Habilement accrochée à l’une des barres de la rame, une musique probablement trop forte envahissant ton conduit auditif, t’es dans ta bulle. Les yeux clos, ignorant le monde autour de toi et ce qui peut bien se passer, tu te concentres pour garder l’équilibre entre une accélération et un coup de frein du métro. Toi, tout ce qui t’importe, c’est de pouvoir rejoindre le centre de Boston pour retrouver quelques-uns de tes amis et assister à une représentation de théâtre que t’attends depuis de trop longues semaines déjà.

En sortant de cours, je croise @Cléolya A. Strauss et on se décide de rentrer ensemble et de passer la soirée ensemble, histoire de prendre de nos nouvelles et pour que je puisse lui parler de ce qui se passe dernièrement dans ma vie. Sauf que ça fait déjà bien dix minutes qu'on atteint mon chauffeur, alors je prends mon téléphone pour pouvoir l'appeler et là c'est le drame. Il est bloqué dans un embouteillage monstre dans Boston. Sauf que clairement je compte pas rester ici plus longtemps à attendre. Je dis à mon chauffeur de laisser tomber, que je vais trouver une autre solution, et je me tourne vers Cléolya. " Bon bah t'as déjà pris le métro ? " Que je demande à la jeune femme en rigolant. Tant pis on va expérimenter tout ça. " Allez vient. " On descend sur les quais et évidemment c'est plein de monde. Je soupire. La galère. Et ça l'est encore plus quand le métro arrive et qu'on monte dedans. Evidemment pas de place pour s'asseoir. On est débout et y a plus qu'à attendre. " C'était la pire journée pour mettre un costume aujourd'hui. " Mais j'étais passé au boulot de matin avant de venir à l'université, donc pas le choix. Attendons et soyons tout simplement patient.

encore une journée qui s'achève, la pression qu'elle relâche, pressant le pas pour atteindre son objectif : rentrer chez elle. camille, elle a finit par prendre l'habitude du métro de boston. premièrement parce qu'il s'agit de son moyen majeur de déplacement et ensuite parce que dans le fond, ce n'était jamais bien long. alors bien sûr, on était loin de londres, de la politesse et de la propreté mais à peine avait-elle passé les portes métalliques qu'elle plongeait ses écouteurs dans ses oreilles se laissant embarquer dans un autre monde, appuyé contre une barre, les yeux mi-clos. vingt minutes, juste ça. et elle pourrait s'affaler dans son canapé, se laisser mourir devant netflix ou même se faire couler un peu. un large panel de possibilité qui lui permet de penser à autre chose quand le monde s'entasse, quitte à s'écraser les uns les autres. vingt minutes, juste ça.

Je n’arrive pas à croire que je sois dans l’obligation de prendre le métro pour entrer chez moi. Combien de chance il y a-t-il pour que mon chauffeur ait de la mortalité dans sa famille et que ma propre voiture soit en réparation. Je me le demande bien… Hors de question pour moi de prendre un taxi et de devoir attendre dans le trafic de Boston, alors je suis obligé de me coltiner le métro et ses senteurs de sueur et tous ces gens bizarres. Heureusement que nous sommes vendredi et que le week-end pointe enfin le bout de son nez. Je m’engouffre donc dans le tas de ferrailles, écouteurs sur les oreilles n’osant pas m’asseoir sur les bancs. Non mais s’il fallait que des gens ait pissé, ça ne fonctionnera pas avec moi. J’espère tout de même que des clodos ne m’adresseront pas la parole, ça serai trop… crade.

Un sac en bandoulière sur l'épaule, j'ai les yeux rivés sur l'écran de mon portable. Plus précisément sur les dernières photos que j'ai prises de mon séjour à Hawai. La chaleur de l'endroit me manquait déjà. Et comment ne pas y penser quand on se retrouve coincée sous ces néons, lumières des plus désagréables d'ailleurs. À se demander pourquoi j'avais décidé de prendre le métro ce matin plutôt que de prendre ma voiture pour aller en cours. Ah oui, accident sur mon trajet qui causait apparemment de grand retard et une grosse congestion. J'avais pas envie d'attendre dans ma voiture, c'était plus simple de prendre le métro qui passe près de chez moi. Ça impliquait donc que je devais le reprendre pour retourner à domicile également. Et je devais avouer que j'avais faim. j'avais vraiment hâte d'arriver chez moi pour voir quel somptueux repas m'attendait. Notre cuisinière se donnait toujours à fond pour nous préparer quelque chose de délicieux à se mettre sous la dent. Elle y mettait beaucoup du sien, laissant aller ses talents culinaires uniquement pour le bonheur de nos papilles. Rien que d'y penser, j'en avais l'eau à la bouche. Plus que quelques stations et je n'aurais plus qu'à marcher jusqu'à mon loft.  

On m'avait invité à un anniversaire de l'autre côté de la ville. Comme j'avais pas nécessairement envie de faire de la route avec ma voiture, j'avais choisi de prendre le métro. Comme ça, si j'finissais trop bourrée aucun risque de faire un accident en revenant chez moi. Je cédais ma place à une femme enceinte, je me décalais légèrement pour lui laisser de la place. Cette dernière me lançait un sourire pour me remercier. J'pouvais pas m'empêcher de baisser mon regard vers son ventre et me dire que si j'avais pas perdu mon bébé y a quatre mois, j'aurais pu avoir la même grosseur. Je m'adossais contre le mur en essayant de coller mes pieds au sol, ça serait bête de revoler de l'autre côté dès que ça freinerait. Je détournais mes yeux vers la fenêtre en pensant à autre chose.   

Un rendez-vous à Harvard, un nouveau contrat signée et quand je suis sur le quai. Je laisse passer un métro, puis entre dans le second qui se présente à moi. Toujours aussi rempli, mais j'ai pas envie d'en laisser passer douze avant d'entrer dedans. J'entre finalement dans le métro, et c'est les yeux rivés sur le téléphone. Envoie encore quelques messages, à mon père pour lui dire que je vais bien, à Scarlett aussi. Réponds à quelques mails, entre deux et me faufile dans un coin du wagon.

pourquoi l'équipe sephora t'avais envoyé à l'autre bout de boston pour travailler dans un autre magasin pendant les soldes ? Et toi, comme un pigeon, tu avais répondu oui. Tu étais obligé de prendre le métro pour te rendre à ton boulot. ce qui avouons-le, te faisait bien chier. écouteurs dans les oreilles, tu étais debout en train de te tenir à cette barre de fer. étant dans la médecine, tu savais trop bien les risques pour tomber malade. heureusement, que ton sac à mains, tu avais toujours du gel antibactérien pour les mains. Les stations de métro s'enchaînaient et le temps semblait si long. heureusement que la musique était là pour te tenir compagnie.

Saleté hiver où il fait trop froid pour prendre son vélo, tu aurais préféré car vu le monde dans la rame de métro tu n'avais pas envie d'y monter, tu n'aimais pas le vent froid te fouetter le visage quand tu roulais. Tu serais bien rentrée à pied mais tu travaillais au Drink ce soir, commençant à 18h tu n'avais pas envie d'être en retard. Te voilà donc debout dans le métro bondé, tu avais quand même trouvé moyen d'être accolé à la vitre car il n'y avait pas de siège libre. Tu avais l'habitude de tout ce monde, d'ailleurs tu aimais bien regarder les gens et essayer de deviner ce qu'il faisait dans la vie. Tu aperçu alors Tamsin que tu avais déjà croisé à la salle de sport, tu lui touchas le bras quand elle passa non loin de toi pour signifier ta présence, discuter c'est toujours mieux que de rester seule pendant le reste du trajet. « Bonjour madame Strudwick ! »

@Tamsin B. Watts