A man is not where he lives, but where he loves ⱷ Jude & Roxy

La soirée battait son plein au bal de la St Valentin organisé à Harvard. Ca dansait, ça riait, ça s'embrassait ... En somme, une soirée plus que réussie. Après un léger accrochage en début de soirée avec une Mather qui avait voulu faire prendre de la drogue à Jude, la poussant hors de ses gonds, par la suite Roxanna s'était relativement calmée. Elle avait retrouvé certains de ses amis, dont Apple qui avait fait les louanges de la robe de son amie, et Roxy fit mutuellement. Normal, elles les avaient achetées et choisies ensemble ! Elle dansa un bon moment, soit avec Billie ou Apple, soit avec Jude, puis, lorsque arriva vingt-et-une heures, le jeune homme attrapa la main de l'étudiante pour s'éclipser discrètement du bâtiment, leurs affaires en main. La suite de la soirée leur appartenait à eux, et à eux seuls. En sortant, Roxanna frissonna, et enfila sa veste par dessus sa robe en s'enfonçant dans la nuit, serrant dans sa main celle de Jude. Sur le chemin, tête baissée, elle se tut un moment : Une fois que la soirée et le bruit s'évaporent, les idées sont plus claires. Elle leva un regard timide vers Jude, alors qu'il passaient les portes extérieures du Campus, ou du moins, s'en éloignaient progressivement. « Au fait ... Je suis désolée pour ma réaction assez déplacée et violente avec l'autre fille là ... Kathleen. C'était plus fort que moi. » avoua-t-elle, confuse, tout en trainant les pieds le long du trottoir.

Ils marchèrent un certain temps, avant d'arriver face au portail du parc que Jude avait montré à Roxanna, il y avait de cela un peu plus d'une semaine. Il l'escalada d'abord, puis, comme à son habitude, tendit la main vers la jeune danseuse qui l'attrapa fermement, pour monter et passer à son tour dans le parc, atterrissant tout droit dans les bras de l'étudiant brun. Elle lui fit un sourire, puis, ensemble, ils s'avancèrent dans le parc. « Et si on allait là ? » dit-elle alors, en désignant du bout de l'index un jeu qui avait une sorte de "grotte", qui pourrait ainsi les abriter du vent. Jude acquiesça, et la jeune fille se rua là bas, son sac entre les bras, dont elle sortit d'un air innocent une grosse couverture qu'elle étala sur le sol, avant de sauter dessus. Elle s'allongea calmement, faisant juste ressortir sa tête pour pouvoir admirer les étoiles qui illuminaient le ciel. Jude ne tarda pas à la rejoindre, et une fois qu'il fut posé à ses côtés, Roxanna se blottit dans ses bras. C'était devenu un automatisme. Et dire qu'il y a si peu de temps, au même endroit, simplement toucher sa joue relevait de l'effort surnaturel ... Aujourd'hui c'en était devenu aussi simple que troublant. C'était la première fois qu'elle se sentait à l'aise si aisément, si rapidement... Roxy leva son regard vers Jude, qui lui aussi l'observait. Elle passa sa main derrière sa nuque, et l'embrassa du bout des lèvres, avant de murmurer : « Au fait ... Joyeuse Saint Valentin.. » Elle lui fit un sourire, puis le relâcha tout doucement, restant néanmoins dans ses bras. Elle leva son regard bleu vers le ciel, éblouie par les étoileséclatante, qui baignaient le parc d'une lueur argentée éclatante. Dans la nuit noire, la lune tel un projecteur inondait de lumière leurs visages, à tel point qu'ils n'avaient même pas besoin d'un quelconque lampadaire pour s'éclairer. Cette légère pénombre leur convenait parfaitement. Ils étaient seuls, isolés du reste de l'université, en cette magnifique journée qu'était le 14 février.

There's so much that I'm going throught
I wouldn't be here if it wasn't for you

La saint-Valentin. Ca n’était pas quelque chose que j’avais l’habitude de fêter. En fait, j’avais du fêter la Saint-Valentin deux fois en tout, depuis que j’étais vivant sur cette Terre, et c’était il y a longtemps, assez longtemps pour que je ne me rappelle presque plus comment on se sentait, ce jour-là. Il m’arrivait encore parfois, de penser à Aurore et je ne pouvais m’empêcher de me poser une ribambelles de questions comme : est-ce que ma mère et Kyle seraient toujours envie, si Aurore l’était aussi ? Elle serait toujours en Italie, et Kyle serait resté avec elle là-bas. Ma mère n’aurait pas eu à le promener, et jamais ils ne se seraient fait reversés par une voiture il y a quatre mois de cela. Je savais que baser sa vie sur des « et si », n’était vraiment pas la meilleure chose à faire, mais c’était plus fort que moi : en ce moment, je passais ma vie dans ma chambre, assommé par des somnifères afin de dormir, m’évitant à penser à la drogue et au fait que je donnerais n’importe quoi – que je tuerais, même – rien que pour une petite dose. Mais quand j’étais éveillé, et que j’étais tout seul, dans ma chambre, je ne pouvais m’empêcher de me poser ce genre de questions. Je me sentirais probablement moins seul aujourd’hui, si ma mère était encore vivante : elle, elle savait comment s’y prendre avec moi et parfois, elle arrivait à me remettre dans le droit chemin. Mais dans un autre sens…si ils n’étaient pas mort, je n’aurais jamais parlé de suicide à Apple, et elle ne m’aurait jamais présentée Roxanna et…aujourd’hui, je me demandais sérieusement pourquoi ma meilleure amie avait attendue tant de temps pour me présenter à Roxy : elle était exactement tout ce dont j’avais besoin, vraiment tout et même si j’essayais de me persuader du contraire, c’était bien pour elle que j’essayais de décrocher de la drogue.

J’étais un peu nerveux, en début de soirée : débarquer seul à un bal de saint valentin…rien que l’idée d’aller à un bal de saint valentin ne me ressemblait pas du tout. Surtout vu les évènements du début de soirée : une Mather m’avait proposé de la drogue qu’elle venait d’avoir et si Roxanna n’était pas intervenu, il était certain que jamais je n’aurais su refuser. Encore une fois, elle m’avait un peu « sauvé » la vie. La suite de la soirée se déroula comme prévu, j’avais un peu fait le con avec les gens de ma maison, tout en allant voir de temps en temps ma petite amie : heureusement que j’avais appris à danser, comme quoi, ça n’avait pas été inutile, d’ailleurs. A peu près une heure après mon arrivée, je cherchais Roxanna et je l’emmenais hors de la soirée, je lui avais dit qu’on passerait un petit moment à deux en dehors de la fête, et j’en avais vraiment très envie, surtout que nous ne nous étions pas réellement vu depuis quelques jours, et elle commençait à sérieusement me manquer. Amoureux ? Peut-être….fort probable même, mais je n’arrivais pas trop à mettre des mots exacts sur les sentiments que j’éprouvais pour la jeune femme. Tout ce que j’arrivais à dire pour décrire notre relation, c’était que c’était…magique et que une seule femme, peut vraiment changer un homme. Entrelaçant mes doigts avec les siens, nous sortîmes du bâtiment, la demoiselle se couvrant d’un petit manteau : Apple avait raison, elle était juste magnifique et la robe qu’elle avait choisie de porter lui aller à merveilles. « Au fait ... Je suis désolée pour ma réaction assez déplacée et violente avec l'autre fille là ... Kathleen. C'était plus fort que moi. », dit-elle un peu gênée. Je souris, tournant mon regard vers elle : je n’étais pas fâché, au contraire. Ça m’avait fait bizarre de la voir comme ça, moi qui voyait Roxanna comme un petit bout de femme fragile et sensible. J’haussais les épaules, le sourire aux lèvres, « C’est pas grave…j’t’en veux pas au contraire…j’pense pas que j’aurais su dire non si t’avais pas été là… », murmurais-je doucement en détournant mon regard vers la rue que nous remontions en direction du parc.

Le reste du trajet se fit en silence et nous avions très vite atteins le parc. J’aidais la demoiselle à passer les barrières, comme l’autre soir. « Et si on allait là ? », proposa –t-elle alors que nous nous étions plus avancé dans le parc sombre. J’hochais la tête et je nous dirigeais vers la petite grotte qu’elle avait pointée du doigt, c’était idéal pour nous cacher du vent. Une fois arrivés, elle sortit une couverture de son sac et je souris légèrement : décidément, elle avait pensée à tout. Elle s’allongea dessus et je l’imitais, regardant fixement le ciel dans lequel brillait des milliers d’étoiles qui scintillaient, rendant l’ambiance, tout aussi magnifique qu’à notre premier rendez-vous. La demoiselle se blottis contre moi et je la laissais faire, enroulant mes bras autour d’elle pour la serrer contre moi. Je finis par baisser mon regard sur Roxanna, qui fit de même, le sourire aux lèvres alors qu’elle approcha doucement son visage du mien pour m’embrasser doucement, me faisant frissonner. « Au fait ... Joyeuse Saint Valentin.. »Je ris légèrement, approchant à nouveau mon visage du sien pour lui rendre son baiser, tout aussi doux. Au bout de quelques secondes, je le brisais, calmement, gardant mon visage à quelques centimètres du sien : j’arrivais à tout oublier, mes problèmes, mon manque de drogue, le fait qu’il y a à peine une heure, j’aurais pu tout gâcher en replongeant comme un imbécile. Tout. Il n’y avait qu’elle. Rien, qu’elle. Je posais mon front contre le sien, fermant les yeux quelques secondes, un peu sourire au coin des lèvres, « Joyeuse Saint-Valentin… », murmurais-je doucement avant d’ouvrir les yeux pour la regarder. Même si il faisait sombre, je voyais parfaitement ses yeux bleus fixer les miens. Je me pinçais la lèvre, mon pouls s’accélérait rien qu’en pensant à ce que j’allais dire. Je caressais doucement son nez avec le mien, et je pris une petite inspiration avant de me lancer enfin, « Je t’aime… »

Spoiler:

A man is not where he lives, but where he loves ⱷ Jude & Roxy

Roxanna n'avait jamais eu une très profonde idée de la Saint Valentin, puisque sa mère était partie à sa naissance. Sa grand mère, qui l'avait élevée, lui avait simplement expliqué était qu'il s'agissait, en ce quatorze février, de fêter l'amour. Or, en dehors de l'amour de sa grand mère, elle n'avait jamais connu cela. C'était tout nouveau pour elle, devoir se faire jolie, angoisser parce qu'elle avait peur de ne pas plaire à Jude... Ordinairement, ça lui passait totalement au dessus; elle n'allait pas aux bals de St Valentin, ou alors elle y faisait un bref passage, rapidement écœurée par tous ces couples qui dansaient, s'embrassaient, sous son nez. Assez stressant, lorsqu'on est célibataire, d'assister à la joie d'autres couples. En gros, aller au bal de la Saint Valentin, c'était être totalement masochiste. Or, Roxanna jusqu'à prueve du contraire ne l'était pas. Découvrir les "joies" de l'angoisse post-valentine's day était assez stressant pour l'étudiante, qui harcela Billie, son amie la plus proche à Eliot House qui avait séché les cours pour profiter des joies de la neige, afin qu'elle vienne et qu'elles se préparent ensemble pour le bal. Mission réussie : Elle réussit à décontracter légèrement la blondinette, et la laissa allez au bal de la Saint Valentin seule en début de soirée, car elle devait encore aller chercher quelque chose dans sa chambre. En se rendant seule au bal, résultat, l'angoisse revint progressivement. Et maintenant qu'elle était seule, avec Jude ? Plus rien. Elle ne se posait plus la moindre question, et affichait ce sourire serein sur son joli minois : Aucun doute, Jude savait parfaitement, rien que par sa présence, canaliser les angoisses de la danseuse pour la rendre calme, entre ses bras.

Dans son petit sac, elle avait juste eu assez de place pour mettre leur couverture, et le cadeau de Jude, qui n'était pas bien grand. Heureusement qu'elle n'avait pas prévu plus, sinon elle aurait pas été maline, à aller au bal avec une valise ! Après qu'elle ait souhaité une joyeuse Saint Valentin à Jude, celui ci, souriant, l'embrassa de nouveau avec tendresse, faisant littéralement perdre pied à la jolie blondinette. Elle resserra son étreinte autour de lui, et ses lèvres affichèrent un magnifique sourire une fois qu'il eut rompu l'échange. « Joyeuse Saint-Valentin… » lui murmura-t-il en retour, en posant son front contre le sien. Lorsqu'il ouvrit de nouveau les yeux, Roxanna plongea son regard dans celui de Jude, souriante, et entrelaça doucement leurs doigts, alors qu'elle caressait sa main avec son pouce, doucement. C'est dingue ce que des choses pourtant simples peuvent vous donner un sourire indélébile.

Calmement, Jude se pinça la lèvre et caressa le nez de Roxanna avec le sien. Le sourire de la jeune fille s'agrandit encore, puis elle remarqua qu'il semblait légèrement nerveux. Elle s'apprêtait à lui demander ce qu'il pouvait bien avoir quand ... « Je t’aime… » Roxy entrouvrit les lèvres de surprise, et son coeur, brutalement, se mit à battre la chamade, à tel point qu'elle était quasiment sure que Jude pouvait lui même le sentir contre sa poitrine. Elle ouvrit les lèvres pour parler, puis les referma, légèrement surprise par ces paroles, qu'elles savaient plutôt importantes pour Jude. Après tout, la dernière fois qu'il s'était autorisé à tomber amoureux, sa petite amie était morte. Elle se souvenait encore de ses paroles, la première fois qu'ils s'étaient écrit des sms "Oui, cette petite chipie sait ce qu'elle veut, et elle s'est mise dans la tête que de me faire tomber amoureux, ça pourrait me "sauver" !" Il semblait alors réellement perplexe ... Et visiblement, ça avait changé. Tout avait changé, me direz vous. Au départ, la demoiselle pensait que son amie Cabot voulait lui présenter un garçon collectionneur de conquêtes, comme toujours. Et en vérité ... Eh bien, il faut se l'avouer, Jude représentait tout ce que Roxanna aimait chez un homme. Et au fil des jours, oui, elle était tombée amoureuse. « Je t'aime ... Je t'aime aussi, Jude... » termina-t-elle avec plus de conviction, en l'embrassant de nouveau. Cette sensation que ressentait Roxy, elle ne l'avait jamais eue auparavant. Celle de se sentir légère, sereine, aimée. Celle d'avoir l'impression que, désormais, elle n'était vraiment plus seule. « ... Tu n'imagines pas combien. » dit-elle alors pour terminer sa phrase, une fois qu'elle eut quitté ses lèvres, son visage toujours à une poignée de centimètres de celui du jeune homme.

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Je n’avais pas pensé à prendre son cadeau avec moi, notamment parce que je ne savais pas où j’aurais pu le mettre : nous les hommes, nous n’avions pas de sac à main – toujours en bordel – dans lequel nous pouvions ranger tout et n’importe quoi. J’irais le chercher dans la soirée lorsque je la retournerions au campus. Il y avait un peu de neige dehors, et ce qui était bien, c’était que la grotte, ayant été protégée, nous n’avions pas besoin de faire attention à ça. Malgré le fait qu’il eut neigé, il ne faisait pas aussi froid dehors, c’était d’ailleurs certainement pour ça que la neige fondait petit à petit. L’air était plutôt doux et la grotte était assez bien protégée de l’air qui pouvait très vite devenir assez frais, surtout quand le vent soufflait. J’avais choisi de l’emmener ici, à nouveau et ça n’était pas innocent. Cet endroit était symbolique pour moi et je n’avais aucune gêne à l’amener ici, même si j’avais toujours considéré cet endroit un peu comme mon « jardin secret » car je n’y venais plus avec personne. En fait, le parc était surtout peuplé d’enfants le jour, et la nuit, il n’y avait plus personne non seulement parce qu’un parc sans lumières, ça n’est pas rassurant, mais aussi parce que le parc était entouré de clôtures qui étaient censés empêcher les gens de venir la nuit. Censés, parce que ça ne m’empêchais pas d’y entrer quand même.

Je me sentais vraiment bien, ici et je comprenais maintenant quand Apple me racontait à quel point elle pensait que Ocean était l’homme de sa vie, qu’elle l’aimait plus que tout et tout ce genre de chose. Je ne me rappelais pas, avoir été aussi bien avec Aurore, mais cette partie de ma vie était un peu floue : non seulement parce qu’elle remontait maintenant à quelques années, mais aussi parce qu’après sa mort, j’avais essayé de tout faire, pour l’effacer de ma mémoire : les gens préfèrent garder les bons souvenirs avec leurs proches décédés mais moi, c’était le contraire. Car à chaque fois que j’y pensais, ça faisait encore plus mal et le fait d’oublier me faisait peur. Parce que aujourd’hui, j’avais peur, énormément peur d’oublier ma mère ou mon fils. Même si les souvenirs faisaient mal, une fois la période de deuil passée, les souvenirs sont censé nous faire sourire et nous aider à remémorer à quel point nous avons passé de bons moments avec ces personnes, non ? C’est peut-être pour ça, que je gardais une photo de Kyle et de ma mère dans mon portefeuille. Juste…pour ne pas oublier leur visage. Au moins, ça, c’était tout ce que je demandais, ne pas oublier. Cela faisait un petit moment que je n’avais pas été au cimetière, d’ailleurs, j’avais un peu peur d’y retourner, mais il fallait que je pense à y aller, à surmonter ça, c’était peut-être une des clefs pour aller mieux.

Mais à cet instant précis, je ne pensais plus à rien. Lui dire que je l’aimais c’était…tellement impensable pour moi il y a quelques mois, que je me dise que je tombe amoureux de quelqu’un, au point de lui dire. Ces deux petits mots, qui étaient si simple à prononcer pour certaines personnes, étaient très dures à prononcer pour moi et ça me rendait extrêmement nerveux. Moi qui avait toujours eu peur de m’attacher aux gens, surtout aux filles et d’en tomber amoureux…Aujourd’hui, je ne pouvais plus revenir en arrière parce que si j’avais une peur, aujourd’hui, c’était celle de la perdre. Qu’elle disparaisse de ma vie d’un coup, aussi vite qu’elle y était entrée. Je sentais mes joues brûler et mon cœur taper très fort contre ma poitrine alors que je lui prononçais ces deux mots. La jeune femme ferma les yeux et je fronçais légèrement les sourcils, j’avais peur d’avoir été trop rapide, j’avais peur que ça ne soit pas le cas pour elle : toutes ses idées traversèrent mon esprit très rapidement, mais elle peina pas à répondre. « Je t'aime ... Je t'aime aussi, Jude... », dit-elle en approchant à nouveau ses lèvres des miennes, me laissant faire en me détendant d’un coup, avec même un léger sourire sur mon visage. Ça aussi, j’avais oublié ce que ça faisait, d’entendre la fille qu’on aime nous dire, qu’elle nous aime aussi. J’étais important pour elle, je n’étais pas personne, je n’étais pas inutile sur cette terre, j’y avais ma place, et ça, c’était quelque chose en quoi je ne croyais plus.

Jusqu’à….ce que je la rencontre. Jusqu’à aujourd’hui. Elle brisa le baiser, pour continuer sa phrase calmement, « ... Tu n'imagines pas combien. ». Je gardais mes yeux fermés, j’avais un peu peur de les ouvrir et d’affronter son regard. Je souris à nouveau, je sentais son souffle sur mon visage, me faisant savoir qu’elle devait être encore très proche de moi. Je me sentais rassuré, qu’elle soit là, je me sentais tellement….heureux. Je remontais une main à sa joue, caressant avec mon pouce doucement ses lèvres alors que j’ouvrais doucement les yeux pour la regarder. « J’crois que tu te rends pas compte…que tu m’as sauvé la vie… », murmurais-je en continuant mes caresses à sa joue alors que je gardais mon visage très près du sien. Je ris légèrement et je continuais, « En fait…quand j’suis avec toi les effets du manque s’estompent…donc tu devrais tout l’temps être avec moi », dis-je en continuant de rire doucement . Le pire, c’était que c’était vrai, moi qui, encore ce matin, était tout tremblant et obsédé par l’idée de devoir me défoncer la gueule, là maintenant tout de suite, je n’y pensais même plus, comme si elle allumait tous les effets de mon manque de drogue.

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Roxanna s'était toujours vue comme la fille qui terminerait ses jours seule, qui ne rencontrerait jamais un homme capable de faire battre son coeur. Après tout, elle avait flirté avec ses partenaires de danse, ses amis, mais ça avait toujours été basé sur le simple fait de tenter les autres, histoire de s'amuser, de se rendre désirable. Si la plupart des filles d'Eliot semblaient ouvertes d'esprit et faciles à apprivoiser, Roxanna, elle, était réputée pour être complètement inatteignable. Certaines mauvaises langues avaient même été jusqu'à répandre une rumeur sur son orientation sexuelle, chose qui avait, plutôt qu'énervé la blondinette, amusé Roxanna. Autant dire que ce fut la surprise générale quand, il y a de cela un peu plus d'une semaine, l'étudiante s'est affichée main dans la main avec Jude au milieu de la fac entre deux cours. La Roxanna Blackburn discrète et avec son petit cercle d'amis était devenue rapidement différente, elle riait aux éclats au milieu des couloirs, sautait sur ses amies Apple, Billie ou Sutton pour leur dire bonjour, s'invitait dans la chambre de Charlotte pour l'embêter et la taquiner... Elle respirait la joie de vivre, tout simplement. Et le fait que, désormais, Jude venait de lui avouer l'authenticité de ses sentiments à l'égard de la jeune fille, ne fit que lui ajouter de la joie et de l'espoir en son avenir. Peut-être que Holly avait raison finalement, lorsqu'elle l'avait fait sortir de l'Enfer de Boston. Peut-être qu'elle était destinée à une existence plus douce, plus belle, plus sereine.

Jude avait toujours les yeux fermés au moment ou Roxanna, timidement, et plus rouge qu'une écrevisse, lui avait confié la réciprocité de ses sentiments. Elle se mordit la lèvre, inquiète. Et s'il se rendait compte que c'était une erreur, qu'il n'aurait pas du lui dire ça ? Pire, et s'il regrettait ses paroles ? La jeune danseuse se détendit lorsqu'elle vit Jude sourire, et l'imita, souriant à son tour. Elle ne le quittait pas du regard, observant silencieusement chacun de ses traits, calmement. Jude fit remonter une main jusqu'à sa joue, et Roxanna se laissa faire en fermant les yeux à son tour. Ses lèvres formèrent un sourire lorsqu'il y passa son pouce, qu'elle embrassa en ouvrant les yeux doucement, riant légèrement. Au même moment, Jude ouvrit les yeux: « J’crois que tu te rends pas compte…que tu m’as sauvé la vie… » murmura-t-il, faisant redoubler les battements du coeur de la jeune fille. Elle passa sa main dans les cheveux de Jude, et colla de nouveau son front contre le sien, alors qu'il continuait : « En fait…quand j’suis avec toi les effets du manque s’estompent…donc tu devrais tout l’temps être avec moi » dit-il en riant, faisant rire en écho Roxanna. Elle déposa un baiser sur le front de Jude, et fit un sourire. « T'as qu'a rester vivre dans ma petite chambre à Eliot, je te cacherais ! » déclara-t-elle sur le ton de la plaisanterie, avec un sourire malin sur les lèvres. Roxanna était heureuse de pouvoir aider Jude à en finir avec la drogue. Cette chose était un véritable poison pour son existence, et depuis qu'elle le connaissait, elle avait toujours tout fait pour qu'il ne replonge pas, jusqu'à débarquer chez lui au milieu de la nuit pour mettre ses doses de drogue à la poubelle et y mettre le feu. Seulement, l'évènement récent qui s'était produit au bal confirmait les doutes de la jeune fille : Tant que Jude était chez les Mathers, il se mettait en danger de replonger. Et Roxy ferait toujours tout pour qu'il ne plonge pas à nouveau, s'il le fallait elle irait même camper devant le bâtiment des Mather pour monter la garde ! « Et dire que je ne croyais pas au coup de foudre ... » Confia la jeune fille en calant son visage dans le cou de Jude. Elle noua ses deux bras autour de lui et se rapprocha de lui alors qu'un frisson du au vent léger la parcourait. Oui, elle ne croyait pas au coup de foudre, jusqu'à ce qu'en une rencontre, il la perturbe totalement et la rendre accro.

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La dépendance. Je n’avais pas connu la dépendance avant que j’ai 18 ans. Je n’avais jamais été dépendant à quelqu’un ou à quelque chose avant ça, même pas à ma petite amie de l’époque. Ensuite, je n’avais connu que l’addiction à la drogue : penser vingt-quatre heures sur vingt-quatre à ça, en avoir tout le temps envie. Et ça marchait, les seuls moments où je me sentais bien, pendant cette période, c’était quand j’étais défoncé puisque pendant ces moments-là, je ne pensais plus à rien et comme je ne pensais plus rien, je me sentais bien. Aujourd’hui, ce qui était bien, c’était que j’essayais d’être accroc à quelque chose – à quelqu’un, devrais-je dire – qui me faisait me sentir bien, mais pas parce que je ne pensais plus à rien, mais parce que j’apprenais à vivre avec. Il fallait que j’arrête d’essayer d’oublier ma douleur, il fallait que j’arrête de fuir et juste que ça me rende plus fort. Après tout, c’est ce qu’on dit, non ? Ce qui ne tue pas, nous rend plus fort. Il fallait juste que j’arrive à repenser à tout ça, en gardant la tête haute. Et c’était un peu ce que Roxanna m’avait appris, car c’était ce qu’elle faisait : elle avançait, la tête en haute et même si parfois son passé remonté à la surface, elle était quand même beaucoup moins vulnérable que je l’étais à l’heure d’aujourd’hui. J’arrivais même, à me projeter un peu dans le futur, je me disais par exemple, que ça serait bien que Roxanna, Apple, Ocean et moi fassions une sortie tous les quatre un soir, ou alors que je devrais inviter Roxanna au cinéma ou quelque chose comme ça. Le seul problème aujourd’hui, c’était que j’étais complètement fauché : il y a une semaine encore, j’arrivais à me faire un peu d’argent en dealant mais aujourd’hui, si je voulais vraiment arrêter la drogue, je ne pouvais plus faire ça. Surtout que Roxanna avait jetée toutes mes doses l’autre soir, même mes seringues, il ne me restait absolument plus rien dans ma chambre et je n’aurais même pas l’argent d’en racheter pour la vendre par la suite. Et pour couronner le coup, avec mes études de médecine qui me prenaient quand même beaucoup de temps, je n’avais pas du tout la possibilité de me trouver un petit boulot à côté de la fac…j’étais vraiment dans la merde, surtout que j’avais utilisé mes derniers dollars que j’avais eu grâce à ma vente dans son cadeau de saint-valentin.

« T'as qu'à rester vivre dans ma petite chambre à Eliot, je te cacherais ! », dit-elle en souriant. Je ris légèrement en hochant la tête : pas bête. Le pire, c’était que c’était vrai, je me sentais tellement mieux quand j’étais avec elle….Rien que le fait de lui téléphoner et d’entendre sa voix, quand j’étais en train de faire une crise de manque, m’apaisait. C’était ça alors, l’amour, où était-ce seulement dans ma tête ? « Et dire que je ne croyais pas au coup de foudre ... », dit-elle par la suite alors que je remis à rire, la serrant un peu plus contre moi alors qu’elle rangea son visage dans mon cou. Je fermais les yeux, il faisait vraiment bon dans la grotte et même d’ici, les étoiles étaient visibles dans la ciel. Je soupirais légèrement, glissant mes doigts dans ses longs cheveux blonds alors que je baissais la tête pour déposer plein de petits baisers sur sa joue, remontant à son oreille pour murmurer doucement, « Quand j’serais médecin et que j’aurais de l’argent, on fera le tour du monde ensemble… » Je souris, en continuant de glisser mes doigts dans ses cheveux. Je n’avais jamais quitter Cambridge et je rêvais un peu de pouvoir voyager. Je n’avais jamais eu l’occasion de le faire, à cause, notamment, de ma leucémie qui avait pourrie mon enfance mais encore aujourd’hui : je ne pouvais pas voyager sur une trop grande durée, car j’avais des rendez-vous tous les deux mois à l’hôpital : les leucémies sont des maladies qui ne se guérissent jamais entièrement et les patients sont suivis presque toute leur vie pour qu’on s’assure qu’ils ne récidivent pas. C’est peut-être pour ça, que j’apprenais le Français en études mineures pour mes études, au fond… « Si tu voudrais voyager, où est-ce que tu irais ? », demandais-je calmement. C’est vrai que même si nous étions ensemble, nous ne nous connaissions pas à cent pour cent, et il fallait profiter des moments passés ensemble pour apprendre à se connaître un peu mieux. Parce qu’un vrai couple, c’est censé se connaître par cœur, non ? Je fermais les yeux à nouveau je un léger sourire se dessina sur mon visage, « Quand j’suis avec toi, j’ai vraiment la sensation que tout ira bien maintenant que t’es là… ». Tout ira bien. C’était tellement étrange pour moi, de me dire simplement, que tout ira bien…

A man is not where he lives, but where he loves ⱷ Jude & Roxy

Des projets d'avenir, en dehors de celui de devenir danseuse, jamais Roxanna n'en avait eut. Tous ces rêves qu'ont les petites filles dès leur plus jeune âge, se marier, avoir des enfants, une grande maison ... Tout ça, elle n'avait pas connu, puisqu'elle n'avait jamais su à quoi ressemblait une vie de famille normale. Non, pas celle qu'on voit dans les films à la télévision, ou tout est bien qui fini bien comme toujours, mais une vraie famille. Tout ce qu'elle avait connu, c'était sa grand mère, la danse, son père et ses bouteilles. En réalité, le seul et unique véritable objectif de la blondinette avait toujours été celui de fuir son passé, de ne jamais en dépendre, de se tracer sa propre voie, celle qu'elle avait décidé en se rendant à Harvard. Avec Jude, elle découvrait ces choses qu'étaient les projets, ainsi qu'elle découvrait l'amour. Longtemps, elle avait haït la Terre entière, ne faisant attention qu'à sa petite personne. Aujourd'hui, il n'y a qu'une personne capable de faire tomber toutes les barrières de Roxanna, de la rendre complètement vulnérable, mais aussi forte et courageuse. Capable de la faire pleurer avec un simple mot, de l'énerver d'un simple geste, d'une simple idée. Capable de la faire parler alors qu'elle avait mit son passé, mit chacun de ses mots sous scellé. Son "Je t'aime" venait définitivement de la prendre en otage. C'est plus puissant encore que si on l'emprisonnait entre ses bras pour l'empêcher de s'agiter lors de ses cauchemars, plus puissant que si on posait ses mains sur ses lèvres pour étouffer ses cris de détresse. Un "je t'aime", rien de plus. Et le fait de savoir que dans ce monde de merde, elle n'était pas seule. Dans le fond, elle ne s'en était jamais douté, mais c'était tout ce dont elle avait besoin : D'amour. De l'affection de ses amis les plus proches, certes, mais surtout, d'avoir le coeur battant à chacun des mots d'un homme.

Roxanna fit un léger rire, tandis que les lèvres de Jude couraient sur sa peau, sur sa joue. Elle frissonna lorsqu'elle sentit délicieusement son souffle dans son cou, et sa voix parvenir jusqu'à son oreille : « Quand j’serais médecin et que j’aurais de l’argent, on fera le tour du monde ensemble… » Elle se mordit la lèvre inférieure, tandis que ses doigts couraient lentement le long de la colonne vertébrale du jeune homme. Un nouveau frisson la parcourut tandis que ses doigts se glissaient doucement dans les cheveux dorés de la danseuse. « Si tu voudrais voyager, où est-ce que tu irais ? » demanda-t-il ensuite, faisant rougir la jeune fille. Elle repensa à son cadeau de Saint Valentin : Elle avait joué sur ses contacts pour parvenir à se payer ce cadeau, et, par chance, sur internet elle avait réussi, en fouillant, à trouver la parfaite affaire qui rentrait dans ses moyens. Oui, c'est une Eliot, mais non, elle n'est pas multi millionnaire! « Je commencerais par Paris, sans hésiter. Me promener sous la tour Eiffel, visiter le musée du Louvre, me promener dans les grands parcs français, gouter un "croissant"... » Elle tenta de prononcer le dernier mot en français, mais avec un accent absolument mauvais, avant de rire. « Après, l'Europe est le continent qui m'intrigue le plus : La Grèce, l'Italie, l'Espagne ... Londres aussi, en Grande Bretagne ! J'ai jamais eu l'occasion de voyager dans ces endroits, le plus loin ou j'ai été, c'est Boston. Et toi? » Confessa-t-elle d'un air nostalgique.

« Quand j’suis avec toi, j’ai vraiment la sensation que tout ira bien maintenant que t’es là… » En entendant ses paroles, Roxanna recula doucement son visage pour faire face à celui de Jude, et prit son visage entre ses mains, avec un léger sourire. Elle caressa sa joue du bout des doigts. « Tout ira bien, parce qu'on est ensemble. On s'est trouvé, et c'est la plus grande chance qui m'ait été donnée.. » dit-elle calmement, sérieusement, sans que son regard ne quitte une seule seconde celui de Jude. Elle l'embrassa tendrement, tout en le serrant dans ses bras. Elle recula son visage, puis se décida enfin à demander, en se mordant la lèvre inférieure : « Dis ... Tu as bien des vacances, toi aussi, à la fin du mois ..? »

There's so much that I'm going throught
I wouldn't be here if it wasn't for you

J’étais mort de trouille à l’idée de lui offrir son cadeau de la saint valentin. J’avais fêté la saint valentin deux fois dans ma vie, et c’était à un âge où les choses sont plus simples, car on est plus jeunes : je n’avais pas beaucoup d’argent étant jeune, alors on s’offrait des petits trucs mignons mais là, c’était différent. Je me voyais mal lui offrir une peluche ou une connerie dans l’genre, je trouvais que ça ferait peut-être un peu trop…négligé ? Un peu comme si j’avais cherché quelque chose vite fait et puis, le petit nounours avec le cœur et écrit « je t’aime » dessus, c’était vachement cliché, non ? Et je détestais, entrer dans les clichés. Meghan, une amie, m’avait conseillée de lui offrir quelque chose d’assez « personnel », justement pour éviter que ça fasse un peu trop banal et très peu recherché et c’est pour ça que j’avais été chez l’antiquaire dans le centre-ville : j’y avais trouvé une petite boite à musique, vraiment toute petite qui, quand on l’ouvrait, jouait une douce mélodie avec une petite danseuse qui tournait sur elle-même. J’avais donc pensé que ça serait un cadeau idéal : non seulement parce que, en tant que danseuse, Roxanna devait aimer la musique, mais aussi parce que c’était petit et donc transportable facilement, et parce que je m’étais dit que la nuit, lorsqu’elle ferait ses cauchemars et qu’elle n’oserait pas m’appeler pour que je la rassure, qu’elle puisse ouvrir la petite boite et écouter la mélodie, espérant que ça l’aide à aller mieux et à se rendormir. Apple trouvait ça nul, comme cadeau mais j’avais décidé de ne pas l’écouter et de faire comme je le sentais. Surtout que je n’avais pas beaucoup d’argent et que j’avais faillis vendre quelques jouets que j’avais gardé de Kyle pour les revendre afin de pouvoir mettre le prix, mais finalement, l’argent des dernières ventes de drogues que j’avais fait m’avaient suffi à payer son cadeau.

« Je commencerais par Paris, sans hésiter. Me promener sous la tour Eiffel, visiter le musée du Louvre, me promener dans les grands parcs français, gouter un "croissant"... » Un immense sourire se dessina sur mon visage alors qu’elle avait essayée de dire le dernier mot bien à la Française, ce qui, avec son accent, avait donné quelque chose de très drôle, mais aussi de très sexy. Enfin, selon moi. Je ris légèrement, hochant la tête de haut en bas, moi aussi je rêvais d’aller en France : depuis le temps que je prenais des cours sur l’histoire de France et la langue Française, je trouvais ça un peu pathétique de ne jamais y avoir mis les pieds. Mais bon, on ne peut pas tout avoir dans la vie, n’est-ce pas ? « Après, l'Europe est le continent qui m'intrigue le plus : La Grèce, l'Italie, l'Espagne ... Londres aussi, en Grande Bretagne ! J'ai jamais eu l'occasion de voyager dans ces endroits, le plus loin ou j'ai été, c'est Boston. Et toi? » J’haussais les épaules et je soupirais légèrement, regardant au-dessus de moi les parois de la grotte dans laquelle nous nous étions refugiés depuis plusieurs paires de minutes maintenant. « Mh…partout ! » J’éclatais de rire et je baissais mon regard vers elle à nouveau, le sourire aux lèvres. Le pire, c’était que j’étais sérieux : je voulais aller partout ! Pouvoir tout voir et visiter tous les pays possibles et inimaginables. « J’ai jamais vraiment bougé du Massachusetts, disons qu’on pouvait pas souvent aller en vacances quand j’étais petit à cause de ma leucémie et après avec la mort de mon père, on était un peu trop juste pour pouvoir partir loin en vacances donc…j’veux tout voir ! Mais surtout la France, avec leur « croissants » », répondais-je en lui souriant malicieusement, fier d’avoir su mieux prononcer le mot croissant qu’elle-même si c’était un peu de la triche, puisque je faisais du Français depuis plus de quatre ans maintenant, et que j’étais assez à l’aise dans cette langue.

Je le pensais, quand je disais que j’avais la sensation que tout irait bien à présent. J’avais d’ailleurs hâte de présenter Roxanna à mon meilleur ami, Ezra qui à mon avis, était curieux lui aussi de connaître la fille qui m’avait fait autant changer et qui m’avait fait sourire beaucoup plus de fois en une semaine que lui ne l’avait fait en plus de quatorze ans. La jeune femme se recula légèrement et je la regardais faire, alors qu’elle posait ses deux mains sur mon visage, caressant doucement ma peau ce qui me fit, à nouveau, frissonner légèrement. Je la regardais dans les yeux alors qu’elle me dit calmement, sur un ton tellement rassurant que même un gars sur le point de se suicider l’écouterait et la croirait, « Tout ira bien, parce qu'on est ensemble. On s'est trouvé, et c'est la plus grande chance qui m'ait été donnée.. » je souris et j’hochais la tête pour approuver ses paroles, fermant les yeux alors que la demoiselle s’approcha à nouveau pour m’offrir un énième baiser, me laissant savourer la douceur de ses lèvres encore une fois. Brisant le contact de nos lèvres, elle se recula légèrement pour me regarder et me demander timidement, « Dis ... Tu as bien des vacances, toi aussi, à la fin du mois ..? ». J’hochais la tête en souriant, j’avais vraiment hâte d’être en vacances, surtout parce que je me disais, que j’allais pouvoir doublement profiter de ma petite amie puisque nous n’aurions pas de cours. Je me voyais bien rester enfermé dans ma chambre avec elle pendant deux semaines, d’ailleurs, j’étais certains que je ne m’en lasserait pas. « Yeap, murmurais-je, j’ai hâte d’ailleurs j’commence à étouffer en cours là… » Je souris et je plaçais une main derrière ma tête pour la soutenir légèrement, alors que je glissais une main à son bras pour le caresser doucement, sans la quitter une minute du regard : quand j’étais avec elle, il m’était impossible de détacher mes yeux d’elle, elle était juste trop belle, trop parfaite… « Tu pars pendant les vacances ? Parce que si c’est le cas, j’vais me voir dans l’obligation de monter un plan machiavélique pour te kidnapper et te retenir en otage quelque part où j’pourrais t’avoir à moi tout seul ! », lançais en lui souriant, riant légèrement de ma propre bêtise. Il fallait sérieusement que j’arrête de la menacer de la prendre en otage, elle allait finir par me prendre pour un psychopathe…

A man is not where he lives, but where he loves ⱷ Jude & Roxy

Roxanna rougit légèrement en voyant Jude rire lorsqu'elle tenta d'articuler, tant bien que mal, un mot en français. Avouons le, même si elle adorait ce pays et avait déjà essayé d'apprendre seule, elle était véritablement nulle en la matière. Il lui répondit, à son tour, qu'il avait envie d'aller partout, tout simplement, ce qui fit sourire la jeune fille. « J’ai jamais vraiment bougé du Massachusetts, disons qu’on pouvait pas souvent aller en vacances quand j’étais petit à cause de ma leucémie et après avec la mort de mon père, on était un peu trop juste pour pouvoir partir loin en vacances donc…j’veux tout voir ! Mais surtout la France, avec leur « croissants » » Un sourire étira les lèvres de l'étudiante. Elle avait eu un père la détestant trop pour l'emmener à travers le monde, lui avait du traverser la maladie durant toute son enfance : Pas très pratique lorsqu'on veut aller à l'étranger, forcément. Roxy éclata de rire lorsqu'il prononça à la perfection le mot "croissants", et elle regarda Jude avec un sourire malin : « Tu m'apprendras quelques phrases ? Je pourrais pas parler français comme toi, mais au moins me débrouiller un peu ... » dit-elle en faisant un large sourire. Elle ne connaissait que les mots de base, du genre bonjour, merci, au revoir, s'il vous plait ... D'ailleurs, ce dernier lui causait pas mal de fil à retordre. Ensuite, elle connaissait des insultes, qu'une amie lui avait répété joyeusement, et que, curieusement, Roxanna avait plutôt bien retenus.

Elle introduit le sujet des vacances timidement, priant de toutes ses forces pour qu'il dise avoir des vacances lui aussi d'ici quelques semaines ... Il acquiesça, et le sourire de la blondinette s'agrandit directement. Son regard bleu pétillait de malice, et elle ne tenait plus en place. « Tu pars pendant les vacances ? Parce que si c’est le cas, j’vais me voir dans l’obligation de monter un plan machiavélique pour te kidnapper et te retenir en otage quelque part où j’pourrais t’avoir à moi tout seul ! » Roxanna se mordit la lèvre inférieure, et après une longue hésitation, répondit : « A vraie dire oui, je pars pendant trois jours ... Et normalement, pas toute seule. »dit-elle avec un sourire timide.

Elle attrapa son sac à main, et fronça les sourcils, de plus en plus hésitante. Elle savait pas s'y prendre, elle, pour offrir un cadeau de Saint Valentin ! « Hum ... Il y a deux jours, j'ai farfouillé un peu sur le net, et je suis tombée sur quelque chose de plutôt intéressant. » Elle sortit de son sac, enfin, une longue et jolie enveloppe bleue, qu'elle tendit à Jude, en balbutiant, confuse, alors qu'il ouvrait le papier : « Je sais qu'on est pas ensemble depuis longtemps ... Et ... Qu'on a du boulot, et ... Que c'est beaucoup ... Mais ... J'me suis dit qu'après ça deviendrait dur pendant les examens de bouger, et puis oh, je sais vraiment pas m'y prendre c'est terrible ! » Elle posa la paume de sa main gauche sur son visage, elle se désespérait elle-même. Et pourtant, croyez moi, elle avait retourné et retourné son cerveau pendant des jours, réfléchissant à la situation idéale, au dialogue idéal pour offrir son cadeau, aux mots qu'elle emploierait, tout ça. Au final, sous la panique, ce fut un bafouillage total et un changement de couleur pour la jeune fille, devenant aussi rouge que l'emblème des Winthtop. Dans l'enveloppe ? Deux billets d'avion, en direction de Paris. Roxanna pinça ses lèvres, nerveuse, et retira sa main, tournant néanmoins son regard vers les étoiles avec un air gêné. Mais elle avait vu que Jude voulait vraiment aller en France, et elle aussi, ils en avaient parlé avant même de se rencontrer ... Elle n'avait pas su résister une seule seconde.

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Je n’avais pas eu beaucoup de mal à apprendre le Français, sans trop savoir pourquoi d’ailleurs mais bon, dans un sens tant mieux. J’avais pas mal hésité entre l’Espagnol et le Français, mais je m’étais dit que c’était peut-être plus…classe, bien que plus difficile de savoir parler Français. Surtout que les filles aimaient bien qu’on leur parle Français, apparemment c’était romantique mais bon, ça c’est une autre histoire. « Tu m'apprendras quelques phrases ? Je pourrais pas parler français comme toi, mais au moins me débrouiller un peu ... » Je ris légèrement en hochant la tête, je ne savais pas trop si j’avais la patience d’être professeur mais bon, ça n’était pas trop compliquer de lui apprendre les bases. Attendant la réponse de Roxanna quant à ma question à savoir si elle partait pendant les vacances ou non, je fermais les yeux, imaginant à quel point ça serait génial, de pouvoir voyager. Voir de nouvelles choses, car en dehors du Massachussetts, je n’avais pas tellement voyagé et je trouvais ça dommage : les voyages font la jeunesse, ça n’est pas ce qu’on dit ? La jeune femme mit quelque temps à me répondre, et sa voix me tira de mes pensées alors qu’elle m’avoua timidement, « A vraie dire oui, je pars pendant trois jours ... Et normalement, pas toute seule. ».

Je fronçais les sourcils, la regardant se lever pour aller son sac à mains alors que moi, je voulais juste qu’elle m’explique où elle allait et surtout, avec qui. Une fois son sac en main, elle revint près de moi et je m’asseyais en tailleur, la regardant, perplexe. « Hum ... Il y a deux jours, j'ai farfouillé un peu sur le net, et je suis tombée sur quelque chose de plutôt intéressant. », commença-t-elle alors que je continuais de la regarder, me demandant où elle allait en venir. Elle sortait avec de son sac une longue enveloppe bleue, qu’elle me tendit. Je la pris, toujours aussi perplexe en me demandant ce que c’était que cette enveloppe et sans penser, une seule seconde, que ça pourrait avoir un rapport avec un éventuel cadeau de Saint-Valentin. « Je sais qu'on est pas ensemble depuis longtemps ... Et ... Qu'on a du boulot, et ... Que c'est beaucoup ... Mais ... J'me suis dit qu'après ça deviendrait dur pendant les examens de bouger, et puis oh, je sais vraiment pas m'y prendre c'est terrible ! » Je ris légèrement, ça me faisait rire de la voir galérer comme ça et je trouvais ça un peu mignon même. Je ne perdit donc pas de temps à ouvrir l’enveloppe, commençant à me dire que j’allais vraiment me taper la honte avec mon propre cadeau si le sien la rendait aussi nerveuse, au point qu’elle pense que je pourrais trouver que c’est trop tôt ou quelque chose comme ça.

J’ouvrais donc l’enveloppe et j’en sortis deux billets en direction de Paris, utilisable pour la fin du mois, pile pour les vacances de Février. Je me pinçais la lèvre et un immense sourire se dessina sur mon visage alors que je relisais au moins cinq fois la destination des billets. Je relevais le regard vers la jeune femme, sans arriver à décoller ce sourire stupide de mon visage. Je posais l’enveloppe près de moi et je m’approchais d’elle, me mettant à genoux face à elle en tournant son regard qui était dévié vers le ciel pour qu’elle me regarde. Je m’approchais pour l’embrasser tendrement avant de lui sourire à nouveau, rangeant une mèche de cheveux derrière son oreille. Je me pinçais la lèvre, je n’arrivais pas à croire qu’elle avait fait ça, elle ne s’en rendait peut-être pas compte, mais pour moi, c’était vraiment énorme. J’avais toujours rêvé d’aller en France et elle venait de m’offrir la possibilité d’y aller, alors que nous nous connaissions depuis quoi, une semaine et demi, deux semaines ? Soit elle était folle, soit elle…elle m’aimait vraiment. « Merci…vraiment…merci.. », murmurais-je en gardant mon visage tout près du sien alors que je descendais ma main pour attraper la sienne, entrelaçant mes doigts avec les siens. « T’imagine pas à quel point ça m’fait plaisir… » , ajoutais-je toujours aussi calmement en serrant sa main dans la mienne. « Ton cadeau est vraiment…vraiment moins bien… », soupirais-je, un peu honteux de ne pas avoir eu, rien que l’argent pour lui acheter quelque chose de beaucoup mieux. « J’te donnerais le tiens quand on arrivera au campus », murmurais-je avant de l’embrasser à nouveau, m’approchant encore un peu plus d’elle, gardant sa main dans la mienne alors que je glissais l’autre dans son dos. Après quelque secondes, je brisais à nouveau le baiser en gardant cette proximité à nos visages pour lui sourire, « J’crois que j’t’ai pas encore dit, que j’te trouvais vraiment magnifique ce soir… », murmurais-je sans quitter mon regard du sien.