Je ne la comprends pas, définitivement je la comprends pas la rousse et je ne vais pas chercher à la comprendre ou à l’aider plus longtemps car elle ne le veux pas, préférant fuir, ignorer ce sujet sensible. Du coup je l’écoute me répondre sans même réagir de nouveau car ça n’en vaut pas la peine, je vais simplement gaspiller mon temps et elle ne voudra pas en savoir plus. De plus quand elle me signale que je ne suis pas à sa place ça me conforte dans mon idée. Très bien, ne t’en fais pas pour ça Salem, j’vais plus rien dire ni même tenter de t’aider. Comment elle veut être entendu quand elle la première refuse d’en parler ? Je sais pas moi mais c’est juste impossible forcément. Oui c’est douloureux je le conçois mais bon. Je m’agace du coup et je lui montre car clairement je ne supporte pas venir de bon cœur apporté mon soutien pour être renvoyé dans mes vingt deux comme une grosse merde sous prétexte que je ne sais pas ce que ça fait. Seulement je ne m’attendais pas non plus à cette réaction de sa part par la suite. Je la vois toute tremblotante dans un premier temps puis carrément elle me tourne le dos alors je pense à partir et la laisser cogiter là toute seule car de toute évidence elle ne m’écoutera pas, seulement quand je la vois dans cet état, je me dis que peut être j’ai été un peu trop dur avec elle et que c’est pas forcément cool de ma part, que j’aurais dû lui laisser un peu de temps pour s’acclimater ou autre. C’est pourquoi je me rapproche d’elle, caressant son dos pour venir la rapprocher de moi « Faut pas te mettre dans ces états là. Je .. je sais que c’est pas facile mais j’essayais juste de t’aider » Je la place de telle sorte à ce que sa tête soit sur mon torse et je caresse son dos et cheveux comme pour la rassurer afin qu’elle se calme. « Du coup on va parler d’autre chose c’est mieux, à moins que tu ne préfères que je parte ? » Après tout je l'ai mise dans cet état alors peut être qu'elle préférerait que je quitte sa chambre et que je la laisse tranquille un moment. Définitivement on a une relation foutrement étrange et compliqué tous les deux.

et ça la déchire à l’intérieur de continuer à ressentir tout ça. de ne pas trouver ni d’issue, ni de solution. le monde autour d’elle lui donne parfois l’impression que c’est simple, qu’elle n’aurait qu’à claquer des doigts pour que tout s’arrange. pieu mensonge. elle sait que c’est faux, personne n’est à sa place pour décider si oui ou non elle peut agir. personne ne sait ce que ça peut être de vivre ce qu’elle a vécut et elle en paix tous les jours les conséquences. alors elle a pas envie de l’entendre lui. avec ses belles paroles et ses promesses que tout iras bien. elle a pas envie qu’on lui balance au visage qu’il lui suffit de faire un pas en avant pour que tout s’arrange. c’est un tourbillon infernal dans lequel elle a été plongée et elle en souffre le martyr à chaque respiration. on a fait de sa vie une prison dorée. elle brille en surface, s’écroule en profondeur. et peut être q’un matin, il ne restera plus rien. puis salem, elle a l’impression de perdre pieds dans ce genre de moment. la respiration qui s’emballe un peu trop, le coeur en morceau. y a rien de plus douloureux qu’un coeur brisé et il est possible de le broyer d’un millier de façon. parfois, elle a la sensation que plus jamais rien ne pourra la sortir de cette torpeur dans laquelle elle est plongée. parfois, elle croit dur comme fer que plus rien ne pourra la sauver. c’est sûrement pour cette raison que son coeur s’emballe un peu trop, que sa respiration se fait sifflante annonçant une crise d’angoisse ingérable. et elle lui tourne le dos, ferme ses prunelles vertes et tente de se concentrer. ne pas paniquer, ne pas laisser les démons gagner. plus facile à dire qu’à faire. elle a les mains qui tremblent, la tête qui déraille et c’est les bras d’alec qui viennent l’entourer, la tirant contre lui comme s’il était un rempart. ━ c’est pas aussi facile qu’elle souffle. de l’aider ou de la sortir de là. il ne peut pas débarquer dans sa vie et croire qu’en quelques paroles, il sera capable de tout résoudre autour d’elle. elle a lutté longtemps la rousse avant d’abandonner. et maintenant, elle a plus envie d’entendre que tout pourrait s’arranger. on lui a prouvé des milliers de fois dans son combat que ce n’était pas le cas. ━ non, non.. reste là elle souffle, sa tête qui repose toujours sur son torse. dans un sens, ça l’apaise d’avoir des bras prêt à la soutenir. ça n’arrange rien à son cas mais ça la calme au moins un peu. elle sait même pas pourquoi il reste là, y a pas de logique ni dans leur relation, ni dans leurs discussions et pourtant, elle s’y complaît légèrement. ━ je sais que tu voulais pas me faire de la peine et il découvre une autre facette. loin de l’agressivité de la première fois dans une ruelle. c’est une salem complètement déchirée qu’il retrouve dans ce lit. qui prouve qu’elle est humaine et probablement un peu trop broyée par la vie.

Je n’ai pas l’habitude de rassurer les gens, d’essayer de les aider donc forcément je n’ai pas toujours les mots qu’il faut et surtout je reste quelqu’un d’assez entier, peut être même trop et là c’est la petite Salem qui a subi mon comportement. Sauf que là j’ai réalisé que j’avais abusé pour le coup et au lieu de fuir comme si de rien était comme un lâche, je reste à côté d’elle et je la rapproche de moi pour calmer sa crise car mon objectif de base n’était pas de lui faire de la peine. J’hausse les épaules quand elle me signale que c’est pas aussi simple que je le pense « Je me doute » Rien n’est jamais simple de toute évidence. Une fois qu’elle semble se calmer, je propose de partir pour la laisser vu ce qu’il vient de se passer mais elle ne l’entend pas de cette oreille ce qui me surprend énormément venant d’elle. Déjà je ne m’attendais pas de base à ce qu’elle soit aussi douce et fragile au fond, elle qui montrait une image totalement dure et même violente, j’ai le droit à tous l’inverse, ce qui me touche dans un sens car ça se voit qu’elle a été détruite cette pauvre jeune femme. Je soupire tout en hochant légèrement de la tête en la regardant, la laissant prendre place sur torse « Non c’est sûr j’peux être con mais pas à ce point » Je souris alors que je caresse sa chevelure rousse délicatement, mes yeux toujours plongés dans les siens « Mais si t’as besoin de quelque chose n’hésite pas à m’en faire part » J’peux pas la laisser dans la merde si jamais elle s’y retrouve, pas après tout ce que je viens d’apprendre aujourd’hui, ce n’est pas possible. L’ambiance qui règne se veut calme, apaisante de nouveau alors j’en profite et elle aussi car c’est assez rare quand on est ensemble vu nos caractères.

parfois, elle a du mal à respirer. du mal à comprendre le pourquoi du comment. du mal à imaginer qu’un jour tout puisse s’arranger. et peut être que ça ne sera jamais le cas. peut être qu’elle se traînera ad vitam eternam ce fardeau et qu’elle n’aura pas d’autres choix que de composer avec. et c’est prise de tête tout ça. elle est fatiguée la plupart du temps de devoir subir autant de chose, de ne pas réussir à s’en sortir. elle aurait sincèrement voulue que les choses soient plus facile et force est de constater que ce n’est pas le cas. alors elle endure en silence la plupart du temps, construit ce roc et cultive cette colère qui la transforme en ce qu’elle n’a jamais été mais parfois, l’armure se brise si bien qu’il est possible de voir toute la douleur qu’elle se traîne depuis bien trop longtemps. ━ j’ai jamais dit que tu l’étais con. et bien sûr qu’elle l’a pensé la première fois que leurs routes se sont croisés mais.. c’était clairement plus d’actualité. disons qu’il avait ses défauts autant que ses qualités mais qu’à partir du moment où elle passait du temps avec lui, c’était clair que son avis à son sujet n’était pas négatif. ━ ouais léger souffle qui s’échappe de sa bouche alors qu’elle ferme ses prunelles, se laissant bercer par les respirations régulières d’alec. oh ce qu’elle aimerait pouvoir tout oublier, prétendre qu’il ne s’est rien passé et que jamais personne n’a fait de son corps quelque chose ne lui appartenant pas. mais à chaque fois, la réalité revient, plus fracassante que jamais. dans sa tête du moins puisqu’au reste du monde, elle n’est rien d’autre qu’une menteuse appréciant sûrement trop les médias et aimant voir sa tête en haut de l’affiche. l’être humain était cruel, elle n’avait aucun doute sur cette affirmation là. ━ pourquoi t'es comme ça avec moi ? qu’elle ose demander finalement. attentionné, à l'écoute, ce genre de connerie que même ses proches ont oubliés. alors ouais, elle cherche à comprendre.

Comment avons pu nous retrouver là ? C’est assez incompréhensible pour le coup car on est passée d’une colère certaine à ce moment de tendresse assez étonnant. L’être humain est définitivement complexe ça n’en fait plus aucun doute ou alors ça n’est que nous deux. Un jour on se fout limite sur la gueule et le lendemain on se prend dans les bras et ce sans se connaitre réellement donc c’est dire le manque de logique du truc. « Je sais que tu n’as rien dit mais ça c’est moi qui te le dit » Je rigole tout en hochant la tête, validant mes propos. Oui je suis con ça n’en fait aucun doute, car j’ai appris à être comme ça dans la rue, que je n’aime pas me faire marcher dessus et que ma fierté est bien trop dominante par moment pour me faire agir avec raison. Par politesse elle ne dit rien mais elle a bien vu mon côté tête brulée je suppose. Seulement aujourd’hui avec ce que j’ai appris, aucune raison d’être mauvais avec elle et de la maltraiter verbalement parlant ou autre. Je reste calme, respirant calmement tout en regardant tantôt le plafond, tantôt la jeune femme posée sur mon torse tranquillement. Dans ce moment d’accalmie au lieu de se perdre dans les bras de Morphée, elle se décide à réfléchir et me questionner sur mes actions d’aujourd’hui ce qui me laisse con sur le moment. Pendant quelques instants je ne dis rien, le temps de réaliser sa question et je la regarde haussant un peu les épaules tout en soupirant « Je sais pas, c’est ce que t’as vécu qui me touche dans un sens alors voilà pourquoi je suis moins brut » Moi j’ai été abandonné et au fond ça n’a pas été facile à vivre, j’ai haïs si fort mon géniteur et encore aujourd’hui je pense que si je le croise je pourrais être mauvais envers lui et sa pute, mais en me mettant un instant à sa place à elle qui a perdu sa virginité et plus encore des mains de ce réalisateur, je n’ai pas pu faire autrement que m’attendrir car je peux imaginer sa souffrance bien que partiellement. « Et puis toi aussi tu es différente là, pas agressive donc je suppose que ça aide » J’hoche la tête alors que je caresse ma barbe tout en enfonçant l’arrière de mon crâne dans l’oreiller « Et toi pourquoi tu es comme ça d’un coup ? » Oui pourquoi elle aussi elle est passée d’un extrême à l’autre ?

pourquoi lui et pourquoi soudainement ? y avait rien qui laissait présager tout ça, strictement rien. des cris, de la haine déversée suivit d’une nuit sûrement trop torride mais rien qui pourrait laisser croire que les choses changeraient pour qu’ils se retrouvent comme ça. à s’écouter. il était en train de découvrir chacune de ses faiblesses, chaque cicatrice invisible pouvant orner son âme et elle laissait juste faire elle qui mettait pourtant tant de conviction à repousser les gens encore et encore. ━ ouais qu’elle souffle. alors c’est ça ? elle est soudainement prise en pitié et doit faire avec ? c’est ce qu’elle ressent étrangement. qu’elle est prise en pitié par les autres, par les gens, par lui. y a deux opposés à son histoire. ceux qui jugent, qui la pensent menteuse au détriment de tout le reste et ceux qui ont pitié mais qui ne savent pas pour autant si elle dit vrai. c’est pas ce qu’elle désire théa. elle, elle voudrait sincèrement qu’on l’écoute et.. finalement, c’est ce qu’il a fait. écouter du début à la fin ce qu’elle avait à dire. c’est quand elle le réalise finalement qu’elle se sent soulagée, comme si un micro poids venait de quitter soudainement sa poitrine. elle réalise que si tout le monde faisait pareil, elle se porterait probablement bien mieux. ━ je l’ai pas toujours été agressive, défensive. théa, ça n’avait jamais été cette boule de nerf prête à exploser entre les mains de quiconque, bien au contraire. théa, c’était en premier lieu le calme olympien, jamais un mot plus haut que l’autre, jamais une méchanceté à dire. et puis le monde était venu s’en mêler, était venu la bousiller et voilà comment elle avait terminé. à agresser continuellement les autres, à se faire ravager par un trop plein de colère qu’elle était incapable de canaliser. c’est pas sa faute, c’est la faute au monde entier. ━ si j’savais c’est ses émotions qui contrôlent. tantôt la lionne que rien n’arrête, tantôt la poupée désarticulée que rien ne semble pouvoir animer. c’est les facettes de sa vie qui s’entrechoquent et elle n’a pas forcément de réponse à donner. ━ j’crois que c’est juste comme ça. ça s’passe dans ma tête, parfois j’débloque, parfois j’le fais pas discours flippant, brin de folie qui s’planque sous une carcasse usagée. elle y peut rien, c’est juste comme ça.

Pourquoi j’agis de la sorte soudainement avec elle ? Parce que j’ai vu une autre facette de sa personnalité et qu’au fond quand on ne m’agresse pas je ne suis pas quelqu’un de foncièrement méchant, caractériel certes mais c’est tout. Avec ce qu’elle venait de m’avouer, je ne pouvais pas faire comme si de rien était et m’en foutre définitivement. Elle est touchante, un petit bout de femme détruite entre les mains d’un réalisateur bien trop salaud, donc forcément que je l’ai écouté attentivement et j’pense qu’au fond elle avait besoin de ça, d’une oreille attentive qui n’allait pas la juger pour autant. Seulement elle n’est pas la seule à se poser la question, moi aussi je me demande pourquoi elle est comme ça avec moi soudainement et bien moins agressive. Sa réponse d’ailleurs me fait rire alors que je lève les yeux au ciel « Ah j’vois en fait c’est un peu la roulette russe, j’suis tombé sur un bon jour » Je passe ma main dans ses cheveux, sourire aux lèvres avant de soupirer longuement, me perdant un peu dans le vague, cherchant quelque chose à lui dire ne risquant pas de la brusquer ou autre. « T’arrives parfois à prendre sur toi et c’est vraiment quelque chose de plus fort que toi que tu n’arrives pas à contrôler quand ça t’arrives ? » Je m’intéresse à elle, à tout ça parce que je vois bien au fond qu’elle semble en être malheureuse alors autant l’aider « Peut être que tu pourrais réagir différemment en fonction de qui se trouve face à toi. Genre agressive avec ceux que tu ne connais pas ou apprécie pas et au contraire prendre sur toi avec les personnes que t’affectionnes » J’hausse les épaules alors que je me redresse légèrement « T’en penses quoi ? »

elle a pourtant essayé de contrôler tout ça. contrôler ses humeurs. tenter de prendre sur elle pour ne pas totalement perdre la tête à la moindre contrariété. que des échecs. elle était parfaitement consciente que par moment, elle pouvait lâcher prise sans réellement le vouloir et attaquer toutes les personnes autour d’elle. aimés ou pas aimés. et parfois, elle avait peur. peur d’elle même, peur de cette violence qui s’échappait de chaque fibre de son corps. théa était terrifiée par tout ce qu’elle pourrait faire aux autres dans ce genre de moment. ━ exactement ou plutôt le bon moment. parce que le bon jour pouvait se transformer en mauvais en l’espace d’une fraction de seconde sans que personne ne puisse rien faire pour l’empêcher. ━ ouais. des pulsions en fait. la moindre petite chose pourrait le déclencher et dans ce genre de moment, c’est la rage qui finit par la submerger. elle bouillonne, ne devient plus que colère et déverse le tout jusqu’à se sentir complètement épuisée. ━ ça ne marche pas soupir alors qu’elle tourne légèrement la tête vers lui, ses yeux qui le sondent. ━ quand ça explose, ça explose n’importe où avec n’importe qui probablement qu’elle n’arrive même plus à différencier le bien du mal. ce qui est important et ce qui ne l’est pas. elle souffle un coup, décale une mèche de cheveux derrière son oreille, s’appuie sur son bras pour se redresser légèrement. ━ y a des choses qu’on ne contrôle pas elle en fait partie. et si elle même est incapable de se contrôler, personne ne pourra le faire à sa place. c’est pourquoi elle évite la plupart du temps les conflits, les sujets fâcheux, tout ce qui pourrait enclencher la plus mauvaise partie d’elle même. théa, elle passe son temps à fuir pour éviter les déboires qui pourraient suivre. pour éviter les désastres qu’elle pourrait causer. ━ c’est comme ça, on y peut rien faut se faire une raison, comme avec tout.

Prisonnière de sa propre colère, voilà ce qu’elle était et qu’elle m’avouait mais le pire dans tout ça c’est probablement le fait qu’au fond ce n’est pas ce qu’elle souhaite et que ça la rend malheureuse. Elle pourrait le nier que je ne la croirais pas, il suffit de voir sa façon d’en parler et d’agir pour voir à quel point c’est quelque chose qui la blesse plus qu’autre chose mais bien entendu elle reste forte et dédramatise un peu la chose. « Je vois le genre, j’ai les mêmes par moment mais moi en revanche ça ne se déclenche pas comme ça » Non pour en arriver là il faut le chercher, un peu comme ce mec qui avait essayé de me poignarder et me voler, ce qui m’avait rendu hors de moi. Et c’est justement à cette soirée que j’ai fait la rencontre de Théa « Mais tu l’as déjà vu en partie » Je n’étais pas à mon summum mais tout de même. Sauf que moi justement j’arrive à tempérer parfois ce qui ne semble pas être son cas. « T’es une bombe à retardement en fait » C’était le terme vu ce qu’elle me disait et pour l’avoir vu il est vrai que lorsqu’elle explose, ce n’est pas comme la grosse bombe dans Mario qui se veut inoffensive. Vivre avec elle c’est aimer le danger au point d’en être fou et malgré ses révélations je ne prends pas la fuite pour autant, restant là à l’écouter m’expliquer à quel point elle peut être un torrent. Volcan se voulant pour le moment au repos mais prêt à exploser à tout instant cependant. « T’es du genre femme indomptable » Je lui souris alors que je me redresse, la regardant avant de me frotter les yeux. « Du coup j’suis là au bon moment » Il faut dire que j’ai déjà subi ses foudres donc bon il fallait bien que je vois ses deux côtés « Finalement je t’ai vu dans tous tes états et j’dois dire que t’as de la force » Je me souviens parfaitement des coups qu’elle m’a donné et ça me fait rire en y repensant. «Mais reste toi-même et ne change pas » C’est assez idiot de dire ça en soit, mais il est vrai qu’une femme complexe va être bien plus intéressante qu’une femme trop gentille et sans le moindre caractère. Le soleil commence à se coucher et j’ai envie de fumer pour le coup, cette discussion m’aura donné envie de m’apaiser un peu plus « Tu fumes ? Et oui je ne parle pas de cigarette là »

et elle ne sait pas si elle s’est vraiment fait une raison ou si elle était juste dans l’obligation de le faire. peut être un peu des deux. elle avait apprit avec le temps et les multiples crises qu’il n’y avait pas grand chose -et grand monde- qui pouvait l’arrêter dans ce genre de moment. comme si quelque chose dans son cerveau l’a rendait inapte à contrôler ses émotions et réactions. c’était comme appuyer sur un bouton la mettant en marche et ne plus trouver celui pouvant l’éteindre par la suite. elle composait avec, tentait de minimiser les choses mais sans grand succès à chaque fois. ━ on peut dire ça le souci étant que contrairement aux bombes, elle n’était pas à usage unique. pouvait se déclencher plusieurs fois par semaine quitte à faire un peu trop de ravage sur elle et ses proches. ━ crois moi, j’aurais préféré que ça soit juste ça avoir un caractère légèrement sauvageon mais ne pas être un danger pour les autres quand les limites venaient à être franchit. ━ on sous estime souvent les petits sourire qui se veut amusée alors qu’elle hausse les épaules. de toute façon, qu’est-ce qu’elle pouvait y faire ? travailler sur elle-même était déjà ce qu’elle s’employait à faire jour après jour, ce n’était pas comme si elle pouvait fournir réellement plus d’efforts. ━ t’es bien le premier à dire ça elle, elle voulait changer. pas diamétralement, pas au point de ne plus se reconnaître mais juste redevenir la théa du passé. l’insouciante qui ne se préoccupait pas d’autre chose que sa musique. la douceur qu’elle pouvait incarner. désormais, elle avait l’impression d’être à la fois l’allumette et la flaque d’essence, capable de tout faire exploser sur son passage d’une seconde à l’autre. ━ euh.. non ? penche légèrement la tête sur le côté, lèvres pincées. les prises de drogues, elles avaient toujours été attribuées à sa soeur, pas à elle. ━ mais vas y, te gêne pas elle mettait juste un point d’honneur à ne pas basculer encore plus qu’elle ne l’était déjà.