que tu t’installais déjà. « oublie pas de te tenir à moi » moteur mis en route.