ONE ☽ Jackson, ce n'est pas même son vrai nom. Du moins pas celui qui lui a été donné quand il est né, ni même celui avec lequel il a grandi. ça a commencé comme un surnom stupide, qu'on lui a donné parce qu'il aimait chanter les chansons du King, ça le canalisait et ça a resté. et puis, c'est devenu un nom qu'il s'est donné à lui-même, quand il a tenté de refaire sa vie. de tout laisser derrière, de devenir quelqu'un, de finalement être qui il aurait dû être. ça n'a pas été suffisant, bien sûr. mais il l'a quand même gardé, et continue de se faire appeler comme ça aujourd'hui. pas par tout le monde - ça, c'est impossible. mais ceux qui importent, ils le savent. qu'il est Jackson, qu'il est vraiment Jackson, et pas Luke, ni Brett. ça, c'est quelqu’un d’autre, un étranger, sa noirceur à Jax. Parce que son nom c’est Jackson. ☽

TWO ☽ Wallace. quel patronyme de merde. il aimerait tellement pouvoir s'en débarrasser. enfin, ne plus avoir à le porter aussi difficilement, fardeau sur ses épaules, tâche sur sa peau. parce que Wallace, c'est son père. le politicien. le grand homme. Celui qui a réussi. le salopard. être un wallace, ça veut dire être le fils de son père. et ça, n'a jamais pu l'être. il ne l'a pas dans le sang. Il a toujours eu l'impression qu'il vient de complètement ailleurs, d‘un autre monde. Il n'a jamais eu l’impression d’être véritablement sa place dans le portrait familial, et pourtant on l'y a toujours forcé. c'est le mouton noir de la famille, le fils rebelle, le vilain petit canard. qui n'était pas aussi brillant et docile que l'autre. et qui a toujours fait exprès de s'éloigner, de se tenir à part. parce que Jack il l'a toujours su, qu'il n'avait pas sa place dans cette famille. alors il n'a jamais fait d'efforts pour vraiment en faire partie. mais il ne peut pas y échapper, ça lui colle à la peau, c'est sa croix. Partout où il déménage, partout où il s'est cru chez lui.

THREE ☽ et tout ça, ça le ramène à cette journée fatidique. Le 26.07.1997, quand Jax n’avait encore que quelques heures à peine, alors qu'il n’était que ce nourrisson plein de vie. l'accouchement a été compliqué et très long, sa mère en souffre beaucoup et doit restée hospitalisée par la suite. la mère de Jackson meurt à l'hôpital après des semaines très difficiles. son père la ramène à la maison mais engage une nounou pour s'occuper d'elle, incapable de vraiment le regarder. Jax est un rappel encore trop brûlant de la perte familiale et est rapidement mis à part.  son enfance est joyeuse mais pourtant solitaire. il est élevé à l'écart de son frère, loin de son père, comme un bâtard duquel on a honte. isolée du reste du monde, comme un fantôme dans son propre foyer. Parce que c’est de sa faute si sa mère est morte. on lui a répété tellement de fois dans sa vie. t'as tué maman. t'as tué ta mère. des fois sans le vouloir, certes. mais cette faute là, secrètement, on lui a jamais pardonné. Lui non plus d’ailleurs. peu importe qu'il ait rien à y voir. il sait que sa naissance a causé la mort de sa mère, et c'est pas quelque chose que les autres ont pu oublier. son frère le déteste sans doute pour ça. son père, c'est encore pire. c'est parce qu'il voit trop de sa femme en lui. trop de son esprit, de sa vivacité, de son audace, de son caractère. et c'est pour ça que malgré tous les ennuis que Jackson cause, il est incapable de le laisser partir. de s'en défaire, de le renier complètement. parce qu’à défaut d’être sa chair, sa femme, elle vit en lui, et il a besoin de lui pour se la rappeler. Jackson, il a jamais connu sa madre. Il sait pas du tout comment elle était, c’est pas le genre de son vieux d’en parler. mais il sait que sa mère vit en lui, à chaque inspiration, à chaque pas qu’il peut bien faire. il le sait. ☽

FOUR ☽ et y'a le frangin. le grand méchant loup. qui ne s'est jamais gêné pour le martyriser et lui cracher dessus. le fier fils à papa mais pas celui qui le suit à la trace, marchant dans ses pas dans la neige. le fils qui n'a jamais dérogé une fois, au menton fier et aux yeux noirs. gamins, ils étaient des ennemis jurés, et quand leurs vies ont commencées, ils sont vite devenus des étrangers. il a toujours détesté que Jackson soit si spécial aux yeux de son père et pas lui. qu'il ait à se fendre en quatre pour recevoir des éloges, et qu'il n'ait qu'à battre des cils pour attirer l'attention. l'esprit fraternel ça n'existe pas entre eux, ou c'est enfoui trop profondément pour qu'ils le ressentent, y'a que de la rancune et du poison. lui, fatigué de ses rébellions, lui, exaspéré par son stoïcisme, sa servitude. cœur de pierre, cœur de lion. il était bien content qu'il s’en aille à Boston, mais d‘une part le voit d’un mauvais œil, celui qui s’imagine qu’il veut reprendre les rennes, et qu’il va tout gâcher, il le sent. mais pour l'instant il le regarde dépérir, n'osant pas lui venir en aide, il ne veut pas, ou peut-être que si, mais il a ses propres démons à combattre, et puis de toute façon, peut-être qu'il ne peut pas être aidé.☽

BONUS ☽ Quand Jackson est envoyé en maternelle comme son frère, il espère enfin y commencer une vie normale. cependant on lui mène la vie dure, très vite il se rebelle contre l'autorité trop facilement, on l'intimide, et plusieurs incidents se produisent avec les camarades. Quelques années plus tard alors qu'il débute à peine l'école primaire, son caractère s'affirme de plus en plus et il se rebelle contre eux qui l'harcèlent, et contre l'autorité. Faisant la rencontre de ce petit nouveau qui ne cesse de faire parler : Aidan Nesbitt. Au détour d’heures passer à jouer, à discuter les deux jouent hommes se lie rapidement d'amitié, duo auquel s’ajoutera Dylan. Ces deux gars lui offrant enfin une amitié et une échappatoire. pour la première fois, il ne se sent plus seul. Il se rappelle encore des 400 coups qu’il faisait avec Aidan et Dylan pour attirer l’attention, ou de toutes les fois où ils sont sortis en douce. Autant qu’il s’en souvienne, l’amitié de ces deux-là est ce qu’il a de plus proche d’un lien fraternel. Ces derniers — notamment Aidan, ont toujours été la force de Jax, ceux qui ont toujours été là pour lui. Ceux qui rendait sa vie moins morose, surtout avec l’absence presque constante de ses parents.
 

FIVE ☽ Hormis tout ça la seule personne qui ait jamais compté dans cette foutue famille, c'était sa grand-mère. la mère de son père. une femme absolument terrifiante en somme, mais avec qui le jeune homme s’eût toujours entendu de manière un peu spirituelle. pendant longtemps, ça a juste été des regards échangés, des petits sourires. jusqu'à ce que cette femme lui apporte le soutien dont il avait besoin. qu'elle prenne la défense du petit dernier, et qu'elle cloue le bec à son fils et à tous les autres. et Jackson n’a jamais autant pleuré que ce jour-là. y'a jamais eu de moment de tendresse, pas de confidences échangées si ce n’était ces silences compatissants mais sa grand-mère, elle était là pour lui. ils se comprenaient. et pour un gars comme Jackson c'était suffisant.

SIX ☽ Jackson, ca n’a jamais été quelqu’un de très studieux. Non en effet, ce n'était pas vraiment l'étudiant modèle. Il n’a jamais été cette personne très douée, pas de talent naturel en quelque sorte.
Il a toujours fallu qu'il bosse pour avoir des résultats décents, et c'était pas toujours facile pour ce dernier. difficile de rester concentré, difficile de trouver la motivation, sans personnes à impressionner. et faut dire qu’il était du genre à causer des ennuis, à être insolent, arrogant, rêveur. les professeurs l'envoyaient souvent en retenue. ça a un peu changé quand Dylan et Aidan sont arrivés, parce que pour une fois y'avait quelqu'un pour le doser un peu. et l'aider à trouver son chemin, à se mettre à travailler un peu plus. à prendre les études au sérieux, enfin juste un petit peu. et ça s'est amélioré après ça. c'était un peu les montagnes russes en ce qui concernait ses résultats, mais au moins c'était pas juste le désastre total. et Jackson mine de rien il aimait ça, pour une fois, qu'on le félicite sincèrement. et qu'on lui dise qu'il avait du potentiel, au lieu de lui dire de faire des efforts supplémentaire. au final, ça s'est bien passé. la moyenne, disons. une moyenne pour laquelle il a travaillé fort. et il en est fière, quand même. d'avoir réussi à faire tout ça.

SEVEN ☽ pas de grands talents en rien, pas d'aptitudes pour les sciences ou les dessins, Jackson ce pour quoi il est doué c'est les langues, le chant. faut se l'avouer, sur sa langue les mots sont pourvu d’une agilité stupéfiante, d’une beauté sans pareil. Sans doute seul traits qu’il tire de son père si ce n’est son nom. Lorsqu’il parle, lorsqu’il rit ; c’est la qu’il le meilleur qu’il excelle sans aucune équivoque. mais pendant longtemps lui ne le savait pas, lui n’était pas ce gars sociable, lui n’était rien – si ce n’est ce pitre désirant attiré l’attention, désirant être vu. Ce clown avare de sourires. et bien sûr, il fallu que Aidan débarque, et lui ouvre les yeux sur son côté social, et voilà qu'il se découvre une voix et une passion : Faire rire. Avec eux, il chantait, riait, blaguait. Il respirait, et dieu ce qu’il était doué, plus que doué.

EIGHT ☽ Glasgow l’avait vu naître, et ne le verrait certainement pas crever. De tous ces trous dont on veut s’échapper, de toutes ces villes qui vous happent, et qui trouvent pourtant la bonne raison d’en garder le moindre habitant, celle-ci venait de la perdre. Et pourtant ce n’était pas faute d’y avoir des souvenirs indélébiles. Pas faute d’en connaître les moindres ruelles, les moindres recoins… de s’être pris pour les rois de la ville, avec Aidan et Dylan – et de s’être amusé à s’imaginer autre part, au loin, pour voir le monde. Sac à dos sur les épaules skate dans la main ; ses papiers d'identité, et rien d'autre que son envie de liberté. mais il n'avait jamais su dire ce qui, à chaque fois, l'avait fait revenir, Jackson. la fatigue de courir, peut-être. la fatigue d'être loin.. loin de tout ce qu'il a toujours connu, et qui lui manquait plus que ce qu'il ne voulait l'avouer. mais au fil du temps, il s’en est rendu compte Jax. Que ce qu’il appelle son foyer, c’est en réalité ces amis vers qui il peut revenir n’importe quand – Grossbitt et « placer surnom de dylan ».

Alors quand son ami lui annonce son départ pour Boston, il a comme cette impression que son monde va s’écrouler, non qu’il se doit de l’accompagner dans son aventure, comme toujours. Parce qu’eux trois, c’est l’équivalent des trois mousquetaires. « Tous pour un et un pour tous » symbole de leur amitié depuis qu'ils sont hauts comme trois pommes. toujours amis, toujours ensemble. Envers et contre tout. et malgré tout ce qui a pu se passer, malgré les merdes qu'il laisse derrière lui Jackson, malgré les pertes qui les ont détruit, et malgré les émotions dans les tripes…
Il peut se passer tout et n’importe quoi, ça, ça ne changera jamais.