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w/ Louison ma chewie  — Boston, Janvier 2019
Je comprenais pas sa soudaine décision à venir se mettre contre moi, à venir chercher le conflit. Certes, elle avait peur. Mais là, elle mettait en cause notre histoire, notre futur ensemble et merde, j'avais trainé mon nom dans la boue pour elle, pour être avec elle. J'avais tourné le dos à beaucoup de choses, c'était pas pour la quitter, pas pour la perdre au moindre accident. Quand la détonation a eu lieu, mon premier réflexe avait été de la chercher pour la retrouver. J'allais pas me laisser abattre si facilement. « J'exagère rien du tout ! » C'est comme ça qu'elle laissait entendre les choses, c'est comme ça que je les interprétais, voilà tout. Elle doutait de notre futur. Et ça me foutait en l'air tout ça. Le truc, c'est qu'on se donnait en spectacle ici, devant l'hôpital, ce même établissement qui venait de la rassurer quant à mon état. Je n'avais rien de grave, juste un cerveau légèrement traumatisé. Elle voulait s'enfuir, je tentais de la retenir du mieux que je pouvais. Une condition. Et elle le prenait pour du chantage. Oui elle était extrême mais là, ça n'avait pas lieu d'être, non. Pas quand on se prenait la tête. L'extrême, ça faisait ressortir son pire côté quand elle était énervée et je voulais pas qu'elle finisse par me quitter. Bref, l'extrême, c'était l'excuse. Alors je lui déballais tout ce que je voulais. Négocier, ne pas partir tout de suite sans pour autant attendre dix ans. C'était tout ce que je voulais. Être avec elle, la rendre heureuse, sans pour autant sacrifier mon rêve à moi : être diplômé d'Harvard. Mais elle ne réagissait pas vraiment comme je l'avais espéré, préférant se retourner pour fondre en larmes dans ses mains. Je perdais alors tout énervement, venant poser une main sur son épaule, soudainement bien trop inquiet pour penser à la moindre colère qui m'habitait. Puis finalement elle se retournait pour capturer mes lèvres d'un coup, me laissant pantois face à de telles réactions. « Ces mots, je les répèterai tous les jours s'il le faut, pour que tu comprennes qu'il faut pas que tu t'inquiètes inutilement. Je veux pas que tu te fasses un sang d'encre à chaque minute de chaque jour... Je veux que tu profites, avec moi si possible » Qu'on profite ensemble, tous les deux main dans la main. Je glissais d'ailleurs mes deux mains sur ses épaules, remontant légèrement sur son cou pour caresser ses joues de mes pouces. « Regarde l'année dernière, j'étais célibataire et je n'avais d'yeux que pour toi, je voulais tout le temps être avec toi... Tu crois réellement que maintenant qu'on est vraiment ensemble, depuis plusieurs mois, je risquerai tout pour un physique superficiel ? » Je riais avant de secouer la tête puis je collais mon front contre le sien. « Je t'aime, toi et uniquement toi » Mes lèvres venaient lui voler un baiser avant de reprendre « Envolons-nous au bout du monde, juste toi et moi »

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w/ Pluton mon namour  — Boston, Janvier 2019
C’est juste un cri du coeur cette prise de tête. C’est la preuve de mon amour à ton égard. La preuve que mon attachement pour toi a atteint un niveau qui frise avec la fusion la plus ultime. Ta mort me serait fatale. Je sais que je réfléchis comme une imbécile en voulant geler nos rapports pour éviter que la souffrance ne soit plus terrible si je venais à te perdre, mais c’est un fichu mécanisme de défense. C’est tout ce que mon petit être fragile a trouvé pour se protéger de ses craintes. T’as peint tellement de souvenirs en moi, j’veux pas les effacer, je veux pas qu’on arrête non plus d’en peindre de nouveau. Je voudrais une fresque infinie de nos aventures, mais j’reste sur la défensive. Je fais demi-tour. Je me braque et prends le chemin de la maison, mais tu suscites subitement mon intérêt. Je me retourne. Je reviens à toi avec un bouclier bien épais, prête à affronter ta fameuse condition qui me fait tout de même trembler sous ma cuirasse. Et finalement, ça tombe. C’est moins pire que je l’imaginais, carrément moins pire, c’est une proposition pour rejoindre le paradis. Ce yoyo émotionnel. Je suis montée au plus haut dans la panique pour redescendre violemment dans la joie. Je peux plus contenir les flots qui se déchaînent au-devant de mes yeux. Je te tourne alors le dos et je chiale un bon coup. Je me dégage de toute la pression que j’ai accumulée ces derniers jours, peut-être même de ces derniers mois épouvantables. On revient de si loin. Je crois que ça vaut le coup de prendre ce risque, ce risque de t’aimer plus fort chaque jour qui passe. Le risque de te vouloir pour la vie à mes côtés, dans chaque épreuve que je serais amenée à traverser. Je veux qu’on soit soudé plus que jamais pour braver n’importe quelle tempête. C'est alors sans hésitation que je presse tes lèvres entre deux sanglots. Je m’exprime sous les soubresauts. Mon visage fond sous la chaleur de mes larmes. « Avec toi si possible ? C’est pas négociable idiot ! T’es le seul que je veux » Je t’ai jamais autant chargé d’insultes putain. Je t’en veux, tu m’as broyé inutilement les entrailles avec ton suspens à deux balles qui n’avait pas lieu d’être. Ma bouille emprisonnée dans tes mains, je la remue à la recherche de ta peau pour l’embrasser tendrement. « J’en sais rien Pluton » Rigole, c'est vachement marrant d'être en flippe. Ok c’est bon, je suis envoûtée. Nos fronts stabilisés l’un contre l’autre, je disparais de ce monde nauséabond. Ta voix soulève mes inhibitions et mes peurs. Je capture ta bouche au ralenti et rouvre mes yeux sous ta dernière phrase. « Pour le Spring Break c’est ça ? » Frottant nos nez l’une contre l’autre, j’attrape fermement le col de ton blouson et m’étire sur la pointe de mes pieds pour aller mitrailler ton front de baisers. Mes talons retrouvent ensuite le sol et mes prunelles s’ancrent dans les tiennes « Merci d’être aussi patient avec moi quand je m’éloigne de la route principale et que je tombe dans l’étang juste à côté. Cette sorte de métaphore est complètement nulle, mais garde le principal, merci bébé. Et tes lèvres n’ont le droit qu’aux miennes.. Enfin, c’est valable pour le reste de ton corps aussi. Je suis la seule pièce de puzzle qui s’assemble avec celle que tu es. La seule qui s’emboîte parfaitement ok ? » que je balance avec une pointe d’autorité avant de libérer un sourire angélique. Ça fait dictatrice non ? Je m'en fous. C'est surtout de la possessivité qui jaillit là. « Je trouverai ça juste en sachant qu’à chaque fois que je ferme les yeux, c’est toi que je vois .. J’dis ça, j’dis rien. »

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w/ Louison ma chewie  — Boston, Janvier 2019
Je comprenais cette peur qui la tiraillait, je l'avais moi aussi, plus qu'elle ne semblait le croire. Mais je me taisais, parce qu'elle était là à mes côtés, elle était vivante et c'était tout ce qui m'importait. Elle était saine et sauve et j'allais profiter de tous les instants que la vie allait pouvoir m'offrir dès à présent à ses côtés. Mais Louison, elle avait une approche totalement différente de la chose et c'était ce qui me chagrinait le plus. Cette peur de me perdre la paralysait entièrement, au point de vouloir me séquestrer dans un endroit pour ne pas que je risque ma vie ET de ne pas créer de nouveaux souvenirs qu'elle pourrait chérir plus que sa propre vie. Je trouvais ça pas forcément idéal, surtout pour une relation aussi passionnelle que la nôtre et c'était bien pour ça qu'on était parti en embrouilles tous les deux, face à cet hôpital qui m'avait alors fait un diagnostic rapide. Mais les choses ont vite changé quand elle avait entendu tout ce que j'avais à dire, à admettre, à confier. Après des larmes qui coulent, voilà qu'elle faisait volte face pour être devant moi et m'embrasser, comme si les mots que j'avais pu lancer avaient eu un réel effet sur elle. « Encore heureux que je suis le seul que tu veux ! » Parce qu'on avait vécu pas mal de drames dernièrement et je ne voulais pas que ce soit en vain, qu'on ait fait tout ça pour rien. Je voulais... être heureux et ne plus me préoccuper de rien, juste d'elle, de nous, et de notre histoire. La frustration et la colère étaient redescendues, on se retrouvait alors tous les deux l'un contre l'autre, son visage entre mes mains, mon front contre le sien. Quelques baisers et voilà qu'elle s'interrogeait sur quand notre voyage se porterait. « Yep, pour le Spring Break » que j'admettais, un sourire fendant mon visage. C'est le moment qu'elle choisit pour m'attaquer de mille et un baisers sur le front, ce qui me faisait plus rire qu'autre chose. « Je veux pas te perdre... Alors s'il faut que je te réexplique tous les jours pourquoi on est ensemble, je le ferai volontiers » Un baiser de plus avant de reprendre, non sans la lâcher du regard. « Je ne suis qu'à toi, tu n'es qu'à moi » Enroulant mes bras autour d'elle, enfouissant mon visage dans son cou, embrassant cette peau légèrement chaude par la colère qui l'avait envahie juste avant. « On va chercher une voiture du coup...? »

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w/ Pluton mon namour  — Boston, Janvier 2019
C’est pas la folie en ce moment. J’ai plus d’appétit. Que ce soit au lit ou à table. Les pulsions de vie ont disparu de mon être pourtant si joyeux. Je croule sous la peur. Sous l’auto-destruction. Je voudrais pouvoir te préserver de tout danger. T’enfermer dans une grande boîte. Te garder à l’abri afin de profiter de toi au maximum. Ces attentats ont saccagé mon équilibre, notre équilibre. Ils m’ont fait prendre conscience que ta perte mènerait à ma propre perte. Quand je t’ai vu au sol, j’ai été foudroyé. Je me suis coupée en deux. Ça fait schizoïde, mais c’est comme si j’avais laissé un bout de moi en arrière. C’est une autre Louison qui a pris le relai depuis cet instant. Une Louison différente, plus terne, plus repliée sur elle-même. Une ombre. Ce que j’ai oublié, c’est que t’es un putain de sorcier. Tous les mots qui sortent de ta bouche, ils ont un pouvoir tout particulier sur moi. Ils retournent une situation en un rien de temps. Et là je me dis, merde, comment ai-je pu vouloir m’éloigner de la seule personne qui m’inonde de lumière et de bonheur ? Comment ai-je eu l’idée de nous immobiliser alors que nous sommes faits pour bouger. Pour vivre. Pour briller ensemble encore plus puissamment. Terminant ainsi de paniquer, je supprime toute distance entre nous. J’apprécie les baisers que je te procure comme le tout premier que j’ai pu te donner. C’est toujours aussi fort. Encore plus même. « Je vais me renseigner pour l’Inde » Malgré les larmes circulant encore sur mon visage, ton sourire se répercute sur mes lèvres. Je les étire et je pars bombarder ton front de bisous humides. « Ah ben, moi ça me plairait que tu me réexplique pourquoi on est ensemble, j’ai toujours pas saisi » Chapardeur. Ma bouche est attaquée pour son plus grand plaisir. Je glousse et place ma main devant mes lippes pour t’empêcher de t’en emparer de plus belle. Au final, c’est mon cou qui est dévoré. Mes veines gonflées par ma fureur roulent sous ta bouche. Ma tête se relève et un gémissement s’envole vers le ciel éclatant. « Ouais, allons chercher notre cercueil à quatre roues » Désolée, j’continue l’humour noir. Je vais finir par être dépendante au cynisme, ça craint. Notre moment câlin se finissant, je sors mon téléphone de ma poche et cherche le concessionnaire le plus proche. Un quart d’heure de transport en commun plus tard, nous sommes déposés à quelques mètres d’un grand garage en plein air. Apparemment ils font aussi bien du neuf que de l'occas'. « On y va au coup de coeur ou tu as une idée en tête ? T’as peut-être envie d’un modèle particulier que tu voudrais bousiller non ? » Moqueuse, je pars en trottinant vers l’avant, me rapprochant de l’entrée où les véhicules les plus luxueux sont exposés. Les prix sont exorbitants, on oublie la Jaguar. Plantée devant les caisses aux allures sportives, tu me rejoins et j’en profite pour attraper ta main, complètement consternée par les montants affichés « Bon .. Le vélo c'est peut-être plus abordable et plus écolo .. »

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w/ Louison ma chewie  — Boston, Janvier 2019
Je ne voulais pas la perdre, absolument pas. Jamais de la vie. et c'était bien pour ça que je me battais encore et encore pour être à ses côtés, malgré qu'elle soit dans un espèce de doute permanent. Je ne voulais tout bonnement pas que les idées néfastes viennent s'incruster dans son esprit et viennent foutre en l'air tout ce qu'on a commencé à construire ensemble. Mais visiblement, j'ai su trouver les mots pour la rassurer puisque le sourire se dessinait sur son visage. Enfin, il venait se plaquer contre mes lèvres, pour partager plusieurs baisers et je me sentais à présent rassuré. Est-ce qu'elle allait vraiment se mettre à penser tout ce que moi je pensais ? Est-ce qu'elle allait se défaire de toutes les idées négatives qu'elle pouvait avoir jusqu'à il y a deux minutes ? J'ose l'espérer. J'ose croire que je lui suffis au point de croire en nous, en moi. « Parfait, j'en attendais pas moins » Le Taj Mahal, tout ça... Et puis, possiblement qu'il allait falloir voir pour avoir plusieurs vaccins et autres médicaments pour se protéger de ce qui se tramait là-bas. L'Inde, c'était un tout autre monde pour le coup. « T'as toujours pas saisi que ton sourire était la plus belle chose qui m'est rêvé de voir le matin au réveil ? Que tes mots doux me secouent plus que de raison... Un tremblement de terre partout dans mon corps » Mes lèvres s'occupaient à l'embrasser encore et encore, bien fier d'avoir évité la moindre confrontation qui pouvait être fatale, la connaissant, me connaissant également. Nous braquer n'était pas du tout une option. Après ce moment assez intime, des retrouvailles simples mais à notre image, il était temps de faire ce qu'on devait faire depuis quelques temps déjà : se trouver une voiture. Je mordais sa joue avant de la suivre jusqu'au concessionnaire de son choix, pas si loin de notre position initiale, bien heureusement. « Gniagniagnia... C'est toi qui choisis, c'est toi qui risque de la conduire plus que moi » C'était une pilote dans l'âme ma copine, alors ouais, y'a des chances que ce soit elle qui la conduise 99% du temps. Elle allait d'ailleurs faire du repérage en sautillant, moi je suivais un peu plus lentement. C'était d'ailleurs quand je la rejoignais que je me rendais compte qu'elle avait déjà fait le tour des prix et qu'elle était possiblement en train de changer d'avis. « Non, non, non, on ne fait pas demi-tour. On ressort avec une voiture bébé... T'as besoin d'avoir un volant entre les mains, t'as besoin de ta liberté » Je posais mes mains sur ses épaules avant de capturer son visage. « On repart pas tant que tu n'as pas trouvé ton bonheur » Un sourire plus tard et je collais mes lèvres aux siennes pour l'encourager. « Et celles qui sont là-bas là, elles sont pas bien ? » J'indiquais une zone avec des voitures un peu plus abordables que les Jaguar.

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w/ Pluton mon namour  — Boston, Janvier 2019
C’est de la peur. Rien que ça. T’es pas au courant que j’pourrais jamais me défaire de toi ? Que tu t’es propagé en moi et que je peux plus faire autrement que de t’inclure dans ma vie. J’suis juste comme ça, en quête de réassurance durant les moments les plus difficiles. J’suis aveuglée par l’amour que je te porte. Ça me plaît autant que ça me terrifie. Et je veux toujours plus d’amour de ta part. J’suis une boulimique de tes mots apaisants. Je tape toujours dans les extrêmes, mais bien souvent, j’suis guidée par les émotions que je n’ai jamais su gérer. Bordel, on est passé près de la catastrophe pour que dalle. Après une succession de baisers passionnés, à mélanger nos salives et nos adn, je finis par me séparer de toi en attrapant ta main en échange « Chamberlain le séisme qui secoue le continent Westerberg, j'aime beaucoup » Fière de moi, mes larmes s’asséchant, j’accepte enfin ta proposition. Je te guide en direction d’un concessionnaire. J’suis excitée. Un peu comme si j’allais m’acheter un nouveau jouet, mais un jouet capable du pire. Capable de me tuer, de nous tuer. Et voilà, nous sommes déposés non loin du garage. « Hep non, je veux dorénavant que tu participes à tout mes achats et que tu sois potentiellement l’héritier de tout ce qui m’appartient » Je m’enfuis ensuite vers l’entrée en tournoyant sur moi-même. Une vraie gamine. Le sourire est retrouvé et dérobé à l’instant où mes prunelles examinent les prix affichés sur les pare-brise des bagnoles à vendre. J’peux pas me permettre de dépenser autant. Je pourrais plus me nourrir, ni nourrir le bolide que j’aurais acheté. Alors je fais presque demi-tour. Je perds espoir et réfléchis à la phrase que j’ai prononcé plus tôt. « Je le trouverais pas mon bonheur, je vais devoir faire un compromis. » Je râle. Je décroche une de tes mains de mon épaule et l’enferme entre mes deux pattes congelées. Tes lèvres frôlent les miennes et les capturent. Nos nez se frottent tendrement. « Mh j’sais pas, on descend en gamme en tout cas » Me dirigeant vers les voitures d’occasion et beaucoup plus petites, je soupire et effleure les carrosseries du bout des doigts. « Allemand ? Français ? Italien ? Suédois ? » que je te demande en m’arrêtant devant une .. Volvo. C'est pas féminin du tout ça. Grossier même. « J’suis désolée bébé, mais ton pays est meilleur en déco bon marché » Je pouffe de rire et poursuis ma route pour m’arrêter devant une Fiat 500 ridicule. Le regard dans le vague, je continue de cogiter, pas sur le modèle qui est face à moi, mais sur tout autre chose. Un truc peut-être con, mais qui commence à occuper tout mon esprit. Voilà, Louison s'assombrit, une éclipse solaire se produit. Je suis plongée dans le noir, encore.

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w/ Louison ma chewie  — Boston, Janvier 2019
Telle une drogue, elle s'était alors infiltrée dans chacune de mes pores et je crois pas qu'un jour, je veuille que ça vienne à disparaitre. Je veux pas me sevrer d'elle, jamais. Je veux juste continuer de profiter encore et encore, de m'enivrer de son sourire, de son parfum, de ses lèvres plaquées contre les miennes, contre ma peau, contre le reste de mon corps. Je veux qu'elle soit là chaque jour, autant dans mon esprit que physiquement. Elle était mienne, je m'étais brûlé les ailes à maintes reprises mais je ne regrettais pas. Parce que son sourire, celui que je voyais en ce moment même, il valait tout l'or du monde. « Le séisme qui a le plus beau nom » Un sourire, des baisers et voilà qu'on pouvait enfin s'atteler à ce que j'avais prévu initialement. Elle avait eu des doutes, elle avait perdu la foi, mais j'étais la pour la restaurer et lui rendre le sourire ainsi que la joie de vivre. Et quand elle tournoyait cheveux au vent devant les voitures du concessionnaire, je savais que c'était la chose à faire. La rendre heureuse, lui donner les options qui pouvaient la ravir en tout temps. « Peut-être mais tu seras celle qui la conduira le plus alors ton confort passe avant le mien » Et puis c'était pas vraiment discutable en fait, c'était comme ça et pas autrement. Seulement, quand elle partait voir les différents prix, son sourire se dissipait, ce qui n'était pas vraiment pour me convenir, au contraire. « Ton bonheur est vraiment hors de prix ? » C'était une vraie question parce que pour le coup, je ne connaissais pas tellement les bolides, c'était son domaine à elle, pas le mien. Et possiblement que moi, mon bonheur, il se résume à une voiture qui fonctionne bien. Tentant de l'attendrir, ça avait l'air de fonctionner. Descendre en gamme, pourquoi pas. « Allemand ou américain je suppose ? Oui bon hein, la Suède reste quand même un des meilleurs pays, tu peux pas test » Seulement, à peine le temps de lui dire ça que son visage avait légèrement changé. Un voile sombre venait prendre place sur son sourire auparavant éclatant. « Bébé..? » Je fronce les sourcils avant de serrer un peu plus ma main dans la sienne. « C'est cette voiture que tu veux ? » que je demande en regardant la Fiat 500 devant nous.

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w/ Pluton mon namour  — Boston, Janvier 2019
Du fond de mon coeur, je veux vraiment passer à autre chose. Tourner la page de ces attentats. Ne plus penser à la mort. Être de nouveau pleine de vie et te rendre heureux. C’est pas avec plaisir que je tire la tronche, que je t’ai gueulé dessus plus tôt et que j’ai tout remis en cause. Je n’ai pas eu aussi peur de toute ma vie. J’ai cru te perdre et j’ai surtout pris conscience que ça pouvait arriver à n’importe quel moment. Là, maintenant, tu pourrais te faire tirer dessus par un fou furieux pour que dalle, parce que ta tête ne lui revient pas. Rien que d’y penser, mon sang se glace, mais je me rends aussi compte des sentiments que j’ai pour toi. J’en ai le vertige. Ils sont infinis. Quand je faiblis, t’es toujours là pour me relever. Tu écoutes tout ce que je dis et tu réponds à mes désirs sans que je n’ai à les répéter. Je n'ai jamais eu tout ça. Je suis pas habituée à ce qu’on m’écoute et qu’on veuille mon bonheur. J’ai l’impression que ce n’est pas pour moi, qu’on viendra toujours me l’enlever d’une manière ou d’une autre. Et là, aujourd’hui, tu exauces un autre de mes souhaits. Tu m’amènes trouver une autre bagnole après avoir détruit la précédente, mais je déchante assez rapidement en apercevant les prix. « Je l’ai déjà trouvé mon vrai bonheur » Oui, c’est niais, mais tu sais que c’est toi. Rien ne vaut ta présence, encore moins une voiture. Une bagnole, ça se remplace, un Pluton, non. C’est ça le plus terrible. Tentant de rester positive, de rester dans la réalité au lieu de me perdre dans mes idées noires, je finis par céder de nouveau à mes vieux démons. « J’hésite entre allemand et américain oui. Ton père a quand même foutu la France au-dessus de la Suède je te rappelle » Le masque d’inquiétude revient. Je m’arrête devant un modèle me rappelant celui que m’avait offert mon ex peu soucieux de mon bien-être. Le plus grand macho du monde. Un crétin. Le père de mon fils n’ayant malheureusement pas pu respirer sur Terre. « Jamais de la vie » Le ton employé est froid et détaché. J’aurais presque envie de démolir la caisse devant moi pour m'venger du mal qu'il m'a fait. Trop de mauvais souvenirs qui remontent. Je compresse ta main un peu plus fort et te force à bouger pour écourter ma peine. « J’veux la nouvelle Coccinelle » La bête à bon Dieu comme on dit. Du haut de ma petite taille, j’en repère une au loin, une rouge. « Là-bas ! » Foulant les allées nous y conduisant, je te regarde du coin de l’oeil et freine subitement notre progression pour déballer ce qui m’a traversé l’esprit plus tôt. Me positionnant devant toi, j’encadre ton visage entre mes mains, l’air grave. « Je veux .. je veux faire un testament. Quand j’ai compris que je pouvais te perdre, j’ai aussi compris à quel point je t’aimais et à quel point je voudrais tout te donner si je m'en allais plus tôt que prévu. »

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w/ Louison ma chewie  — Boston, Janvier 2019
Perdre la vie, très peu pour moi. Je voulais continuer de croquer la vie à pleines dents, comme une pomme bien acide. Avoir une grimace quand le jus de cette dernière passe mes papilles, m'obligeant à fermer les yeux pour me délecter de cet arôme si particulier. J'avais pas envie de la perdre, ni maintenant, ni jamais. Mais je me connais et je savais que la boulette n'était pas si loin. Il fallait que je fasse attention, que je sois... prudent. Je savais qu'elle ne survivrait pas à la moindre connerie de ma part. Un baiser, une infidélité. Rien ne passerait. Elle serait anéantie. Et je ne veux pas ça, jamais. Il fallait que je fasse attention et que je reste sur mes gardes, que je ne joue pas à l'impulsivité comme j'ai pu le faire par le passé. Mes erreurs, je devais les garder en tête pour ne pas les reproduire. Je fondais cependant à ses mots. Le bonheur, elle l'a déjà trouvé et je savais de quoi elle parlait. Je le savais et c'était juste cute pour le coup. Cute as fucking hell. « Et je l'ai trouvé aussi... cette belle voiture rouge de 1975 » En vrai, elle était rouge mais je n'avais aucune idée de quelle année elle pouvait être. J'étais juste un vrai troll, incapable de me faire aux discussions sérieuses. Et puis, c'était juste trop tentant. « C'était ma mère et elle n'a aucun goût » Elle m'a appelé Pluton, c'est pour dire. Et alors que je grimaçais à cette simple pensée de m'appeler autrement, elle semblait perdue ailleurs face à cette voiture devant nous. Une Fiat 500. Est-ce que c'était ce qu'elle voulait ? De ce que je comprenais, pas du tout, au contraire. Une main écrabouillée plus tard, on s'arrêtait sur un modèle : la nouvelle Coccinelle. Seulement, malgré son repérage, elle nous arrêtait en pleine course pour foutre ses mains sur mon visage, m'encadrant de manière à ce que nos regards ne se lâchent pas. Ok, j'étais perplexe, avant de comprendre ce qui se passait. « Tu... Non. Non... ça va nous porter malheur si tu fais ça. Si tu fais un testament, la faucheuse viendra et j'peux pas te perdre, ok ? Je peux pas, je veux pas, tu... Pas maintenant, ok ? » La panique s'était emparée de moi et je ne voulais pas affronter cette vérité en face. La perdre ? Jamais de la vie, surtout pas à cause d'un testament rédigé trop tôt.

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w/ Pluton mon namour  — Boston, Janvier 2019
Tu ne saisis pas. Tu veux qu’on ignore que la mort est n’importe où, à chaque coin de rue, à chaque carrefour, dans un amphi ? Tu ne veux pas me prendre au sérieux. Tu refuses d’entendre mes doutes, même mes compliments. Tu me fais mal. Tu me tiens à distance et je commence à déchanter d’être venue jusqu’ici avec toi. J’aurais dû le faire toute seule. J’aurais dû pleurer dans mon coin et garder tout ce qui me bouleverse au fond de moi, jusqu’à ce que cette plaie pourrisse bien et que je crève totalement de cette infection. Alors je ne retiens pas ton hors sujet. Je continue de tracer et de chercher le modèle que je conduirais tous les jours. « Heureusement que ta mère existe » Sans elle, tu ne serais pas là et tu ne m’aurais pas fait agoniser, ni hurler de plaisir ou découvrir l’amour avec un grand A. Entre toi et Ezio, il y a désormais un grand fossé. Tu l’as doublé. T’es tout en haut du podium, quand moi je dois encore me battre pour grimper sur le tien. Cette Fiat 500 devant laquelle je me tiens me file la nausée. Je pars. Je te traîne un peu plus loin, vers cette Coccinelle qui m’a tapé dans l’oeil. Au milieu du parcours, je m’arrête. Je peux plus étouffer cette volonté qui germe en moi. Je te barre alors la route. Je glisse mes mains sur la peau douce de ton visage. Mes ongles creusent légèrement ton cuir chevelu pour maintenir l’arrière de ton crâne contre mes paumes. Seuls mes pouces sur tes joues, je balaie ces dernières en me préparant à l’aveu. Un testament. Rien de pharamineux, mais plus le temps passe et plus je te vois le seul capable de récupérer tout ce que j’ai en ma possession. « Chut. Des millions de gens le font et ne meurent pas pour autant dès le lendemain. Je veux tout te léguer Pluton. Mes petites culottes, mes boules-de-neige et l’appartement que mes parents m’ont acheté sur Paris à Noël. Il n’est pas grand, mais la vue est sublime. J'voulais qu'on y aille prochainement, mais je n'ai jamais su te le demander » Mes propres déclarations me font verser quelques larmes. Dis-moi que je fais bien et que tu es à la hauteur de tout ce que je veux te donner. Dis-moi que tu serais le meilleur héritier que je puisse avoir, car de toute façon, je crois que j’irais tout de même voir un notaire très prochainement. Peut-être que ça me permettra de dormir en paix. Je me sentirais moins angoissée à l'idée de partir et de tout laisser en plan. « Je te lègue toute mon existence t’as compris ? À condition que tu me dises que je le peux et que je ne le regretterais pas » Ah, j’ai oublié, forcément que la petite Volkswagen fera partie du contrat. Parce que c’est elle que je veux et je compte bien repartir avec dès ce soir. Ouais, j'compte vous ramener tous les deux sur Cambridge, mais il n'y en aura qu'un que j'embrasserais à en perdre haleine s'il veut bien arrêter d'être superstitieux.