Cette main qu'il te rend, tu vas pour la porter à ton cocktail et c'est là que tu la vois. La légère et très discrète marque de la bague que t'as porté toute la journée de la veille dans le désert sous le soleil brûlant lors d'une visite touristique près de la ville. Ce coup de folie, cette histoire, ce presque défi sorti de nul part, un mariage à Vegas. @Ilhan Locke-Borgia avait été vous chercher des bagues, grand enfant intenable qui avait voulu aller jusqu'au bout du délire. De sublimes tenues louées, et plus de temps à faire de belles photos pour le souvenir et pour instagram qu'à vraiment évoqué des vœux factices devant Elvis. Ça avait été un moment hors du temps, qui t'avais fait tant de bien. Ça juste avant que tout le monde l'apprenne et qu'on te demande des comptes... Lasse de devoir expliquer, un nouveau besoin de te déconnecter, t'as bu plus de verres que d'habitude ce soir et le pire, c'est que tu n'es pas encore en train de t’arrêter. Long soupir alors que tu détournes ton regard de ta main, regard qu'il n'a probablement pas du comprendre, la très légère marque ne se devine que de ton point de vue, sous la lumière arrivant dans ton dos. Tes pupilles vont vers lui alors qu'il te complimente sur sur ton accent parfait. Normal, il est le tien, cet accent Italien. Son sourire s'élargit sous tes prochains mots, provoqué par ton geste se voulant charmeur. Il plonge, et tu pourrais presque plonger aussi, si seulement tu n'avais pas déjà toutes ses pensées agitées en tête. Tu tentes une dernière réponse, sans vraiment réaliser que tu ne l'as pas laissé parlé. D'ailleurs, il ne manque pas de te le faire remarquer et tu secoues doucement la tête avant de te reprendre, redresser le menton et sourire doucement « les règles sont faites pour évoluer. » dans ton monde à toi, en tout cas. Et toujours en ta faveur hm. Il avoue que tu as raison, fière et ravie, tu commences à jubiler et porter ton verre à tes lèvres pour terminer le peu de liquide cul sec. Mais tu es coupé dans ta lancée alors qu'il annonce qu'il a également trouvé, et c'est une bonne réponse... merde. « ok, disons qu'on a gagné tous les deux ! ma récompense, c'est que tu m'amènes danser, j'adore cette musique. la tienne... tu pourras me poser une question, une seule, peu importe laquelle, je serais obligée de répondre. » t'as soudainement le gout du risque. Ce dernier provoqué par l'alcool et la chaleur dans la boite. Encore une fois, tu renverses la situation, tu fais tout basculer. Sa récompense devient la tienne, la danse, et ton désir de jouer avec le feu va devenir la sienne. Tout pour éviter d'entendre une histoire à propos du bal. Tu ne veux pas parler du bal, tu ne veux pas penser au bal, pas ce soir. Et tout les moyens sont bons pour t'en échapper. Tu termines ton verre, descends du tabouret, traverses la pièce du regard et vois tes deux copines toujours en train de se déhancher avec passion. Tu te tournes vers lui, le menton bien haut et un sourcil relevé, l'air de lui demander ce qu'il attend.

Ton rire s'invite dans l'échange alors que tu plisses les paupières sous cette action. S'il ne te connait pas encore, il découvrira, et il s’habituera. Ou pas. Tu n'as jusqu'alors changé pour personne sur cette terre. « j'ai toujours pensé que la forme avait parfois plus d'importance que le fond, malheureusement. donc oui... "évoluer" ! » Cette même façon de penser qu'un beau mensonge vaut mieux qu'une affreuse vérité... une leçon apprise par ta mère, à son insu. Elle qui excelle dans cette art et que tu admirais avec tes yeux de gamine s'appliquer. T'as adopté la technique d'abord par mimétisme, et puis depuis elle t'as toujours semblé des plus faciles. Sa technique est devenue la tienne. Le changement de plan évoqué par tes soins, il l'entend mais ne l'accepte pas tout de suite. Il dira oui, ou tu diras non, c'est simplement ainsi. Tu le laisses faire mine d'hésiter sans t'impatienter. Puis sans un mot, il se redresse, se lève à son tour avant de passer devant toi et te demander ce que tu attends. Voilà, t'as ta réponse. Ses mains qui se déposent sur tes hanches t'arrachent un discret rictus, tu n'es pas une personne tactile. Pourtant l'euphorie de la soirée, votre jeu amusant et l'alcool dans tes veines te poussent à ne pas reculer, à ne pas fuir. Tu danses, tu vis, tu profites. Tu perds un peu la notion du temps et c'est seulement après plusieurs musiques que tu fais enfin attention à ton cœur qui bat très vite. Plusieurs fois il te fait tourner sur toi-même et si au début tu t'appliques à la perfection, par la suite t'as tendance un perdre un peu l'équilibre et te rattraper sur son avant bras, ton rire cristallin s'échappent de tes lèvres. Alors du regard, tu lui dis que t'en a marre. Il semble comprendre le message et ensemble vous retournez tout au bout du bar auquel tu fais dos et y déposes tes coudes, la tête légèrement penchée en arrière. « c'était cool, t'es un très bon danseur ! » tu lâches finalement avant de baisser le menton et déposer tes pupilles sombres sur lui. « honorons ma promesse, quelle est ta question ? »

A peine accoudée sur ce bar, il te désigne l'une des banquettes, endroit plus discret et plus sombre. Tu plisses le nez avant de le suivre, doucement mais surement, les idées et les mouvements embrumé par l'alcool. Ton compliment d'un instant amène le sien et tu hausses doucement les épaules avant de t'installer sur la banquette, un coude nonchalamment déposé sur la petite table basse et l'autre devant ton ventre. Son italien t'arrache un sourire, te ramenant dans ton pays de soleil au moins pour quelques secondes. L'Italie, t'y retourne dès ce samedi, sans retour à Boston jusqu'à la rentrée. Étrange que de savoir que tous ces endroits, devenus ton quotidien, ne le seront plus d'ici quelques petits jours. L'Italie pour le travail, l'ouverture du nouvel hôtel de ta famille, puis après ce sera le summer camp, tout ça va arriver à une vitesse folle. Léger rictus et haussement de sourcils lorsqu'il évoque le mot bal et le fait que tu en ai bien profité... oui c'est clair que t'as bien profité de ta soirée, avant de te faire larguer... bref, ce n'est pas le moment de penser à ça, tu n'as pas envie d'avoir l'alcool mauvais ou déprime. Cette question sur la note ne t'aurais pas dérangé, car t'es plutôt très fière de toi d'avoir superbement bien réussi tes examens malgré un mois d'absence de cours après le spring break. Sa question est cependant toute autre et te surprend, même. Toi qui t'applique à être celle du binôme qui surprend le plus depuis le début de la soirée, tu dois admettre qu'il t'a battu à ton propre jeu. La fuite ou l’honnête ? deux options divergentes mais qui se battent toujours la lumière en toi. un mix des deux, peut être ? Tu pinces les lèvres, énervée de ne pas pouvoir passer une soirée avec un gars sans qu'il cherche l’ambiguïté derrière. Peut être que tu l'as un peu cherché avec le coup de la cuisse tout à l'heure ? peut être. surement. tu ne veux pas l'admettre. « j'ai accepté de passer la soirée avec toi, est-ce que ça répond à ta question ? » Clairement s'il avait été chiant, ou lourd, ou pas à ton gout, vous ne seriez pas en train d'avoir cette conversation, tu serais partie depuis bien longtemps. Mais clairement tu ne recherches pas ça ce soir, et ton esprit vole beaucoup trop souvent vers un autre alors... « mais je dois rentrer, merci pour la soirée et les verres, je te souhaite une bonne fin de soirée. » et comme un nuage de fumée, tu t'envoles dans tes ténèbres de la boite pour rejoindre la clarté de tes idées et des lumières de la rue. Etre partie si vite, ce n'est vraiment pas cool, mais t'as voulu vous éviter cet instant gênant où il te demanderait ton nom, ton numéro (ou n'importe quoi d'autre) et où tu aurais du trouver une pirouette pour ne pas lui donner. Ça a été une soirée sympa, avec tes copines puis avec lui pour un petit temps, et a s’arrête là. D'ailleurs, tu sors ton téléphone de ton sac que t'as récupéré aux vestiaires pour écrire aux filles, leur noter que tu rentres chez toi. Tu commandes un taxi et te fait oublier au coin sombre de la rue, tentant en vain de dompter tes songes agités.

FIN DU RP