bière blonde & vin blanc
w/ @Nadia A-Sherwood
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Mon rire passe pour une cachotterie. Est-ce que j’essaie de cacher une arrière-pensée ? Intéressé pour être le petit-copain de cette tête blonde ? Mes iris se déposent dans les siennes, et je détaille son regard du moins. Elle me taquine, veut me pousser au malaise. Intérieurement, je souris.
Être le petit-copain d’une fille comme elle doit réellement agréable à vivre. Après tout, c’est une fille qui a du caractère, une fille qui a du répondant et une fille qui sait être attentionnée. Elle sait s’amuser, elle n’a aucun tabou, elle est libre d’être qui elle est.
Ces pensées me font sourire, alors que je la regarde toujours dans le blanc des yeux. Cette fille est une perle rare, impossible de s’ennuyer avec une demoiselle pareille, c’est certain.
Je lève mon verre vers elle puis boit une gorgée.

- Je serai heureux de trouver une fille comme toi, ça doit être délirant de sortir avec toi.

Je ne suis pas mal à l’aise. Un homme n’a-t-il pas le droit d’exprimer son affection envers une fille sans que ça passe pour une demande de flirt ou de relation amoureuse ? Je l’ignore, mais je désire exprimer mes sentiments envers elle avec une totale assurance.
Quant à son argument face aux ex petits-copains, je ne peux relever. En réalité, je m’étais bien amusé à faire peur à ce garçon collant et sans cervelle. Comme quoi, une simple violence verbale et argumentée servait bien mieux que la violence physique.

Je laisse s’échapper un petit rire. J’ai déçu mon pauvre petit chaton. Je suis, moi-même, excité à l’idée de pouvoir changer, de voir à quel point la vie regorge de belles surprises lorsqu’on prend le temps de l’explorer.
Je suis comme Sherlock Holmes qui enquête sur les manières dont ma vie avait décidé de mourir avant de vouloir ressusciter subitement.
Je suis comme le professeur Jones qui décide de braver tous les dangers pour acquérir les plus beaux trésors de la vie.
M’apprêtant à répondre, je me fais prendre de court. Je dois peindre son visage, lui qui fait sa jolie beauté.
Je frotte ma nuque avec une légère grimace. Je n’ai jamais été doué en peinture, ou alors pour peindre des natures mortes. En peignant cette vie décédée, j’espérai envoyer un signal d’alerte sur l’angoisse qui me rongeait, à mes parents. Mais l’on m’avait toujours vu comme génie et mes sentiments s’étaient tassés.

J’empreinte peinture et pinceaux au serveur qui me les tend avec un sourire. Je le remercie d’un signe de tête et m’amuse à d’abord vouloir dessiner, d’un crayon invisible, les traits de son visage. Je l’observe attentivement, elle. Mes dents mordent ma lèvre inférieure. Hmmm… Vais-je y arriver ?
Je suis concentré, j’essaie tant bien que mal de peindre, mais mes yeux voient bien la catastrophe. Je chantonne une musique, chanter, c’est bien moi. Ma voix est presque angélique, voilà quelque chose que je sais faire.
La peinture tombe sur mon jean, sur ma chemise, mais ça ne me dérange pas.
Des fleurs, ça pourra sûrement embellir sa chevelure blonde, le visage est proportionné, j’ai réussi ses lèvres, mais le reste… Est une catastrophe. Ses yeux ne sont pas identiques, son nez est trop petit, presque inexistant.
Je prend sa main pour l’attirer vers moi et lui montrer ce… Truc.

- Tu es, dis-je en observant celle que j’ai observé pour modèle, beaucoup plus jolie en réalité.

Je lui souris puis lui met de la peinture sur la joue, puis sur l’autre, avec mon pinceau rempli d’une peinture rosée.

- Quoi que, peut-être que mon œuvre te ressemble…

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