Je suis joueur, j'aime les faux semblant et la séduction, mais alors Nadia, elle est d'un autre level dans le domaine ! Elle ose, elle va loin, très loin même... La main qui descend lentement, qui continue son chemin, plus bas, toujours plus bas. Elle va s'arrêter ou pas ? Pourquoi je demande ? Je sais très bien que non. Et si je ne le savais pas, je le vois très bien dans ses prunelles que je fixe, je vois que la demoiselle ira jusqu'au bout. Et elle le fait, sa main se pose sur mon jean, l'endroit qu'il est normalement interdit de toucher si on est un tant soit peu civilisé, un tant soit peu normale.

"Merde... Tu sais que j'ai menti du coup...", déclarais-je, visage coupable.

Elle le sent la belle blondinette que l'effet qu'elle a réussis à me faire, ce n'est pas le portable dans ma poche. Elle n'a pas besoin d'aveux de ma part. Les lèvres qui s'approchent dangereusement, très dangereusement, qui frôle celle de la belle sans les toucher, qui joue avec la tentation, la provoque avant de souffler ces quelques mots: "T'es sûre de vouloir être vu si proche de moi ? Un alcoolique suicidaire ? C'est pas très glorieux...".

Il ne dit pas un mot. Provocation pour la belle ou invitation silencieuse à le toucher ? Elle l'ignore, mais elle va jusqu'au bout. Elle n'a pas peur de l'interdit, peut-être qu'elle devrait au moins un peu. Elle soutient son regard, guettant ses réactions. Non, il ne bloque pas sa main et voilà qu'elle est maintenant sur son service trois pièces. Et puis, il finit par réagir... Provocation de sa part. Elle rigole. "J'allais justement dire que ton téléphone était étrange." L'informe-t-elle, amusée par cette pseudo-comédie. Parce qu'elle ne se recule pas, malgré le manège fini, malgré qu'elle l'ai forcé à avoué. Sa main qui ne bouge pas. Le souffle court alors qu'il s'approche d'elle, de son visage. Son coeur rate un battement alors qu'elle le sent si proche. Elle n'a qu'une envie franchir les quelques centimètres qui séparent encore leurs lèvres. L'embrasser. Pourtant il parle, cherche à trouver peut-être une excuse pour la faire fuir. Mais c'est mal la connaitre, penser qu'elle se laisserait avoir par un trait négatif, elle qui cherche le positif partout, qui se veut aussi optimiste que possible. Elle sourit légèrement. "Tu n'es pas que ça." Lui répond-elle alors doucement, parce qu'elle a vu autre chose de lui, peut-être ce qu'il voulait montrer, un masque, mais il y a toujours une part de vrai. Nadia ne peut pas croire que les jeux qu'ils ont eux ne sont que grâce à un mensonge de sa part. Elle n'y croirait pas de toute façon. Cependant, elle retire sa main de son entrejambe pour venir la glisser autour de sa taille, doucement, pour un rapprochement un peu plus classique. "Embrasse moi..." Quémande-t-elle alors, pour le laisser prendre sa décision, elle, elle lui a donné sa réponse, elle ne s'est pas écarté, elle lui a fait comprendre qu'elle voyait autre chose, mais elle ne peut guère le forcer s'il ne le sent pas... Cela doit être un jeu, quelque chose de volontaire, pas quelque chose qui pourrait blesser ou laisser des regrets...

Elle est perspicace la blondinette n'est-ce-pas Alan ? On dirait qu'elle a vu au delà du masque que tu montre à tout le monde. Et pourtant, Dieu sait que tu ne veux pas le montrer ce morceau de toi, ce véritable Alan. Derrière le mec souriant et qui dis sans arrêt des conneries, il y a ce jeune homme meurtris par la vie, celui qui a pensé en finir un jour, orphelin d'une mère désormais, et apeuré par un monstre tapis dans l'obscurité qui le surveille, celui que l'on appelle solitude. Elle l'entrevoit Nadia, et ça me fait peur, parce que je ne veux le montrer à rien ni personne. Mais son regard me dit pourtant un tout autre message; le réconfort qui m'envahit quand elle rapproche de moi pour me demander de l'embrasser, les lèvres qui ne se font pas prier pour trouver tendrement celle de la jeune femme dans un baiser. "Tu fais l'amour aussi bien que tu embrasses ?", ajoutais-je dans un rire quand nos lèvres rompent le contact. Jamais sérieux, c'est ma marque de fabrique, c'est notre marque de fabrique même. Cette marque à tous les deux qui fait que nous sommes constamment dans un jeu perpétuel qui n'aura surement jamais de fin. Ou bien qui terminera par la blessure de l'un d'entre nous. C'est le risque Nadia, je pense qu'elle le sait tout aussi bien que moi. En ce qui me concerne, je ne tenterais rien de sérieux, que ce soit avec toi ou une autre. L'amour m'a bien trop souvent déçu par le passé et mon cœur commence à en avoir marre. Mais toi Nadia, es-tu certaine de ne pas t'attacher trop à moi ? Que ce jeu ne finira pas par te blesser ? Dis moi que oui, parce que je ne souhaite en aucun cas en arriver là. Les mains qui descendent de nouveau sur les fesses de la demoiselle avant de finalement lui glisser ces quelques mots: "Bon d'accord... J'avoue que tu as un cul qui vend du rêve", les yeux qui roule vers le ciel, comme si je lui concédais quelque chose d'énorme.

Il répond à sa demande, sans se faire prier. Leurs lippes dansent ensemble un instant. Un moment hors du temps. Elle le fixe ensuite, quand il la questionne. Moment de tendresse passé pour revenir dans le jeu, dans la provocation. Elle aime cela et ne manque pas de répondant. "La suite au prochaine épisode." Parce que ce n'est clairement pas dans cet endroit qu'il aura sa réponse, parce qu'elle n'en a rien à faire des on dit, mais elle a quand même assez de respect pour elle-même pour ne pas se retrouver à faire l'amour en plein milieu d'un terrain de basket... Faut pas pousser mémé dans les orthies comme on dit. Néanmoins, elle ne s'écarte pas, ses mains posées de chaque côté de la taille d'Alan, elle le regarde alors qu'il vient encore lui toucher les fesses comme pour vérifier à nouveau avant de la complimenter. Elle rigole, réellement amusée. "Oui, je sais." Elle lui tire alors la langue avant de se balancer un peu. "Tu veux commencer à apprendre la danse ? On est dans la bonne position là...Enfin, sauf tes mains, j'suis pas sûre que si tu fais cela à ta cavalière au bal, elle appréciera." Elle sourit Nadia, même si elle est maintenant intriguée par ce qu'il lui a dit avant le baiser. Un alcoolique suicidaire... Elle ignorait réellement cette facette de lui, ne prêtant guère attention aux dires de veritas plus que cela... Faudra peut-être qu'elle lui demande de s'expliquer, mais pas maintenant, ils ont d'autres choses à faire. Et se serait totalement con de pourrir cette ambiance avec une conversation bien trop légère. Comme lui, elle a besoin de moment léger, sans prise de tête, juste de l'amusement et rien de plus. Néanmoins, maintenant, elle sait qu'elle doit éviter des sujets et a bien comprit que ses cadeaux étaient totalement mal venu... Mais ce n'est pas pour autant qu'elle perd son sourire, parce qu'il les a accepté, qu'il a fait mine de rien. Et puis, c'était l'attention qui comptait non ?

Pourquoi ? Hein Alan, pourquoi l'avoir embrassé ? C'est le genre de gestes qui envoient de très mauvais signaux, celui qui dit que tu pourrais vouloir d'une relation plus sérieuse alors que ce n'est pas franchement le cas. Toi, normalement, tu n'embrasses les jeunes femmes que pour avoir le droit de pénétrer leurs chambres par la suite, comme un ticket d'entrée pour les voir s'effeuiller devant toi, rien de plus, juste pour ces moments-là. Aujourd'hui, c'était un baiser tendre et bien contraire aux règles que l'on s'est imposé pour ne plus être blessé. Alors je me défends, de la meilleure des manières, celle dont je suis passé maître dans l'art, les conneries. Mes mains qui se posent sur son cul et mes lèvres qui débitent une bêtise sans non à laquelle la demoiselle est réceptive. Ce qui ne m'étonne guère finalement, connaissant le caractère de Nadia très semblable au mien. "Ça dépends quelle cavalière tu as non ?", répondais-je à la mon amie blondinette. Ne nous voilons pas la face, rien que sur le campus, il y a quand une sacré bande de traînées non ?  Certaines écartent les cuisses encore plus vite qu'Usain Bolt coure le 100m, c'est à dire moins de dix secondes. Mais je sais que Nadia n'est pas de ce genre là. Provocatrice, séductrice et joueuse, mais pas une de ces filles qui ne se respecte pas, sinon le courant ne serait jamais passé entre nous. "La suite au prochain épisode", que je lui vole non sans un rire sa précédente réplique quand elle me propose de danser, me reculant et allant chercher le ballon avant de me retourner pour lui proposer de rentrer à la Adams House.

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