presque angoisse que d'avoir l'impression de partir en semi date. est-ce que ça en était un ? sûrement pas. la main qui frappe une fois contre le front comme pour reprendre ses esprits devant l'idiotie de son imagination. il est gentil nahel. (il est beau surtout.) mais il était mannequin et totalement hors de porté. et pour une fraction de seconde, elle ose se demander. imaginer que c'était peut être encore une mauvaise blague des filles de sa promo, un moyen de recommencer à se moquer d'elle avant même qu'elle n'ait osé reposer un pied à harvard. inspire lentement, tente de calmer les idées qui traversent l'esprit. elle sait yeji. elle sait qu'elle pourra plus jamais avancer correctement, que tout ce qu'elle tentait d'enfouir finirait par lui exploser au visage. et elle souffle, tire sur les mèches nouvellement bleu, préfère penser à la crêpe promise plutôt qu'au reste. ( v i v r e ). essaie désespérément quitte à surprendre son entourage, dévale les escaliers à toute vitesse pour enfin gagner la sortie. le bus qu'elle attends, regarde les flocons de neige qui recouvre la chaussée, musique qui la berce pendant tout le trajet. l'air enfantin sur le visage comme si rien ne s'était jamais produit, pousse la porte du café populaire les mains engourdis par le froid. table déjà occupée par ta présence et le sourire qui dévoile les dents, glisse sur le siège en face. ❝ t'es encore plus beau en vrai — toujours sans gêne, toujours yeji.

La froideur de Boston, tu avais mis les fameuses claquettes : au risque de finir avec un beau gros rhume. Enfin, tu les as plutôt mis quand tu t’es garé avec ta moto : loin de vouloir avoir un accident sur la route. Une fois sur les lieux du rendez-vous, tu allas t’installer à une table et enfila tes fameuses claquettes – un comble pour le temps qu’il faisait dehors. La demoiselle arriva bien assez rapidement dans ce lieu bondé. Ton sourire se dessina sur ton visage quand tu la reconnus : elle et ses cheveux bleus. Une réelle poupée, tu ne pouvais pas le nier. « Je peux dire de même de toi, une poupée » dis-tu en souriant. C’était clairement ce qu’elle était la demoiselle. Elle paressait un peu plus jeune encore en face, mais elle était belle : c’est certain. « Alors tu as mis les claquettes ? » demandas-tu en arquant un sourcil. Tu te penchas sur le côté pour observer ses pieds. « Trouillarde » dis-tu avec un sourire moqueur. Tu ne changeras sans doute jamais, mais tu sentais que la belle avait besoin de se lâcher un peu. Peut-être que tu pourrais l’aider de ce côté-là. « pas de tong, pas de crêpe » dis-tu amusé, mais quelque peu sérieux. .

presque trop beau pour être vrai. et elle se questionne à nouveau la poupée. se demande où est la mauvaise blague, quand est-ce qu'elle apprendra qu'une nouvelle fois ce n'est rien d'autre qu'un mauvais tour. sûrement trop sur la défensive, habituée à être singée depuis quelques mois. et peut être que ça pouvait se lire sur son visage, soudaine méfiance quant aux réelles intentions. peu habituée à ce qu'on vienne lui parler l'air de rien sur meetsa. peu habituée à être invitée de surcroit juste derrière. ❝ pfff, n'importe quoi — elle avait rien d'une poupée. porcelaine synonyme de perfection quand elle en était à l'opposé et pourtant, c'était le rouge qui venait à lui monter aux joues. croise les jambes sous la table, léger sourire qui vient s'afficher sur son visage. gamine qui avait battu en retraite quand elle s'était rendue compte que la neige était bien trop présente pour réellement attendre le bus dans une tenue pareil. ❝ quoi ? — arque un sourcil, moue triste qui vient s'afficher presque instantanément. ❝ ça s'appelle du chantage et ça te rend moins beau — marmonne un peu, enfant rebelle qui refuse de capituler si vite. ❝ elles sont dans mon sac et si t'es gentil, peut être que je les mettrai — essaie de négocier à son tour, décale une mèche pastel derrière son oreille avant de souffler.

Une vraie poupée, cette couleur lui allait parfaitement. Un sourire amusé sur tes lèvres, la belle montrait encore qu’elle n’avait aucune confiance en elle et son charme certain. « On va travailler sur ta confiance en toi demoiselle et pousser un peu tes limites » dis-tu en penchant la tête sur le côté. En parlant de ça, tu allais de limite – la belle n’a pas mis les tongs. Une vraie trouillarde, mais tu savais que tu pourrais certainement l’aider à s’ouvrir un peu et faire des choses absurdes. « tu m’as dit cap, alors je suis cap mais pas toi. Cela fait de toi une menteuse » dis-tu avec un sourire au coin. « Je les ai mises moi, cela veux dire que tu vas me laisser être seul ainsi ? » dis-tu en penchant la tête, laissant une moue boudeuse se dessiner sur ton visage. Tu avais déjà commandé leurs deux crêpes ainsi que deux chocolats chauds. La commande arriva bien assez vite d’ailleurs. « La commande est déjà faite, profitant de cette grâce pour cette fin d’année » dis-tu amusé. « Mais je veux que tu les mettes quand même, voir si tu as verni tes orteils » blague à part, tu n’étais pas un fan des pieds, mais tu dois bien avouer que tu appréciais d’autant plus les lèvres : les siennes étaient attrayantes.

❝ pourquoi faire ? — ça changerait pas grand chose et certainement pas les faits. loin d'avoir hérité du physique de sa soeur. certainement pas le genre sur qui on se retournerait dans la rue. ❝ non. je suis cap de le faire mais j'ai pas dit que je le ferais — et là était toute la nuance. jouer sur les mots encore et toujours. ❝ et pourquoi pas ? — sourit à son tour, soudainement amusée de la situation. gamine taquine, joueuse parfois. ouvre la bouche, la referme presque aussitôt quand la crêpe fumante est déposée devant ses yeux, salive d'avance avant de secouer la tête. ❝ merci dieu de la crêpe — moqueuse ou presque, le doigt qui plonge dans le chocolat fondu, se pose sur la joue adverse pour y laisser une trainée. ❝ tiens, j'ai poussé mes limites — l'air innocent qu'elle aborde, se recule dans chaise pour éviter une possible riposte. les opales qui fixent le visage nouveau, lève les yeux au ciel quand les pieds sont mentionnées une nouvelle fois. ❝ j'ai seize ans, fais attention à ce que tu me demandes je pourrais porter plainte — manque de sérieux trop visible face aux menaces qu'elle profère, hausse finalement les épaules.

« Pour que tu sois heureuse » dis-tu en arquant un sourcil. Certainement que ta confiance en toi t’as pas mal aidé à développer ta vie et ne pas sombrer dans le mal comme ta génitrice. Dieu sait que tu étais prédestiné à finir dans la rue, droguer et certainement mort. « Je n’ai pas ce souvenir là, mais au moins je sais à quoi m’attendre » dis-tu avec un sourire au coin des lèvres. Les crêpes arrivèrent bien assez vite. Tu en salivais déjà, depuis le temps que tu la voulais. « Dieu, je trouve que ça me correspond plutôt bien » dis-tu amusé. Du chocolat fondu sur le visage, tu ne pus t’empêcher d’en rire. « Ton fantasme c’est un homme en chocolat ? » dis-tu en arquant un sourcil. Un sourire amusé se dessine sur tes lèvres. Tu te ressuyas le visage, avec ton dos, le suçant par la suite pour tout nettoyer : on ne gaspille pas du chocolat. Tu pris ta cuillère et commença à manger la chantilly. « seize ans c’est la majorité sexuelle, j’ai rien à craindre » dis-tu du tac au tac. Tu étendis tes jambes avec tes tongues, laissant tes pieds frôler ses jambes sans soucis. « Alors, quoi de prévu pour le Nouvel An ? » simple question pour faire la conversation. Tu te montreras plus intrusif dans tes questions dans quelques minutes seulement : t’es peut-être un psychopathe après tout.

le silence en guise de réponse. ( h e u r e u s e ). se répète le mot encore et encore sans pourtant y croire, certaine que rien ne pourrait vraiment lui rendre son véritable sourire. silence encore, n'a pas envie de rebondir sur le sujet, dévie plutôt sur le sucré face à elle, se perd dans la contemplation de ce qu'on lui offre sans qu'elle n'en connaisse réellement les raisons. ❝ erk, non. mon seul fantasme c'est la crème glacée — passion dévorante que ses proches lui connaissaient que trop bien. l'enfant qui réclame toujours plus que de raison, plus attirée par la nourriture que le monde pouvant l'entourer. bouchée qu'elle enfourne, s'étouffe presque avec quand les mots tombent. ❝ eruqoi ? — racle la gorge, rouge pivoine quand les jambes se touchent. ❝ je sais pas, rien, sortir, je sais pas — gosse confuse qui ne sait plus vraiment où se mettre, les opales qui dévient partout comme si un échappatoire allait finalement se montrer. ❝ j'veux pas coucher avec toi. berk. c'est NON — la voix qui monte dans les aigus, s'enfonce de seconde en seconde dans un charabia incompréhensible. ❝ oublie ce que je viens de dire s'il te plait — souffle finalement.

Etre taquin, tu tentais de pousser un peu les limites de la demoiselle. Tu ne la connaissais pas, tu ne savais même rien d’elle finalement. Son profil trouvé sur meetsenger, elle t’a attiré d’une manière ou d’une autre : belle demoiselle. Alors tu lui as parlé et tu as rapidement compris que la belle avait besoin de se lâcher. Tu prenais ce rôle à cœur. « Je prends note que tu aimes la crème glacé sur un homme alors » bien sûr que tu la taquinais encore. Tu doutais que la belle soit ce genre de demoiselle, elle semblait plus réserver que tu ne le penserais. Des autres mots qui la firent rougir, signe qu’elle était bien clean la demoiselle. Loin d’être à ton stade, gamin crâne né d’une mère prostitué, droguée et d’un client certainement trop friqué. « si je finis pas trop tard mon boulot, je passerai te voir pour cette nouvelle année » dis-tu d’un hochement de tête, mangeant tranquillement ta chantilly. Tu disais cela, mais peut-être qu’elle allait te bloquer par la suite : elle semblait être du genre timide. Un arquement de sourcil, tu l’observas à ces mots, alors qu’un sourire s’afficha sur tes lèvres. « Je n’ai jamais dit que j’étais là pour coucher avec toi » parce qu’il n’y avait pas que le sexe, sinon tu serais certainement le drogué de service. « j’ai une bonne mémoire, même si je suis pas doué pour les cours. Je ne dis pas que je ne veux pas coucher avec toi, tu es très… plaisante à regarder » car bien sûr, tu l’as regardé quand elle est entrée. « Je pense juste que ce n’est pas ton genre : de coucher le premier soir » dis-tu en haussant les épaules. Vérité silencieuse.  

effacer puis recommencer. la vie serait probablement bien plus facile si cette fonction existait réellement. ❝ non, non. juste la crème glacée— tiens à rectifier les choses quand elle a la sensation de s'enfoncer davantage. met du temps à comprendre que tout ça n'était que de la moquerie, ni plus ni moins. ❝ ah bon ? pourquoi ? — le tout qui lui semble de plus en plus étrange. du mal à saisir pourquoi est-ce qu'il aurait envie de venir la voir elle spécialement pour la nouvelle année. regarde légèrement autour d'elle, cherche la caméra cachée, n'importe quoi pour lui indiquer que c'était une blague sans pour autant trouver. ❝ oh, oh. tant mieux alors. — hoche la tête vivement, l'impression qu'un mur de la honte était juste à leur côté et que son visage y était placardé des milliers de fois. ❝ j'comprends plus. tu veux ou tu veux pas ? — sensation que les mots ne faisaient qu'entrer encore et encore en contradiction sans qu'elle ne puisse saisir quelle était la réelle intention. plaisante à regarder. pourrait presque rire du mensonge effronté que tu venais de lui jeter au visage. ❝ ah oui, non. oui enfin t'as raison — ni le premier, ni le deuxième. trop peu d'histoire. une seule pour être honnête. une seule dont elle ne voulait plus jamais parler. ❝ t'es mannequin de toute façon, c'est ça ? tu dois avoir plein plein pleeeein de gens. j'suis pas intéressante moi —

Just la crème glacé, un sourire se dessina sur tes lèvres alors que tu approuvais de la tête doucement. Par la suite, tu lui précisas que tu passerais la voir si tu ne finissais pas trop tard le 1er janvier. Sa réponse te fit rire, toujours aussi surprise et innocente. Elle ne savait pas quelle beauté elle pouvait être. « parce que j’en ai envie, pas toi ? » demandas-tu en arquant un sourcil. Parce que tu aimais bien l’embêter, la titiller un peu pour la faire sortir de son chantier. Le sexe, tu ne pourrais dire que tu n’aimerais pas passer sous les draps avec elle, mais tu n’étais pas non plus le connard qui prenait les filles sensibles. Tu acceptais les rejets sans jouer ton mec lourd, ouais t’es comme ça. « quoi, tu veux qu’on y aille maintenant ? » dis-tu avec un sourire au coin. Bien sûr que tu continuais sur ton chemin, tu avais ta crêpe et tu comptais bien la manger tout entière. « Mannequin n’est que secondaire dans ma vie. Je suis apprenti-fleuriste et je suis aussi serveur à Hotel Del Luna à temps partiel » dis-tu en coupant finalement ta crêpe pour manger un bout. Bien sûr qu’elle ne se voyait que comme une fille banale, elle doit certainement en avoir pris des coups pour avoir si peu confiance. « Il y a des beau parleur, il y a aussi des mecs francs comme moi. Je suis aussi peut-être un psychopathe, mais pourquoi je t’aurais parlé si je m’intéressais pas à toi » t’avais autre chose à faire comme… travailler.