Tu fais tous les efforts du monde pour te contrôler. Certains signes de l’émotion qui montent sont présents et dans l’instant, tu aimerais bien te cacher. Mais Heather souhaite l’inverse et vient à son tour chercher ton visage. Tu relèves un peu ton menton ce qui t’oblige à croiser son regard tandis qu’elle t’explique qu’elle n’a jamais dit ça. Sincèrement, tu te demandes lequel de vous deux elle essaie de convaincre… Cela pourrait être vrai, mais peut-être également que cette envie ne viendra jamais! « But you said it’s been so long… » Ça ne faisait pas de sens pour toi, mais c’est encore une fois parce que tu t’arrêtais à tes idées. « I need some too. » Tu te redresses alors et d’un geste rapide, tu passes par-dessus elle pour te lever. Les mains sur ton visage, tu te diriges vers le couloir pour tenter de garder le contrôle sur tes émotions. Tu sais que c’est difficile pour elle et tu ne peux pas la brusquer, mais pendant ce temps-là tu ne vas pas mieux non plus… Il n’y a pas de solution miracle malheureusement.

J'hoche à peine la tête. " I know.. But I kept it deep inside till you told me how you felt.. You brought it all back up and now I have to deal with it.. I never had to before." Parce que c'était mon secret et que je vivais bien avec. Maintenant? J'peux plus ignorer. Tu dis avoir besoin de temps aussi et te lèves soudainement du canapé pour disparaitre dans le couloir alors que je reste là, dubitative à fixer le chemin que tu viens de prendre. Long soupire alors que je me passe une main sur le visage.mon coeur me fait mal à l'intérieur et j'ai envie de courir derrière toi, mais mes jambes sont lourdes et je ne veux pas m'imposer.

Tu ne l’entends pas bouger et sincèrement, tu ne sais même pas si tu préfères qu’elle te laisse seul ou viennes te retrouver. Tu ne te comprends plus et cela te rend terriblement nerveux, toi qui as l’habitude de tout contrôler. À cette pensée ta respiration devient un peu plus rapide et tu t’arrêtes. En fait, tu t’assis directement au sol, comme tu n’es pas encore rendu à la chambre. Le visage toujours appuyé dans tes mains, tu te concentres simplement à inspirer et expirer. Au travers tout cela, tes pensées te disent que tes souhaits sont stupides. Qu’ils ne se réaliseront jamais. Que tu ne vas qu’être blessé plus. De quoi devenir fou.

Le silence qui suit ton départ du salon devient rapidement assourdissant et je finis par me lever du sofa pour faire quelques pas vers le couloir. J'hésite, tiraillé entre l'envie d'aller me faire un verre ou de prendre un cachet quelconque et celle de te retrouver. Lorsque je te vois assit par terre les mains sur le visage cependant, la réponse devient claire et je marche vers toi, m'agenouillant face à toi et attrape doucement tes poignets pour forcer tes mains loin de ton visage. Une fois dégagé, je te regarde et viens encadrer ton visage de mes mains. Sans te brusquer, je me penche pour venir poser mes lèvres sur les tiennes, mais m'arrête à quelques centimètres à peine, yeux clos et coeur battant. "I love you Hayden Kane."

Ces pensées ne s’arrêtent pas et tu n’entends pas Heather s’approcher. C’est lorsque que tu sens ses mains sur tes poignets que tu réalises qu’elle est là et sursautes un peu. Tu ne t’en es pas rendu compte, mais tes yeux sont remplis d’eau et face à elle, tu te sens complètement vulnérable soudainement. Aucunement viril, tu te sens idiot et tu te dis que tu vas lui faire peur. Tu es trop émotif, trop sensible. La pauvre, comment fait-elle pour supporter ça? Toi et tes idées qui viennent du pays des licornes. Mais elle se rapproche plutôt de toi et tu crois qu’elle va venir t’embrasser. T’en aurais sûrement besoin en ce moment… sauf qu’elle s’arrête. Tes sourcils se froncent et tu ne bouges plus. I love you Hayden Kane. T’es pas mal certain que ton coeur manque un bond. La blonde t’a déjà dit ses mots, mais dans l’instant, ils viennent particulièrement te toucher. D’un geste brusque tu te redresses un peu pour venir combler cet espace qui vous sépare et l’embrasser. Une détresse peut probablement se sentir au travers ce baiser que tu romps après quelques secondes. « I love you too. » C’est là-dessus que vous deviez vous concentrer, pas tout le reste… « I’m sorry… » Que tu finis par murmurer en te reculant un peu et venant passer tes mains sur tes joues, un peu honteux. Désolé de quoi? Tant de choses…

Ton regard larmoyant me fend le coeur et me fait à la fois pousser des ailes pour la suite. Mains sur tes joues, mon visage qui s'approche du tiens sans pour autant laisser mes lèvres trouver les tiennes, je t'exprime finalement ce que je ressens et, bien que je t'ai dis ces mots auparavant, jamais n'avaient ils encore été prononcés dans cet exact contexte. C'est la première fois que je te dis ouvertement et sans détour que je suis amoureuse de toi. Tu te redresse d'un coup et mes mains tombent alors que nos lèvres se retrouvent dans un baiser où je ressens ta détresse jusqu'au plus profond de moi juste avant que tu ne me retournes le sentiment et t'excuse en essuyant tes joues. " Why? You have nothing to apologize for baby.."

Intensité. C’est comme ça que tu pourrais décrire plusieurs de vos dernières rencontres. Montagnes russes. Ça ce sont tes sentiments qui passent du plus grand bonheur à la plus grande tristesse. Même si en ce moment, c’est toi qui tu remets en doute tandis que tu te sens t’effondrer devant elle. Tu t’en veux de réagir comme cela alors que wow, tu ne l’as jamais entendu dire ces mots de façon aussi simple et honnête. Tu essaies de te les répéter mais la culpabilité revient au galop et votre baiser se termine. « I’m putting too much pressure on you. » Tu souhaitais qu’elle soit d’une manière qui ne lui ressemblait pas. Ce n’était pas ça aimer, tu ne pouvais pas lui demander ça. Tu dis que vous avez perdu en quelque sorte cet étincelle que vous aviez auparavant ensemble, ce plaisir. Mais est-ce toi qui rends les choses plus compliquées qu’elles ne le sont en ayant des attentes irréalistes? Heather ne ressemble en rien à tes exs. C’est de l’adaptation pour toi aussi dans le fond. Tes joues humides, tes yeux rouges, tu te demandes comment elle peut encore être là et te dire simplement qu’elle t’aime.

Je ne pensais pas que les rôles se retrouveraient ainsi inversés. Que tu serais celui qui laisse ses émotions couler sur ses joues et ses craintes s’exprimer de façon aussi douloureuse. Tu t’excuses parce que tu as l’impression de me mettre trop de pression et si c’est partiellement vrai, c’est aussi partiellement faux. « And I keep hurting you… who’s worst, uh? » Je secoue lentement la tête et me redresse encore sur mes genoux pour attirer ta tête tout contre moi, la déposant sur ma poitrine en caressant tes cheveux et embrassant ton front.

Tu ignores ses paroles. Enfin, tu ne réponds pas. Ce n’est pas une compétition… Tu sais que tu as raison, que tu mets trop de pression sur ses épaules, qu’elle n’est clairement pas rendu là. Mais ses paroles sont probablement vrai également. En tout cas, si ce n’était pas le cas, pourquoi te retrouvais-tu dans cet état? Tu la vois se redresser un peu et te tirer contre elle. Ta tête appuyée sur le côté contre sa poitrine, tu fermes alors tes yeux. Tes bras passent naturellement autour de sa taille et viennent doucement la serrer. Ses gestes se veulent rassurants et tu retrouves un peu le calme. En fait, après toutes ces émotions, tu sens plutôt ton énergie descendre en flèche. Tu la questionnes alors d’un murmure, toujours contre elle. « Can we go to bed now…? »

Tes bras autour de mon corps me font du bien. Une vague de chaleur qui m’envahit et m’apaise un peu après, encore une fois, tant d’émotion. Je garde les yeux clos un bon moment sans jamais te lâcher jusqu’à ce que tu demandes si on peut enfin aller se coucher. « Yeah.. let’s do that. » Je recule à contre cœur même si mes genoux n’en peuvent plus et t’embrasse longuement avant de me redresser complètement pour aller directement dans ma chambre pour m’installer pour la nuit.