sing the anthem of the angels and say the last goodbye.
★ ─ w/ @Nixon Sherwood  

Cette semaine s'annonçait longue, dès le moment où il avait pris l'avion. J'avais peur de moi quand il était loin, encore plus depuis le bal. Malgré mes cernes sur mon visage, je continuais de travailler d'arrache-pied comme si le sable dans le sablier pouvait s'écouler plus vite, à chaque pâtisserie et café qui filaient devant mes yeux. Mais la vie semblait m'haïr par moment, car elle m'avait réservée quelque chose de bien pire. La vitrine cassée qui s'est échouée sur le sol près de moi, mon coeur qui frappe sur mes tempes, je vois flou, mon souffle est court, encore pire que cette fois dans le métro. Il n'y a que ma panique en écho et mon souffle presque inaudible. Ça s’est passé si vite, en un éclat, à ce moment précis où j'étais prête à partir. Quelqu'un de mal intentionnée avait violenté la poupée. Et si mon karma était aussi noir que les ténèbres, que bien que je sois l'ange de Boston, je sois destiné à l’enfer. C'est ce qui retournait dans ma tête contre le sol, incapable de bouger, encore sous le choc et les tremblements qui prennent de ma carcasse encore blessée. Le sang qui imprègne ma salive, c'est des bleus que je porte au visage et sur mes bras. Ma douleur cache quelque chose de bien plus profond, un déclic, un pacte bien différent, un abandon complet de cette gentillesse que je porte. Adieu à la Veïa d'aujourd'hui, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même et j'ai peur de moi-même. Dans le bourdonnement de mes oreilles, j'attends des pas précipités, un froissement sur le sol qui tinte avec le verre, puis un visage qui apparaît, dans ce qui semble être un mirage. Les mots suffoquent dans ma gorge, j'hyperventile, je n'arrive même plus à le reconnaitre. Et s'il était trop tard pour me sauver ?  «Ni..Nix..on.» Les larmes fusent sur mes joues au même moment et la crise continue, mon coeur va exploser, j'en suis presque sûre. Laissez-moi partir. Laisse-moi m’envoler.

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★ ─ w/ @Nixon Sherwood  

Sa voix s'élève une fois, puis une deuxième et ça résonne en écho dans ma tête. Mes tremblements n'arrivent pas à cesser. Mon esprit tente de revenir à la réalité, mais il trébuche, comme mes ailes qui se sont fendus, laissant l'air passer comme dans une simple passoire. Je tente de capter ses mots, dans la terreur qui m'acerbe. De m'accrocher à une simple parcelle, en vain ma tête commence à tourner de nouveau, le fer se rabat une fois de plus sur ma langue. J'aimerais rêver encore une fois, comme en Italie, comme quand ma seule envie était de pouvoir m'évader loin d'une maison trop terne. Sa main se pose sur ma joue comme sur mon épaule, la délicatesse m'enveloppe un moment, mais me fait sursauter aussi. Mes paupières se voilent tentant de trouver ma respiration, tandis que mes larmes coulent encore. «Il...» Ma bouche se contracte de nouveau, laissant lâcher un cri étouffé, un hoquet entre les sanglots. «Il est parti ?» Ma tête s'agite de gauche à droit, les yeux aussi écarquillés, regardant de chaque côté, à la recherche d'une autre présence, de celui qui s'était tapissé si bien dans l'ombre. Encore quelques minutes plutôt je me doutais à peine de la suite des choses, pensant rejoindre les bras de Morphée rapidement. Mes jambes se replient davantage contre ma poitrine. L'oiseau est brisé pour le moment, au bout de ses forces et accablé. Il se laisse mourir d'une certaine façon en guettant la lumière avant de renaitre de ses cendres et d'activer la refonte. «Pars pas...» Je me laisse tomber contre son torse, la tête qui vrille encore, incapable de bouger, d'observer quoi que ce soit. Le flashback continue dans ma tête et je n'ose plus ouvrir mes prunelles de nouveau, de peur de le confondre avec ce voleur qui a pris la dernière partie de mon innocence.

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Dans l'ombre, il a parfois certaines personnes qui arrivent à votre secours sans vraiment savoir pourquoi. D'un rendez-vous d'un tatouage au départ, puis maintenant d’une aide tapissée dans une nuit trop rempli d'encre et de sang séché sur mon âme. Je replis mes ailes de colombe contre lui, pendant qu'il me sauve pendant que mon coeur s’affaiblit et ne sait plus comment battre correctement. Il manque des battements, il boite, il aimerait recommencer comme avant. Vivre gaiement, comme la douce Veia. J'ai les genoux égratignés ce soir et beaucoup trop ensanglantés. La pente qui s'offre devant moi est haute, difficile à atteindre, voir impossible. Aidez-moi à comprendre ses malheurs qui s'abattent sur moi. Je supplie d'une voie affaiblie, qu'il reste avec moi, juste un moment pour sortir de cet endroit de malheur, pour rependre ma respiration qui s'échappe. Il abdique me tenant fermement dans une lueur douce qui n’arrive pourtant pas à me réconforter complètement. Mais je me calme légèrement en attendant sa voix qui s'élève devant son téléphone portable. C'est bientôt fini, je vais pouvoir partir. J'entends les sirènes quelques minutes plus tard, les voitures qui se garent devant l'immeuble. Et je reste crocheté à mon ami, encore trop ébranlée pour me détacher, comme si rien ne pouvait totalement me rassurer. «Merci...» Parce qu'après, je ne connais pas la suite, s'il sera là avec moi. Si on me transportera à l'hôpital. On m'examine de près me posant quelques questions avant de m'installer dans l'ambulance, je regarde Nixon quand on m'installe sur la civière, en attendant la suite de ce qu'il fera, incapable de supplier, dorénavant.

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C'est cette impression de respirer à nouveau quand la boutique semble loin, quand on m'extirpe des bras de mon ami pour regarder mes signes vitaux. Je n'oscille plus, je me laisse faire le regard dans le néant en attendant que tout ça se termine. Une autre page vient d'être tournée. J'ignore encore son contenu, ni même le contexte de tout ça. Elle me semble froide, pleine de vengeance, totalement différente de ce que j’ai déjà pu être à présent. Mais je n’oublierai jamais cet ami qui aura été là, dans le plus beau des hasards. Et c’est de ce regard vide que je l'observe. À lui d'écrire les prochaines lignes. Sa détermination dans ses yeux me fait comprendre qu'il n'a pas l'intention de partir, même cette main de l'ambulancière qui le bloque lui demandant où il compte aller. On peut bien imaginer divers scénarios, s'il compte rester. Je ne le forcerai pas à faire partie de son voyage, mais de l'avoir près de moi, me fait moins mal le temps de quelques secondes. C'est son départ qui me fera peur, quand les visites ne seront plus permises, quand je serai seule avec ma tête et mes idées moins lumineuses. Je l'accepte comme un frère ce soir, pour ceux qui ne peuvent plus être là maintenant près de moi et pour mon copain qui est si loin. Loin des blessures graves, on me laisse une liberté dans l'ambulance, laissant sa main avoir accès à la mienne. Je la sers, fermant les yeux, imaginant que c'est celle d'Alex. Mais je n’arrive plus à me souvenir de son odeur avec tout ce qui me bouscule dans ma tête et quand je ferme trop longtemps mes paupières, ce sont des images d'horreur qui me reviennent. L'arrivée à l'hôpital nous sépare un moment. Je ne sais plus le temps qui s'écoule, des heures, des minutes, je suis encore figée dans le même espace-temps. Finalement, il le laisse entrer. On me gardera pour la nuit, voir une journée de plus. C'est ce choc que j'ai déjà subi à la tête en janvier qui les inquiètent et ce potentiel traumatisme, peut-être même un état fragile. Le sang a été nettoyé sur mon visage, ne laissant que les bleus violacés sur ma peau de perle. Des écorchures sur mon front et une sur ma joue. Couchée dans mon lit, dos à toi, je reste dans mon silence, incapable d'en faire davantage pour le moment. Mon portable est brisé de toute façon. «Tu peux prévenir mon copain ...stp ?» C'est la seule pensée qui me traverse l'esprit, ne sachant même pas comment je pourrais lui parler à présent quand tout éclate depuis son départ. C'est un château de cartes dans une tempête qu'il devra reconstruire. Vous voyez comme c'est presque impossible.

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Son ton de voix qui est toujours aussi doux qui me tend une perche encore au fond du puit dans lequel je suis atterris. Je réclame quelque chose de simple, prévenir celui que j'aime et avant même qu'il ne décide que ce soit accepté, le geste est déjà fait. Habituellement, j'aurais froncé les sourcils, je me serais retourné en attendant d'élucider le mystère. Puis, je pourrais me souvenir que l'homme de ma vie partage un peu le même cercle d'amis que le sien à certain égard. Je m'apprête à parler de nouveau bien que ce soit difficile et je sais dorénavant qu'il a bien reçu le message. Mon coeur se tord pensant comment il est mort d'inquiétudes, mais même quand le portable atterrit sur les draps, tout près de moi, je ne me sens pas apte à l'appeler, ni même dans quelques heures. J'ignore encore le temps que mon silence durera. Je me retourne quelques secondes, croisant son regard remplis de compassion qui m'enveloppe dans une douce lueur. Je pourrais m'appuyer sur celle-ci pour dormir cette nuit, tenter de faire fuir les cauchemars qui me guettent déjà. Je prends le portable entre mes mains, le glissant sous l'oreille, bien dissimulé, pour plus tard, quand je trouverai les mots justes pour me faire pardonner de ne pas prendre soins de moi comme il le voudrait. «Merci encore...tu n'étais pas obligé.» Il aurait pu passer son chemin une fois que j'avais été prise en main. Pourtant il était encore là. Comme la toute première fois, dans ce salon de tatouage. Je me retourne presque aussitôt, plaçant une mèche derrière mon oreille, celle où se trouve le dessin de notre première rencontre. Une épreuve bien différente de celle que je traverse en ce moment. Les lèvres tremblantes, le corps encore tourmenté et l'esprit aux aguets, je ne suis qu'un fantôme et une triste compagnie. Alors sur ses mots d'une voix sans doute un peu trop froide : « J’aimerais être seule.», j’ordonne pour la toute première fois depuis longtemps. Pour combien de temps encore je l'ignore. Je suis de bien mauvaise compagnie pour cette nuit. À l'abris à l'instant. Mais le temps parfois défile si vite, alors je devrai me replier sur moi-même pour oublier, pour me battre comme je l'ai toujours fait. Retrouver mes plumes avec une arrogance qui ne figure pas dans mon être, pour m'empêcher de m'écraser encore une fois les ailes déchirées. Survivre, c'est ma seule idée en tête. Peu importe la manière de faire.

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