Tu ranges ton téléphone portable dans ton sac et t'essayes de te concentrer à nouveau sur le cours mais t'as quelque chose qui te trotte dans la tête. Et si tu séchais ? Tomy t'as glissé l'idée et maintenant n’hésites vraiment à l'appliquer même si lui as dit que que tu le feras pas. Ce que t'es influençable. Après une rude bataille entre ton ange et ton petit démon intérieurs, tu choisis finalement de rester en cours. Tu rentres dans tes dernières années d'étude, encore un peu de concentration et t'auras bientôt ton diplôme, c'est pas le moment de flancher maintenant. C'est donc en fin d'après-midi que tu rentres chez toi. "Je suis là ! Je t'ai pas trop manqué ?" Tu ne le vois pas dans le salon mais il ne doit pas être bien loin. T'espère juste qu'il n'est pas en train de bader dans son coin. Parce que malgré tout, t'as pas l'impression qu'il soit dans un bon jour. Ce qui est assez compréhensible d'après ce qu'il a pu t'envoyer tout à l'heure. T'essayes de te mettre à sa place et tu peux bien comprendre que ça ne doit pas être très cool de se faire renvoyer chier par son géniteur. Même si tu ne connais pas spécialement leur relation. Tu n'as jamais essayé de lui parler de ses parents, de sa famille de manière générale. Peut-être que t'as peur qu'il te retourne les questions que tu pourrais lui poser. Non t'as pas envie de t'étaler sur ta situation familiale, surtout après ce que tu viens d'apprendre sur tes origines. Comme quoi la vie est pleine de surprise, bien loin de te laisser tranquille. "T'as choisi quoi pour les pizzas ? Je meurs de faim."

@Tomy Moretti

Je suis dans une merde pas possible. Je suis quelqu'un qui a l'habitude de tout contrôler. Et là, tout m'échappe. Je vis une période assez compliquée et le pire de tout ça, c'est que je peux en parler à personne. Même Eddie n'est pas au courant de ma vie secrète. De ce que je fais des mes soirées, quand je lui dis que je sors avec des potes ou que j'ai un rencard. Mensonges. Je me remplis les poches en faisant des choses pas très légales. Et justement, cela devient dangereux. D'après une connaissance, je suis fiché, le réseau mafieux me surveille et est prêt à me descendre au moindre faux pas. J'ai pas encore décidé si je voulais faire partie d'un réseau d'escort et de prostitution pour qu'on me protège. J'ai toujours voulu faire mes petites affaire seules, dans mon coin, tranquille. Mais apparemment, ça dérange. De plus, j'arrête mes études à harvard car je n'y ai plus le coeur et que ma vie d'escroc me prend trop de temps. Mais pour que ça passe crème, je remets la faute sur mon père. Enfin, disons que quand j'ai avoué que j'arrêtais médecine, son rêve s'est écroulé, et sous le coup de la colère, il m'a coupé les vivres. Alors je suis là, à déambuler dans l'appartement d'Eddie. Ouais, son appartement. Pas le mien. Je suis juste un squatteur et je paye le loyer quand je peux. Trop gentille qu'elle est. Je sais pas si je la mérite au fond. Si seulement elle savait à quel point je suis un monstre qui erre sur terre, sans savoir où aller. Je sursaute quand j'entends sa voix résonner à l'entrée. Je quitte ma chambre en enfilant mon t-shirt que j'avais retiré pour dormir et je m'approche d'elle, sourire aux lèvres. "pepperoni et quattro fromaggi." que je dis avec mon accent italien bien prononcé. "je leur ai demandé de nous les livrer vers 18h." donc dans une vingtaine de minutes quoi. " ça va ? " question banale mais elle a l'air fatiguée. Elle continue les cours, elle au moins. Nos horaires sont décalés, je dors la journée, et elle dort la nuit.

@Eddie Mayle

✧. ❛ love on top. i know nothing's perfect but it's worth it after fighting through my tears and finally you put me first. it's you.

Tu le vois apparaitre les yeux pas totalement ouverts au moment où t'envoies valser tes chaussures dans l'appartement. Il n'a pas l'air très en forme, peut-être qu'il dormait et dans ce cas là tu viens sûrement de le réveiller. Mais peu importe, t'es contente de ne pas le retrouver complètement défoncé à n'importe quelle drogue. Tu ris légèrement en entendant son bel accent. T'as déjà essayé de l'imiter. Une catastrophe, il ne s'est pas gêné pour se foutre de ta gueule. "Totalement ce dont j'avais envie ! Si tu sais pas quoi faire, tu pourrais ouvrir un cabinet de voyance, ce genre de truc." Tu rigoles à nouveau. Bon nombre de gens croient à ce genre de chose. Toi t'aimes en rire, simplement. Tu vas faire un tour dans la cuisine pour sortir un verre et une bouteille de tequila. Il est peut-être un peu tôt pour boire mais t'en abuseras pas, normalement. Tu te sers un verre et fais signe à Tomy pour savoir si il en veut un aussi. "C'est plutôt moi qui devrais te poser la question, après ce que tu m'as dis." Tu remets une mèche blonde derrière ton oreille en soupirant. "Tu ne veux vraiment plus retourner à Harvard ?" Vous ne faisiez pas du tout le même cursus mais ça te faisais plaisir de le croiser de temps en temps sur le campus. Tu ne sais pas si tu réussiras à lui faire changer d'avis. T'imagines qu'une telle décision ne se prend pas sur un coup de tête et qu'il a dû y réfléchir longuement.

Je sais, je suis fort pour savoir ce qu'elle aime Eddie. En vivant avec elle, dernièrement, j'en apprends de plus en plus sur elle. Je suis un observateur, très perspicace. J'analyse puis j'agis. C'est quelque chose que je fais souvent avec mon travail, il le faut, avoir ce talent est un plus. « j'y penserai. » que je lance distraitement en souriant. Je veux pas penser à ce qui m'angoisse pour le moment. Je veux pas lui dire donc j'essaye de m'intéresser à sa journée, etc, mais elle retourne automatiquement la question. Et merde. Heureusement, je suis un assez bon comédien.  Je lui tends un verre pour qu'elle me serve aussi à boire et j'hausse les épaules. « c'est une décision mûrement réfléchie. tu sais, y'en a pas mal qui quittent harvard sans terminer leur cursus. c'est la vie. je trouverai bien autre chose à faire. et s'il faut, je retournerai vivre en Europe. » c'est en dernier recours. Pour sauver ma peau je pourrai retourner à Florence mais j'ai besoin de mon réseau et de ma clientèle de Boston, elle est beaucoup trop importante. « fais pas cette tête, je suis encore là non ? » je la taquine. J'imagine que je pourrais lui manquer, au moins un tout petit peu. Moi en tout cas, si Eddie vient à quitter ma vie du jour au lendemain, j'en serais totalement chamboulé. J'attrape mon shot, je le cogne contre celui de la blonde et je l'avale cul-sec.

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Tu verses le liquide translucide dans son verre tout en l'écoutant attentivement et tu te crispes presque immédiatement quand il te parle de retourner en Europe. T'arrives pas à te faire à cette idée qu'il quitte ton appartement un jour ou l'autre. Tu t'es trop attachée, comme toujours. Faible Eddie, tu changeras jamais malgré ce que t'essayes de te faire croire. "Plus pour très longtemps j'ai l'impression." Tu souris, tristement. Triste vie. Tu l'imites en vidant le contenue de ton verre d'un coup puis tu te ressers et t'en fais de même pour Tomy. "En plus t'es partie sans même savoir ce que t'allais faire ensuite ? Mais pourquoi t'as fait ça Tomy ?" Tu ne peux pas cacher ta déception très longtemps. Il avait du potentiel et le savoir gâché pour... tu ne sais même pas pour quoi, t'énerves. Mais il n'a aucun compte à te rendre. T'es encore beaucoup trop dans le flou. Tu sais pas si il en avait marre de la médecine, mais ça avait l'air de bien se passer. En tous cas c'est ce qu'il te faisait croire. Et puis il parait beaucoup trop serein quant à son avenir. Peut-être est-il déjà assuré par autre chose. Mais tu pars du principe que non. T'es pas au courant d'un quelconque boulot qu'il aurait pu faire en dehors de ses études. Surtout avec des études de médecine ! Le fait est que ta peur. Peur qu'il parte du jour au lendemain, qu'Harvard ait été la seule chose qui le retienne ici.

C'est bien pour ça que j'ai peur de lui en parler. Je me dis que si je devais partir, ça serait plus facile si j'avais déjà un pied en dehors de son appartement. Mais quand je lui ai annoncé que je partais, quelque chose m'a repoussé à rester avec elle. J'aime pas ça, occuper une pièce sans rien faire, une pièce vide quand elle n'est pas là. J'ai besoin de mon chez-moi, d'me sentir bien sans l'impression de déranger les gens. Mais le problème, ce sont mes problèmes. Et j'veux pas que ça devienne les siens. Je veux pas qu'un jour, on vienne frapper chez elle en lui pointant une arme sur la tempe en entendant le son de mon prénom sortir de la bouche de ces mafieux. Mais en attendant, j'arrive pas à bouger, je dois réfléchir, j'dois... je sais pas. Mon esprit veut bouger mais pourtant, mon corps ne répond pas, il reste ici, et il boit en compagnie d'Eddie. La futée, elle remarque quelque chose de louche, elle pose trop de questions. Je m'y attendais. « écoute eddie, c'est comme ça. ne cherche pas plus loin... c'est mon choix et je le regrette pas. » j'aime pas avoir ce genre de discussion avec elle, j'ai presque l'impression qu'on va se disputer. J'ouvre la bouche pour répliquer de nouveau mais la sonnette se fait entendre. « j'y vais. » les pizzas sont là. Je paye le livreur puis je retrouve Eddie en déposant les cartons bien chauds. Peut-être qu'une bonne pizza fondante va nous aider apaiser les cœurs.

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Deuxième verre, directement dans ton estomac. Tu t'arrêtes là. Cette discussion s'annonce assez intéressante et tu veux avoir toute ta tête pour ne pas en perdre une miette. Tu hausses les sourcils, surprise. Surprise de sa réaction. Tu t'attendais à ce qu'il te donne une excuse convenable, quand bien même fausse. Là t'es pas plus avancée mais nettement plus alertée. "Tu me réponds un truc pareil et tu penses vraiment que je vais m'en contenter ?" Tu ricanes. La bonne blague. Tu pensais qu'il te connaissait un peu mieux. Ou alors c'était très maladroit de sa part. Dans tous les cas t'as clairement envie d'en savoir plus et tu ne le laisseras pas tranquille avant d'avoir eu quelques informations pour te satisfaire. Fais gaffe Eddie, ta curiosité s'est déjà retournée contre toi dans le passé. Ah mais c'est vrai ! T'es pas du genre à tirer des leçons de tes erreurs. Non toi tu la fait une quinzaine de fois avant de vraiment comprendre le problème. On sonne, les pizzas sont enfin là mais ta faim passe au second plan malgré l'odeur alléchante qui arrive jusqu'à tes narines. T'attends que Tomy ait posé les cartons pour continuer. "Pourquoi tu l'as fait Tomy ?" Regard braqué sur ses yeux. Tu ne lâcheras pas, pas cette fois.

Là, ça commence à me gaver, car je me sens obligé de me justifier devant elle alors que... c'est pas ma mère, c'est pas ma meuf, c'est juste une amie qui m'héberge. Rien de plus. Et si y'a quelque chose d'autre, je peux pas mettre le doigt dessus. Je tiens à elle, c'est sur, mais pas au point de lui déballer le triste côté de ma vie. Car en faisant ça, je vais la perdre, c'est sur. Elle insiste, elle fronce les sourcils, regarde à peine la pizza alors que je me rue déjà dessus. Pourquoi elle veut me casser la tête maintenant alors que j'avais juste besoin de décompresser ? Je soupire. « le niveau est trop dur à harvard pour moi, okay ? j'arrive à rien. je peux pas me forcer, je suis pas du tout concentré sur les études, tu l'as vu par tes propres yeux. » est-ce qu'une fois tu m'as vu me lever pour aller en cours ? Réviser ? Non. Car je le faisais pas. C'est pas pour moi ça. On n'vit pas dans le même mode Eddie. « puis merde, je pensais que tu comprendrais. pourquoi je cherche à me justifier ? c'est ma vie. » et je mords dans ma pizza qui a un drôle de goût tout à coup. Mon sang bouillonne en moi, je veux pas m'énerver, je veux pas lui dire des choses que je vais regretter alors s'il te plait, ne me pousse pas trop.

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T'es pas adepte des conflits. Drôle à dire quand on sait que ta dernière relation était conflictuelle au plus haut point. Tu vois Tomy soupirer et t'entends à son ton que ça l'énerve, que tes questions lui posent problèmes. Tu ne voulais pas qu'il réagisse de cette façon mais bien souvent tes souhaits ne se réalisent pas. Ouais ton petit génie bleu se fout bien de toi. Dans tous les cas, tu regrettes immédiatement d'avoir posé la question. Mais c'est trop tard, maintenant t'es lancée et c'est comme si tu ne pouvais plus t'arrêter, t'as atteint le point de non retour. "Et t'es concentré sur quoi Tomy ?" Toujours plus d'interrogations. C'est vrai que tu ne le voyais pas se lever aux mêmes heures que toi mais tu te disais qu'il devait sûrement avoir ses propres horaires de travail et des méthodes de révisions propre à lui. Absolument pas ! T'avais tout faux apparemment. Même pas capable de réellement savoir ce qu'il fait chez toi, sous tes yeux. Tu lèves les mains en signe de paix. "Je comprends très bien Tom ! T'as raison, c'est ta vie et t'en fais ce que tu veux. Je cherche juste à m'y intéresser un peu. Y'a pas de mal à ça quand même, je crois bien que c'est légal en plus." Tu hausses une épaule en te rapprochant pour prendre une part de pizza à ton tour. Elle a l'air vraiment bonne, dommage tu ne vas pas l'apprécier à sa juste valeur puisque ton attention est détournée sur le grand brun qui vit avec toi.

Je soupire. Je suis concentré sur des choses que tu n'veux même pas savoir Eddie, crois-moi. T'en ferais des cauchemars ou pire, t'en attraperais d'urticaire. Mais elle insiste. Elle se veut persévérante, elle lâchera rien et c'est une nouvelle facette que je découvre de sa personnalité. Quand j'hausse le ton, elle se met en retrait l'instant d'une seconde avant de refaire une remarque. Je veux pas te le dire putain, arrête. « je suis un escort. » je déglutis. Ma voix n'a même pas tremblée. Les mots sont sortis comme ça, naturellement, comme si ça devait se faire tôt ou tard. Mais j'ai peur ouais, peur du jugement, peur de son jugement. Car on est blessé le plus fort que par ses proches. Je sais Eddie, qu'abandonner mes études met en péril mon avenir, me permet pas d'avoir une sécurité derrière moi. Je sais que ce métier est mal vu, illégal, je sais tout ça. Merde, fais chier. Je me lève et je te tourne le dos, mes mains dans mes poches. « des femmes me payent pour ma compagnie. ça s'arrête là. » dans le sens où je ne couche pas avec elles. Mais dans le sens "je suis un escroc et je les vole par la même occasion" ça ne s'arrête pas là. J'ose toujours pas la regarder. Je suis prêt à prendre ma veste et à sauter sur la porte d'entrée. « c'est pour ça que je rentre tard, que je suis pas là le soir. je récole mon gagne-pain. » je pivote ensuite pour lui faire face, lui affichant un regard sévère. Je lui en veux à mort de m'avoir forcé à lui dire tout ça. Je suis très furieux. « c'est bon ? d'autres questions emmerdantes ou t'as fini de t'intéresser à moi ? » je me tiens droit devant elle. La table nous sépare et je ne lâche pas son regard. intérieurement, je tremble, de tous mes membres, je veux juste disparaître six pieds sous terre.

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