A man is not where he lives, but where he loves ⱷ Jude & Roxy

En panique totale, Roxanna ne savait réellement pas quoi faire pour calmer les tremblements incessants de Jude. Il semblait lui même agacé par la situation, ce qui était compréhensible, mais il tenta néanmoins de rassurer la jeune fille avec un sourire. « Nan…enfin faut juste…que j’pense à autre chose que….que j’me calme» Dire qu'elle était dépassée par la situation relevait de l'euphémisme : Elle n'avait jamais eu affaire à ce genre de situation, puisque sa seule amie qui s'était déjà drogué, Holly, l'avait fait dans son dos. Billie aussi, mais c'était du passé. Alors, tout ce qu'elle pouvait faire, maintenant, avec le jeune homme, c'était manifester sa présence du mieux qu'elle le pouvait. Elle gardait sa main dans la sienne fermement, elle ne s'arrêtait pas de trembler. « Mais…rien que le fait qu’tu sois là…c’est déjà beaucoup…» La jeune fille fit un léger sourire et prit l'initiative de s'assoir sur les genoux de Jude, lui faisant face. Elle garda sa main serrée contre elle, et l'embrassa du bout des lèvres, doucement. « Je suis là. Ça va passer, on va attendre calmement.. » Jude posa son front contre celui de Roxanna, et elle caressa doucement son nez avec le sien en fermant les yeux, attendant que les tremblements de sa main cessent. Au bout d'un certain temps, les tremblements semblèrent ralentir, mais Roxy ne se décolla pas de Jude pour autant. Elle garda fermement sa main dans la sienne, et passa l'autre dans son dos en enfouissant son visage dans son cou, respirant calmement. Le temps passait tellement vite lorsqu'elle était comme ça dans ses bras ...

Au bout d'un certain temps, il ne tremblait presque plus. Roxanna recula un peu son visage et fit un léger sourire à Jude. « Si tu veux, tu peux aller voir dans le tiroir de mon armoire, j'te laisse choisir ton pyjama » La blondinette baissa les yeux et se regarda : Ah oui, en effet, elle était toujours dans sa robe de soirée, avec ce qu'il s'était passé elle avait presque oublié ! Elle se redressa en riant, et réajusta sa robe. « Bonne idée, je vais voir si tu as un tee shirt capable de me satisfaire, ô grande compliquée que je suis. » Ses lèvres s'étirèrent en un fin sourire, même si oui, lorsqu'elle faisait les boutiques elle était compliqué, pour dormir elle pourrait bien porter un tee shirt vert à pois roses que ça ne la dérangerait pas. Elle avança vers l'armoire de Jude et s'accroupit pour en ouvrir le tiroir, en faisant en sorte difficilement de ne pas tomber : Hum, il faudrait qu'elle songe à retirer ses talons, elle se disait aussi, que Jude n'avait pas rapetissé. Roxanna ne réfléchit pas bien longtemps et attrapa un tee-shirt blanc simple, mais assez long. De toutes manières, les tee shirts de Jude lui faisaient office de tunique, vu la taille ridicule qu'elle avait à côté de lui. Elle se tourna vers l'étudiant en montrant le tee shirt, et fit un sourire « Je pense que celui ci me satisfera ! Je peux ... T'emprunter la salle de bain? » Il acquiesça, bien évidemment, et elle fonça dans la salle de bain en refermant la porte derrière elle avec soin. Il lui fallu relativement peu de temps pour se préparer, elle retira simplement sa robe, et la plia correctement, et se débarrassa de son collant. Elle s'appuya contre le lavabo, zut, pas de démaquillant, ici c'est une chambre de garçon. Elle passa donc son visage à l'eau fraîche, et se débrouilla pour retirer son maquillage, et dompter ses cheveux blonds. Robe et chaussures en main, elle retourna dans la chambre timidement. « And I'm baack ! » dit-elle avec un petit sourire en posant ses affaires près de son manteau, avant de revenir vers Jude.

There's so much that I'm going throught
I wouldn't be here if it wasn't for you

J’aurais bien aimé voir la tête de mon meilleur ami, Ezra si il m’avait vu au bal de la saint-valentin, ou même habillé comme je l’étais ce soir. Ca n’était tellement pas mon genre et il n’avait, lui non plus, vraiment pas l’habitude de me voir comme ça. Même la manière dont je me comportais avec Roxanna, ça le ferait bien rire. En fait, je lui avais parlé récemment, et je lui avais même parlé de mon sevrage quant à la drogue, et de ma décision de…tout recommencer à zéro ? Parce que c’était un peu ce que je faisais, j’essayais de vider ma tête de tous ses souvenirs qui me pourrissaient la vie, me vider la tête de toutes les pensées assez noires qui pourraient me faire faire quelque chose de débile. De vraiment, très débile. C’était difficile, de chasser tout ça de sa tête, de faire le vide complet dans sa tête quand on est comme moi : à toujours tout analyser, à toujours….toujours penser. Elle était assise sur mes genoux, tenant ma main dans la sienne du plus fort qu’elle le pouvait, rangeant son visage dans mon cou. Ca me calmait, ça m’apaisait mais ça me forçait, également de me calmer le plus vite possible. Bien sûr que je ne contrôlais pas les tremblements, et si j’avais pu m’en passer, je m’en passerais volontiers. Mais je n’avais pas le choix, je ne savais pas dans combien de temps je ne ressentirait plus aucun effet du manque, mais je savais que ça n’était pas fini et que le chemin risquerait d’être encore long, et difficile mais je devais y arriver. Je devais y arriver, rien que pour elle. Qu’elle n’ait pas à subir que le replonge, ne pas subir de devoir me voir défoncé, car lorsque ça arrivait, ça n’était vraiment pas joli à voir : parfois, je pouvais même oublier comment je m’appelais, tellement ça m’aidait à faire le vide dans ma tête et à ne plus penser à rien.

La jeune femme n’avait même pas l’air de s’être souvenue qu’elle était encore en tenue de soirée. Non pas que ça me déplaisait, de la voir comme ça, parce qu’elle était vraiment, vraiment belle, mais bon, il fallait bien qu’elle se mette un peu plus à l’aide et j’étais persuadé que les collants, et les talons, ça n’était pas le summum du confort. Enfin, je présumais, je ne pouvais pas en être sûr, après tout. « Bonne idée, je vais voir si tu as un tee shirt capable de me satisfaire, ô grande compliquée que je suis. », dit-elle alors qu’elle avait ses lèvres juste près des miennes, les frôlant à peine. Je souris légèrement, et elle se recula pour aller voir là où je lui avais dit, dans le tiroir de l’armoire juste face à mon lit. Je la regardais faire, riant légèrement alors qu’elle avait manquée de perdre l’équilibre en se baissant. Je refermais le poing, qui n’était plus tremblant et je la regardais, souriant en la voyant sortir un tee-shirt blanc simple. Elle se redressa et me souris. « Je pense que celui-ci me satisfera ! Je peux ... T'emprunter la salle de bain? » Je souris et j’hochais la tête, lui disant qu’elle pouvait faire comme chez-elle. Je la regardais entrer dans la salle de bain et je me levais, prenant une grande respiration alors que j’allais fermer les rideaux de la fenêtre de ma chambre et j’allumais la lampe de chevet pour éclairer un peu plus la chambre.

J’en avais profité pour me changer rapidement, enfilant un pantalon de pyjama, restant torse nu comme j’avais l’habitude de dormir d’habitude. J’étais retourné sur le lit quand elle sortit de la salle de bain, avec sa robe et ses chaussures en mains. « And I'm baack ! » Je ris légèrement, lui faisant signe de revenir s’assoir sur mes genoux. Une fois fait, j’enroulais mes bras autour d’elle et j’approchais mes lèvres de sa joue, tout près de son oreille pour murmurer en souriant, « C’est bien c’que je pensais, ce tee-shirt te va très bien… » . Je reculais mon visage pour lui sourire et je la regardais, quelques temps en caressant sa joue. Je soupirais légèrement et à mon tour, je cachais mon visage dans son cou, en y déposant des petits baisers. « T’a besoin de rien ? T’a passé une bonne soirée ? » , murmurais-je en gardant mon visage dans son cou. « J’suis désolé pour tout à l’heure…» , ajoutais-je calmement. Je parlais des tremblements, je savais qu’elle allait me dire que ça n’était pas grave, mais je me devais de lui dire quand même, car je l’étais vraiment : j’étais vraiment désolé pour ça…

A man is not where he lives, but where he loves ⱷ Jude & Roxy

Elle avait bien du se re-regarder dans le miroir deux ou trois fois avant de se décider à retourner dans la chambre ou se trouvait Jude. C'est vrai, après tout, elle avait passé la soirée à danser, marcher, maquillée, perchée dans des chaussures à talons vertigineux, dans une robe où elle n'était pas forcément à l'aise ... Forcément, une fois débarrassée de tout ça, elle était obligée de faire attention à ne pas ressortir avec une tête de folle. Elle ferma les yeux en se rafraichissant le visage, et passa ses deux mains dans sa longue crinière blonde. Même après une telle soirée, elle n'avait pas le moindre noeud. On lui avait toujours dit qu'elle avait des cheveux de Barbie. Une fois prête, elle poussa la porte de la chambre, posa ses affaires, et se dirigea vers Jude. Celui ci, souriant, lui fit signe de venir s'installer sur ses genoux, et, bien évidemment, la belle demoiselle ne se fit pas prier, s'asseyant délicatement sur les genoux de son petit ami avec un petit sourire. Il enroula ses bras autour de l'étudiante, qui se laissa faire, un sourire aux lèvres. Elle se positionna correctement et fit passer ses deux bras autour de Jude à son tour. Celui ci murmura tout près de son oreille, son souffle chatouillant sa peau : « C’est bien c’que je pensais, ce tee-shirt te va très bien… » Roxy fit un sourire et baissa la tête en tirant légèrement sur le tee shirt pour le regarder. Il était large, mais les vêtements pour homme ça lui avait toujours été apparemment. Elle fit un léger rire. « C'est vrai, je l'aime bien beaucoup ! » dit-elle simplement en haussant les épaules, avec un petit sourire.

Jude positionna son visage dans le cou de la blondinette, et celle ci posa une main derrière sa nuque, la caressant doucement. « T’a besoin de rien ? T’a passé une bonne soirée ? » Si elle avait passé une bonne soirée ? Sans aucun doute la plus belle, la plus simple mais la plus douce depuis longtemps. Doucement, elle hocha la tête et resserra son étreinte autour de Jude, posant sa tête sur son épaule. « J'ai passé une merveilleuse soirée ... La plus belle depuis si longtemps ... Et tout ça c'est grâce à toi Jude. » Elle embrassa son épaule et y reposa sa tête aussitôt, alors qu'il continuait de parler.

« J’suis désolé pour tout à l’heure…» Roxy fronça les sourcils et recula son visage. « Désolé de quoi ? Je t'ai dit que j'étais là Jude, pour les bons comme les mauvais moments. Toujours. » Elle avait promis de l'aider, et s'y tenais. Hors de question qu'elle le laisse seul, surtout dans ce genre de situation. Elle reprit sa main dans la sienne et de celle libre, tourna son visage vers le sien pour l'embrasser avec tendresse. « Oublions ça. On est ensemble, il fait nuit, je suis dans tes bras, et même si je me répète, on est ensemble. Que demander de plus? » Roxanna rit légèrement, c'est vrai, elle ne pouvait pas être mieux que maintenant, assise contre Jude, le bonheur. En riant, elle le poussa, l'allongeant sur le lit. Elle posa une main de chaque côté du jeune homme et se pencha au dessus de lui, un sourire malin sur son visage angélique. Elle plongea son regard dans celui de Jude, et demanda, avec un sourire timide. « Et à toi, la soirée t'as plu ? Même si je sais qu'au début ça a pas si bien commencé ... » Dit-elle alors, faisait bien sur référence à l'épisode avec Kathleen.

❝And I, want you in my life,
And I, need you in my life... ❞

Le contact, le toucher. C’est drôle, à quel point ces deux choses, pouvaient être complètement différentes selon la personne. Depuis que j’avais perdu Aurore, ces deux petites notions ne provoquaient plus aucune sensation : je ne voulais plus, éprouver aucune sensation lorsqu’une femme me touchait, ou lorsque j’avais un contact avec elles. Je voulais juste être libre, et ne plus avoir à ressentir cette douleur, qu’on ressent et qui est si pénible, lorsque l’on perd quelqu’un. Roxanna avait vraiment de quoi être fière, car elle avait complètement changée l’état d’esprit dans lequel je me trouvais à ce propos. Elle était là, dans mes bras, je sentais sa peau contre la mienne et ses lèvres qui caressaient les miennes : mon cœur battait à une allure incroyable et je me sentais un peu nerveux, au fond, comme un adolescent qui aborde ce genre de chose pour la première fois de sa vie et qui ne sait pas comment s’y prendre, qui ne sait pas quoi ou comment faire. Elle se serrait un peu plus contre moi, et c’était à ce moment-là, que j’arrivais à faire le vide dans ma tête, à arrêter de penser au passé, comme si il ne m’était jamais rien arrivé de mal, j’avais l’impression d’être un autre homme et si les cicatrices que j’avais – sur les bras pour la drogue et dans mon dos pour la greffe – n’avaient pas été là pour me le rappeler, j’aurais très certainement vite oublié, ce passé qui me hantait et qui me pourrissait la vie tous les jours, qui faisait de moi ce garçon triste et déprimé que je pouvais être, sans aucun espoir.

« J'ai passé une merveilleuse soirée ... La plus belle depuis si longtemps ... Et tout ça c'est grâce à toi Jude. » Je frissonnais, sentant ses lèvres sur mon épaule alors qu’elle y déposait doucement sa tête. Je gardais mes bras autour d’elle, ne voulant la lâcher pour rien au monde. La maison était silencieuse, aucun bruit n’était audible, comme si nous étions seuls au monde, comme si il n’y avait qu’elle, et moi. Et dans mon monde, il n’y avait qu’elle. Elle, et personne d’autre, rien qu’elle et son sourire, ses grands yeux bleus me fixant d’un regard, qui voulait tout dire. Je souris, j’étais heureux de lui avoir fait passé une bonne soirée, heureux de pouvoir me construire de nouveaux souvenirs, des souvenirs heureux, des souvenirs avec elle. J’aurais donné tout ce que j’avais de plus cher, pour être sûr que jamais, ô non jamais je n’oublierais ces instants passés avec elle. Je savais que jamais je n’aurais dû m’excuser, pour les tremblements, mais ça avait été plus fort que moi, je voulais qu’elle le sache quand même, que j’étais désolé, tellement, tellement désolé…La petite blondinette recula son visage, pour me regarder et j’ouvrais les yeux pour pouvoir la regarder à mon tour ; « Désolé de quoi ? Je t'ai dit que j'étais là Jude, pour les bons comme les mauvais moments. Toujours. » Je me pinçais la lèvre et un léger sourire se dessina sur mon visage, sentant ses doigts se mêler à nouveau avec les siens alors que mes lèvres retrouvèrent à nouveau les siennes, et j’en aurais voulu encore, et encore, j’avais soif de ses lèvres, si je le pouvais, je les auraient tout le temps contre les miennes. « Oublions ça. On est ensemble, il fait nuit, je suis dans tes bras, et même si je me répète, on est ensemble. Que demander de plus? » J’hochais la tête et je fermais à nouveau les yeux, je me sentais tellement calme, tellement…serin, complètement à l’opposé de tout à l’heure quand ma main tremblait et que je paniquais intérieurement.

« Tu as raison… », murmurais-je doucement. Je ris avec elle alors qu’elle me poussa légèrement, m’obligeant à m’allonger alors qu’elle se pencha par-dessus moi. Je la regardais, me laissant complètement faire avec un petit sourire aux lèvres alors que je remontais mes mains dans son dos, que je caressais doucement. Son petit sourire timide me faisait carrément fondre, elle avait l’air d’une petite fille qui n’était pas trop sûre de ce qu’elle faisait et qui avait peur de faire une bêtise et de se faire gronder par la suite. « Et à toi, la soirée t'as plu ? Même si je sais qu'au début ça a pas si bien commencé ... » J’hochais la tête et je lâchais son dos pour pouvoir me redresser légèrement, restant tout de même toujours allongé, mais me redressant juste ce qu’il fallait pour approcher mon visage de celui de la jeune femme, m’appuyant fermement sur mes coudes, laissant uniquement un espace de quelques millimètres entre nos lèvres, entre nos visages. « La soirée était parfaite… », murmurais-je en souriant. Je n’avais pas replongé, et c’était grâce à elle. J’avais revu des amis et même si j’avais fait un peu le con avec les Mather, je n’avais pas touché à aucune drogue et je n’avais même pas pu, ou du moins, beaucoup moins que d’habitude lorsque j’allais en soirée ou que les Mather en organisaient une. Restant dans cette position, j’approchais mes lèvres de sa joue, pour y déposer des brefs, mais tendre baisers, allant de la commissure de ses lèvres jusqu’à son oreille, pour lui murmurer à nouveau, « Toutes les soirées sont parfaites quand j’les passent avec toi… », soufflais-je au creux de son oreille avant d’y déposer aussi mes lèvres doucement, redescendant calmement mes baisers dans le haut de son cou avant de reculer pour lui sourire et me laisser tomber à nouveau contre le matelas afin d’être allongé, ayant peur d’aller un peu trop loin. Je me sentais sourire bêtement, mais je n’y pouvais rien. Je la regardais dans les yeux alors que je remontais une main pour caresser sa joue, avant de reposer mes deux mains sur sa taille. Je me pinçais la lèvre et j’ajoutais, « T’es vraiment belle, mon amour… »

A man is not where he lives, but where he loves ⱷ Jude & Roxy

Elle mesurait chacun de ses mouvements, hésitants, comme une enfant qui découvrait ce que c'était que d'être face à un homme. Lorsqu'elle poussa Jude à s'allonger, elle eut comme un mouvement de stop, de distance instinctif. Elle savait qu'elle pouvait ce permettre ce genre de marque d'affection avec Jude, mais dans un autre sens, elle n'était pas prête à aller trop loin. Quoi qu'il en soit, elle décida malgré tout de se pencher au dessus de lui en prenant appui sur ses deux mains, plongeant son regard dans le sien avant de lui demander si la soirée lui avait plu, timidement. C'est vrai, après tout, elle était en train de lui demander ça à califourchon sur lui, simplement vêtue d'un tee shirt et d'un bas de sous vêtements. Il se redressa sur ses coudes, se rapprochant ainsi de la blondinette. Leurs visages n'étaient séparés que par une fine distance, et elle frissonna en sentant ses mains dans son dos, et son souffle contre sa peau lorsqu'il murmura: « La soirée était parfaite… » La jeune fille se pinça les lèvres en souriant, flattée par sa phrase, mais n'eut pas le temps de répondre, ayant rapidement le souffle coupé : Il approcha ses lèvres de sa joue, tout près de ses lèvres, qu'il embrassa, en remontant jusqu'à son oreille dans une ligne de baisers. Un frisson parcourut son échine, et son coeur battait à mille à l'heure. Un contact si simple, et pourtant qui allumait chacun de ses sens. Sa main attrapa le drap, son poing se serrant doucement dessus alors qu'elle se forçait à rester de glace pendant qu'il murmurait au creux de son oreille : « Toutes les soirées sont parfaites quand j’les passent avec toi… » Roxanna se mordit la lèvre inférieure, totalement figée. Sa tête bacula en arrière dans un mouvement automatique lorsque Jude vint loger ses lèvres dans son cou. Elle qui aimait jouer les allumeuses, dès que ça devenait sérieux, elle était à la merci de Jude. Elle se rendait compte qu'il avait un contrôle sur elle qu'aucun homme n'avait jamais eu auparavant. Peut-être parce que d'habitude, elle ne faisait que jouer ? Elle balbutia non sans mal en baissant les yeux : « Tant ... Tant mieux alors, ça me rassure ... » Elle se pinça les lèvres, et lorsque Jude s'allongea de nouveau sur le lit, elle souffla légèrement, encore chamboulée par la tendresse du moment. Car même si elle était effrayée que cela aille trop loin, son coeur lui, battait la chamade car elle s'était vraiment sentie prête à lâcher prise. Son coeur et son corps le désirait, mais sa raison, elle, la bloquait.

Roxy rendit son sourire à Jude, un sourire timide mais sincère. Lorsque sa main se leva pour passer sur sa joue, elle ferma les yeux doucement, puis les rouvrit lorsqu'il posa ses mains sur sa taille. Elle plongea son regard dans le sien, et se pencha un peu plus en avant, posant désormais ses coudes sur le matelas pour coller sa taille au corps de Jude. « T’es vraiment belle, mon amour… » La jeune danseuse rougit légèrement, face au compliment, et à la façon dont il l'avait appelée. Après tout, tout à l'heure elle l'avait appelé mon coeur avec assurance, mais c'était surtout pour faire comprendre à Kathleen qu'elle était la copine de Jude, sinon, elle aurait été beaucoup plus timide. Elle leva sa main droite, restant en appui sur son coude gauche, et caressa doucement la joue de Jude, en descendant le long de son cou sans le quitter du regard : « Merci ... C'est gentil .. » Elle se pencha d'avantage pour combler l'espace entre leurs lèvres, l'embrassant avec tendresse. Lorsqu'elle sépara de nouveau leurs visages, elle ne laissa qu'une poignée de centimètres les séparer, soufflant tout bas presque contre ses lèvres : « Mais je dois bien avouer que de nous deux, tu me dépasse mon coeur.. »

❝And I, want you in my life,
And I, need you in my life... ❞

L’amour était un grand mot, et beaucoup de gens se permettaient de jouer avec, comme si il ne s’agissait que d’un jeu. Les hommes n’hésitaient pas à dire qu’ils aimaient leur copine, juste pour les rassurer afin de mieux pouvoir attraper leur proie et avoir d’elle ce qu’ils voulaient. Car il ne faut pas se leurrer, un homme reste un homme et dans la tête d’un homme et le sexe occupe une grande partie de nos pensées. C’est malheureux à dire, mais c’est comme ça. Personnellement, je n’avais dit qu’une seule fois, je t’aime, enfin, pas qu’une seule fois mais à une seule personne, et ça avait été à Aurore. Les filles qui avaient suivis n’avaient pas comptées, c’était juste, l’histoire d’un soir et le lendemain, je ne me souvenais même bien souvent plus de leur nom. Et c’était étonnant, de voir que je n’avais mis qu’une semaine, pour arriver à le dire à Roxanna : même si j’avais eu un peu peur d’aller trop vite, de la brusquer ou de la faire fuir, à partir du moment où je le ressentais, à partir du moment où je savais que je l’aimais, pourquoi espèce que j’aurais dû attendre pour lui dire ? Cela n’avait aucun sens : si je l’aimais, peut-être que ça la rassurerait un peu, que je lui dise ? Que ça lui ferait plaisir… J’avais promis à Apple de prendre mon temps, avec elle et c’était ce que je faisais : j’avais attendu le troisième rendez-vous pour l’embrasser – alors que Dieu seul sait à quel point j’en avais eu envie bien avant – comme Apple me l’avait demandé (ordonné, même), et aujourd’hui, j’avais osé lui dire, clairement mes sentiments envers elle.

Elle s’était approchée un peu plus de fois, alors que je m’étais allongé à nouveau. Elle s’appuyait sur ses coudes sur le matelas, elle se trouvait à présent comme un peu allongée sur moi, collée contre moi. Cette soudaine proximité de nos corps me dit frissonner. « Merci ... C'est gentil .. », dit-elle doucement, avec un petit sourire au coin des lèvres, ce qui me fit sourire. Elle avait l’air un peu gênée, je ne savais pas trop si c’était à cause de sa tenue, ou si c’était à cause de la position dans laquelle nous nous trouvions. Dans un sens, ça ne serait pas logique puisque c’était elle, qui m’avait poussée sur le lit comme ça mais de l’autre, je pouvais la comprendre un peu. C’était toujours un peu intimidant, les premiers moments de ce genre avec une personne, surtout, avec une personne qu’on aime. Je ne voulais pas la brusquer, pour rien, c’était pour ça que je ne prenais pas vraiment d’initiative, qu’on puisse aller à son rythme : nous n’avions jamais parlé vraiment de sexe ou de ce genre de chose, mais c’était pareil, je n’abordais pas le sujet, me disant que si elle aurait envie d’en parler, d’aborder le sujet avec moi, elle m’en parlerait.

J’avais à nouveau enroulé mes bras autour de sa taille, gardant mes mains dans le bas de son dos. Elle approcha à nouveau ses lèvres des miennes, m’accordant un baiser avant de séparer nos lèvres pour garder les siennes à quelques centimètres des siennes, comme pour me tenter ou quelque chose comme ça. Je souris, je me sentais calme, et l’atmosphère l’était aussi avec ce silence qui régnait dans la maison des Mather. C’était même plutôt rare, d’habitude que la maison soit aussi calme : il y avait toujours des fêtes ou des gens bourrés qui rentraient le soir. Mais bon, ce soir c’était la saint-valentin, les gens étaient soit en couples, soit partis faire la fête en faisant leurs gros rebelles de « anti-saint-valentin ». « Mais je dois bien avouer que de nous deux, tu me dépasse mon coeur.. » Je souris légèrement, par le compliment qu’elle venait me dire, mais aussi par comment elle m’avait appelé. Elle avait déjà dit ça tout à l’heure, au bal mais bon, je pense que c’était surtout pour embêter Kethleen. Je caressais son nez avec le sien, en la regardant dans les yeux, « Nan, c’est toi la plus belle », murmurais-je en souriant avant de déposer un baiser au coin de ses lèvres. Je fermais les yeux, toujours avec un petit sourire aux lèvres et je ris légèrement, « Ça va, j’suis confortable comme matelas ? », demandais-je en riant, en faisant référence au fait qu’elle soit comme ça, sur moi. Bien sûr, je la taquinais, je disais ça pour rire parce que au contraire, j’aimais beaucoup la sentir contre moi. Je posais mon front dans son cou, entre son épaule et son oreille en souriant, déposant des petits baisers à nouveau dans son cou doucement…

A man is not where he lives, but where he loves ⱷ Jude & Roxy

Partagée entre son envie de jouer et celle de garder ses distances, le coeur de Roxanna balance. Elle n'était pas folle, et savait que, comme la plupart des hommes, Jude était attiré par elle aussi bien moralement que physiquement. Après, restait à ce qu'elle trouve le courage de se jeter à l'eau. Mais la jeune fille avait tellement eu l'habitude de détester les hommes, ou de ne faire que jouer avec eux, qu'elle ne s'était jamais posé la grande question : Et quand elle sautera le pas, ça se passera comment ? Car même si elle passait en général pour tout sauf une novice dans la matière (et bon nombre d'étudiants de l'université ont fait courir de sales rumeurs dans son dos), la réalité est tout autre. Dans un sens, elle pouvait remercier son passage par la boite de strip tease qui lui avait appris à jouer de ses charmes sans être atteignable pour autant. Elle qui était dans sa grande période rebelle, mais fragile niveau sentimental en arrivant à Boston, travailler pour Shiloh, le patron de la boite, l'avait complètement transformée : En à peine un an, Roxanna était devenue une femme qui jouait de ses atouts, qui séduisait les hommes et ne les considérait plus que comme un moyen de survivre : Elle les détestait, mais en même temps, c'était en dansant pour eux qu'elle avait les moyens de se payer le loyer de son appartement. Alors, après qu'Holly l'ait remise dans le droit chemin, et quand elle a intégré Harvard, inutile de préciser qu'il était hors de question d'approcher Roxanna : Si un type osait la draguer ou lui faire trop d'avances, il se mangeait le râteau de l'année. Aujourd'hui, de ce côté, elle s'est calmée, mais est toujours relativement agressive envers les hommes qui l'approchent de trop près sans la connaître. Il était donc évident qu'avec Jude, elle découvrait totalement ce que c'était que d'être traitée avec douceur : Et c'était loin de lui déplaire.

« Nan, c’est toi la plus belle » Lui dit le jeune homme en embrassant le coin de ses lèvres, agrandissant de cette façon le sourire de l'étudiante. On aurait dit cette scène dans les films ou le couple d'amoureux transis se battaient pendant des heures à coup de "Non c'est toi le plus beau" ou de "Non c'est moi qui t'aime le plus!", et Roxanna se retint d'objecter pour ne pas passer pour une niaise, se contentant de se mordre la lèvre inférieure et de froncer légèrement son nez pour exprimer son mécontentement. « Ça va, j’suis confortable comme matelas ? » Lui dit alors le jeune homme, faisant éclater de rire Roxy. Elle se redressa un bref moment, et s'assit totalement sur Jude en rebondissant sur ce dernier d'un air fier, morte de rire. « Ouais ! T'es super confortable, t'as dû être un lit dans une autre vie ! »

Elle rit et se pencha en avant de nouveau, légèrement plus à l'aise que tout à l'heure, faisant de nouveau face à Jude qui posa son front dans le cou de la jeune fille, y déposant quelques baisers. Roxanna avait toujours été particulièrement sensible au niveau de sous son visage : Sa nuque, son cou, mais surtout son cou. Un frisson la parcourut et elle en perdit l'équilibre, relâchant ses appuis sur ses coudes, elle parvint néanmoins à se pousser sur le côté de Jude pour ne pas l'écraser lors de sa chute. Elle fit un rire et, gênée, se tourna vers le beau brun avant de se rapprocher de lui en appuyant sa tête et ses deux mains sur son torse. « Je crois qu'il faut que je travaille les muscles de mes bras, je tiens pas assez longtemps en appui ! » Mentit-elle avec un rire gêné. Ses bras allaient très bien, et la danse la faisait amplement travailler ses muscles, seulement, à trop se concentrer sur les lèvres de Jude dans son cou, elle en avait oublié qu'il fallait aussi se concentrer sur ses coudes. « Fatigué ? » demanda-t-elle avec un petit sourire, constatant en regardant le réveil de Jude qu'il était largement minuit passé, chose dont elle ne s'était absolument pas rendu compte.

❝And I, want you in my life,
And I, need you in my life... ❞

Combien de fois m’étais-je moqué de tous ses films d’amour, complètement mielleux et niais ? Surtout que j’en avais bouffé, ce genre de film, notamment lorsque j’étais avec Aurore : celle-ci raffolait de ce genre de films. Son film préféré était « The Notebook », et autant vous dire que je l’avais vu, revenu et encore revu. J’étais même certains que je pourrais le rôle de Noah dans le film tellement je devais connaître les répliques par cœur, même si ça faisait des années que je ne l’avais pas regardé et que depuis la mort de mon ex petite amie, j’évitais à tout prix, d’avoir à regarder ce film, chose, normale non ? En fait, j’évitais tous les films à l’eau de rose pour plusieurs raisons : d’abord, ça me rappelait à quel point, la vie n’était pas du tout comme dans les films, ou le gars rencontre la fille, où ils tombent follement amoureux et que voilà, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants blablabla. Quoi que, dans les films, les personnages se prennent toujours des grosses baffes, mais ils finissent par se rendre compte que la vie leur offre une seconde chance et tout ce genre de conneries. Ensuite, ça nous donnait l’impression, que notre vie, était carrément pourrie quand on voyait à quel point elle pouvait être belle et romantique comme dans les films. Et enfin, les films à l’eau de rose, ça nous donnait de l’espoir. Et je ne voulais pas, d’espoir. Enfin, jusqu’à ce que Roxanna arrive, et me donne une envie folle de m’en sortir. Une envie folle d’être un gars bien, un gars comme dans ses putains de films qui finissaient toujours par avoir leur happy-end. Moi aussi, je le voulais, mon happy-end.

Et à ce moment précis, j’avais l’impression de vivre une scène de film. Alors je ne savais pas si je devais me sentir con ou pas, si j’en faisais trop, si je faisais telle ou telle chose mal. C’était peut-être pour ça que au fond, je me sentais toujours un peu nerveux, quand je la voyais : la peur de mal faire. « Ouais ! T'es super confortable, t'as dû être un lit dans une autre vie ! », répondis la jeune femme alors qu’elle s’était carrément assise sur moi, j’étais mort de rire en la regardant faire et elle rit avec moi avant de se pencher à nouveau vers moi après avoir repris un peu son sérieux, tout en gardant ce petit sourire malicieux sur les lèvres. J’adorais ça, embrasser dans le cou, doucement, comme ça. En général, les femmes aimaient ça et apparemment, Roxanna ne dérogeait pas à la règle puisqu’elle « tomba » presque sous la pression de mes baisers, se laissant tomber sur le côté en riant. Je la regardais faire et je ris avec elle, encore un peu et elle allait m’écraser ! Même si son poids plume n’aurait certainement eu aucun effet sur moi. « Je crois qu'il faut que je travaille les muscles de mes bras, je tiens pas assez longtemps en appui ! », avoua-t-elle alors qu’elle s’était approchée de moi, pour poser sa tête et ses mains sur mon torse. Je souris et j’hochais la tête, comme si j’étais d’accord avec ce qu’elle venait de dire, « Ouais t’a raison, faut te mettre à la muscu ! », répondais-je le sourire aux lèvres, essayant de paraitre sérieux même si deux minutes plus tard, je pouffais de rire, ne sachant pas rester aussi sérieux à la bêtise que je venais de dire.

« Fatigué ? » J’haussais les épaules et je tournais mon regard vers le réveil, me rappelant que demain, j’étais censé avoir cours. Rah, qu’ils étaient con d’avoir fait la saint valentin un mardi soir, alors que le lendemain, on est censé avoir cours. Je lui fis signe de se soulever doucement, pour pouvoir tirer les draps sur nous, enroulant un bas autour de sa taille pour l’approcher encore un peu plus de moi. , « Faudrait pas que tu sois crevé pour tes cours de danse demain… » je souris et je déposais un baiser sur son front, en glissant mes doigts dans ses cheveux puis, j’ajoutais en riant légèrement, , « Si t’as des cernes, les gens vont commencer à dire que j’ai une mauvaise influence sur toi ! »

A man is not where he lives, but where he loves ⱷ Jude & Roxy

Lorsque Roxanna demanda à Jude s'il était fatigué, celui-ci se contenta simplement de hausser les épaules, en jetant un coup d'oeil vers le réveil. En y réfléchissant bien, c'est vrai : Demain, il y avait reprise des cours. Fini le bal de Saint Valentin, terminé le conte de fée, la soirée en robe, Cendrillon devait rendre les souliers de verre et le carrosse en forme de citrouille. En revanche, elle se permettait de garder le prince charmant. Quand on parle du loup, Jude demanda à la blondinette de se redresser légèrement, le temps qu'il fasse passer la couverture au dessus d'eux deux. Celle ci s’exécuta, se cambrant pour faire passer la couverture sous elle pour la faire passer au dessus. Le beau brun passa un bras autour de la taille de Roxanna pour la rapprocher de lui, et elle se laissa bien entendu faire, désormais habituée à dormir blottie contre lui. Elle glissa une main par dessus Jude pour la passer dans son dos, le serrant ainsi contre elle, et appuya sa tête sur son torse pour le regarder, comme tout à l'heure. « Faudrait pas que tu sois crevé pour tes cours de danse demain… » Demain... Elle n'avait vraiment, vraiment pas envie d'arriver à demain. De casser la magie du moment. Le bal, le parc, Paris, la boite à musique, leurs premiers mots d'amour ... La vérité, c'était que Roxanna avait peur de se réveiller et que tout cela ne soit qu'un rêve, qu'elle se retrouve dans sa chambre, au bâtiment Eliot, dans son pyjama nounours, à devoir aller en cours. Affligeant. Roxy émit un soupire marquant son agacement et grimaça : « J'ai pas envie d'être à demain ... Pas envie d'aller aux cours de danse, ni même de bouger de ce lit. » Jude se tourna légèrement vers elle, et elle vint loger son visage dans son cou en se rapprochant de lui totalement. Elle déposa un bref baiser sur son épaule et recula son visage à nouveau. « Si t’as des cernes, les gens vont commencer à dire que j’ai une mauvaise influence sur toi ! » Lui dit alors le jeune homme, en embrassant son front et en passant une main dans la chevelure dorée de la danseuse. Elle fit une moue mécontente, néanmoins souriant pour montrer qu'elle plaisantait. « J'ai pas besoin de toi pour dormir peu, je suis une couche tard de nature ! Et c'est pas parce que tu es un Mather que tu dois forcément avoir une mauvaise influence sur moi, les mauvaises langues iront voir ailleurs si j'y suis ! »

Avec un petit sourire Roxy passa sa deuxième main sur la joue de Jude, et embrassa le bout de son nez avec un petit rire. Comment est-ce qu'il pourrait avoir une mauvaise influence sur elle ? Au contraire, depuis qu'elle était véritablement en couple, et avec un homme qui la connaissait vraiment (du moins, en grande partie), la jolie danseuse se sentait revivre. Elle reprenait goût à des choses simples, sortait deux fois plus, et avait un sourire niais constamment fixé sur son visage. En somme, elle était amoureuse, et ça lui allait parfaitement bien au teint! Avec un sourire timide, elle plongea son regard dans celui de Jude avant de murmurer calmement « J'aime l'idée de m'endormir avec toi ... Je me sens étrangement apaisée, et depuis la première nuit, à chaque fois que je dors avec toi je ne fais plus de mauvais rêve... »Elle confia cela timidement. Depuis qu'elle était avec Jude, ses cauchemars s'étaient calmés, ou du moins, dès qu'elle dormait près de lui, elle ne se réveillait par en sursaut à trois heures du matin. De temps à autres ça lui arrivait encore... Mais seulement lorsqu'elle était seule, et beaucoup moins fréquemment que depuis ces trois dernières années.

❝And I, want you in my life,
And I, need you in my life... ❞

C’est vrai que si j’avais pu, j’aurais fait en sorte que cette nuit soit interminable. C’était drôle, comme le temps passait vite quand on était ensemble. Si seulement je l’avais connu plus tôt, j’aurais certainement éviter de faire beaucoup de connerie. Je soupirais légèrement, et merde, et voilà que je recommençais avec mes « et si », il fallait vraiment que j’arrête ça une bonne fois pour toute. Vis dans le présent, vis dans le présent, c’était ce que me répétait constamment cette petite voix dans ma tête. Mais parfois, ça n’est pas si facile, de ne penser qu’au présent, d’effacer son passé. Notre passé ne faisait-il pas partie intégrante de ce que nous étions devenu ? J’avais toujours vécu à Cambridge, et j’y avais des millions de souvenirs qui me rattachaient forcément à mon passé : chaque fois que je passais devant la boulangerie du centre-ville, je repensais à Kyle, qui adorait les sucettes multicolores que le boulanger faisait et que je lui achetais dès qu’il était sage avec sa grand-mère ou qu’il l’avait mérité. A chaque fois que je passais devant le cinéma, je pensais à Aurore, qui me trainait là-bas presque tous les week-end tellement elle était fan de cinéma. Dès que je me promenais près du coin où il y avait le musée, je pensais à mes parents, qui m’y avaient emmené le lendemain de ma sortie de l’hôpital, quand je fus guéris. Dès que je voyais mes cicatrices dans mon dos, je repensais à ma mère qui avait bien voulue faire cette opération – de routine peut-être, mais néanmoins compliquée et risquée – pour me donner un peu de sa moelle osseuse. Il était impossible, que j’efface mon passé comme ça, surtout que je vivais dans la ville où les fantômes de mon passé me hantaient plus que tout. Alors quoi…la clef du bonheur, c’était de ne pas y penser ? Impossible…. D’apprendre à vivre avec, alors ? C’était ce que Roxanna m’avait permis de comprendre, même si j’avais encore un peu de mal à savoir le faire. Il fallait y aller petit à petit, et rien qu’en une semaine, je me sentais mieux, beaucoup mieux, alors que j’étais vraiment, désespéré.

« J'ai pas envie d'être à demain ... Pas envie d'aller aux cours de danse, ni même de bouger de ce lit. » Je souris légèrement, continuant de caresser doucement son dos avant d’éteindre la lumière, nous plongeant partiellement dans le noir, malgré les lumières de dehors qui passaient légèrement à travers les rideaux de ma chambre. Je sentais la demoiselle caller son visage dans mon cou et je fermais les yeux, toujours avec ce stupide sourire figé sur mon visage. C’était vrai que les gens pourraient – et je pensais plus à ses amis – voir d’un mauvais œil notre relation : tous les Mather ne sont pas appréciés sur le campus et surtout, les gens savent à quoi s’en tenir avec nous. « J'ai pas besoin de toi pour dormir peu, je suis une couche tard de nature ! Et c'est pas parce que tu es un Mather que tu dois forcément avoir une mauvaise influence sur moi, les mauvaises langues iront voir ailleurs si j'y suis ! » Je ris légèrement et j’haussais les épaules, pour lui donner le dernier mot. En fait, aucun son n’arrivait à vraiment sortir de ma bouche, j’étais comme figé, mais pas dans un sens négatif, au contraire, j’étais beaucoup trop bien. Mon sourire s’élargis alors que je sentais ses doigts sur ma joue, caressant doucement ma peau alors qu’elle vint déposer un petit baiser sur mon nez : je ris avec elle.

J’ouvrais tranquillement les yeux alors que la jolie blondinette plongeait son regard dans le mien, malgré le noir j’arrivais à voir ses grands yeux bleus qui me fixaient et une vague de frissons me parcoururent tout le corps. « J'aime l'idée de m'endormir avec toi ... Je me sens étrangement apaisée, et depuis la première nuit, à chaque fois que je dors avec toi je ne fais plus de mauvais rêve... » Je souris, c’était vrai ? Dans un sens, quand j’y réfléchissais, il était vrai qu’elle n’avait plus fait de mauvais rêve, du moins, quand on dormait ensemble. Etait-ce vraiment moi qui lui faisait cet effet ? Si c’était le cas, alors, nous pouvions vraiment remercier Apple en nous présentant. J’avais toujours eu du mal de croire en cette histoire des « âmes sœurs », mais là…là, je commençais à y croire. Car ça avait été presque un coup de foudre, entre nous…du moins, pour moi. Je me redressais légèrement, me penchant au-dessus d’elle en posant une main sur le matelas à sa gauche et je lui souris avant de me pencher pour l’embrasser amoureusement. Après avoir pu profiter de ses lèvres suffisamment longtemps et alors que le souffle me manquais, je séparais mes lèvres des siennes, gardant mon visage suffisamment près du sien pour que je puisse sentir sa respiration se claquer sur mon visage, « J’ai pas envie d’aller en cours non plus … » Je me penchais à nouveau un peu plus pour embrasser sa joue, en descendant un peu dans son cou comme je l’avais fait tantôt et je murmurais, « …et j’ai pas envie de quitter ce lit non plus…ni de m’endormir parce que sinon, on sera plus vite demain et j’veux pas avoir à te quitter pour aller en cours… »