Je trinque à nous, aux Marriott. A cette famille recomposé que j'aime plus que tout. Camila ma petite soeur. On a les même parents biologiquement. Ella qui n'est pas la fille biologique de mon père, mais que j'aime plus que tout. On peut facilement se prendre la tête, mais on finit toujours par se reparler. Je suis son petit frère. Et même si biologiquement elle est une Wildingham, elle a choisie de prendre le nom de famille de notre père. Père qui l'a adopté quand notre mère est venu le rejoindre à Washington. Ca m'a tellement touché quand elle a fait ça. Porter le nom de notre père, que j'estimais tellement, m'a terriblement touché. Ensuite il y a Julian, mon grand frère. Demi aussi. C'est le contraire d'Ella. On a le même père biologique, mais pas la même mère. Il a débarqué un peu comme ça dans nos vies, mais je l'ai accueillis à bras ouvert. Je suis comme ça. Je l'ai accepté directement et je suis très proche de lui aussi. " T'es la plus belle et je suis le plus beau de la famille. " Que je dis en rigolant, alors qu'on vient à boire ce shot de tequila, terminant sur la tranche de citron. On fait tous les deux une tête horrible après avoir avalé la Tequila. Ah ouai. Wahou. Ca paraissait pas si fort lors du Spring Break. Je devais sûrement être déjà totalement bourré quand je passais à la tequila. " C'est fort, ça arrache. " Que je dis en rigolant. Je pense qu'on va s'arrêter à un verre. Le reste, je la laisse la boire avec des amis ou toute seule au cas où. Je viens ensuite à la prendre dans mes bras pour lui dire que je l'aime. Je dis rarement ce genre de choses. Mais quand je le dis, c'est tellement sincère. Ella je l'aime. Elle compte pour moi. Elle est partie un long moment pour étudier en Angleterre et clairement elle m'a terriblement manqué. Je suis tellement heureux qu'elle soit à Boston. Je la regarde et je vois ses yeux devenir rouge. Merde, elle croit que je fais ça parce que j'ai une maladie. J'ai envie d'éclater de rire, mais je veux la faire marcher un peu. " J'ai un coeur trop sensible... Mais je vais tout faire pour l'endurcir et oublier que je suis toujours amoureux de mon ex. " Et là je rigole en la regardant. " Pas de maladie, je pense que j'ai assez de cicatrice et la rate en moins, ça suffit. "

" T'es la plus belle et je suis le plus beau de la famille. " Je le regarde avec un large sourire et acquiesce. " Enfin un peu de sens et de vérité dans ce monde " Que je balance avant de rire doucement. J'aime me mettre en avant et je suis toujours réticente pour complimenter qui que ce soit mais là, il s'agit de mon petit frère et puis, bien qu'il ait de gros défauts - comme tomber amoureux trop facilement - il n'en reste pas moins parfait. Shot avalé, mon visage passe par de multiples grimaces et je regrette de n'avoir presque rien mangé ces derniers jours. J'aurais peut-être mieux fait de commander de vrais repas au service d'étage plutôt que de me contenter de gressini et de chips de temps à autre. Je ne suis pas du genre à négliger mon alimentation en temps normal. Je fais attention, je contrôle mais je ne me fais pas mourir de faim pour autant. Là, on est tout proche de cela et l'alcool est juste assassin pour mon petit estomac. Je dirais bien "heureusement qu'il y a du citron" mais c'est quand même bien acide ce truc… " C'est fort, ça arrache " Il a de la chance que c'est mon petit frère sinon je lui balancerais un joli "Captain Obvious". Il n'en a peut-être pas bu tant que cela au Mexique s'il ne se souvient plus du goût. Ou alors peut-être trop, donc il était anesthésié. Je ne préfère pas poser trop de questions, j'ai cru comprendre que Mojito, shots, nanas. Des fois, il vaut mieux ne pas entrer dans les détails, rester à la surface c'est mieux. Je sais que Dimitri a fait bien des idioties et c'est surement pour cela que mon coeur s'emballe quand il me dit qu'il m'aime. Je m'imagine déjà le pire parce que je suis comme ça. Je préfère voir le pire et ne finir que soulagée. Je n'ai pas toujours été aussi négative mais depuis la rechute de notre père et son décès, je crois que c'est plus facile pour moi. Ça m'angoisse beaucoup, me stress énormément mais, normalement, quand on me dit que tout va bien, je suis soulagée. " J'ai un coeur trop sensible... Mais je vais tout faire pour l'endurcir et oublier que je suis toujours amoureux de mon ex. " Je lui dirais bien que le meilleur moyen d'oublier quelqu'un est de se mettre avec quelqu'un d'autre mais avec Dimitri, on sait tous que ça risque juste de finir avec un pansement en forme de coeur qui fera encore plus mal quand il faudra l'arracher à nouveau. Je l'entends rire et je fronce les sourcils. " Pas de maladie, je pense que j'ai assez de cicatrice et la rate en moins, ça suffit. " Je m'écarte de lui et le pousse pour qu'il tombe à la renverse sur le canapé. " Tu te trouves drôle idiot ? " Que je ronchonne en descendant du canapé pour attraper le verre à shot qui a roulé sous la table basse. Pas que ça m'intéresse de faire le job du personnel de l'hôtel mais comme ça, je ne le regarde pas et peux essuyer la larme qui commençait à rouler sur ma joue. " Justement, avec toutes tes conneries, on sait pas ce qui sera la prochaine et je m'attends à tout avec toi, c'est tout " Je suis vraiment de mauvaise foi pour le coup et mon ton est tout sauf doux et gentil. Mais putain, Dimitri, tu fais chier. Je m'inquiète vraiment pour lui. Des vies, on en a qu'une et je pense qu'il a assez joué avec la sienne. Qui sait quelle sera la prochaine étape. Et puis, si moi je ne suis pas la fille biologique de papa, lui est son fils biologique. Qui dit qu'il ne va pas chopper la même merde ? " Ravie de savoir que tu vas pas mourir demain. Comme ça ça me laisse le temps de te tuer de mes propres mains " Que je souffle en posant mon shot sur la table basse avant de le regarder, sourcils froncés et des flingues à la place des pupilles. Bim, bam, boum, you're dead. Juste dans ma tête. Pour deux - voire trois - secondes.

Il est évident qu'elle est la plus belle et que je suis le beau de la famille. Voilà c'est comme ça. Les jaloux n'auront qu'à se taire. Mais là on a clairement des sales tête quand on boit notre shot de tequila. A voir ma tête oui on pourrait croire que j'en ai pas bu au Mexique, mais si je vous assure que si. J'en ai bu et pas qu'un peu. Plusieurs même. Mais là les vacances sont finis et on est dans l'après midi. Je décide de la prendre dans mes bras et lui dire que je l'aime. Bon ok peut être que je devrais en profiter pour lui dire que j'ai invité Hope au Mexique et qu'on a passé une soirée assez mouvementée ensemble. Je pourrais, mais je ne le fais pas, parce que si je le fais, je sais que je suis un homme mort. Un homme complètement mort. Je sais que Ella va vouloir me tuer. Parce que même moi j'ai envie de me tuer quand je repense à cette soirée. J'ai été trop faible. Déjà par rapport à cette invitation au Mexique et ensuite par rapport à ce qui s'est passé lors de cette soirée. Et au lieu de lui parler de ça, je décide de lui faire une petite blague. J'essaye de prendre un air grave pour ensuite lui dire que mon coeur est trop fragile mais que j'allais travailler là dessus. Je vois bien que pendant un moment, elle a eu la larme à l'oeil, par peur que je lui annonce une mauvaise nouvelle. D'ailleurs elle n'a pas l'air d'apprécier ma petite blague étant donné qu'elle me pousse, me faisant basculer sur le canapé, alors que j'en rigole. " C'était drôle non ? " Je fais un grand sourire en la regardant. Bon ok peut être pas si drôle que ça, en sachant que notre père a eu un cancer et qu'il en ait mort. Et on arrive petit à petit vers la date de sa mort. Trois ans. Je sais qu'elle a été touché par sa mort, après tout elle est revenue sur Boston à ce moment là. " T'inquiète pas Ella, je suis costaud hein... Et puis j'ai pas demandé à vivre tout ça. " Je me trouvais juste au mauvais endroit au mauvais moment. Les attentats l'année dernière lors du discours du maire et cette année dans le métro. Ok je prends pas le métro en général, mais il a suffit d'une fois. Je ne risque pas de le reprendre de si tôt. " Genre t'oserais tuer ton pauvre et gentil petit frère que t'aime si fort ? " Je fais la moue en la regardant. Ok j'abuse peut être un peu, mais ça me fait terriblement rire de l'embêter de cette manière là.

" C'était drôle non ? " Je lève les yeux vers Dimitri et hausse un sourcil. Drôle. Vraiment ? A-t-on la même définition du mot drôle, tous les deux ? Je crois que la réponse est non. " Si tu penses que ta possible mort me ferait éclater de rire, t'es juste un petit con Marriott " Que je souffle doucement. Il le sait. Tout ce qui touche à ma famille est mon point faible. Ils sont ma force mais la première chose qui leur arrive me rend complètement chèvre. Peut-être parce que c'est la seule constante de ma vie et qu'il n'y a qu'en eux que j'ai réellement confiance. Certaine personne ont de très mauvaises relations avec leur famille et je trouve toujours ça dommage. Après, je comprends bien que tout le monde n'a pas la chance que j'ai. On en a eu des engueulades, des prises de tête mais je crois que ça nous a rendu plus fort qu'autre chose. On en a vu passer des choses avec cette tête brûlée qui est face à moi. " T'inquiète pas Ella, je suis costaud hein... Et puis j'ai pas demandé à vivre tout ça. " Je soupire et lui adresse un très léger sourire. Je le sais bien. Il n'a pas demandé à vivre tout ça mais il y a certains points de sa vie qu'il a provoqué. Ce n'est pas à moi qu'il va mentir, pas là dessus. Bien sûr, on a pas toujours son mot à dire dans un accident, mais les drogues, elles n'entrent pas toutes seules dans votre organisme. Il peut faire croire ce qu'il veut à n'importe qui mais pas à moi. " Genre t'oserais tuer ton pauvre et gentil petit frère que t'aime si fort ? " À genoux sur le sol, j'éclate de rire et secoue la tête de droite à gauche. " T'as même pas idée oui. Je pense que je t'étoufferais avec un ours en peluche de Thaïs pour pas laisser d'empreinte… " Je lui souris et me redresse pour revenir à côté de lui sur le canapé. Je soupire doucement, mes épaules s'affaissent et je le regarde dans les yeux. " Mais vu que je t'aime trop et que j'ai pas envie de perdre qui que ce soit dans ma vie, il ne va rien t'arriver " C'est un grand chanceux quand on y pense ! C'est d'ailleurs pour cela que je ne m'attache pas à grand monde. Plus on s'intéresse aux gens, plus on a de chances de souffrir. Et, pour tout dire, je ne suis pas prête de morfler à nouveau. Je n'aurais jamais aussi mal au coeur que lors du décès de mon père mais je n'ai même pas le courage de prendre le risque de ressentir le dixième de cela. " Bon. Sinon, les cours, tout va bien ? T'as pas pris trop de retard ? Tu penses que tu auras ton année ? " Parce que ça aussi c'est important. On est dans une université prestigieuse et je sais que Papa voudrait qu'on soit les meilleures versions de nous même, surtout quand il s'agit d'études. Notre futur est tout tracé - ou presque - mais ça ne change pas qu'on ne doit pas être les derniers de la liste. " Tu sais qui inviter pour le bal ? " Parce que ça aussi, ça approche à grand pas. La fin de l'année implique tellement de choses et de souvenirs…

Ma blague était drôle, pas le fait de mourir. Je sais que j'ai eu beaucoup de chances par le passé. Je suis pas passé loin de la mort à trois reprises. La première c'était entièrement de ma faute. J'avais consommé de la drogue et j'ai eu la bonne idée de prendre le volant. La deuxième fois, c'était avec hope lors du discours du maire. Une balle dans la poitrine et l'autre dans l'épaule. La troisième fois tout récent, avec cet accident de métro. Une barre de fer planté et me traversant. Une semaine de coma et une rate en moins. Génial. J'espère ne pas perdre un autre organe. J'espère surtout ne pas revivre un évènement de la sorte. Parce que je ne sais pas si psychologiquement j'arriverai à m'y remettre. C'est déjà très dur à oublier. Ca m'arrive encore d'y penser. De voir Cléolya être ejecté loin de moi. J'ai bien failli la tuer, parce que oui si on était dans ce métro, c'est entièrement par ma faute. Je sais que Ayma m'en a voulu un moment, mais maintenant sa soeur va beaucoup mieux et heureusement. Quand Ella finit par me parler de me tuer, je lui réponds juste qu'elle serait incapable de me faire ça. Mais sa réponse me laisse sans voix. Me tuer avec l'ours en peluche de ma fille ? Pour pas laisser de traces. " Han mais t'es horrible et ma fille vivra toute sa vie avec le fait d'avoir dormis avec l'arme du crime. " Mais heureusement elle se rattrape en disant qu'elle m'aime trop et que donc elle n'irait pas jusqu'à faire ça. Heureusement, manquerait plus que ça. Cause de la mort : Etouffer par l'ours en peluche de sa fille. Je lui fais juste un énorme sourire en la regardant. Elle m'aime trop pour me tuer. Je vais prendre ça pour une déclaration d'amour je crois. " Je devrais pouvoir avoir mon année, même si c'est galère... Entre les cours et tous mes mails à traiter et les rendez vous, mais j'assume... J'ai pris un mois de vacances, je dois assumer maintenant. " Que je finis par dire en haussant les épaules. Et je l'assume. Je ne me plains pas de la charge de travail. J'espère pouvoir avoir mon année. Je veux au moins être diplômé d'Harvard. Ca serait tellement une fierté pour moi et pour notre père, parce que je sais que ça lui tenait à coeur qu'on soit dans cette université. Au final Ella a finit par me rejoindre. " A la base je devais même pas y aller au bal... Mais une fille m'a invitée, alors j'ai accepté. Allie Sanderson. Je l'ai rencontré sur Tinder, on a bien rigolé, mais c'est tout. " Rien de plus. On n'a pas couché ensemble. On s'est pas embrassé. Rien de tout ça. " Je me suis fais tatouer le prénom de Thais au niveau de la poitrine côté coeur. " Je sens qu'elle va m'engueuler, me demander si je me suis assuré de la proprété de l'endroit etc...

" Han mais t'es horrible et ma fille vivra toute sa vie avec le fait d'avoir dormis avec l'arme du crime. " Je le regarde et hausse les épaules. Je me laverais bien du traumatisme de sa petite princesse si on en arrivait là un jour. Après tout, si je me sers de la peluche de Thaïs, c'est parce qu'il l'aura mérité et n'aura pas écouté mes très nombreuses remarques et mises en gardes. " Si elle doit vivre avec l'arme du crime, ça sera de ta faute. Tu seras le seul coupable dans cette histoire ! " Que je lance avec un grand sourire avant de lui avouer la vérité et toute la vérité ; je l'aime trop pour mettre fin à ses jours. Pour tout dire, je pense que s'il venait à mourir, ça signerait mon arrêt de mort en même temps. Il n'y a qu'à voir l'état dans lequel j'étais lorsqu'il est resté une semaine dans le coma. Je n'en ai plus mangé et je dormais sur une chaise à l'hôpital pour toujours être proche de lui, juste au cas où. Ma vie s'est mise sur pause pendant cette semaine. Et je peux vous dire que la soufflante qu'il s'est pris quand il a ouvert les yeux valait le détour. Le métro. Sérieusement ! En 24 ans, c'était la première fois qu'il se passait de son chauffeur particulier et voilà ce qui arrivait. Si ce n'est pas un message du destin : ne déroge pas de ta routine. Mais il a appris la leçon the hard way. J'espère que nous sommes vraiment loin d'entrer quelqu'un du clan Marriott. Je ne suis pas prête pour toutes ces émotions. Dimitri sera prêt pour les derniers examens, je n'ai aucun doute là dessus et je suis prête à mettre mes projets sur pause si je dois passer des soirées entières à faire des flash card avec lui. Et puis, le sujet sensible du bal est lancé. Par moi. Parce que je veux savoir si je vais avoir besoin d'une caisse de bouteille de champagne ou de deux. " A la base je devais même pas y aller au bal... Mais une fille m'a invitée, alors j'ai accepté. Allie Sanderson. Je l'ai rencontré sur Tinder, on a bien rigolé, mais c'est tout. " Il semblerait donc que je n'ai qu'une caisse à prévoir parce que je vais la passer seule cette soirée. Après tout, je n'ai jamais mis les pieds au bal alors pourquoi est-ce que ça changerait aujourd'hui ? Je l'écoute et note le prénom de la demoiselle dans ma tête. D'accord. Il va falloir que je me renseigne sur elle et rapidement. Et à sa confidence suivante, j'hausse un sourcil. " T'es sérieux ? Montre moi ça, tout de suite " Que je souffle en le fusillant du regard. " Oh fais pas le pudique, je t'ai vu plus d'une fois torse nu ! " Que je lance, crisant légèrement à l'idée qu'il ait pu faire quelque chose d'aussi idiot. Oui, c'est le prénom de sa fille, la signification est merveilleuse mais doux Jesus ! Au Mexique ! Comment était le salon ? Qui l'a fait ? Le charlatan du coin ou un professionnel. A-t-il vérifié les diplômes, l'hygiène du salon, des outils utilisés ? " Sérieux, tu vas toutes me les faire ? Je vais finir par mourir d'un ulcère avec toi ! Je comprends mieux les crises d'angoisses de maman maintenant… " Que je lance en attendant de voir la chose. J'ai vu mon frère torse plusieurs fois mais avec un corps aussi meurtri, je ne pense pas. Va-t-il arrêter de jouer au jeu de la Roulette Russe à un moment ? " Bon tu l'enlèves ce tshirt ou il faut que j'aille chercher les ciseaux pour le découper ?! " Que je lance en m'impatientant comme jamais. Mon accent anglais est de sortie et Dim sait ce que ça veut dire : je ne joue plus et il a passé un autre level de colère venant de moi. Je n'ai pas été dans une telle colère depuis bien longtemps. Parce qu'avec Dimitri, même quand je m'énerve, mon accent ressort rarement. Là, c'est come si nous avions été transporté à Londres en un claquement de doigts.

" HAN mais comment t'es affreuse, t'es sûr t'es ma soeur '2 Que je dis en la regardant choqué. Non mais je vous jure des fois je me demande de qui elle tient ce côté affreuse. Bon heureusement elle se rattrape, en me disant qu'elle m'aime trop pour pouvoir me tuer. Heureusement d'ailleurs. Sinon j'appelerai directement la police pour les prévenir que si je disparais c'est la faute à ma soeur. Et puis de toute façon je sais qu'elle m'aime de trop. Suffit de voir sa réaction quand je me suis réveillé du coma. Enfin j'ai cru que j'allais y retourner dans le coma. Elle m'a engueulé comme jamais. Je sais qu'elle a du se faire du soucis. Je crois que si demain ma soeur se retrouve dans le coma, je deviens dingue et je retourne l'hôpital. Donc je peux parfaitement comprendre sa réaction quand je me suis réveillé. On a déjà perdu mon père, je pense qu'il est inutile de me rajouter à la liste des décès. Mais elle peut être sûr plus jamais je prendrais le métro. J'ai fais exception une fois. Pas deux fois. J'ai un chauffeur et j'ai juste pas voulu attendre qu'il sorte des embouteillages. . Mauvaise idée. La prochaine fois j'attends dix minutes de plus devant l'université ou j'irais boire un verre, ou un café. Mais pas de métro. Enfin on parle du bal et je lui dis que finalement j'y vais, uniquement parce qu'on m'a invité à y aller, sinon je serais resté tranquillement chez moi, ou chez ma soeur. Je parle vaguement d'Allie. Je lui dis surtout que je me suis fais faire un tatouage et là je m'y attendais. La tempête est de retour. Elle veut voire, mais je sens un brin de colère dans sa voix. " Mais non. " Moi je rigole, mais apparemment pas elle, et quand je l'entends parler avec son accent so british, je comprends que je dois arrêter les conneries. Eh oui ok. Je vais lui montrer. " Non non c'est beau. " En réalité, s'il y a bien une chose que je déteste désormais chez moi, c'est mon torse. Marqué de partout. Mais j'ai réussis à cacher une cicatrice avec ce tatouage. Je me lève pour pouvoir retirer mon t-shirt et lui montrer. " J'ai fais des recherches sur le tatoueurs, il était clean, avec les certificats et tout. J'ai pas été faire ça n'importe où et puis regarde, j'ai pas fais de réaction. Je l'ai vu bien désinfecter ses instruments et tout. " Je voulais juste marquer le coup en inscrivant le prenom de ma fille sur mon torse et tenter de cacher une petite partie de cicatrice.

Je le regarde et éclate de rire. " Bien sûr que je suis ta soeur. Prête à tout pour te remettre sur le droit chemin. Bien que bon… Te tuer annulerait cette mission " Eh bien oui, il n'y a plus personne à remettre sur le droit chemin si la personne en question est entre quatre planches. La discussion passe d'un sujet à l'autre, d'une révélation boiteuse à une autre et quand il me parle de son tatouage, je deviens folle. Ce gosse n'a aucune conscience. Je pense que notre père doit être entrain de se retourner dans sa tombe et quand maman va savoir ça… Je vais devoir désamorcer la bombe parce que je crois que son coeur ne tiendra pas. Elle nous a toujours fait mille et un discours sur les tatouages, c'est pas beau, ça fait sale et tout ce qui va avec. Ou peut-être qu'il n'y a qu'à moi qu'elle l'a fait. Dimitri est le petit fiston à sa maman, qu'il le veuille ou non. Notre mère n'a eu qu'un fils mais deux filles et je peux vous dire qu'elle est bien différente avec nous trois. Je l'écoute, prête à contre carrer tous ses arguments mais quand je vois le prénom de mon petit Ange sur sa poitrine, mes épaules s'affaissent et je soupire doucement. J'attrape la main de mon frère et le force à s'asseoir. Mes doigts froids viennent se poser sur son torse, tout près du tatouage. Qui je dois l'avouer, est magnifique. Peut-être juste parce qu'il s'agit de ma nièce. Si ça avait été le prénom d'Hope, j'allumais le gaz, y plaquait une cuillère et le brûlais à vif. Il l'a échappé belle, dans sa connerie. Mes yeux glissent sur son torse meurtri et j'ai une petite moue triste. Il est vraiment malchanceux. " Bien. Je te crois alors " Que je souffle en le regardant dans les yeux. " C'est joli. Mais ça veut pas dire que j'accepte " Que je lance en regardant à nouveau le travail de ce tatoueur mexicain qui n'a pas du comprendre la moitié de ce que mon frère lui a dit. " Il couvre un peu ta cicatrice, c'est bien fait. T'as pas eu trop mal ? " Que je m'inquiète rapidement. J'ai une cicatrice sur la cuisse - après une chute de trop de ma trottinette contre un gros caillou - et c'est quand même bien douloureux quand je me tape la jambe dans un meuble. Il faut dire que j'ai grandi dans du papier bulle alors la douleur physique, mon seuil de tolérance est très, très bas. La douleur morale, j'ai un peu plus de pratique.

" C'est quoi alors le droit chemin ? " Que je finis par lui demander. Oublier Hope et passer à autre chose ? Sûrement. Arrêter de tomber amoureux en deux minutes ? Oui ça aussi. Des fois j'aimerais vraiment retrouver le Dimitri que j'étais avant. Celui qui joue, qui peut manipuler, qui profite de la vie, qui couche à droite à gauche sans se poser de questions. Mais non maintenant je me prends trop la tête et surtout je m'attache beaucoup trop vite. J'ai résisté avec Aubrey et je me suis laissé aller et j'ai décidé de nous donner une chance. Notre relation a peut être duré une semaine avant qu'elle ne parte du jour au lendemain. Pourtant je lui avais fais comprendre que je ne me remettrais jamais avec Hope. J'ai beau l'aimer, l'amour ne suffit pas dans notre situation. C'est comme ça. En attendant je vois Ella prête à devenir folle de rage par rapport au tatouage que j'ai fais faire au Mexique. Je peux comprendre. Question d'hygiène. Je mets plusieurs minutes à retirer mon t-shirt tout simplement parce que je ne veux pas qu'elle voit toutes mes cicatrices. J'en ai beaucoup trop. C'est aussi pour ça la tatouage. Pour tenter d'en camoufler un. Ella se place face à moi et je sens sa main sur moi, proche du tatouage. " Je comptais écrire Ella sur le côté là. " Que je dis en montrant ma récente cicatrice suite à l'accident de métro. J'essaye de prendre ça un peu à la rigolade, mais quelque part, ça m'arrive encore d'en faire des cauchemars. Entre ça et la fussilade. Peut être que j'aurais dû aller voir quelqu'un à une époque. Ou même encore maintenant, mais je n'ai pas le temps pour ça. " Ah si, j'ai eu mal, en plus tu sais que je déteste les aiguilles. " Bah oui c'est toujours une histoire quand je dois aller me faire vacciner ou autre. J'ai toujours une boule au ventre parce que j'ai terriblement peur. " J'aimerais trouver quelque chose pour cacher les autres, surtout la dernière. " Qui est assez horrible. Je suis loin d'avoir le torse le plus parfait au monde en ce moment. Alors certes, je suis musclé, mais tout cela est gâché par ces cicatrices. " Je fais encore des cauchemars de tout ça... " Je crois que personne ne le sait. Après tout je peux pas me montrer faible. Je dois toujours me montrer fort, sauf avec ma soeur, avec qui je peux être moi même.

Je regarde Dimitri et fais grincer mes dents en levant les mains, un peu comme mon emoji préféré. Le droit chemin ? Je ne suis pas sûre qu'il ait réellement envie de savoir ce dont il s'agit. Il risquerait d'être déçu de savoir que nous n'avons vraiment pas la même vision de la vie, du monde et surtout du monde qui nous entoure. J'aime celui que mon frère est, coeur de pierre ou coeur de guimauve. Mais c'était beaucoup plus drôle à l'époque, on ne va pas se voiler la face. Au moins, il y a quelques années, c'était lui qui brisait des coeurs. Et cette période me manque, je dois bien l'avouer. Nous serions si puissants, tous les deux, si rien ne pouvait nous atteindre. Nous sommes une famille puissante mais c'est bien aussi d'être hyper puissant en solo. J'en veux toujours plus. C'est peut-être mon plus gros défaut. Ou qualité. En tout cas, si je commence à lui dire comment retourner sur le droit chemin, nous risquons d'y passer la nuit. Et de se crier dessus et j'aurais d'autres occasions de le faire, je le sais. Ce tatouage est l'une d'entre elles. Quelle idée ! S'il veut des tatouages, je peux sortir mon eye liner et lui dessiner ce qu'il veut. Pas sur que ça ait le même résultat mais bon. Ce n'est probablement qu'une lubie. Une manière de s'exprimer. Ou de ressentir de la douleur. Je ris quand il dit qu'il souhaitait écrire Ella de l'autre côté. Mais il a l'air sérieux. " T'es sérieux Dim ? " Je n'ai pas besoin qu'il encre mon prénom sur sa peau pour savoir qu'il m'aime. " Tu ferais pas ça… Comment je peux crier si c'est mon prénom que tu tatoues ? " Non parce qu'il y a une limite à ma colère. Et la limite s'appelle la cutance de mon frère. Je regarde son torse et il y a tellement de cicatrice que je me demande comment il peut toujours être en vie. Il a eu mal, alors pourquoi recommencer ? Ou alors il bluffe. Je l'écoute et prends sa main dans la mienne. " Tu vas voir un psychiatre pour t'aider ? " J'ai toujours pensé qu'il n'y avait que les faibles qui allaient voir ce type de docteur mais sans ça, je serais probablement toujours une immense boule de rage et de colère. J'aurais probablement du refaire la décoration de la suite douze fois parce que tout serait passé par dessus la terrasse. " Ces cicatrices font parties de qui tu es Dimitri. Il faut que tu les acceptes. Elles sont le rappel que la vie ne tient qu'à un fil " On peut se penser sur homme, au dessus de tout le monde mais ce n'est pas le cas. Jamais. Il y a toujours quelque chose de plus fort au dessus de nous, à mon grand regret. " Elles sont une partie de ton histoire, tu ne devrais pas vouloir les cacher. Et si quelqu'un dit le contraire, donne leur mon numéro que je les remette sur le droit chemin " Je lui adresse un clin d'oeil, un petit sourire et entremêle mes doigts avec les siens. Je sais que c'est dur pour lui mais couvrir ses cicatrices par des tatouages risque d'avoir l'effet inverse : il ne verra plus que ça. Piéger son esprit, oui. Mais pas de cette manière.