Il a hésité à décrocher en voyant l’écran s’illuminer. Il l’a fait et, il regrette. À l’autre bout du fil la voix de son père persiste à raisonner, s’obstinant à le questionner sur son arrivée future à paris. Le jour, l’heure, les circonstances et toujours plus d’interrogations sans cesse. Il s’énerve sous cape, Persès, mais il se contiens, se mord la langue. Il déploie des trésors de maîtrise pour ne pas envoyer son père bouler. Outre le respect qu’il doit à son aîné, il persiste assurément à marcher sur des oeufs. Car Persès est coincé, encore, toujours. Cela n’a pas bougé d’un iota en cinq ans. Il mène toujours une vie qu’il persiste encore à voir comme n’étant résolument pas la sienne et il s’accroche à l’argent, à la contre partie, bec et ongles. Perché au bord de son lit, déjà vêtu pour sortir, il écoute distraitement la voix de son père, ses yeux n’en finissant plus de grimper vers le ciel. Il décolle un instant l’écran du smartphone de son oreille et un juron franchit la barrière contenue de ses lèvres. 20h10. « Merde! » A l’autre bout du fil, depuis Paris, la remontrance ne tarde pas à arriver. La voix du paternel, autoritaire, le réprimande, lui donnant l’impression d’avoir encore douze ans. Persès y porte tout juste attention. Il se lève, attrape la clé de sa porte et commence à se diriger vers la porte. Il ne s’encombre plus de patience, annonce à son père qu’il doit y aller. Bernard Arnault essaie bien de le retenir encore un peu, mais il ne s’y laisse pas prendre et quelques instants plus tard il progresse vite dans le couloir, glissant son portable dans la poche de son pantalon en lin. Elle doit l’attendre. Maëlys. Elle doit s’agacer, peut-être même se faire des films, s’imaginer qu’il s’est foutu d’elle. Persès repousse un juron à cette idée, mentalement cette fois-ci. Quand il débouche dans le hall, il s’étend à moitié à ne pas la trouver en train de l’attendre, mais elle est bien là. Il n’hésite plus, Perse, ne s’encombre pas de secondes supplémentaires. Il va la trouver de suite, se postant devant elle, son expression adoucie et son regard trahissant une excuse qu’il prononce vite à voix haute. « Je suis désolé, j’étais coincé au téléphone. » Pas vraiment une excuse à la hauteur, mais, en l’occurence, c’est la stricte vérité. @Maëlys Carmichael

postée près de la sortie de l'hôtel, tu patientais. tu commençais sérieusement à te faire des films. en même temps, c'était la première fois que quelqu'un te faisait attendre. habituellement, c'était l'inverse. tu n'étais pas du tout du jour à être ponctuelle mais ce soir, semblerait-il que tu étais quelque peu pressée à l'idée de voir persès. d'un mouvement de la tête, tu retiras ses pensées de ton esprit. pas du tout. tu t'ennuyais et tu n'avais pas envie de le faire attendre, voilà. sauf que maintenant, c'était toi qui te retrouvait dans une telle situation, à prier intérieurement pour qu'il ne te pose pas un lapin. tu ne t'en remettrais. non pas parce qu'il s'agissait de persès, quoi que, mais parce que tu n'étais pas le genre de personne que l'on pouvait planter de la sorte. t'étais tellement demandée que c'était un exploit de pouvoir être présente en sa compagnie ce soir. adossée contre le dossier d'un fauteuil, tes yeux étaient rivés sur tes bottes. pour passer le temps, tu essayas de te rappeler l'histoire de celle-ci. tu fronças les paupières et te concentras avec sérieux. paris. elles venaient de paris. une boutique non loin des champs élysées. tu les avais achetées l'hiver dernier, lors de ton bref séjour à la belle capitale française. tu te rappelais du froid mordant et de la pluie glaciale qui tombait ce jour-ci, mais tu étais tellement heureuse de ton achat que tu en avais oublié la médiocrité de la météo. tu regardas ton téléphone. vingt heures dix. toujours pas de notification. t'avais envie de l'appeler mais tu n'osais pas. pourquoi, tu en avais aucune idée. tu préférais simplement attendre tout en croisant les doigts. un mouvement dans le hall désert de l'hôtel te fit redresser la tête. il était là. grand et intimidant. comme d'habitude. persès se plaça face à toi et s'excusa. coincé au téléphone. tu n'étais même pas surprise. ━  rien de grave j'espère, déclaras-tu avec un léger sourire. tu te mis debout, à ses côtés. ━  tu as de la chance que je sois dans une bonne journée, sinon j'serai déjà partie ailleurs, mentis-tu. tu n'aurais jamais laissé tombé son invitation. t'y tenais beaucoup trop. mais tu n'avais pas envie qu'il se sente en totale confiance en ta compagnie. ━  j'te laisse me guider là où tu veux, ajoutas-tu en te dirigeant vers la sortie, curieuse de découvrir ce qu'il avait prévu pour la soirée.

« Rien de grave j'espère » il secoue la tête, répond par la négative. « Rien d'important. » Rien qu'il n'est pas capable de repousser dans un coin de sa tête jusqu'à un moment plus opportun. « Tu as de la chance que je sois dans une bonne journée, sinon j'serai déjà partie ailleurs » il se fend d'un sourire, une lumière logée dans ses yeux verts. « Ton indulgence me va droit au cœur » plus sérieusement, il était heureux qu'elle n'ait pas eut un autre plan vers lequel se retourner ce soir même si une petite voix dans sa tête s'obstinait à dire que ça n'aurait pas été forcément un mal. Une petite voix, familière, qui ressemblait à s'y m'éprendre avec celle de Daphnée. Hmf « J'te laisse me guider là où tu veux » il lui emboita le pas et, la rattrapant avant la sortie, il tira la porte pour elle, lui délivrant le passage vers l'extérieur de l'hôtel. La chaleur du début de soirée les happa dès le bâtiment quitté. « J'avais jamais mis les pieds ici avant aujourd'hui, alors il n'est pas exclu que je nous perde en route, mais je vais faire de mon mieux. » Lança-t-il en commençant à progresser dans la rue, Maëlys à son côté. « Tu as passé une bonne journée ? » @Maëlys Carmichael

tu fus immédiatement rassurée en le voyant traverser le hall d'entrée à grandes enjambées. il se plaça en face de toi, s'excusant. coincé au téléphone, t'espérais que ce n'était rien de grave. heureusement pour lui, ça ne l'était pas. même si tu n'osais pas lui faire comprendre que ta patience était d'or, tu lui fis tout de même comprendre que tu n'étais pas du genre à attendre ainsi, encore moins pour un garçon. ━  profites-en bien, la prochaine fois je n'attendrai pas, répondis-tu, lui décochant un coup d'œil malicieux. impatiente de découvrir la ville en compagnie de persès, tu bondis du fauteuil sur lequel tu étais installée et t'avanças vers la sortie. il t'emboîta le pas et t'ouvrit poliment la porte. tu sortis de l'hôtel en le remerciant d'un large sourire. ━  en retard mais galant, un mal pour un bien, le taquinas-tu tout en rangeant soigneusement ton iphone dernier cri à l'intérieur de ton sac à main. tu le suivis tranquillement, tout en lui précisant que tu le laissais te guider là où il en avait envie. ━  j'ai toute ma soirée, toute ma nuit, donc tu peux nous perdre autant de fois que tu le souhaites, ça ne me dérangera pas, glissas-tu d'un sourire. ouais, tu passais pas par quatre chemin, comme à ton habitude. ━  j'étais au spa tout l'après-midi avec des copines d'harvard, ça explique sûrement pourquoi est-ce que j'ai été aussi patiente, répondis-tu. ━  et toi ?

« Profites-en bien, la prochaine fois je n'attendrai pas » la prochaine fois. Le tout ponctué d'un clin d'œil. A nouveau les pensées de Perse s'égarent brièvement vers les maintes menaces de sa meilleure amie à l'égard de ses testicules s'il se permet de toucher de loin ou de près à Maëlys. Un rappel contrariant qu'il repousse dans un coin de ça. Il ne fait rien de mal. Pas pour l'instant du moins. « En retard mais galant, un mal pour un bien » à son tour il la gratifie d'un clin d'œil avant de déboucher avec elle dans la rue. « J'ai toute ma soirée, toute ma nuit, donc tu peux nous perdre autant de fois que tu le souhaites, ça ne me dérangera pas » Il hausse un sourcil, un sourire courbant ses lèvres. Elle lui fait du pied. Gentiment, sur le ton de la plaisanterie, mais tout de même. C'est une pente possiblement (voir assurément) dangereuse et Perse manque de volonté quand on vient à ce jour de situation. « J'étais au spa tout l'après-midi avec des copines d'harvard, ça explique sûrement pourquoi est-ce que j'ai été aussi patiente » il a été de s'y rendre aussi au spa. il l'aurait peut-être fait s'il n'avait pas commencé sa journée à environ 16h. « Et toi ? » Il n'hésite pas, pas gêné le moins du monde par sa journée peu productive. « J'ai un peu abusé hier soir, pour la dernière nuit à Daegu. J'ai été dormir direct en arrivant à l'hôtel et quand je t'ai envoyé un texto, je trainais encore au lit. » Maintenant, sa gueule de bois était totalement passé, au point où avait même trouvé l'audace de quitter l'hôtel sans une paire de soleil vissée sur le nez. Ses yeux avaient retrouvé leur clarté, à l'instar de sa tête. Il pouvait désormais réfléchir sans sentir imminemment surgir un nouveau mal de tête. Il faut dire qu'il avait des années de métier derrière lui. Il n'en était pas à son premier lendemain de soirée, loin de là. Il décocha un léger coup de coude à Maëlys, joueur. « Je me suis arraché à mon matelas pour toi. » Ou presque. « Tu devrais être flattée. » @Maëlys Carmichael

tu pris la sortie et commenças tranquillement à marcher aux côtés du jeune homme. tu ne savais absolument pas où est-ce que vous alliez mais c'était bel et bien le dernier de tes soucis. t'avais juste envie de flâner et de discuter avec persès. avec le programme du summer camp que tu avais depuis le début, c'était la première fois que tu prévoyais une telle soirée, en toute simplicité et sans prise de tête. il t'expliqua qu'il n'avait encore jamais mis les pieds dans ce quartier, qu'il était donc possible qu'il se perde en route. d'un sourire malicieux, tu lui fis comprendre que tu avais toute la nuit et qu'un égarement de chemin ne te faisait clairement pas peur. le regard qu'il te lança te permit de comprendre qu'il avait capté que tu le taquinais sans aucune gêne. ou peut-être un peu. c'était sorti tellement naturellement que tu regrettais presque. t'allais calmer tes ardeurs. tu ne savais pas ce que persès avait derrière la tête, à tout moment il voulait parler buisness ou il était envoyé par terre, histoire de s'assurer que tu sois toujours en vie et encore saine d'esprit. ━  nuit agitée ? rigolas-tu doucement. ━  j'suis la reine des lendemains difficiles, alors tu peux tout me raconter, ajoutas-tu, curieuse de découvrir à quel degrés il profitait en soirée. persès n'atteignait pas le tien, c'était évident. en même temps, personne ne t'égalait là-dessus. léger coup de coude dans tes côtes, tu ripostas d'une mine ironiquement offensée. ━  rassures-toi, je suis flattée, répliquas-tu, les lèvres étirées en un large sourire. ━  mais si tu préférais rester au calme dans ta chambre, tu aurais dû me le dire. j'compte pas te ménager ce soir, pouffas-tu, tes prunelles espiègles pétillant dans le crépuscule.

« Nuit agitée ? Je me suis arraché à mon matelas pour toi. J'suis la reine des lendemains difficiles, alors tu peux tout me raconter. » Il n'a jamais été du genre à être gêné de quoi, Perse. Les joues qui virent au rouge et la tête qui pique du nez alors que le regard viens se braquer le sol, autant de gestes dénonciateurs de gêne qui ne le caractérisent pas. Embarrassé, il ne l'est pas davantage ce soir ou en compagnie de Maëlys de façon générale. Il n'a pas l'habitude de se retrouver seul avec elle pourtant. La plupart du temps, Daphnée est entre eux deux, figure centrale de la conversation. Et s'il adore son amie d'enfance, Perse, il se réjouit néanmoins qu'elle ne soit pas de la partie ce soir. « Rien de bien original : j'ai trop bu et pas assez mangé » réponse d'allure évasive, pourtant sincère. Il a connu pire laisser aller, vraiment. Il a goûté à pire fiasco, le plus gros ayant été la fois où il a encastré la voiture de son père dans une vitrine à Paris. Hm. Il la taquine, lui décoche un coup de coude auquel elle manque pas de répondre avec une moue offensée. « Mais si tu préférais rester au calme dans ta chambre, tu aurais dû me le dire. J'compte pas te ménager ce soir » il remue les sourcils d'un air ouvertement suggestif, le regard vif. « Tu te crois capable de m'épuiser ? » @Maëlys Carmichael

arraché de son lit pour toi ? semblerait-il que persès avait la veille passé une soirée mouvementée. l'état dans lequel il avait dû se retrouver au réveil était l'état que tu avais tout les matins depuis le début du summer camp. un mal de crâne accompagné d'une bouche pâteuse et du corps entièrement endolori par les folies que tu oubliais à chaque fois. curieuse de découvrir quelles dingueries il avait bien pu faire, tu lui demandas ce qu'il s'était passé. persès sembla préférer ne pas entrer dans les détails, ce qui te fit davantage sourire. gêné de se confier auprès de toi ? semblerait-il que oui. ━  boire le ventre à jeun, c'est la base ! l'unique solution pour monter en deux secondes, déclaras-tu. ━  j'fais ça tout les soirs depuis le début de l'été, donc la prochaine fois que tu t'sens pas au top le lendemain, je te donnerai mes astuces infaillibles pour aller mieux, ajoutas-tu. tisane, douche chaude, footing matinal, voilà ce que tu faisais le lendemain de soirée, histoire de te donner bonne confiance en faisant mine d'avoir une bonne hygiène de vie. bien décidée à le taquiner, tu continuas dans ta lancée. t'étais étonnée d'être autant à l'aise avec lui. habituellement, tes yeux étaient rivés au sol et tu riais niaisement mais ce soir, ce n'était pas le cas. t'étais redressée, la démarche assurée tandis que ses yeux le scrutaient malicieusement. ━  de ce que l'on me dit, j'pompe l'énergie. on verra si dans deux heures tu tiendras toujours le coup, glissas-tu, sourire effarouché étirant tes lèvres pulpeuses. ━  d'ailleurs j'te suis docilement mais où est-ce que tu as prévu de m'amener ?

« Boire le ventre à jeun, c'est la base ! l'unique solution pour monter en deux secondes. » Amen! « J'fais ça tout les soirs depuis le début de l'été, donc la prochaine fois que tu t'sens pas au top le lendemain, je te donnerai mes astuces infaillibles pour aller mieux » Il hausse les sourcils, restant un instant bloqué sur le tous les soirs. Pas que ça le fait de boire tous les soirs en vacances le choque. Ça ne le choquait déjà pas de le faire durant la période scolaire, quand il était mineur et qu'il vivait chez ses parents. C'est plus entendre ses mots dans sa bouche à elle, en fait. C'est un énième rappel que la petite blondinette dans le sillage de Daphnée a bien évolué depuis cette époque là. Et cette fille lui plait que plus encore, à Perse. Il s'en sent plus proche et c'est peut-être pas en bien. « Je m'y laisserais peut-être tenté, même si j'ai développé mes propres méthodes » des méthodes, très sages, vraiment. Ou pas. En général, ça se résume à dormir le gros de la journée du lendemain et à se lever que pour manger. En fait, ses méthodes en elles-même ont pas bougées d'un iota depuis le collège. L'expérience l'a juste aidé à améliorer sa résistance à ce genre de choses. « De ce que l'on me dit, j'pompe l'énergie. on verra si dans deux heures tu tiendras toujours le coup »  il tourne la tête, accroche son regard au sien. Yeux verts contre yeux verts. Et y a de l'approbation dans ceux de Perse, ce à quoi pas tant de monde à le droit de sa part. Mais il aime ce qu'il entrevoit de Maëlys pour l'instant. Elle lui paraît plus impétueuse, comme dotée d'une confiance nouvelle envers lui. C'est peut-être le fait d'être à l'étranger. Ça aide à prendre de la distance et à se découvrir un peu plus encore, loin de tout ce qu'on connait. « Challenge accepté ! » Il quote un peu Barney Stinson au passage. « D'ailleurs j'te suis docilement mais où est-ce que tu as prévu de m'amener ? » A ces mots, il reporte son attention sur la route et sur Seoul dans laquelle ils s'enfoncent peu à peu. Ce qu'il a prévu pour ce soir ? Il n'en sait lui-même foutrement rien. A bien y réfléchir, avec lui, c'est souvent le cas. « Je n'en sais pas plus que toi sur notre destination » ce soir il ne délivre que la vérité crue. Pas d'enrobage sucré, pas de tirades visant à impressionner. « On devrait pouvoir trouver un coin pour se poser, boire et grignoter quelque chose » rien de foncièrement original, vraiment, mais c'est comme ça que tout débute. @Maëlys Carmichael