Jeudi 5 Novembre.

Le soupir glissait entre mes lèvres tandis que mes doigts venaient appuyer une nouvelle fois sur ce putain de distributeur afin d’obtenir un de ces cafés dégueulasses que l’on trouvait au sein de la cage blanche. Depuis combien de jours étais-je là ? Un jour ? Deux jours ? Plus que ça ? J’avais l’impression que cela faisait une éternité que je me trouvais dans ces lieux à attendre. Attendre que tout aille mieux pour pouvoir enfin rentrer chez moi avec le garçon que j’aimais tellement. Espérer que tout finisse par s’arranger pour que Lukas et moi puissions échapper de cet endroit qui n’était pas le meilleur pour se remettre mentalement. Espérer pouvoir bientôt rentrer pour panser nos blessures ensemble. Malheureusement, ça n’arrivait pas. Ça traînait. Et, je détestais ça. J’étais de plus en plus à cran ces derniers jours surtout après ma dernière conversation avec Côme et tout ce que j’avais pu apprendre lors de celle-ci. Ça me rajoutait des problèmes à gérer. Je me sentais sombrer encore et encore malgré le dénouement de cette histoire de disparitions. Je me sentais glisser dans le trou béant de l’Enfer même si mes yeux pouvaient enfin se poser sur Mio Amore sans qu’il ne soit qu’un mirage de mon esprit. Malgré sa présence, malgré cette réalité, je ne parvenais pas à remonter à la surface. J’avais l’impression d’être enfermé au sein d’une spirale qui ne savait plus comment s’arrêter. Elle tournait encore et encore. Elle ne cessait de ramener l’horreur devant moi. Elle ne cessait de creuser un peu plus ma propre tombe m’invitant à y plonger sans pouvoir remonter. C’était comme si j’étais déjà condamné et que je ne pouvais plus m’en sortir. Cela faisait des jours que l’Enfer s’étalait de plus en plus sous mes yeux. Cela faisait des jours que je mesurais lentement l’impact de ce dernier mois sur Mio Amore et ce n’était pas beau à voir. Je l’avais retrouvé. On l’avait retrouvé. Dans cette espèce de prison de l’horreur aux mains d’un homme un peu trop fou. Comment tout s’était déroulé là-bas ? Comment nous en étions-nous sortis ? Honnêtement, je ne parvenais même plus à le savoir. Les souvenirs étaient flous à l’intérieur de mon esprit. Je les avais sans doute beaucoup trop enfouis pour ne pas avoir à les revivre. Je me souvenais simplement de la panique qui avait pulsé à l’intérieur de mon être ce soir-là. Je me souvenais de cette dose d’adrénaline qui avait battu dans mon corps lorsque j’avais eu le courage de m’adresser directement à l’homme qui les avait enlevé. Qu’était-il advenu de cet homme ? Oh putain, je n’en savais rien. J’avais peut-être su à un moment. Mais, je ne le savais plus et je ne voulais pas perdre mon temps à y réfléchir. Je refusais de me perdre de nouveau dans l’Enfer de cette soirée. Ce n’était pas bon pour moi. Tout ce qui comptait était que Mio Amore se trouvait là à mes côtés. Pourtant, malgré cette bonne nouvelle, je ne ressentais pas pleinement tout ce que j’aurai dû ressentir. Bien évidemment, il y avait le bonheur et le soulagement qui s’étaient invités dans mon existence apaisant un peu les maux de mon être. Il y avait aussi cet amour toujours aussi présent et toujours aussi fort. Mais, merde, je ne me sentais pas guéri pour autant. Tout ne s’était pas effacé en un claquement de doigts. Je n’étais toujours pas remis de mes propres blessures suite à ce mois beaucoup trop abandonné et livré à moi-même. Je n’avais guère eu le temps de me remettre de toutes ces conneries que j’avais pu faire ces dernières semaines. Et, malgré tout cela, je me retrouvais déjà à devoir assumer un nouveau poids. Il fallait que je relaie mes problèmes un peu plus loin pour parvenir à encaisser une nouvelle charge de blessures. Il fallait que je fasse passer mon copain avant moi parce qu’il était vraiment plus important et qu’il fallait que je l’aide. Oui, il le fallait tellement. Cela faisait des jours que je voyais mon petit-ami dans état lamentable. La situation était tellement dur à supporter pour moi. Mon Lukas. Mon rayon de soleil. Cet homme qui souriait presque tout le temps et qui cherchait toujours la petite étincelle de bonheur n’était plus. Tout semblait morne pour lui et autour de lui. Tout était gris. Et ça… Ça faisait beaucoup trop mal. Mio Amore avait été placé sous sédatif pour qu’il puisse reprendre des fores et guérir de ces blessures qui avaient marqué son corps. Je savais que tout cela était pour son bien. Malheureusement, ce n’était pas facile de le voir comme ça et de me sentir tellement inutile. Tellement incapable. Parce que je l’étais. Les jours s’enchaînaient et se ressemblaient tous. Mon copain dormait la majorité du temps d’un sommeil beaucoup trop agité qui poussait mon cœur à se serrer trop fort. Et le pire était les réveils… Ces réveils en larmes à murmurer les noms des autres personnes qui avaient disparu. Ces réveils là venaient briser mon cœur en des millions de morceaux. Et, malgré ma présence, j’avais l’impression de ne rien pouvoir faire. Je n’étais pas assez fort pour le secourir réellement. Je n’étais pas assez puissant pour l’aider. C’était l’impression que j’avais. C’était l’image qu’il me renvoyait. Le pire était les réveils… Non… Peut-être pas. Le pire du pire était le reste du temps. Lorsque Mio Amore était éveillé, il restait muré dans le silence et putain si vous saviez à quel point c’était dur. C’était si dur de se retrouver face à un mur et de se sentir coupable de tout. C’était en train de me bouffer. C’était en train de me tuer. D’autant plus alors que je ne prenais pas la moindre pause. J’avais gueulé à l’hôpital refusant de quitter Lukas même pour la nuit. J’avais fait un scandale n’acceptant pas de le laisser seul. Jamais. Il en était hors de question. On m’avait laissé rester. Je somnolais parfois dans le fauteuil à côté du lit, mais je ne savais plus ce qu’une véritable nuit voulait dire. Je mangeais à peine ce que je pouvais trouver non loin de l’hôpital. J’étais là et je ne bougeais presque pas. Les seules fois où je sortais réellement était lorsque les proches de Lukas débarquaient dans la chambre. Je ne pouvais pas jouer la mascarade face à tout ça alors j’en profitais pour prendre l’air et tenter de retrouver le moyen de respirer. La seconde chose qui me forçait à sortir de la chambre de l’homme que j’aimais était la nicotine. Lorsque Mio Amore était profondément endormi, je me faufilais à l’extérieur de l’hôpital pour carburer aux cafés sans goût et aux cigarettes pas assez fortes. Malgré moi, le manque de drogue se faisait sentir. Mes doigts tremblaient souvent. L’envie pulsait régulièrement. Je me sentais mal. Je me sentais malade. L’addiction à ces substances était-elle revenue ? Je n’en avais pas la moindre idée et je ne voulais pas y réfléchir. Il y avait déjà beaucoup trop de choses à gérer. J’avais déjà tellement à m’occuper.

Passant une main dans mes cheveux trop longs, je bougeais lentement pour venir écraser ma cigarette dans le cendrier de l’extérieur. Buvant la dernière gorgée de mon café répugnant, je finissais par reprendre la direction de la chambre de Mio Amore. Je n’avais même plus besoin de faire attention aux couloirs qui défilaient sous mes prunelles sombres. Je n’avais même plus besoin de me poser de questions sur le chemin à emprunter. Je le faisais si souvent que j’avais appris à le faire en mode automatique à présent. Je déambulais comme un mort vivant dans ces couloirs. Les cernes se dessinaient sur mon visage encore un peu bleu et marqué par endroit à cause de mes bagarres des semaines dernières. La peine marquait mon corps me poussant à me traîner un peu trop lentement et un peu trop avachi dans les couloirs. Mon corps qui était devenu un peu trop maigre et qui gardait lui aussi des marques de mes bagarres des dernières semaines. L’horreur marquait ma tête et ça personne ne pouvait le voir. Mais, croyez-moi, je le sentais follement. Ça cognait sans cesse. Ça me charcutait tout le temps. Soupirant, je venais pousser la porte de la chambre de Mio Amore la balayant un instant du regard. Mio Amore dormait toujours. Il était juste un peu plus agité qu’avant mon départ, mais je savais qu’il ne tombait pas encore dans le précipice. J’avais envie de le réveiller pour l’empêcher de sombrer trop loin. Cependant, je n’avais pas le droit. Je l’avais fait les premiers jours et les infirmières m’avaient fâché si fort. Il ne fallait pas le réveiller. Il fallait le laisser dormir jusqu’à ce qu’il s’éveille tout seul même si c’était à cause de cauchemars. Je trouvais ça ridicule. Tellement stupide. Comme toujours, je m’approchais pour déposer mes lèvres sur le front de mon petit-ami et je me laissais finalement tomber dans le fauteuil proche du lit. Mes yeux se posaient alors une nouvelle fois sur ces lettres qui se trouvaient sur la table de nuit. Les infirmières avaient soufflé qu’il avait ça sur lui à son arrivée et je me perdais si souvent à les regarder. Mes prunelles se posaient régulièrement sur celle qui portait mon nom. Je n’avais pas encore eu le courage de l’ouvrir. Je n’avais pas eu le courage de lire ce qu’elle pouvait contenir parce que je ne me sentais pas prêt. J’avais tellement peur des mots que je pourrais trouver. J’étais si effrayé à l’idée de lire noir sur blanc que c’était la fin. Pourtant, aujourd’hui quelque chose changeait. Peut-être était-ce à cause de la routine installée ou de la peine de plus en plus destructrice… Ou peut-être était-ce tout simplement à cause de cette voix dans ma tête qui refusait de parler tant que je n’avais pas lu les mots. Vérifiant que mon petit-ami dormait, je tendais la main pour attraper la lettre. Ma lettre et je m’empressais de la déplier portant attention sur les mots qui s’étalaient sous mes yeux. C’était long. Ça ressemblait presque aux messages que j’avais pu envoyer. Si je les avais mis bout à bout nuls doutes que ma lettre aurait pu être aussi longue. Encore plus longue que celle que j’avais réellement écrire quelques jours auparavant envisageant de repartir en Italie une fois que Lukas serait retrouvé. Secouant la tête pour ne pas me perdre dans mes réflexion, je commençais ma lecture. Assis dans ce fauteuil un peu trop inconfortable, j’oubliais tout pour me perdre dans les mots que Mio Amore avait inscrit durant son enfermement. Durant un putain de mois. Ça ne commençait pas trop mal… Les premiers mots ne ressemblaient pas à une lettre de rupture et peut-être bien que ça défaisait légèrement le nœud de mon ventre. Un bref sourire étira mes lèvres en lisant que ça n’avait jamais été facile entre nous. Oh ça oui, il pouvait le dire. Notre histoire était constamment semée d’embûches et de coup douloureux du destin. Nous n’avions jamais su faire dans la simplicité et le calme plus de quelques jours. Il fallait toujours qu’il y ait quelque chose. Mais, les plus belles histoires d’amour n’étaient pas forcément les plus faciles n’est-ce pas ? Mon sourire s’effaçait bien vite lorsque je lisais les excuses de mon copain et à quel point il pouvait s’en vouloir parce que, merde, je n’étais pas d’accord avec ça. Il n’avait aucune raison de s’en vouloir. Il n’avait rien fait de mal. Jamais. Il avait commis des erreurs parfois, mais c’était humain. Nous étions humains. Les larmes me montaient aux yeux en lisant l’état dans lequel mon copain s’était retrouvé. Avoir si froid et si mal… Et moi pendant ce temps-là, qu’est-ce que je foutais hein ? Il avait été si proche de moi et je n’avais pas été foutu de le retrouver. La culpabilité tordait mon être. Je me sentais tellement nul. Je me sentais tellement peu méritant de l’avoir à mes côtés. Peut-être que j’aurai mieux fait de dire à Yuri ou à Naëlle de rester dans cette chambre avec lui. Peut-être que Mio Amore aurait ouvert la bouche face à eux. Les larmes se mettaient à couler sur mes joues lorsque je lisais que plus rien ne serait comme avant. Au plus profond de moi, je le savais. Mais, merde, je n’étais pas prêt à ça. Je ne voulais pas que les choses changent. Je ne voulais pas perdre mon homme à moi. Pourtant, il ne pourrait plus être le même. Je ne pourrais plus être le même non plus. Nous étions tous les deux trop marqués de cet Enfer qui s’était éternisé. Est-ce que ça voulait vraiment dire que nous ne pouvions plus être nous ? Je mordillais ma lèvre pour ne pas faire trop de bruits avec tous ces sanglots qui parcouraient mon être. Je m’efforçais de continuer à lire. Les L&T… Je les avais vu oui. Ces L&T qui me ramenaient un peu trop dans le passé. Un passé plus simple. Un passé moins douloureux. Un passé peut-être tellement plus heureux. Un passé dans lequel j’avais envie de me perdre. Un passé au sein duquel je ne pouvais plus me perdre. Je me levais soudainement incapable de rester assis sur ce fauteuil à le regarder alors que je lisais toutes ces interrogations qui l’avaient traversé dans sa prison. Ainsi, Mio Amore aussi ne savait pas si un nous serait encore possible. Il s’était même demandé dans quel était j’étais et jusqu’où j’étais allé. Sur le coup, j’avais envie de murmurer que j’étais allé loin. Bien trop loin Amore. Mais je ne pipais mot totalement sous le choc en lisant qu’il n’avait plus envie de jouer ou de chanter. Cela ne pouvait pas être possible. Cela ne pouvait pas arriver. Dans mes rêves, Mio Amore vivait heureux de sa musique et je voulais que ces rêves soient vrais. Parce que si cette partie était vraie, peut-être que le reste pourrait l’être aussi. Ou peut-être pas…  Lukas avait écrit ne pas avoir de réponse à m’apporter concernant cet enfant que j’allais avoir. Il voulait que je sois là pour cet enfant sans savoir s’il avait sa place dans tout ça. Ça montait en moi. Je voulais tout envoyer valser. Je voulais tout casser. Peut-être même que j’avais envie d’ouvrir cette fenêtre pour tout balancer. Pour me balancer. Et soudainement le sanglot franchissait mes lèvres en lisant sa supplication pour que je vienne le chercher. Si seulement il savait… S’il savait tout ce que j’avais vécu et tout ce que j’avais fait pour essayer de le retrouver. Et lui… Lui il avait composé deux chansons pour moi. Deux chansons que je ne pourrais peut-être jamais entendre parce que je ne voulais pas l’y pousser. Je ne voulais pas qu’il revive cet Enfer. Mon mal-être s’apaisait un peu en sachant qu’il n’avait pas été seul dans tout ça et que Nixon avait su le faire rire. C’était dingue bien sûr, mais c’était rassurant aussi peut-être. Trois lignes. Il ne restais que trois lignes à cette lettre et il n’y avait pas réellement de rupture à l’intérieur de celle-ci n’est-ce pas ? Soufflant un coup pour me donner le courage, je terminais ma lecture. Un sanglot me parcourait au milieu de ce léger sourire qui se dessinait sur mon visage. Dans le fond, j’avais envie de ça moi aussi. Je voulais tirer un trait sur tout le reste. Je voulais réussir à tout effacer. Je voulais simplement recommencer avec Mio Amore tout en sachant déjà tout de lui et en l’aimant aussi follement que je l’aimais. Est-ce que ça pouvait être aussi simple ? Non. Bien sûr que non. Je le savais. Les yeux rivés sur la lettre, j’entendais soudainement de l’agitation derrière moi. Un énième cauchemar venait secouer mon petit-ami. Essuyant rapidement les larmes qui s’étaient invitées en nombre sur mes joues, je pliais la lettre la glissant dans la poche intérieur de ma veste tout contre mon cœur. Tentant de me recomposer un visage correct, je soufflais un coup avant de me retourner vers Mio Amore. Je m’approchais doucement du lit prêt à aller prendre la main de l’homme que j’aimais. Prêt à lui caresser la main et le bras pendant des heures en attendant qu’il finisse par se rendormir sans avoir soufflé un mot. Pourtant, aujourd’hui, tout se passait différemment. Je me stoppais soudainement parce que la voix de Mio Amore résonnait dans la chambre. Il venait souffler deux mots. Deux mots qui me stoppèrent sur place. Ce sauve-moi était beaucoup trop intense. Il était si réel. Il semblait si douloureux. Je voulais craquer. Je voulais pleurer de bonheur parce qu’il s’adressait enfin à moi. Je voulais pleurer de malheur parce qu’il était détruit. Beaucoup trop détruit. Mais, je ne faisais rien. Je devais gérer. Il fallait que je sois fort. Les prunelles du sexy musicien s’accrochèrent aux miennes comme pour me supplier de le sortir de cet Enfer et je craquais. C’était trop dur de le voir comme ça. Mon cœur se déchiquetait encore un peu plus si c’était possible. Mon ventre me faisait tellement mal. Ma respiration s’accélérait sous toute cette panique qui s’insufflait dans mon corps. J’avais envie de partir en courant. J’avais envie d’attraper mes jambes à mon cou et de quitter cette chambre. Je voulais me ruer chez moi avant de sauter dans le premier avion pour l’Italie. Repartir au départ. Repartir loin de tout ça. Mais, je ne pouvais pas. Pas alors qu’il me demandait de le sauver. M’approchant doucement de Mio Amore pour éviter de provoquer une quelconque panique chez lui, je venais m’asseoir sur le lit à côté de lui comme je faisais toujours. Lentement, j’osais un mouvement que je n’avais pas encore osé jusque là. Je venais caresser son visage. Mes doigts glissaient de son front à sa joue avant de se faufiler dans sa nuque tandis que je murmurais « J’suis là Amore… Je suis là… C’est que des cauchemars maintenant… Tout est fini… Ça va aller… » Je voulais tant croire à ce fol espoir. Je désirais tellement croire à ces mots que je lui soufflais. Ma langue glissa sur mes lèvres et mes yeux se perdaient un instant sur les lèvres de mon copain. Non. Non, ce n’était pas le moment. Ce n’était pas ce qu’il fallait faire. Ce n’était sans doute pas ce dont il avait envie ou besoin. Laissant retomber ma main, je venais attraper la sienne la caressant doucement en murmurant « Je… J’ferai tout ce qu’il faut pour te sauver mon cœur… » Ouais, j’étais prêt à faire tout ce qu’il faudrait pour le sauver. J’étais prêt à faire tout ce qu’il me demanderait pour le tirer de cet Enfer. Mais, putain, je ne savais pas quoi faire. Je ne savais pas comment agir. J’avais toujours la trouille de faire un faux pas. Alors Amore… Guide-moi… Dis-moi comment te sauver…

Lukas… Lukas… Lukas… Qu’aurais-je fais sans le jeune homme à l’intérieur de mon existence après tous ces mois passés à construire quelque chose d’un peu trop unique, malgré les embûches sur notre chemin ? Qu’aurais-je fais si on l’avait retrouvé mort quelques jours plus tôt me laissant obligé de faire un deuil que je n’étais pas prêt à effectuer ? Qu’aurais-je fais si Lukas n’avait pas fait parti des disparus et qu’il était simplement parti loin de mon être trop néfaste pour le soleil souriant et réchauffant qu’il savait si bien être ? Les questions tournaient vivement à l’intérieur de mon esprit tandis que je regardais la fumée de ma cigarette virevolter dans les airs. J’aurai tant aimé que mes pensées agissent de la même manière. Qu’elles passent… Qu’elles consument mon être en secret… Qu’elles s’envolent… Qu’elles s’effacent… Ouais, j’aurais tant aimé que les choses soient aussi aisées. Cependant, cela n’arrivait guère. Les questions pulsaient trop vivement à l’intérieur de ma tête tout comme elles l’avaient fait au cours de ces dernières semaines. Elles cognaient si fort que je ne pouvais pas m’empêcher de me porter dessus et d’y apporter des réponses, des réflexions. Imaginer ma vie sans Lukas était foutrement difficile. Tellement plus après tous ces mois à partager tant de chose avec lui. Le sexy musicien connaissait presque tous mes secrets et il semblait les accepter. Il savait comme me gérer malgré la maladie et les crises qui peuplaient mon quotidien. Lukas et moi… Nous allions si bien ensemble. Notre histoire n’était pas aisée tout le temps, mais ça fonctionnait. L’équilibre de notre couple demeurait instable, mais la planche ne cédait jamais. Elle ne craquait pas prouvant à quel point nous pouvions nous en sortir lui et moi. Ensemble. Nous étions capable d’y arriver. Une partie de moi avait follement envie de croire à cette réalité si délicieuse d’une vie ensemble. Alors, que se serait-il passé sans lui ? Lui que j’aimais tant. Lui que j’avais choisi face à Nixon qui me rendait si vivant pourtant. Lui que j’avais choisi parce que la voix dans ma tête avait hurlé que ce serait moins aisé avec Lukas et que c’était le chemin que je devais emprunter. Un chemin semé d’embûches douloureuses qui saurait me détruire… Un chemin semé de rebondissements qui pourraient peut-être nous mener à un bonheur si fort. Lukas… Lukas… Lukas… Sans le jeune homme au sein de mon existence, il n’était pas difficile de voir à quel point je pouvais sombrer toujours plus profondément dans la spirale infernale de mon existence désastreuse. Il suffisait de prendre en compte toutes ces dernières semaines pour se rendre compte de l’impact du jeune homme sur ma vie. Mio Amore m’aidait à ne pas tomber trop bas. Il me retenait m’empêchant de glisser trop loin. Il me soutenait m’évitant de couler dans les tréfonds de l’Enfer. Ces dernières semaines, Lukas n’était plus là et les limites s’étaient totalement évaporées de mon être. Les conneries avaient été incessantes me poussant dans un tas d’emmerdes que j’aurai pourtant pu éviter avec un peu d’aide. Un tas d’emmerdes qui risquaient de me poursuivre parce que j’avais su réveiller le besoin de liberté et l’envie de drogue. Ces deux besoins que Lukas avait su temporiser voir même totalement éteindre au cours de nos derniers moments à deux. Juste lui et moi. Ce n’était pas tout ce que j’avais fait bien évidemment. Les bagarres avaient été si régulières que mon corps en gardait encore des séquelles. Elles avaient été si nombreuses et répétées que je savais que j’en aurais besoin. Besoin de cette adrénaline délicieuse qui parcourait mes veines lorsque les coups tombaient. Besoin de cette souffrance libératrice lorsque les coups me touchaient rendant la voix si heureuse. Et que dire des coucheries… Je n’étais même pas foutu de vous dire avec combien d’hommes j’avais couché au cours de ces dernières semaines. Je savais juste que le nombre était un peu trop élevé et qu’il était composé de pas mal d’inconnus. Je savais simplement que j’avais réveillé un peu plus fort mon habitude du passé et que je ne pourrais plus passer outre malgré l’exclusivité du couple que je me devais de former avec lui. Je savais que j’aurai besoin de ces corps à corps et ça risquait de tout foutre en l’air. Lui. Moi. Nous. Tu vois Mio Amore… Ma vie n’a été qu’un désastre sans ta présence. Sans toi au sein de mon existence, l’Enfer pulse quotidiennement et il m’entraîne dans les bas-fonds ténébreux. Sans toi, ma vie n’est plus la même et je n’arrive plus à savoir si je l’aime. Alors qu’aurais-je sans Lukas au sein de mon existence ? Je me serais sans doute laissé glisser. Plus loin. Toujours plus loin. Jusqu’au jour où la ligne fatale aurait été franchie. Mio Amore m’avait sauvé et je ne pouvais plus imaginer ma vie sans lui. C’était pour cela qu’imaginer le retrouver mort m’avait tellement blessé. J’avais fait un cauchemar de sa mort… Enfin, pas réellement… C’était plutôt un cauchemar où Lukas était parti loin de moi. Moi le mec qui savait si bien le foutre en l’air. Moi le mec qui savait tout détruire si aisément et ne rien construire de stable et de durable. Dans ce cauchemar, Lukas avait disparu au loin et une partie de moi n’avait pas pu s’empêcher de penser que cela serait meilleure pour lui. Il aurait une vie plus douce et plus agréable si je n’y étais pas. Le chaos s’effacerait. Cependant, une autre partie de moi avait tout fait pour le retrouver et c’était arrivé dans ce cauchemar. J’avais retrouvé mon copain qui voulait fuir loin de moi. J’avais retrouvé ce garçon que j’aimais et qui ne voulait plus de nous. Ce garçon qui avait fini par se tuer sous mes yeux. Je me souvenais encore de la douleur du réveil après ce cauchemar. Je me souvenais avoir vomi pendant de longues minutes comme si je pouvais ainsi extraire l’horreur de ma tête. Je me souvenais avoir pleuré pendant de si longues heures comme si je n’étais plus en mesure de m’arrêter. Ça avait fait si mal. Ça faisait si mal rien que d’y penser. Secouant la tête pour chasser ces sombres pensées cauchemardesques, je venais me répéter à haute voix que ce n’était pas vrai. Mio Amore était vivant au sein de cet hôpital. Il était dans un sale état, mais il était en vie et il se trouvait dans cette chambre d’hôpital depuis de si nombreux jours. Cette chambre que je ne quittais que trop rarement de peur de ce qui pourrait arriver. J’avais peur que mon copain disparaisse de nouveau et que je ne le retrouve pas. J’avais peur qu’on me l’arrache. J’avais peur qu’il ne me file encore les doigts. J’étais simplement si effrayé à l’idée de ne plus l’avoir à mes côtés alors que je venais à peine de le retrouver. C’était pour cette raison que je sortais rarement de l’hôpital. Juste pour des cigarettes un peu trop nécessaires. Simplement lorsque des proches à mon copain étaient là et que je le savais en sécurité. Terminant ma clope et mon café un peu trop dégueulasse, je remontais au sein de cette chambre que je connaissais par cœur à présent. J’y remontais et j’osais franchir un pas encore jamais franchi. Je m’emparais de cette lettre pour me laisser bercer par les mots que Lukas avait couché sur le papier. Contrairement à ce que je m’attendais, ce n’était pas une lettre de rupture qui s’offrait à moi. Non… C’était une lettre qui me confiait à quel point tout risquait de changer maintenant, mais ça je le savais. C’était une lettre qui me mettait sous le nez à quel point notre histoire avait été chaotique depuis le début. C’était une lettre qui me donnait envie de tout effacer ouais. Tout effacer et tout recommencer sans pour autant partir de zéro. Lukas savait presque tout de moi. Je savais tout de lui. Nous nous aimions. En partant de ces trois postulats, nous pouvions recommencer quelque chose comme un nouveau point de départ proposé. Un nouveau point de départ que nous pouvions saisir. Mais, est-ce que nous y parviendrons réellement ? Est-ce que ce serait suffisant pour effacer tout le reste ? Pour noyer toute l’horreur ? J’en doutais.

Et j’avais bien raison d’en douter parce que mon petit ami ne pourrait pas laisser au loin tout ce qui s’était passé au cours des dernières semaines. Même s’il le voulait très fort, il ne pourrait pas tout oublier en claquant des doigts. Il n’aurait pas les moyens de tout effacer en un clin d’œil. Personne ne le pourrait de toute évidence. L’agitation se mettait à cogner soudainement derrière moi et j’abandonnais la totalité de mes questions et de mes réflexions un peu trop douloureuses. Je ne voulais plus penser à ma vie sans Lukas. Je ne voulais plus penser à ce qu’il se serait passé si Mio Amore avait été retrouvé mort. Non. Je ne voulais plus. Lukas était là. Dans cette foutue chambre blanche. Il était là et il était en train de faire un cauchemar… Ouais, encore un qui déboulait dans la chambre calme. Je ne savais même plus le nombre de cauchemar que mon copain avait pu faire au cours des derniers jours. J’avais simplement l’impression que le nombre était beaucoup trop élevé et je savais que cela ne s’arrêterait pas de sitôt. Quelque chose venait même me dire que cela ne s’arrêterait jamais. Ça allait durer pendant des mois comme pour l’accident du métro. Non… Ça allait durer encore plus longtemps parce que je n’avais pas été à ces côtés dans cette horrible cage. Ça allait durer encore plus longtemps parce que l’horrible expérience n’avait pas duré quelques heures. Ça l’avait impacté au plus profond de lui pendant des semaines entières. Les cicatrices ne pourraient pas se refermer rapidement. Elles ne pourraient guère se soigner aisément. Je le savais. Les cauchemars allaient faire parti de notre quotidien. Ça allait pourchasser Mio Amore pendant des mois encore. Et je savais que cette situation risquait de me foutre en l’air parce que j’avais cette folle impression de ne rien pouvoir faire. Je n’avais pas vécu ce qu’il avait vécu. Je ne savais pas encore tout ce qu’il avait pu endurer et je n’étais pas certain d’avoir envie de le faire parler à propos de ça. Je ne voulais pas le forcer à me conter l’histoire d’horreur même si je me sentais sur le banc de touche. C’était presque comme si je n’étais pas en mesure d’atteindre cet homme que j’aimais tant. Je me sentais comme si je n’étais pas capable de le sauver de cet endroit infernal au sein duquel il se retrouvait dès lors que ses prunelles se fermaient. Cette réalité véridique faisait beaucoup trop mal. J’avais l’impression de l’abandonner à ces démons tout comme j’avais fini par lentement abandonner les recherches au cours des dernières semaines préférant me plonger dans la déchéance et l’autodestruction. Je n’avais pas été foutu de le sauver de sa cage réelle. Serais-je réellement capable de le sauver de la cage de son esprit ? Je n’en savais foutrement rien. Je pouvais essayer. Je pouvais faire tout mon possible pour tenter de l’aider. Ouais… Je pouvais juste faire de mon mieux. Alors, aujourd’hui, dans cette chambre d’hôpital, je tentais une nouvelle fois de faire de mieux alors que mon copain s’agitait à cause du cauchemar qui massacrait son esprit. M’approchant doucement de lui, j’étais prêt à lui prendre la main et à rester quelques heures à lui caresser. Juste le temps qu’il replonge dans le sommeil comme il finissait toujours par le faire. Simplement le temps qu’il s’apaise et replonge dans un sommeil qui devait le réparer. Cependant, aujourd’hui, les choses changeaient. Aujourd’hui, les prunelles de mon copain se posaient sur moi et je savais que ce n’était pas juste un bref réveil qui allait vite s’effacer. Non. Aujourd’hui ça allait plus loin. Il me parlait. Sa voix résonnait de cette demande qui me heurtait vivement. Je devais le sauver. Il désirait que je le sauve. Ses prunelles s’accrochaient aux miennes et la supplication cognait encore plus. Je devais le sortir de cet Enfer brûlant. Il voulait que je le sauve. Je désirais tellement le sauver. Malheureusement, j’avais l’impression d’en être tout simplement trop incapable. J’avais l’impression de n’être qu’un bon à rien qui n’y parviendrait pas. Je n’étais pas assez fort. Je n’étais pas assez stable. Je n’étais pas assez bien pour Mio Amore. Mon ventre me faisait mal face à cette réalité. Mon cœur me heurtait parce que je me sentais si pitoyable. Et, voilà que ma respiration s’affolait me donnant envie de fuir. Fuir parce que je n’étais pas capable de sauver mon copain. Fuir parce qu’il méritait tellement mieux que ce déchet incessant que j’étais. Pourtant, je ne prenais pas mes jambes à mon cou. Non. Je restais dans cette chambre. Je ne voulais pas agir comme un lâche. Je ne voulais pas agir comme mon père. Je ne voulais pas le laisser là à l’agonie. Je venais m’installer sur le bord du lit laissant ma main glisser sur sa peau. Elle passait sur son front avant de tomber sur sa joue et de se faufiler sur sa nuque. Mon copain fermait les yeux au contact que j’espérais sincèrement apaisant. Je murmurais une litanie de mots rassurants auxquels j’avais follement envie de croire. Tout cela n’était qu’un cauchemar. Mio Amore se réveillait simplement d’un cauchemar qui avait pris fin. Il était sorti de ce trou béant et, même s’il y aurait des séquelles, il était à mes côtés à présent. Il était avec moi et les choses pourraient s’arranger. Ce n’était qu’un cauchemar qu’on allait apprendre à balayer ensemble… Enfin, j’espérais pouvoir l’y aider. Ma langue glissait sur mes lèvres et mes prunelles s’attardaient un instant sur les lèvres de mon copain. Ces lèvres manquantes que je n’avais pas retrouvé depuis qu’il était à l’hôpital. Ces lèvres qui me faisait tellement envie. Je sentais le manque cogner en moi. Je sentais le désir s’inviter dans mon corps. Mais, non ! Non, non, non. Ce n’était pas le moment de faire une telle chose. Ce n’était pas le moment d’accomplir une telle action. Mio Amore ne voulait sans doute pas d’un tel contact. Il ne voulait sans doute pas retrouver une telle proximité. Il ne voulait pas avoir à faire face à la bête affamée et désireuse que j’étais. Ma main retombait doucement pour m’empêcher de faire une connerie. Mes yeux se baissaient lentement afin d’éviter de céder à la tentation si élevée. Je me contentais d’attraper la main de mon copain dans la mienne la caressant avec lenteur tout en murmurant que je ferais tout ce qu’il fallait faire pour le sauver. Ouais. J’étais prêt à tout pour lui. Lukas n’avait qu’à me demander quelque chose et j’obéirai dans les secondes qui suivraient. J’étais prêt à tout faire pour le rendre heureux et tenter de lui porter secours. J’étais prêt à offrir tout mon être pour l’emmener loin des feux brûlants et douloureux de l’Enfer qui savaient si parfaitement le dévorer. La main de mon copain serrait un peu plus la mienne comme pour être certain que je n’allais pas le lâcher et je le laissais faire. Je me laissais faire. Poupon en chiffon prêt à répondre à toute demande simplement pour en venir à l’aider. Lui. Mon soleil. Mon amour. Mon bonheur. Lukas tirait sur mon bras un peu trop fort, mais je subissais sans rien dire. J’acceptais le coup le laissant se rapprocher de moi sans broncher, sans piper mot. Son bras libre de plâtre glissait par-dessus son épaule pour s’accrocher à mon haut alors qu’il me tirait contre lui. Il se blottissait dans mes bras me demandant de le serrer et je cédais presque aussitôt. Je n’avais pas osé trop le toucher de peur de sa réaction, mais s’il me demandait de le serrer c’était parce qu’il en avait besoin. Non ? Si, bien sûr. Mes bras entouraient le corps de mon petit ami et je venais murmurer à son oreille « Tout va bien mon cœur… Tout va bien… » Les mots étaient doux et calmes. Les mots étaient si faux pourtant parce que ce n’était guère vrai. Tout n’allait pas bien. Tout allait un peu mieux. Il n’était plus dans sa cage. Il était avec moi à présent. Cependant, tout n’allait pas bien. Ni physiquement, ni mentalement. Ni pour lui, ni pour moi. Pourtant, je sifflais ces doux mots parce que je voulais qu’il y croit. J’avais besoin qu’il s’y accroche pour tenter de fuir l’horreur qui le bouffait. Caressant doucement son dos, je fermais les yeux profitant de l’avoir dans mes bras. Il était en vie. J’enfouissais mon nez dans son cou appréciant de retrouver l’homme que j’aimais. Et, doucement, je finissais par dire « Attends Amore… On… On va mieux s’installer… » Ouais parce que là ce n’était pas franchement le top. Ma jambe était repliée difficilement sous moi et ça me heurtait. Notre position n’était pas des plus confortable. Et, même si j’aimais l’avoir dans mes bras, je ne serais pas en mesure de rester longtemps comme ça. Me détachant doucement de l’homme que j’aimais, je m’éloignais à peine sans le quitter du regard comme pour lui prouver que j’étais là et que je restais là. Je n’allais pas quitter cette chambre. Je ne la quitterai jamais sans lui. Je bougeais simplement afin de mieux nous installer. Je venais m’asseoir correctement dans le lit calant mon dos contre l’oreiller libre. Et, là, sans plus attendre, j’ouvrais les bras me penchant un peu pour attirer mon petit ami tout contre moi. Je calais Mio Amore dans mes bras sa tête sur mon torse le laissant s’installer comme il le souhaitait pour tout le reste. S’il voulait être sur moi ou simplement posé contre moi… Libre à lui de décider même si l’avoir sur moi risquait d’être difficile parce qu’il faudrait que je contrôle mon désir et je ne savais pas si j’en serais capable. Attrapant l’une de ses mains, je venais la déposer sur mon torse au-dessus de mon cœur pour qu’il le sente pulser sous ses doigts. Je voulais qu’il sache que tout était vrai et que j’étais réellement là. Je voulais qu’il se rendre compte de la réalité. Une fois cela fait, je glissais mes deux mains dans le dos du sexy musicien le caressant avec douceur et lenteur. Mes lèvres se déposaient sur le haut de sa tête tandis que je murmurais « Je suis là Mio Amore… J’suis là et ça va aller… C’était juste un cauchemar… Mais, c’est fini maintenant… » Oui c’était fini. La réalité de cet Enfer était terminé. L’horreur cognerait encore dans sa tête, mais ce ne serait plus vrai et je ferais toujours tout ce qui était en mon pouvoir pour tenter de l’aider à passer outre ces feux brûlants. J’étais là pour tenter de le sauver. Je serai là pour essayer de le secourir. Le berçant doucement entre mes bras, je rajoutais quelques mots « Tu peux te rendormir… Je suis là… Je te protège… Je ne bouge pas… » Mes doigts continuaient de monter et descendre dans son dos. Je continuais de le bercer doucement espérant parvenir à le faire replonger dans un sommeil réparateur. Il en avait besoin. J’avais besoin qu’il dorme et qu’il récupère pour que nous sortions vite de cette cage blanche que je détestais. Alors, je l’encourageais à fermer les yeux lui promettant des choses que je comptais tenir. Je n’allais pas bouger de ce lit jusqu’à son prochain réveil. J’allais rester là à l’avoir dans mes bras et à le protéger. Aussi longtemps qu’il aurait besoin de moi pour le sauver. Aussi longtemps que je pourrais essayer de l’éloigner de l’horreur. J’espérais tellement y parvenir.

FIN