J’étais là pour Lukas. Je serai à jamais là pour le jeune homme parce que je ne pouvais pas m’imaginer l’abandonner. Je ne pouvais plus m’imaginer le laisser un jour se démerder tout seul avec ces démons si horribles qui venaient saccager son esprit et sa vie. Merde, j’étais en parti responsable de ces démons parce que certains s’étaient créé suite aux actes que j’avais commis. Ces actes qui le hantaient encore. Bordel… Lukas était l’être le plus parfait de cette planète. Le jeune homme était toujours présent pour tout le monde en un quart de secondes. Il répondait présent au pied levé dans n’importe quelle situation. Mon sexy musicien était un être si attentionné qui veillait toujours au bien-être des personnes qui l’entouraient et qui importaient dans son cœur. Il faisait toujours passer tout le monde avant lui. Il le faisait tout le temps. Putain, non, mais regardez… Il était même parti en Italie pour rejoindre Katalia parce qu’elle avait besoin de sa présence. Il avait accepté de partir pour lui venir en aide. Il avait même insisté plusieurs fois à mon égard pour que je l’accompagne parce qu’il savait… Il savait que moi aussi j’avais besoin de lui. On ne pouvait pas prédire mes prochaines crises. On pouvait juste prédire que j’aurai besoin de Lukas dans ces crises. Alors, ouais, il avait insisté pour que je l’accompagne et je n’en avais pas été capable. Et, là, à cet instant, je le regrettais tellement. Je regrettais cette foutue distance qu’il y avait entre nous alors qu’il avait tant besoin de moi. À force de trop donner, à force d’ouvrir sa porte pour les problèmes des autres, mon sexy musicien en payait soudainement et violemment le prix au travers d’une crise trop douloureuse. J’aurai tant aimé lui arracher ce prix. Il ne méritait pas de subir une telle souffrance. Il ne méritait pas de vivre un tel enfer. Non. Il ne méritait que le meilleur chaque jour. Il ne méritait que le bonheur à l’état pur. J’aurai tant aimé pouvoir me placer devant lui comme un bouclier le protégeant incessamment. J’aurai tant aimé être capable de me jeter devant lui à chaque fois pour encaisser cette violente souffrance à sa place. Je voulais prendre ces crises d’angoisses si dévorantes et destructrices. Je voulais perdre pied à sa place. Je ne voulais plus qu’il subisse ça. Mais, ça ne fonctionnait pas ainsi n’est-ce pas ? Je ne pouvais pas juste tout prendre à sa place. Je ressentais comme lui. Je ressentais avec lui comme si nos deux cœurs étaient réellement trop liés. Néanmoins, je ne pouvais pas tout enlever. Je pouvais juste être là. Je pouvais simplement tenter de le soulager n’est-ce pas ? C’était tout ce que je pouvais faire. Encore plus en étant si loin de lui. Je mettais de côté la culpabilité de ne pas avoir décroché assez vite sachant déjà que je me punirais plus tard pour cette bêtise. J’effaçais la douleur lancinante de mon crâne, je classais cette gueule de bois et je le faisais passer en priorité. Il était plus important que ma santé. Il était plus important que n’importe qui. Je babillais des mots soufflant que c’était moi qui l’embrassait et non pas cette Alyson qui n’avait jamais eu aucun droit sur lui. Cette Alyson qui le faisait tellement souffrir même en n’étant plus de ce monde. Cette Alyson qui avait fait souffrir ma Kat’ aussi. Cette Alyson que j’aurai pu tuer si elle n’était pas déjà morte parce qu’elle heurtait mon sexy musicien, parce qu’elle avait heurté mon ange et que je ne le supportais pas. Mon sexy musicien me confirmait que c’était moi qui l’embrassait et un petit sourire se dessinait sur mon visage. L’image s’effaçait enfin. Je gagnais hein ? Je l’espérais tellement. Je le voulais tant.

Je confirmais une nouvelle fois cette réalité. C’était moi qui l’embrassait et il n’y aurait plus que moi. Que ce soit aujourd’hui ou demain ou même pour toujours. Le mot m’échappait de façon trop incontrôlable et je réagissais. J’avais bien compris ce que je venais de souffler. Je réagissais sans paniquer puisque mon sexy musicien ne semblait pas relever l’engagement que j’étais en train de prendre. Puis, merde, dans le fond je savais déjà. Je savais que, même si mon histoire avec Lukas devait prendre fin, je ne le laisserai jamais tomber. J’en serai tellement incapable. Je ne pourrai pas le laisser. Je ne pourrai pas l’abandonner. Même si le choix final ne se tournait pas vers lui, je savais… Putain ouais, je savais que je voudrais le revoir encore et toujours. Je voudrais le revoir à jamais. Et, peut-être bien que je ne pourrais jamais réellement me passer des lèvres du jeune homme contre les miennes. Je ne pourrai jamais me passer de nos baisers pour le calmer, pour le faire dérailler, pour le rendre fou, pour lui prouver que je l’aimais. Lukas répétait ce toujours toi et je n’étais pas certain qu’il mesurait réellement l’impact de ce qu’il disait. De ce qu’on disait. Il ne mesurait sans doute pas l’impact de ces mots sur notre futur. Et ce n’était clairement pas le moment de mettre le sujet sur le tapis. Il y avait plus important. Il y avait tellement plus important alors que mon sexy musicien me réclamait d’autre je t’aime. Il réclamait mes mains et mes lèvres aussi. J’étais prêt à lui accorder. Il les aurait ouais. Aussi longtemps qu’il le voudrait. Aussi longtemps qu’il accepterait de rester dans cette situation de couple étrange. Aussi longtemps que je ne serai pas foutu de me décider. Et après ? Putain, je n’en savais rien. Je secouais la tête pour ne pas y penser me concentrant sur ce garçon que j’aimais tellement et qui avait tant besoin de moi. Nous parlions de son retour. Ce retour qu’il voulait effectuer dès à présent. Ce retour que j’aurai tant aimé qu’il effectue dès maintenant parce que je voulais le serrer dans mes bras. Je voulais le sentir contre moi. J’en avais tant besoin pour être rassuré. Néanmoins, c’était un retour trop précipité et impossible. Je me voyais obligé de lui refuser. Ça déchirait mon cœur, mais c’était sa sécurité qui passait avant tout et il semblait d’accord avec ça. Lukas était beaucoup moins d’accord avec l’idée que je contacte Katalia pour qu’elle intervienne ce soir. Merde. Katalia se trouvait juste à côté de mon sexy musicien. Elle était dans l’une des pièces pas loin et je savais qu’elle pourrait aller le prendre dans ses bras. Je savais qu’elle pourrait m’aider à me sentir plus calme parce qu’alors Lukas ne serrait pas seul. Cependant, mon idée n’était pas bonne. Pas bonne du tout. La litanie de non débarquait. Le téléphone s’effondrait au sol me faisant gémir de douleur parce que le bruit avait heurté ma tête. Et, soudainement, sa voix revenait me demandant de ne pas le laisser. Je le confirmais et il répétait mes propos comme pour me prouver qu’il avait compris ou peut-être que ce n’était que pour sceller ces promesses entre nous. La promesse de rester là avec lui. La promesse de ne pas le laisser. Des promesses que je ne comptais pas rompre. Bien vite, je lui confirmait que Katalia ne viendrait pas. C’était lui et moi. Ce serait juste lui et moi. Il fallait que je le rassure parce que je savais qu’il avait peur de me voir disparaître, peur de ne plus entendre ma voix. Mon sexy musicien confirmait bien vite derrière moi que c’était lui et moi. Je prenais lentement les choses en main pour agir. Il était au sol et ce n’était pas la bonne place pour lui. Je lui demandais de se relever pour aller s’allonger dans son lit. Il y serait mieux. Et, comme pour prévenir la panique qui pourrait débarquer, je le rassurais. Je ne le quittais pas. Nous pourrions parler même lorsqu’il serait dans son lit. Je resterais jusqu’à ce qu’il s’endorme. J’en avais besoin. Lukas me disait qu’il allait aller dans le lit. Il avait besoin de quelques minutes. Et, rassurant, je soufflais.

Prends ton temps bébé… Prends ton temps… On n’est pas pressés…

Non on ne l’était pas. Je ne l’étais pas. J’étais prêt à rester des heures sur le sol de cette salle de bain simplement pour m’assurer qu’il allait bien. J’avais follement mal crâne et je rêvais de rejoindre le lit pour me coucher de nouveau. Néanmoins, je savais que cela ne servirait à rien de couper court à la conversation. Je serai trop paniqué pour me reposer si je n’étais pas sûr à cent pour cent que mon sexy musicien allait bien. Alors, ouais, on avait le temps. Tout le temps qu’il voulait. Tout le temps dont il avait besoin. Je lui offrais le reste de ma journée sans la moindre hésitation. Je me montrais tellement patient envers lui. Je n’avais pas franchement l’habitude de l’être. Je n’étais pas connu pour être un gosse patient. Bien au contraire. Néanmoins, là c’était pour Lukas et j’étais prêt à faire tellement pour lui. Est-ce qu’il le voyait ? Est-ce qu’il mesurait à quel point je changeais pour lui ? À quel point je m’abandonnais pour son bien-être ? Peut-être pas. Peut-être que oui. Qu’importait. Je ne cherchais pas à l’obliger à voir cela. Soudainement, la voix de mon sexy musicien me ramenait à notre conversation. Il me demandait si je lui chanterait une chanson, n’importe quoi… Oh bordel… Chanter ? Moi ? Ok, il m’arrivait de chantonner sous la douche, de chantonner pour moi lorsque je m’amusais à laisser traîner mes doigts sur ma basse. Néanmoins, chanter pour quelqu’un d’autre ? Je ne l’avais jamais fait. Ce n’était jamais arrivé. Pas consciemment en tout cas. Je détestais ça. Pourtant, sans la moindre hésitation, je soufflais doucement « Tout ce que tu veux Mio Amore… »  Parce que ouais, pour Lukas, j’étais prêt à tellement de choses. J’étais prêt à tout pour l’apaiser et le rendre mieux. Plus heureux. Plus en sécurité. Mon cerveau se mettait déjà en marche en quête de la chanson parfaite qui pourrait glisser entre mes lèvres. Je l’entendais bouger à l’autre bout du fil. Je l’entendais avancer jusqu’à ce que finalement il ne m’annonce qu’il était dans son lit. Le sourire rassuré passait sur mon visage. Mon cœur ralentissait légèrement et je répondais doucement à sa demande de le serrer contre moi lorsqu’il rentrerait  « Bébé… Je te serrerai contre moi dès que tu rentres et pour aussi longtemps que tu le souhaites… »  Les mots glissaient si aisément entre mes lèvres. Je voulais juste l’apaiser. Je désirais simplement tout faire pour lui. Son je t’aime si sincère cognait dans mes oreilles et j’y répondais aussitôt sans hésitation  « Je t’aime aussi mon cœur… »  Ouais, je l’aimais tellement. Basculant sur le côté, je m’allongeais sur le sol froid de la salle de bain tout en demandant « T’es bien installé bébé ? »  J’attendais la confirmation. Je voulais être sûr et certain qu’il était bien et qu’il était sans doute prêt à s’endormir. La confirmation ne tardait pas à tomber et je me raclais doucement la gorge. Mes prunelles se fermaient. Mon sexy musicien voulait une chanson. Je devais chanter. Ma langue glissa sur mes lèvres. Un soupir tremblant m’échappait. Et, lentement, je me lançais tentant de suivre la mélodie qui se jouait dans ma tête.

Wise men say only fools rush in… but I can't help falling in love with you… Shall I stay… Would it be a sin… If I can't help falling in love with you… Like a river flows surely to the sea… Darling so it goes… Some things are meant to be… Take my hand, take my whole life too… For I can't help falling in love with you…