T'as le coeur qui se sert. Pas un petit pincement qui te coupe le souffle mais bel et bien une opression qui t'empêche de prendre de grands inspirations et de vivre convenablement. T'as mal au coeur et t'as l'impression que tu vas tomber dans les pommes d'un instant à l'autre. Toi qui prétendais que tu n'en avais pas, il faut croire qu'un petit morceau de ton myocarde a survécu au fil des années. Sans doute que ton visage est plus blanc mais tes joues, légèrement rosies par la gêne. Tu te rappelles de ce jour comme si c'était hier. Tu te rappelles des mots que tu as prononcé et ce, bien que tu les regrettes. Comment as-tu pu te montrer aussi odieuse alors que tout ce qu'il souhaitait Carter, c'était t'aider, te protéger ? Pourquoi tu as réagi de la sorte à son égard alors que tu avais tant d'admiration et de respect pour lui ? Tout simplement parce que tu étais tellement blessée, incapable de mettre des mots sur tes émotions. Ton frère vous avait quitté et c'était tout simplement impossible pour toi de perdre quelqu'un d'autre encore. Alors, t'as décidé de mettre des distances. Toutes les personnes qui tu t'autorisais à aimer étaient potentiellement des proches que tu risquais de perdre. Tu ne voulais pas le faire plonger avec toi. Il valait tellement mieux que ça. Il méritait quelqu'un de meilleur que toi. Alors, tu l'as laissé disparaitre. Tu l'as laissé partir, sans se retourner et bien que tu aies pleuré toutes les larmes de ton corps suite à cette rupture, tu as gardé la tête haute, prétendant que ça te passait au dessus de la tête, par fierté. Putain, qu'est-ce qu'elle est mal placée ta fierté Andréa ! Encore aujourd'hui d'ailleurs ! Tu n'oses pas y aller. Plusieurs jours que tu l'aperçois, assis à cette table. Toujours la même. C'est qu'il a les habitudes tenaces. Il a ses lunettes sur le bout du nez, lui même plongé dans un bouquin. Putain qu'est-ce qu'il est sexy. Tu te demandes ce qu'il étudie, s'il a suivi les rêves qu'il avait autrefois. Tu te demandes s'il aime vraiment ce qu'il fait ou si son père l'a forcé. T'as appris pour sa mère et, t'as même pas pu être présente pour lui. Tu t'en veux aujourd'hui. A croire que petit à petit, tu grandis. Tu te poses aussi des questions quant à ce qu'il penserait si tu te pointais devant lui, à cet instant précis. Est-ce qu'il t'envolerait chier ? C'est surement ce qu'il devrait faire. Mais tu le connais que trop bien, il aura du mal à le faire. Il est trop gentil Carter. Alors, tu prends le risque. Tu prends une grande inspiration bien que ça soit douloureux et tu pénètres à l'intérieur de ce café. Tu ne prends même pas la peine de commander. T'aurais pu le faire, ça aurait été beaucoup plus logique. Sauf que tout se mélange dans ta tête et la logique, elle est partie depuis que tu as franchi les portes de la boutique. Tu en profites qu'il ait la tête baissée pour t'installer en face de lui. Petit sourire collé sur les lèvres, tu joues nerveusement avec tes doigts, les avant bras posés sur la table qui vous sépare l'un de l'autre. Bordel, t'as jamais eu aussi peu confiance en toi. Ce mec te fait vraiment perdre tous tes moyens. Toi, la femme forte, indépendante, grande gueule, hautaine, un brin sarcastique et méprisante. Tu n'es plus rien qu'une petite chose fragile face à ton ex petit-ami. @Carter Jones

Une journée comme les autres pour Carter. Une longue journée à enchaîner les cours plus ou moins importants. Puis il part dans son café habituel. Depuis plusieurs semaines déjà, il a pris cette habitude. Comme un rituel qui lui fait du bien et qui l'aide encore mieux à s'organiser avec ces cours. Il prend son café ici, tout en mettant au propre et relisant tous les cours qu'il a eus dans la journée. Il a toujours été bosseur et c'est toujours le cas après déjà huit ans d'études à Harvard. Cette envie d'être le meilleur et d'obtenir les meilleurs résultats ne le quittent jamais. S'il vient ici, c'est juste car il a l'impression qu'il travaille mieux ici que chez lui. Une fois arrivé dans son appartement, il se pose avec son chat et à tendance à avoir une flemme inexplicable. Pourtant ça ne lui ressemble pas, mais après toutes ses années, il a de plus en plus envie de se reposer et d'enfin en finir avec ses longues études. Ici, il n'a rien d'autres à faire que réviser. Tout du moins, c'est ce qu'il croit. Parce qu'aujourd'hui, ça ne va pas se passer comme d'habitude. Il va être bousculé dans sa journée et se retrouver face à son passé. Ses lunettes sur le nez, il regarde les notes sur son carnet alors qu'il sent qu'une personne s'installe face à lui. Il n'attend personne, sur le moment, il se dit que ça doit être une erreur. Ou un ami qui l'a vu et qui risque de l'empêcher de bosser tranquille. Plusieurs scénarios en tête, mais aucun qui n'est la réalité. Parce qu'il ne pourrait pas imaginer qu'elle soit là. Alors quand il relève la tête, il ne peut pas en croire ses yeux. Andréa. Là, face à lui, dans ce café, à Harvard. Sur le moment, il se demande s'il hallucine, s'il n'est pas en train de perdre la tête. Il reste muet face à elle, alors qu'elle l'observe sans rien dire. Il attend qu'elle parle, qu'elle dise quelque chose. Mais elle reste muette à son tour. On pourrait les prendre pour deux inconnus, alors qu'ils ont partagés tant de choses pendant des années. Du bon comme du mauvais. Sans qu'il puisse le contrôler, les souvenirs remontent en lui. Particulièrement ceux de son meilleur ami décédé. Il n'aurait jamais imaginé se retrouver face à sa jumelle en étant ici. « Qu'est-ce que tu fais ici ? » Il n'y a que ça qui sort. Parce qu'il comprend pas, parce qu'il se dit que c'est impossible. Pourtant, au fond de lui, il a tellement de choses à dire. Il devrait lui demander de partir, il devrait lui dire qu'elle n'a pas le droit de venir ici après tout ce temps. Il devrait être en colère et partir en la laissant là. Mais il en est pas capable. Il n'arrive pas à décrocher ses yeux d'elle, pleins de questions. Et surtout, il se demande ce qu'elle lui veut. Pourquoi revenir après tout ce temps ? Pourquoi venir le voir ? Il se torture l'esprit seul, même s'il n'en montre rien.

Tu l'observes derrière cette vitrine. Tu le regardes réajuster ses lunettes, se plonger corps et âme dans son bouquin. Il a toujours été studieux Carter. Il a toujours été ce que tu n'étais pas du moins, quand vous avez commencé à vous fréquenter d'une façon différente. Il était le meilleur ami de ton jumeau, le grand frère, le mec relou qui venait te voler la télécommande quand tu regardais les dessin-animés pour jouer aux jeux vidéos après l'école. Il avait été le fantasme d'une petite fille parce qu'on ne va pas se mentir, toutes les filles finissent par avoir un petit crush inavoué pour les potes à leur frère. Et puis, il y avait eu ce dérapage. Tu pensais que ça ne mènerait à rien. Au mieux, du sexe. Mais, les sentiments se sont mêlés à cela. Il était ton pilier, ton confident, ton chauffeur les nuits, quand tu l'appelait parce que tu avais trop bu et que tu étais incapable de retrouver le chemin de la maison. Le prince charmant avec la demoiselle en détresse. Une détresse de laquelle il a essayé de te sortir mais, tu n'as jamais voulu qu'il tienne ce rôle. Alors t'as dit des choses horribles. Des paroles que tu regrettes aujourd'hui et qui te font hésiter quand à ta venue ici. Tu avais su pour Harvard. Son père t'en avait parlé, un jour. Faut dire qu'il faisait partie de la famille autant que tu faisais partie de la sienne. C'était compliqué à gérer comme situation. Et Arwen est venue étudié ici, comme ton frère ou ton autre soeur. T'as hésité mais t'as fini par craquer. Et maintenant ? Maintenant, tu pénètres dans ce café et tu viens te placer en face. Tu ne dis rien. Tu l'observes simplement et ce, jusqu'à ce qu'il relève le regard vers toi. Ton coeur qui s'emballe. Ta bouche qui s'entrouvre. Mais, tu ne sais pas quoi dire. Alors, il prend la parole et, sa réplique te fait sourire. Moi aussi je suis contente de te voir Carter. Oui, on sent le mépris dans sa voix pourtant, il ne t'a pas demandé de dégager, tout de suite, là, maintenant. Il prend surement le temps de formuler sa demande. Allez savoir ! Tu prends ton visage entre tes mains et soupires avant d'avouer : T'es toujours sexy avec tes lunettes... Ouais bon, c'est pas comme ça que tu vas t'en tirer Andy ! T'es pas là pour lui retourner le cerveau ! Malgré tout, tu croises les doigts pour que ça fonctionne. @Carter Jones

Carter, il comprend pas ce qui se passe. Depuis des semaines il a son rituel, ses petites habitudes et il n'apprécie pas trop ce changement. Il ne l'apprécie pas, parce que c'est Andréa. Face à son ex petite amie, il est pris d'un mélange d'émotions incontrôlables. C'est rarement bon quand le passé refait surface. Encore moins quand il rappelle de mauvais souvenirs, qu'il se rappelle à quel point elle lui a fait du mal. Et pourtant, gentil comme il est, il lui trouve des excuses. Il sait que c'était pas facile pour elle, même si tout ne peut pas être justifié par la mort de son frère. Elle reste plantée devant lui, à ne rien dire. Alors que son cerveau est rentré immédiatement en ébullition. Même des années après, elle arrive encore à le perturber. Mais il ne montre rien, il tente au maximum de rester impassible face à elle. Il ne veut pas lui donner ce plaisir, hors de question. Finalement, il arrive enfin à parler. Une simple question alors qu'un sourire s'affiche sur les lèvres d'Andréa. Il lève les yeux au ciel à ses mots, se reculant un peu plus pour s'enfoncer dans sa chaise. Comme pour mettre une distance de sécurité entre eux. « Je ne peux pas en dire autant. » Son ton est sec, mais il ne peut pas s'en empêcher. Il se met à attendre patiemment qu'elle réponde à sa question. Parce qu'il pense vraiment qu'elle va lui répondre, alors qu'elle lui lance un compliment. Même s'il le prend plus pour de la provocation de son côté, commençant à sentir la colère montait en lui. « Tu joues à quoi Andréa ? » Il ne compte pas rentrer dans ce petit jeu dangereux. Si elle pense pouvoir s'en sortir aussi facilement, ça ne fonctionnera pas avec lui. Pas après tout ce temps. Il ne sait pas réellement comment agir face à elle, alors il commence simplement à fermer son ordinateur et à ranger ses affaires pour pouvoir prendre la fuite plus facilement. Parce qu'il n'est pas capable de lui demander de partir, c'est plus fort que lui. « J'ai pas de temps à perdre. Alors sois tu m'expliques, soit je pars. » Est-ce qu'il serait capable de partir sans savoir ce qu'elle fait ici ? Il en sait rien. Peut-être qu'il a besoin de réponses, peut-être que sa curiosité prendra le dessus peu importe ce qu'il va se passer.

Est-ce que tu es un cas désespéré ? On peut dire cela ! Pourquoi est-ce que tu ne lui fous pas la paix à Carter ? Tu n'en sais rien. Pourtant, tu lui as assez fait de mal comme ça. Tu devrais sans doute t'arrêter. Abandonner l'idée de sauver les apparences. Tu voudrais qu'il te voit autrement que comme la petite conne qui lui a brisé le coeur. Mais, est-ce que ça vaut la peine ? Il vaudrait sans doute mieux disparaitre de sa vie. Parce que ce n'était pas tellement ton attention, lui faire du mal. Toi tout ce que tu voulais, c'était l'éloigner de toi parce que tu savais que tu allais finir par le détruire, autant que tu te détruisais quand même. Enfin non, ne parlons pas au passé. C'est toujours bien et bien le cas. Tu es toujours en train de te détruire. Pas de la même façon qu'autrefois. Tu ne souhaites plus rejoindre ton frère dans ce monde parallèle. Non, t'as bien compris que ça ne se passait pas de la sorte. Tu te détruis pour te sentir vivante. Tu profites de la vie parce que tu te dis que c'est ce qu'il voudrait pour toi. Tu exagères, t'en as conscience mais, ça te passe au dessus de la tête. T'as besoin d'oublier tous tes problèmes une fois la nuit tomber alors, tu abuses de l'alcool et des autres drogues qui te passent sous la main. Tu prends du bon temps avec le premier mec venu juste pour oublier à quel point l'amour peut faire mal. Tu ne veux pas laisser entrer qui que ce soit dans ta vie parce que tu sais que tu peux être néfaste. Tu l'as été pour Carter alors putain Andy, laisse le partir une bonne fois pour toute ! Aïe... Mon égo vient d'en prendre un coup. Tu grimaces avant de soupirant tandis qu'il s'enfonce un peu plus dans sa chaise. T'en profites pour placer un compliment. De la provocation pure et dure. Un moyen comme un autre de tester la température et l'effet que tu as sur lui aujourd'hui. Echec puisant puisqu'il réitère sa question et te menace de quitter le café. Tu tentes alors de reprendre ton sérieux. Je joue pas Carter ! Je t'ai vu derrière la vitre et... Et j'ai voulu venir te voir, c'est tout. Tu hausses les épaules. Faut croire que tu n'es pas encore prête à t'excuser. Il rassemble ses affaires. T'as conscience que c'est moi qui devrais partir ? Ouais et t'es prête à le faire si c'est réellement ce qu'il souhaite. Alors, tu profites des, peut-être, derniers instants pour observer chaque trait de son visage. C'est qu'il t'a manqué putain ! @Carter Jones

Il est partagé entre cette envie de fuir et cette envie de savoir. Il peut pas s'empêcher d'être intrigué. Et aussi d'être complètement perdu face à Andréa. En temps normal, il est quand même assez sûr de lui, il ne perd pas facilement ses moyens. Mais avec elle, tout est différent. Tout a toujours été différent au fond. Elle a été la cause de son bonheur, mais aussi de son malheur. Fou amoureux et brisé. Préférant quitter le Canada sans un mot, sans rien lui dire, tentant d'oublier son existence. Sans jamais vraiment y arriver, toujours un souvenir traînant quelque part dans son esprit. Mais aujourd'hui, son passé vient frapper à sa porte et il en perd presque les mots. S'il est honnête avec lui-même, il ne peut s'empêcher de se dire qu'elle est toujours aussi belle. Est-ce qu'il va lui dire ? Plutôt mourir. Il ne relève même pas ses paroles, se contentant de lever les yeux au ciel. Il veut juste des réponses, comprendre ce qu'elle fait dans ce café à côté d'Harvard. Il a cette mauvaise sensation qu'elle joue encore avec lui et il déteste ça, lui faisant bien comprendre. Tout ça ne serait qu'une coïncidence, elle l'aurait juste vu. Il faut croire que le destin aime bien jouer avec lui dans ce cas. Il aime le mettre dans des situations compliquées pour tester son mental. « Et tu pensais que j'allais t’accueillir avec le sourire ? » Si ça aurait été l'inverse, il se demande ce qu'il aurait fait. Sûrement qu'il serait venu la voir lui aussi, bien trop curieux malgré tout pour réussir à l'ignorer. Il rassemble ses affaires, prêt à partir. Tout du moins, pour lui faire croire qu'il est prêt à le faire. Le réaliser, c'est encore une autre histoire. Il relève ses yeux vers elle à ses mots, sachant très bien qu'elle a raison. Il soupire en l'observant. « Maintenant que t'es là, autant parler. » Il ne lui dit pas clairement qu'il veut qu'elle reste, même si le résultat est le même. Mais il se dit qu'il n'a rien à perdre à discuter avec elle et que fuir n'est pas la meilleure chose à faire. « T'es de passage ici pour combien de temps ? » Parce qu'il pense qu'elle est en vacances ici, il ne pourrait jamais imaginer la réalité. Il préfère même pas y penser parce qu'il ne peut pas l'imaginer vivre ici. Devoir la croiser peut-être régulièrement par ici, ce n'est pas envisageable pour lui à l'heure actuelle.

Pourquoi ton coeur s'emballe aussi vite ? Tu aimerais le faire taire. On te répète constamment que tu as un coeur de pierre, c'est le moment parfait pour te montrer indifférente. Tu aimerais aussi être en capacité de le laisser partir quand bon lui chante. Après tout, c'est son droit et tu n'as pas mérité le fait qu'il reste. Mais, tu n'as aucune envie qu'il t'échapper. C'est égoïste de ta part mais, le voir partir t'es inconcevable. Toi qui lui as brisé le coeur, toi qui joues la provocation comme si de rien était, tu devrais te faire toute petite. Au lieu de ça, tu te comportes comme si vous étiez de vieux amis qui se sont quittés sur un mal entendu ou plutôt, pour continuer sur des chemins différents, sans rancune. C'est loin d'être le cas. Tu as absolument tout gâché. Tu as perdu ta famille et l'amour de ta vie. Pourquoi ? Parce que tu as préféré te renfermer sur toi-même une fois le décès de ton frère au lieu de les laisser t'épauler. Ça partait d'une bonne attention mais, tu as vraiment mal pris cette attention particulière qu'on te portait. Evidemment, tu voulais être au centre de l'attention mais, tu ne souhaitais pas qu'on te dise quoi faire ou comment te comporter. Tu as parfaitement conscience que, dans certains cas -la plupart du temps-, tu es vraiment une petite peste. Et dans le passé, tu t'es vraiment comportée comme la pire des garces.
En réalité, tu rêves de lui crier que tu l'as toujours aimé. Qu'il est le seul à qui tu t'es vraiment accrochée. Le seul pour qui, tu aurais été prête à faire n'importe quoi, même tout plaquer pour le suivre à l'autre bout du monde. Carter est vraiment le seul que tu as laissé entrer dans ta vie. Tu ne sais pas s'il en a conscience. Après lui, il n'y a eu que des hommes de passage. Une ou deux nuits de débauche et tu passais au suivant. Réputation de fille facile mais, qu'importe ? Il finit par reposer ses affaires sur la table et reposer ses fesses sur la chaise. Un soupire de soulagement franchit tes lèvres alors que tu lâches ta tête pour t'enfoncer un peu plus dans ton fauteuil. Il émet le fait que vous puissiez parler. Il te demande combien de temps tu dois rester. Tu déglutis. T'as peur qu'il pète les plombs, qu'il prenne mal la nouvelle. T'as l'impression d'être en entretien d'embauche. A la moindre contrariété, tu sais qu'il peut prendre ses clic et ces clac. Je... J'ai été acceptée à Harvard. Et tu sais évidemment qu'il étudie là-bas puisque tu as plusieurs fois croisé son père avant de quitter Toronto. Il était tellement fier de son fils. Carter je... Je suis désolée de ne pas avoir été présente quand tu en avais besoin... Sa mère est décédée et toi, t'étais où ? Il a toujours tout fait pour toi, une fois qu'Ethan a rejoint un autre monde. En guise de remerciements, tu l'avais non seulement repoussé mais également effacé de ta vie. Au point que dans il était au fond du trou toi, t'étais loin déjà. Mais bon, qui te dit qu'il avait besoin de toi ? Il était surement mieux seul que mal accompagnée. Toi qui l'aurait surement poussé à la décadence. @Carter Jones

Qu'est-ce qu'il peut être bête parfois. Il devrait être bien plus ferme avec elle, bien plus en colère. Il ne devrait pas lui donner la possibilité de lui parler, pour qu'elle puisse lui retourner la tête une nouvelle fois. Elle ne peut lui apporter que de mauvaises choses, et pourtant, il est là. Il ne bouge pas, il accepte même de lui parler. Parce qu'il est comme ça, Carter. Incapable de repousser quelqu'un qu'il a tant aimé. Il pense toujours que tout le monde à la droit à une seconde chance dans la vie. Que même la plus mauvaise personne peut réussir par changer un jour. Pourtant, quand il s'agit d'Andréa, il est beaucoup moins optimiste. Sûrement car la colère prend le dessus, même après tout ce temps. Un coeur brisé est difficile à soigner, surtout quand il s'agit du premier véritable amour. Plus jamais il n'a pu aimer, plus jamais il n'a pu faire confiance en une femme. Elle l'a brisé, et il se demande même si elle s'en rend compte. Si elle le sait, au fond d'elle. Il se demande ce qu'elle fait ici, à Boston. Il se dit qu'une de ses soeurs vit peut-être ici, alors elle est venue lui rendre visite. Au fond, il cherche toutes les raisons possibles sans envisager qu'elle vienne vivre ici. Mentalement, il n'est pas prêt à l'accepter. Malheureusement pour lui, il ne va pas pouvoir faire autrement. Les mots sortent d'un coup, alors qu'Andréa a l'air stressée de lui annoncer. Et lui, il bloque. Il se répète la phrase en boucle. Acceptée à Harvard. Elle va vivre ici. Pour des années. Il commence doucement à réaliser avant qu'elle s'excuse. Il n'a même pas besoin de réfléchir pour savoir de quoi elle parle. Sûrement que son père a parlé. « Évite-moi tes excuses, on sait tous les deux qu'il n'y a que ta propre personne qui t'importe. » On peut sans aucun doute lire la colère sur son visage. C'est un sujet sensible pour lui. Il n'en parle jamais, il reste presque dans le déni même après des années. C'est un traumatisme impossible à guérir, qui le brise toujours à petit feu au fond de lui. « J'arrive pas à croire que tu viens étudier ici.. » Non, il n'y arrive pas. Même si Harvard est immense, remplis de nombreux étudiants, il risque de la croiser souvent. Surtout vu la chance qu'il a. « Avec toutes les universités qui existent, t'étais obligé de choisir celle-là sérieusement ! » Le ton monte sans qu'il le contrôle. C'est trop d'informations pour lui, trop d'un coup. Rien que de la voir après toutes ses années, c'était déjà perturbant. Il glisse sa main dans ses cheveux, essayant de reprendre son calme. « Puis, il faut être irréprochable pour être accepté à Harvard. Tu vas pas me faire croire que t'as changé ? » Il pose quand même la question, comme un espoir. Cette envie de savoir qu'elle va mieux, aussi. Qu'elle est redevenue comme avant, qu'elle est plus heureuse, qu'elle a réussi à faire son deuil. Malgré toute sa colère, il n'a jamais souhaité rien d'autres que ça pour elle.

Tu n'espérais pas que Carter t'accueille les bras ouverts. C'était prévisible qu'il t'en veuille un minimum après tout, tu n'avais pas donné de nouvelles depuis plusieurs années. Tu lui avais brisé le coeur en le repoussant alors qu'il avait toujours été présent pour toi, du début jusqu'à la fin. Tu avais osé le comparer à ton frère décédé alors qu'en y réfléchissant, tous deux étaient très différents l'un de l'autre. Carter avait fait tout son pouvoir pour te rendre heureuse après la mort d'Ethan. Il avait tout donné pour que tu sois bien, que tu t'épanouisses à ses côtés. Toi, en guise de remerciements, tu l'appelais à pas d'heure pour qu'il vienne te fermer en soirée parce que tu étais raide morte. Tu t'enfermais dans ta bulle et tu refusais de lui parler et de le laisser entrer. Tu lui demandais de temps en temps des services en prétendant que tout allait bien pour toi. Sans doute qu'il a pensé que cette petite histoire te passait au dessus de la tête, que ce n'était qu'un jeu pour toi. Sans doute que, devant ton sourire après votre rupture, il s'est dit que tu ne l'avais jamais aimé ou que tu avais bien rapidement tourné la page. Mais c'était loin d'être le cas. En y réfléchissant maintenant, tu te dis que tu as vraiment pris la meilleure des décisions en foutant la merde pour qu'il te quitte lorsqu'il était entre tôt. Parce que tu aurais fini par le détruire encore plus. Il méritait tellement mieux ! Le fait qu'il annonce aujourd'hui que tu ne penses qu'à ta personne, ça te blesse. Pour le coup, tu ne rigoles pas. Tu n'arrives même pas à sourire. T'as beau avoir tous les défauts du monde, t'as beau de préoccuper de ta petite personne de façon exagérée, tu tentes toujours de faire passer le peu de personne que tu aimes avant toi et Carter en faisait partie. Tu ne peux pas dire ça Carter... Tu sais que... Que tu l'appréciais. Tu appréciais vraiment sa mère. Tu aimais toute sa famille autant qu'il aimait la tienne à vrai dire. C'était un peu la tienne et un peu la sienne à la fois. En tout cas, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'apprécie pas le fait que tu viennes étudier ici. Il doit surement pensé que tu as demandé des nouvelles à son père concernant son affectation à Harvard. Il doit surement se dire que tu l'as fait exprès pour le faire chier. En tout cas, tu n'es pas assez bien pour cette université et ça, il n'hésite pas à te le dire, à nouveau. Toi, t'as les yeux baissés sur la table depuis quelques minutes. Tu l'écoutes de sermonner sans trop rien dire. Tu as vraiment l'impression d'être une moins que rien pour la première fois de ta vie. Mais, tu tentes de garder la tête haute malgré tout. Par fierté, tu gardes le dessus sur tes émotions. Je ne me suis pas renseignée sur toi avant de venir ici. Et puis, tu peux me reprocher ce que tu veux Carter mais, je me suis toujours démerdée un minimum en cours donc... Ton comportement laisse a désiré. Tu sors toujours autant. Tu réponds de la même façon. T'es un peu je m'en foutiste sur les bords, c'est vrai. T'as toujours été une étudiante indisciplinée et super distraite. Mais à côté de ça, t'as des facilités et tu obtiens de bonnes notes. T'as pas eu les examens d'entrée haut la main mais, c'est passé sans trop de difficulté. Tu joues nerveusement avec tes doigts. Ton pieds tapote le sol de façon frénétique. Je... Je rentre en première année de droit donc... on se verra pas forcément... Enfin, je veux dire, si tu veux plus me voir après aujourd'hui... J... On va pas beaucoup de croiser ! Bordel Andréa, fais une phrase ! Une vraie phrase qui ait du sens ! @Carter Jones

En l'espace de quelques secondes, c'est devenu l'angoisse totale pour Carter. Elle débarque, elle sort de nulle part et elle lui annonce qu'elle vient étudier à Harvard. Sur le moment, c'est comme un coup de massue pour le brun. Il n'arrive pas à savoir comment réagir, perdu dans ses pensées, tentant d'assimiler la nouvelle. Au fond, il essaye surtout de se contrôler pour ne pas s'énerver. Il n'a pas envie de ça, il n'a pas envie de faire une scène au milieu de ce café. Mais quand elle fait référence à la mort de sa mère et qu'elle ose s'excuser, il ne tient plus. Les sourcils froncés, il l'observe encore plus perdu et énervé par ses mots. « Je ne peux pas ? Sérieusement ? Pourtant tu m'as bien fait comprendre que t'en avais rien à foutre des autres ! De moi particulièrement. » Il n'était pas assez bien pour elle sûrement. Pas assez fêtard, pas assez fou. Elle voulait sombrer le plus possible alors qu'il voulait l'aider à s'en sortir. C'était sûrement ça le problème, il ne voulait pas la voir se perdre dans l'alcool et la drogue. Il ne voulait pas qu'elle se détruise. Mais maintenant elle est de retour dans sa vie, venant étudier dans la même université que lui. Si son père lui a dit pour la mort de sa mère, alors il a dû lui dire pour Harvard. Il est si fier de lui, de sa réussite, ça n'étonnerait pas Carter. Au fond, ses parents ont toujours été proches d'Andréa, il ne peut pas lui en vouloir de lui avoir dit. Il ne sait rien de ce qui s'est passé entre eux. Il l'écoute, ne pouvant retenir un soupire. « C'est bien le problème, tu ne fais que le minimum et t'arrives à t'en sortir par chance. Pour Harvard, il faut se donner au maximum. » Il est mauvais avec elle, alors que ça ne lui ressemble pas. Il connaît très bien ses facilités en cours et en réalité, même si c'est loin de se voir, il est content pour elle. Harvard est une super opportunité qui ne peut que lui ouvrir de nombreuses portes pour son avenir. Elle a du mal à continuer cette discussion, se mettant à bégayer, elle ne le regarde même pas. Quand Carter le remarque, il se sent tout de suite mal. Est-ce qu'il y va trop fort avec elle ? Peut-être, il en sait rien. Il ne le fait pas exprès, il n'arrive juste pas à se contrôler à l'instant précis. « Ecoute.. Je suis content pour toi et puis.. C'est vraiment une bonne opportunité pour toi d'être ici. » Sa voix se fait plus douce, son visage commence doucement à se détendre pour laisser place à un léger sourire. Il lui en veut, oui. Il n'oublie pas le passé, il n'oublie pas qu'elle l'a brisé. Mais il ne peut pas se comporter comme un connard avec elle, ce n'est pas lui. Il se mordille nerveusement la lèvre, alors qu'il relève son regard vers elle. « Est-ce que tu vas bien, Andréa ? » Il a besoin de savoir. Il aimerait entendre qu'elle va bien, qu'elle a arrêté ses bêtises, qu'elle arrive à avoir une vie normale et saine. Même s'il en doute et qu'il imagine que ce n'est pas aussi simple que ça malheureusement. Il ne devrait peut-être pas lui montrer que même après toutes ces années, il continue de s'inquiéter pour elle. Il continue de vouloir seulement son bonheur. Mais est-ce qu'il peut vraiment faire autrement ?