un ; la douleur est profonde et sombre. jamais ses lippes prennent le temps d'émettre la moindre allusion à cet abandon. l'enfant non désiré. la marque est toujours inscrite, scellée à double tour. si jamais on lui en parle, c'est la boîte de pandore qui s'ouvre. la peine se transforme en haine. en violence. tout son être s'affaisse sous ce poids, sous cette terrible désillusion. les connaître ne lui traverse pas l'esprit. ce sont des cons. des être misérables. un rien. deux ; atypique. le mot exact qui vient quand on regarde les barlow. tous sont adoptés et diamétralement opposés. une asiatique, un latino et un caucasien. aucun ne se ressemble. et aucun ne s'assemble. pourtant, la fratrie s'est toujours soudée. du moins jusqu'à ce que lion soit amené dans le manoir des barlow. de ses cousins. à cet instant, un craquement. quelque chose s'est brisé. entre eux. en partie à cause de ce manoir et de ce qu'il renferme. depuis, lion n'a plus jamais été le même. trois ; le manoir. ces craquements et la terreur sur les visages quand la pénombre vient s'installer dans la demeure. gamin joyeux jadis, son comportement s'est délabré au contact de cette maison. les larmes ont longtemps perlées sur ses joues. pour contenir sa frustration. sa détresse. les fugues ont été nombreuses pour fuir cet endroit, mais tout l'y ramène. et aujourd'hui, elle a fait de lui, l'homme qu'il est. quatre ; le voile sombre de la mort s'est abattue au dessus des barlow. un suicide. et c'est tout un monde qui s'écroule. lion est récupéré à la hâte par ses géniteurs mais le palpitant n'y est plus. après l'infertilité, cette perte est celle de trop. cette mère autrefois adulée tombe de son piédestal, faisant voler en éclat toute une famille. celle-ci plonge. tête la première dans les anti-douleurs, s'aspergeant la glotte à l'éthanol pour oublier cette malédiction qui semble les guetter. la balance en déséquilibre. et tout un pan s'effondre allant carrément jusqu'à s'écraser au sol. la fleuriste n'est plus la pimpante dame qu'on connaissait. et son père. l'instituteur, n'est plus cet être aimant, soutenant contre vent et marée sa dulcinée. tous se dispersent, s'évitent pour oublier le chaos qui règne en maître, à présent. seul les dommages collatéraux persistent, comme oublier, luttant, nageant à contre sens. tous ont fini par se débrouiller, certains aidant coûte que coûte ce fardeau en perdition, et d'autres comme lion, préférant négliger. méprisant. perpétuellement en colère, subissant une existence qu'il haït déjà. cinq ; mère méprisée mais imitée. la bateau coule. et lion en a fait autant. ainsi il s'est perdu dans la facilité. tout comme sa maternelle, le barlow s'est enfoncé dans l'alcool, s’abreuvent quotidiennement d'un liquide qui le rapproche peu à peu de sa perte. au fond, peut être est-ce, ce qu'il désire, de ne plus se réveiller. de mettre fin à cette vaste blague. à ce cauchemars. six ; propre sur lui, perpétuellement sous une apparence trompeuse, se cachant pour engloutir de temps à autre un brin d'éthanol pour se rappeler que son existence mérite d'être vécu. agréable aux yeux de tous, le bon voisin, le gendre idéal qu'on aimerait tous aux bras de sa fille est en réalité une brute. un antipathique incapable de comprendre la moindre émotion d'autrui, se contentant juste de suivre les codes sociaux pour s'acclimater à la personne en face de lui. lion, en contre-partie ressent. même trop. submergé par les émotions qu'il tente de contrôler sous une bonne couche de concentration. un control freak. son arme redoutable. qui lui permet de travailler consciencieusement pour n'importe qui, sans que l'éthanol ne vienne lui infliger quelconque débordement. mais aussi un colérique, violent, pouvant déferler l'ensemble de son courroux sur quiconque le provoquera. des épisodes qui lui ont coûté par le passé, un nez cassé, et quelques dents. un chien fou. sept ; depuis son plus jeune âge, la religion est une partie à part entière de son éducation. priant pour la santé. ou autres choses bien plus futile. s'inquiétant de ce que l'éventuel lui réserve, et tenter de le manipuler avec quelques phrases bien tournées et un hôtel. une croyance ancrée dans ses veines, d'autant plus à la mort de sa tante. non seulement la déchéance s'est abattue sur cette génération mais elle s'est accompagnée des relectures des écrits et d'un dévouement plus intense envers les dieux. jésus s'est effacé au profit du sombre. de la pénombre. vénérant la noirceur pour que plus jamais elle n'ose les effleurer. huit ; le gamin possède des tocs. stupides. sans grand intérêt mais dont il ne peut se défaire. depuis la case manoir, lion avait développé tout un tas de croyance pour éviter de céder complètement à la terreur. allumant la lumière treize fois. regardant plusieurs fois si la porte est réellement bien fermée. s'inquiétant des miroirs, ainsi les recouvrant d'un voile pour échapper à une apparition horrifique. si la plupart de ses astuces se sont envolées, quelques unes ont fait de la résistance, lui rendant bien souvent la vie impossible. neuf ; consciencieux dans son métier, aucun goutte d'éthanol ne vient brouiller sa vision. seul sa concentration est motrice. une qualité qui s'est révélée assez importante puisqu'en élargissant ses compétences, ses clients sont devenus de plus en plus vivants, animés, lui proposant de copieuses sommes d'argents pour faire disparaître l’ignominie. l'inqualifiable. qui requiert pour seul lutte un poids moral que ne détient plus le gamin depuis quelques années maintenant. sans question. s'appliquant. discret. minutieux. tant de trait appréciable qu'une renommée s'est bâtit sur lui, lui apportant toujours plus de client. et par conséquent une seconde profession, des billets tâchées par le sang de ses victimes. dix ; le gamin passe beaucoup de temps à faire du sport, plus qu'un échappatoire pour lui, c'est un exutoire. principalement, il pratique la boxe française, jouant uniquement de ses poings pour déglinguer la personne qu'il peut avoir en face de lui. plutôt bon, lion se sert de sa hargne pour le transformer en énergie. il lui arrive aussi de courir, préférant les parcs pour se défouler. onze ; d'aussi loin qu'il s'en rappelle, le gamin n'a jamais connu réellement les passions d'adolescentes. les petites amourettes n'ont jamais fait partie de ses préoccupations principales, préférant échanger uniquement de manière corporel au lieu de s’épancher sur des émotions qu'il ne peut et veut comprendre. douze ; le gamin est attiré par le nouveau, par le curieux ou bien l'intelligence de certains. bien souvent, lion est intéressé par ce que les personnes peuvent lui apporter afin de le rendre meilleur. une version améliorée de lui. si jamais l'essence en face n'évoque aucun intérêt chez lui, lion ne s'en approchera pas. l'inutilité. treize ; ses doigts peuvent pianoter sur un clavier pour faire résonner une symphonie, véritable autodidacte, il joue du piano depuis maintenant deux ans. loin d'être un virtuose, il tente de se débrouiller du mieux qu'il le peut pour apaiser son âme torturée. l'une de ses musiques favorites ? le requiem de mozart inachevée à ce jour. un morceau qu'il aime particulièrement jouer à chaque retour de ses balades morbides. quatorze ; assez solitaire, lion ne possède pas réellement d'amis. peut-être des connaissances, mais ils sont peu à savoir qui il est réellement. sous ses airs d'homme parfait. peu le rencontre dans sa globalité et quand cela arrive, bien souvent, on le fuit comme la peste. son caractère semble repoussant, concocté par le diable en personne. ou bien encore un pervers narcissique déguisé pour mieux nuire. il n'en est rien. cependant, le gamin préfère les apparences qu'il démontre pour mieux mépriser les personnes qui l'entourent. mais à force d'ériger un mur entre lui et les autres, il s'est consolidé une prison de verre. à l'abris de la connerie des autres. mais surtout plongé dans la solitude. un caractère qui lui plaît cependant pour son côté reposant. quinze ; collectionneur d'objet en tout genre, il possède cette manie d'acheter des carnets sans diable en mettre un seul mot. certains, secrets, lui servent volontiers pour répertorier les noms et sommes de ses escapades nocturnes mais, tous les autre semblent attendre gentiment leur tour. une habitude qu'il possède aussi bien pour les stylos, affichant chez lui une panel improbable pour son bon plaisir.