teach me how to fight
w/ @Alexis Callaghan

Me battre contre toi n'était pas dans les options que je m'étais mis en tête. A vrai dire, je pensais me battre contre un sac dans un premier temps, puis contre des hommes. Je n'étais pas du genre à vouloir blesser inutilement. Si tu avais possiblement plus d'expérience que moi, je ne voulais malgré tout pas abattre ma colère et ma haine sur toi. On ne sait jamais réellement à l'avance les dégâts que je peux causer sur mon passage. Sauf que tu me provoques, tu cherches la faille, tu cherches à ce que j'atteigne le bout du bout. Si je résiste pour l'instant, il n'est pas certain que j'y arrive en fin de compte. T'étais de plus en plus dure, de plus en plus violente. Et à chaque coup, la colère montait davantage. Un cran plus haut. Atteignant bien rapidement cette limite que je m'imposais. Coup asséné sur les côtes avant que tu ne me provoques de nouveau avec tes mains, tes paroles n'ayant plus vraiment de sens à mes yeux à présent. Colère furieuse qui se déchaînait à présent et ma main se retrouve sur ton cou, te poussant jusqu'au mur le plus proche. Serrant un peu trop fort, pas suffisamment cependant pour t'asphyxier. « Stop. » que je disais, le souffle légèrement saccadé, retenant ce que tu cherchais à provoquer. « Je veux pas te frapper, encore moins te blesser »

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w/ @Kaiden Winston

T’es cette pièce, et j’sais pas sur quel côté tu vas tomber. J’veux pas te conter des histoires, tout en ne sachant pas ce qui se cache sous la peau. Combien ta colère peut gagner, et ton niveau de résistance à la rage. La subtilité n’étant pas l’une de mes spécialités, voilà que mon pied s’abat sur ton côté. Certains auraient déjà explosé. D’autres se seraient retournés, et seraient partis. Puisqu’effectivement, ça n’faisait pas parti du plan de ta soirée. Griller les étapes, et voir tout de suite ce que t’as dans le ventre. Si à force de t’faire bousculer, quelque-chose répond. L’ego ou la colère ; qu’importe. J’veux juste que tu fasses autre-chose que me pousser. Que l’espace d’un instant, t’envisages l’idée de me faire gouter l’odeur du sang. Que la lueur change dans ton regard encore trop doux. Que tu me souffles que tu vaux la peine. Les doigts sur ma gorge, qui réduisent considérablement la possibilité d’inspirer. Les miens qui par automatisme, attrapent ton poignet et le tordent, juste pour permettre à l’air de continuer à passer. Le dos percuté contre le mur, et un espèce de sourire qui se pointe, alors que l’Imprudente galère à respirer. « Il faudra bien un jour. » Une manière de dire que ce n’est pas notre premier échange. J’avais juste besoin de ça. D’un aperçu de ce que tu pouvais devenir. « Lâche-moi maintenant. » Le genou qui se plante entre toi et moi, pour te repousser si tu ne réagis pas assez vite. Quand c’est fait, et que la peau est libérée, Callaghan reprend : « Tu peux venir combien de fois par semaine ? » Combien t’es prêt à t’investir là-dedans ?

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w/ @Alexis Callaghan

Je pouvais pas tout laisser se déchainer sur toi. Tu n’avais rien fait de répréhensible, si ce n’est me pousser dans mes retranchements. Alors aucunement je ne voulais que mes poings s’abattent sur ta peau métissée. Il fallait que je me retienne, que je garde en moi ce fléau, ce chaos. Me défouler sur un sac de frappe était ma première option, et tu ne semblais pas savoir comment faire pour que j’arrive à me déchainer dessus. Tu voulais que je te frappe et je n’adhérais pas forcément. Pour te pousser à arrêter de me provoquer, ma main retrouve ton cou, te poussant contre le mur, la colère sûrement visible dans le noir de mes yeux. Difficile de redescendre après un coup de pression comme celui-là, c’est bien pour ça que ma respiration se faisait un peu plus haletante. Mais tu comprenais ma démarche et c’était le principal. Genou entre nous et je te lâchais, deux pas en arrière effectué pour mettre suffisamment de distance entre nous. « Tous les jours. Plusieurs heures. » Pas vraiment la moindre attache. Boulot quitté, amis évaporés. Il fallait simplement que j’apprenne de nouveau à vivre seul, tenter de sortir la tête hors de l’eau pour vivre, mais en attendant, ça ne serait que de la survie. « T’as un plan ? »

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w/ @Kaiden Winston

Griller les étapes, les enjamber, ignorer les blocages évidents. On ne frappe pas quelqu’un sans avoir une certaine colère. C’est ce que j’attisais de quelques mots. Parfois, il ne suffisait que de choisir ceux appropriés, qui égratignent de lettres bien sélectionnées. Tu vois, regarde comme il est aisé de confronter une peau inconnue. Ecouter le cœur qui s’anime et la respiration qui s’accélère. Ecouter comme tout le reste se tait. Comme dans l’esprit, le vide se fait. Qu’il n’y a plus rien d’autre d’important, que tes doigts sur mon cou, et mon pouls qui raisonne contre ta peau. Ressent cette paisibilité, et apprends à t’y retrouver dès que possible. Laisse-toi dévorer par la rage quand elle vient gratter à ta porte. « Très bien. Tu vas rapidement t’améliorer. » Les doigts portés à sa propre gorge libérée, et les silhouettes encore échauffées par l’échange, séparées d’une distance nécessaire. « Et te blesser. Prépare-toi à ça. Les premiers jours, semaines, ne seront pas agréables. » Mais ce n’est pas le sentiment que tu recherches, n’est-ce pas ? « D’abord avec du matériel, apprend à frapper correctement un sac, à utiliser tes pieds autant que tes poings. Puis des combats, à chaque fois que tu viendras t’entrainer. » En venant tous les jours, la peau se fera rapidement à la douleur, elle s’habituera aux coups donnés et reçus. La dépendance te guettera, aussi. Un fin sourire s’affiche sur les lèvres. « Et.. quand tu seras prêt, si tu es motivé et entier, on te trouvera des adversaires plus intéressants. » Si je ne me trompe pas, et si tu es bien à la hauteur de ce que je devine en toi. Les sourcils se haussent, et elle accroche ses prunelles à celles d’en face. « Commence par être là demain. » Ne me laisse pas plantée là, seule avec ces habitués qui ne creuseront jamais assez profond pour me rejoindre.

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w/ @Alexis Callaghan

De toute évidence, un plan était en train de se mettre en marche. Dans quoi je me suis embarqué ? C’était une bonne question. Seulement, il m’était impossible de faire machine arrière. J’avais besoin de ça, d’extérioriser tout ce qui me déplaisait, tout ce qui animait cette colère en moi. Le départ de Jayden, le départ de Reyna. Les abandons constants dans ma vie. Seule V’ était restée, en fin de compte. Te donnant mes disponibilités, tu semblais assez ravie, me voyant déjà bien expérimenté d’ici quelques semaines. C’était peut-être un peu trop ambitieux, je sais pas. Je hochais simplement la tête, avant que tu ne continues. Blessures, douleur. C’était ce à quoi il fallait s’attendre. Moi j’étais prêt pour ça. J’en étais pas si sûr pour mes proches, s’inquiétant bien trop pour moi, tout le temps. J’étais pourtant assez grand pour faire mes propres choix, quitte à assumer si les choses tournent mal. Je hochais une nouvelle fois la tête. « Ça me va » La douleur, c’était aussi ce que je recherchais finalement. Me flageller de tout ce que j’avais perdu par mes conneries, mes sautes d’humeur mais aussi par cette violence que je découvrais en moi. C’était un nouveau Kaiden qui renaissait de ses cendres. Possiblement plus sombre qu’il ne l’a jamais été. « Demain, première heure. » Enfin une motivation pour se lever le matin, quelque chose, un but, un objectif à atteindre. C’était tout ce qu’il me fallait. Faut croire même que j’étais tombé sur la bonne personne. « À demain alors » que je disais en défaisant mes gants, avant de me diriger vers les vestiaires où se trouvaient mon sac et mes affaires.

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Spoiler:

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w/ @Kaiden Winston

On précipitera les choses, et on bousculera l’ordre établit. On se moquera d’un rythme raisonnable, on s’acharnera, même quand ça saignera. Dompter le corps et l’esprit à force de douleur. Oublier l’intérieur, ce qui dégueule et qui broie le battant. Se concentrer sur l’extérieur, la peau martelée et les doigts impactés. Abimer la peau pour soigner ce qui se cache en-dessous. Pas sûre que ça soit conseillé par les experts en psychologique, mais c’est la voie que nous choisissons. Et, ça marche, au moins un temps. On ne cherche que le soulagement temporaire, mais profond. L’épuisement qui éteint l’esprit et le fout en veille, le bâillonnant dans ses réflexions douloureuses. Là, ligoté dans un coin, il permettra des nuits plus longues et sereines. C’est tout ce que je peux te promettre. Mais tu te rendras vite compte que l’effet ne dure jamais assez longtemps. Qu’on doit revenir, toujours, frapper plus fort, subir plus intensément. Drogue nouvelle génération, où dans la sueur de cet endroit, on se sent un peu moins seul dans notre noirceur. Vient me tenir compagnie. Plonge. « Je t’attendrai ici à l’ouverture. » Balancé quand ton dos s’éloigne déjà, vers les vestiaires. Ne me laisse pas tomber, désormais que tes doigts sont tendus vers moi. Si tu crois que c’est moi qui t’aide, j’ai la vision inverse.

FIN  

Spoiler:

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