Par son visage, tu replonges dans ces souvenirs d'antan. Les lumières pâles et rosées du ciel de Rome, le vin en abondance et les rires trop déployées. L'accent chantant, les mains enlevées. Et puis elle. Singulière au milieu des Bruyants. En contraste avec tout ce qui s'était offert à toi jusqu'à présent. Fée mystérieuse, enfant des astres. Femme sans aucun doute. Qui t'attire de ses charmes pour mieux t'échapper. Et tu aimes entretenir ce mystère Enzo. Entretenir ce feu éphémère le long des soirées. Jusqu'à ton absence pour un autre sol. D'autres excès, d'autres moeurs mais la même intention finalement. Tu as cette envie de la découvrir et de te préserver. De la connaître en ignorant parce que peut-être que ce lien singulier entre vous tient au mystère et à la brièveté. Aussi intense qu'une nuit sombre et veloutée, restant pourtant de seulement quelques fragments au retour de la journée. Tu te gausses de la posséder à tes côtés sur le siège passager. Tu es peu de choses Enzo. Et vos deux silhouettes débarquent à cette soirée, tu t'amuses de la voir enfiler le tissu autour de ses yeux, tu admires l'azur entre les habits de jais. Tu pourrais y plonger. Te noyer jusqu'à la lie et peu importe. C'est Elle et toi ce soir. “ Nous y sommes oui .” Que tu dis d'un sourire en coin alors qu'elle déambule parfaitement à l'aise dans ce chaos bien arrosé. Danseuse étoilée au milieu des désastres nocturnes. T'es cette lumière inattendue dans des nuits trop sombres Stella. Tu l'observes attraper une flûte de liquide doré, te traîner esclave de sa personne au milieu de la piste de danse. Ou du moins ce qui s'en rapproche. Elle et toi, vous possédez l'ensemble de ce territoire. Tes mains se posent sur ses hanches alors qu'elle se fait lascive et tu partages quelques mouvements avec elle. Tu te défends aussi bien que nécessaire bien que plus à l'aise sur les instruments. Un nouveau rictus vient se peindre sur tes lèvres alors que tu décides de venir l'embraser d'une nouvelle cigarette que tu aspires avec une certaine délectation. Tu ne la quittes pas des yeux et le brin de tabac s'échappe volontairement de ta bouche pour venir se poser sur la sienne, si elle accepte la proposition. Tu as cette envie étrange de la goûter mêlée au poison. De vous consumer un peu plus.

Les basses saisissaient ton corps, palpitant au fond de ton coeur. Tes mouvements se faisaient en harmonie avec la musique qui jouait, résonnait, ensorcelait. Lorsque les notes te subjuguaient, plus rien d'autre ne comptait. L'histoire de la danseuse ratée, tout le monde la connaissait en Italie. On avait eu de la peine pour toi, Stella. Seulement te voilà lors des nuits de folies à bouger ton corps mieux que n'importe qui. Peut-être que tu n'étais pas devenue l'étoile sur les plus grands parquets comme tu l'espérais, mais t'étais la plus belle danseuse au clair de lune. Et tu fêtais ça, Stella. Verre de champagne en main, tu tournais sur toi-même, ton bassin se balançaient comme jamais. Tu rigolais, Stella, tu laissais échapper ce rire enfantin, celui qui dit que le monde t'appartiens. Et il te suivait, là, juste derrière toi. Tu devinais son souffle dans ta nuque, tu finissais par te retourner, plantant tes yeux dans les siens. Ses mains sur ton corps, tu souriais. Ton corps ondulait toujours, encore, d'autant plus. Tu ne t'arrêtais plus, Stella. La fièvre te touchait, la lune t'éclairait et toi t'étais partie pour t'amuser toute la nuit. Tes bras se nichaient autour de son cou, bras ballants, tournoyant dans les airs. Tu l'voyais allumer une cigarette, se délecter de la fumée. Tu l'observais, le regard qui s'assombrissait. La reine dressait le voile au fur et à mesure que la fièvre te consumait. Bientôt, Stella Cavalero ne serait que la copie féminine de Lucifer. Tu prenais sa cigarette entre tes lèvres, tu tirais sur le bâtonnet, consumant l'objet qui lui appartenait. Tes yeux dans les siens, vos regards se mettaient eux aussi à danser. Vos océans s'éclairaient par les foudres qui s'abattaient, les vagues s'agitaient, l'eau venait vous ensevelir. Vous plongiez, tous les deux, sans regarder en arrière. Vous étiez là, face à l'autre, prêt à accepter le danger de jouer sans planifier un temps d'arrêt. Vous étiez comme ça, aucune règle, aucune sonnette  à tirer pour signaler que vous vouliez que tout s'arrête. Tu laissais la fumée s'échapper d'entre tes lèvres, s'écrasant contre son épiderme. T'aspirais à ce qu'il te prenne toi, ce soir, toute entière. Tu voulais qu'il se perde entre tes lèvres, tatouant de ses lippes le grain de ta peau italienne. Seulement tu continuais de danser, Stella, et tu t'écartais de lui et des envies qu'il éveillaitt au creux de tes tripes. Tu le narguais, ton corps enflammé loin de ses désirs qui s'embrasaient. Tes mots silencieux lui intimaient pourtant de t'embrasser.

Elle est tienne puis elle t'échappe. Tes phalanges restent néanmoins fermement amarrées à sa taille alors qu'elle entame sa danse. Tes billes délavées observent le manège, s'imprègnent des lèvres et de la fumée consumée entre vos deux silhouettes. Le coin de ta bouche se réhausse alors qu'elle s'éloigne de toi et que le diable semble prendre possession de sa personne. Son corps d'ange et son âme de démon. Vous avez toujours été similaires. Le solide et la frêle. Tu appliques de nouveau le brin de tabac dans ta bouche affamée et goûte son parfum échoué du bout de ta langue. Tu viens défaire le premier bouton de ta chemise, alors que tu la rapproches à nouveau de toi. Tes lèvres venant murmurer à son oreille “ Tu me donnes chaud Principessa.” Tu souris à tes paroles, parce que ce brasier c'est bien pour vous deux que tu l'allumes. Ta bouche échoue sur la peau lactée de son cou avant que tu ne la laisses t'échapper de nouveau. Ton regard ne la quitte pas pour autant et rôde aux yeux masculins et intrus qui voudraient s'en emparer. T'es possessif Enzo, et ce soir elle est tienne. Tu ne la laisses à personne. D'ailleurs, tu attrapes sa coupe de champagne pour venir t'en abreuver. Ce qui est à elle est à toi et inversement. Tu reposes la coupe sur la table voisine alors que la cigarette se consume toujours entre tes doigts et que tu observes ce spectacle qu'elle te donne, fée ténébreuse, t'es sous son sortilège et bien trop faible pour l'avouer.

Tu brillais, Stella. C'était comme ça, c'était au fond de toi. T'étincelais dès que tu bougeais, au crépuscule ou encore sous un soleil d'été. T'étais là et tu scintillais à chaque mouvement, chaque reflet. Ton corps s'emparait de la musique, tu dégageais une aura que toi seul possédait. Tu dansais pour lui, Stella, tu lui donnais tout ce que t'avais. Il était là, à te regarder, à te toucher, t'effleurer. Tu voulais le voir se consumer pour toi, tu voulais le voir s'agenouiller devant l'être désiré. Tu souriais, ton sourire éclatait et ton rire résonnait. T'étais vivante, plus que jamais. Vos échanges s'emmêlaient, l'avidité de vos regards se pressaient. Vous étiez tous les deux, repéré dès leur entrée par la jeunesse dorée. Fallait dire que votre binôme faisait parler, tant de force ne laissait personne muet. Tu sentais bien que les hommes s'interrogeaient sur qui tu étais, pourquoi tu lui appartenais. Seulement tu savais bien au fond de toi que personne n'arriverait à l'égaler. Ton regard se délectait de son amativité, ça te rendait folle Stella, ça te donnait envie de le manger tout entier. Ses paroles étaient chargées d'électricité, tu sentais ses lippes embraser ta peau, le feu crépitait. Vous étiez deux à le laisser naître au creux de vos ventres, il prenait part de vos organes et il gagnait de la surface sans crier gare. "Tu n'as encore rien vu" que tu répondais, alléchée. Il saisissait ton verre de liquide doré afin de te donner plus de liberté, plus de mouvements à effectuer. Tes mains s'emparaient de ses cheveux bruns, tu les effleurais, rythmée par les basses de la soirée. Tu descendais sur ses traits marqués, t'échouais à la naissance de son cou musclé. Tes doigts se séparaient, saisissant ses épaules, très vite ramenaient sur son torse marbré. Tu souriais toujours, malicieuse, incontrôlée. Tes mains descendaient, toujours plus, dansant elle aussi sur son corps que tu n'avais pas encore eu la chance de tatouer de ton désir croissant. Ta tête se balançait, tes cheveux entouraient ton visage. Tu descendais de ton corps entier, collé serré, laissant ses membres deviner tes formes, s'imaginer ton corps nue sur le sien. Ses doigts se délectaient, tu le laissais te parcourir, tu le laissais goûter les prémices que tu lui donnais. Tu remontais jusqu'à lui, Stella, plantant ton regard océan dans les siens. Vous étiez deux êtes qui enflammaient les cieux, juste là, juste tous les deux. Puis tu partais, comme une enfant. Tu courrais, un peu plus loin, cherchant à le narguer, à le brûler tout entier. Il y avait cet homme qui était là, qui dansait, ou plutôt qui essayait. Tu saisissais le col de sa chemise délabrée, puis tu l'entraînais, sous tes pas, sous ta fièvre érosive.

T'es sous l'emprise de cette fée à l'âme de démon, elle vient passer ses phalanges enchantées dans le brun de ta chevelure, et tu te laisses faire docile, un sourire en coin venant creuser le sillon que t'as laissé cette morsure plus jeune. L'acier de tes yeux se posent sur sa silhouette aux courbes parfaites  que tu devines d'ailleurs lorsqu'elle vient onduler toute entière contre ta carcasse éphémèrement soumise. Une main masculine s'attache à la courbure des reins, s'applique, te marque Stella de sa volonté de te posséder toute entière, une nuit quelque part entre mes draps vides. Ta bouche s'attire à la sienne, tu viens frôler son étrange personne sans jamais t'y soumettre, parce que le feu est bien plus attrayant lorsqu'on l'approche sans s'y brûler. Mais elle te relâche la Diablesse, de ces caprices enfantins et qui te font reculer en arrière toi aussi. Dans ce temps où rien n'était important, rien n'était calculé, t'étais que ce gamin impulsif aux trop nombreuses cicatrices. Tu portes le brin incendiaire à tes lèvres frustrées, applique le poison à tes poumons trop jeunes et parfaits pour ne pas leur nuire et vient extirper la fumée, a priori indifférent et détaché. Mais t'es tout sauf ça Enzo. Il y a bien une autre donzelle qui vient te servir son numéro de charmes trop artificiels et trop voyants, tu viens poser une main pressée sur sa gorge et tes yeux se posent de leur métal sur son insignifiante personne, tu resserres ton étreinte et elle glousse comme un animal trop bas pour ta caste. Tu exècres la vulgarité, elle ne récolte que ta violence mesurée toutefois, alors que tu l'écartes pour retrouver ta sylphide aux opales aqueuses et évasives, ses charmes sont bien plus authentiques et magiques oui, on peut le dire. De cette prestance qui s'ignore et ne s'acquiert d'aucune façon, laissant bien des jalouses égarées au passage. Tu écrases le brin agonisant dans un cendrier au métal orné, alors que tes deux mains viennent attraper sa taille pour la coller dans ton dos. Ta bouche affirmée et virile vient se poser sur son épaule que tu viens embrasser puis marquer imperceptiblement de tes dents. “ On ne m'échappe pas.” que tu ordonnes dans un sourire bien trop faible alors que l'entoures de tes phalanges qui viennent caresser son ventre. Non, ce soir elle t'appartient, et si la féérie la baptise, toi c'est bien les enfers qui te captive.

T'aimais t'amuser Stella, t'étais loin de toutes ces filles insipides qui ne connaissaient pas l'art de jouer. Il fallait dire qu'avec les années, t'étais passée maître dans l'art de manipuler. C'était important de rythmer la nuit, c'était arrogant d'estimer régner au clair de lune. Seulement toi tu savais bien que t'y arrivais, et les hommes tu te délectais de les voir se languir de toi et ta manière de jouer. Enzo, il était là et c'était toi qui avait décidé de lancer une partie. Puis tu l'voyais bien qu'on fond de lui il ne désirait que toi, tu pouvais l'apercevoir dégager cette fille anodine d'un coup de griffes. Ce soir vous étiez les félins, et quiconque se mettrait en travers de vos chemins se verrait périr dans vos flammes intrépides. Seulement toi t'étais toujours là, à jouer avec cet homme dépourvu de classe, dépourvu de charme. Il te touchait, Stella, comme s'il pouvait t'atteindre, comme s'il pouvait te désirer. Il semblait voir sa soirée s'égayer, s'imaginer qu'il avait tout gagner. Tu le laissais rêver, un instant, le temps que la bête s'empare de toi. T'étais bel et bien sa belle, et tu n'attendais plus que sa possessivité. Les dés malsains qui gravitaient autour de vous affichaient des chiffres hasardeux. Seulement Stella, vous n'aviez pas besoin de croupiers, vous étiez les maîtres du jeu. Et ça te plaisait, Stella, cette idée que ce soir c'était vous deux contre le monde. Penser, ouais, penser juste un instant que rien d'autre n'importait, que rien ne pourrait vous atteindre. Se laisser périr chez Lucifer, vous l'aviez décidés au moment même où vous aviez décidés de vous parler. Tu sentais ton corps s'arracher de l'inconnu, un sourire se dessinait, il trahissait le plaisir que tu ressentais au toucher de ses mains. Tu l'sentais de sa poigne qu'il t'appartenait, tu l'sentais que ce soir, rien ne vous arrêterait. Ta nuque se laissait tomber à la renverse, ta main poussait les cheveux qui pouvaient t'empêcher d'apprécier le baiser qu'il t'offrait. Tu sentais cette boule se former au creux de ton ventre, et elle grandissait, elle s'élevait. Tu te retournais, plantant ton visage face au sien. Tu t'approchais dangereusement jusqu'à sentir vos souffles se mélanger. "Je ne t'appartiens pas" que tu murmurais, tes lippes effleurant les siennes. Tu désirais les goûter si ardemment que t'en avais la tête qui tournait. T'hésitais, Stella, juste là, les bouches rosés qui s'appelaient. Tes mains remontaient ses épaules, caressaient sa nuque et pendant que l'une s'y restait, l'autre se nichait dans ses cheveux. Tu l'possédais, Stella, comme ça, juste là. Et tes paupières se fermaient, lentement, comme si le temps ne défilait plus, comme si la musique ne résonnait plus. Tes lèvres se pressaient sur les siennes, vos enfers se réunissaient, vous commenciez déjà à brûler entrelacés au coeur des limbes.

Tes mains se retrouvent là à parcourir sa peau, comme si elles échappaient à ta propre volonté. Tu ne sais pas trop si elle est véritablement de ces espèces féeriques, mais tu t'abaisses rarement à ça Enzo. Les regards féminins ne sont habituellement pas réclamés par ta personne, tu n'as qu'à te baisser, te feindre de ce sourire bien à toi pour que la Demoiselle s'incline. Tu en deviens capricieux, vaniteux certes. Mais jamais tu ne t'abaisses à aller la cueillir dans les bras d'un autre. Elle t'enflamme et tu consens comme une victime enlevée de son plein gré. Et tu aimes cette sensation. La soif de la posséder t'anime et l’orgueil agonise quelque part là sous le tapis des apparences. Elle n'appartient à personne te dit-elle et encore moins à toi. Tu la regardes de tes prunelles incandescentes puisqu'elle te fait face désormais. “On est deux.” Toi aussi tu n'es pas un homme de serment. Tu promets bien trop dans ta vie diurne pour consentir aux attaches nocturnes. Tu chéris cette liberté aussi éphémère qu'illusoire. Et c'est ta solitude que tu trompes dans des bras bien trop frêles pour ta sombre personne Enzo. Tes mains glissent sur la taille gracile et viennent se languir en haut de ses fesses. Tu les devines parfaites pour tes paumes avides et ton regard s'assombrit l'espace d'un instant. Bien assez pour que ces lèvres viennent te cueillir silencieusement. Comme une promesse aux aubes de l'enfer. Tu la goûtes, tu la devines, te tes lèvres curieuses, tu viens saisir ce qu'elle cache aux autres, tu t'en imprègnes et tes mains remontent finalement le long de son dos longiligne et exposé de sa peau. Tu ne veux plus de ce tissu entre vous. Tu ne veux plus de ces artifices. Mais tu prends un certain goût à la force avec laquelle tu te malmènes. Tes lèvres la quitte finalement pour mieux venir goûter cette parcelle de peau là sous son oreille. “ Que dirais-tu d'un coin plus calme?” Tu ne nourris pas forcément de sombres desseins Enzo. Elle te l'a dit, elle n'appartient à personne. Mais tu es égoïste, tu veux la garder davantage pour toi. Tu veux l'écarter de ce monde trop jaloux et trop abrupt. Tu veux lui offrir un cocon. Un refuge inattendu dans vos frasques nocturnes et vos pas funambules là aux portes des ténèbres.

T'avais ce feu au creux de ton abdomen qui s'intensifiait, il crépitait et se mettait lui aussi à danser. Flammes rythmées par la cadence de tes pas, l'ardeur de tes mouvements, et ton bassin qui danse, danse, danse. Il danse pour toi, mais aussi pour lui. Il était là et tu sentais ses mains se poser sur ce corps qui était le tien. Tu souriais, malicieuse, parce que tu sentais l'enfer brûler vos peaux. Vous étiez nés d'or et vous finissiez par fondre ensemble, laissant simplement plusieurs millions d'euros joncher le sol. Il était d'un jeu dangereux que de vous laisser raviver l'incendie, celui que vous aviez déjà commencé à allumer il y a de ça quelques années. Et il était sûrement inespéré que d'imaginer qu'un jour, vos âmes s'enflammeraient. Enzo était l'objet de tes désirs, une fois la nuit tombée. Et il te plaisait, à être juste là, contre toi. Tu sentais la force entre ses doigts, et lui qui ne démordait pas. Vous étiez tous les deux et ni l'un ni l'autre se souhaitait éteindre la petite flamme. Deux solitaires, deux joueurs. Vous aviez entamés une partie de poker et vous aviez tous les deux décider de perdre. Tu n'avais pas peur de le laisser gagner ce soir parce que tu savais au fond de toi que tu le maîtrisais. Tu ne pourrais pas t'en vanter demain Stella, parce que tu n'étais pas comme ça. Mais tu le connaissais de ses soirées arrosées, tu l'savais qu'il était difficile à accéder. Seulement, tu t'doutais bien qu'il était difficile de résister à Stella Cavalero. L'étoile de la nuit, l'étoile de minuit. Tu brillais pour lui, ce soir, sous ses yeux azurs. Vous formiez un beau couché de soleil, ta lumière qui s'échouait contre son océan. Et ça te plaisait, tu te sentais bien, juste là, Stella. Au fond de ses yeux, au bout de ses lèvres, au touché de ses doigts. Tu retrouvais ton corps, entier et complet, pour lui. Il n'était pas question de s'unir, simplement de se goûter, de s'apprécier. Ses mots murmurés, tu les entendais, tu les mangeais. "Fais-moi confiance".Tu te dégageais légèrement de son emprise, attrapais sa main, l'emmenais loin. Vous entriez dans la bâtisse, luxueuse, obscure. Les hommes et les femmes s'entrelaçaient, rigolaient, dansaient. Les regards se posaient parfois sur toi, sur lui, sur vous. Seulement vous vous étiez déjà promis pour cette nuit. Tu montais les escaliers, comme une enfant, excitée, alcoolisée. Vous escaladiez vers les cieux, vers le plaisir charnel et l'envie. Les désirs s'affolaient, la fin de la course approchait. L'ultime porte et le vent s'engouffrait. D'ici, vous voyez Boston et ses vices. Ensemble. Tu le lâchais et tu t'affolais vers le bord, vers le précipice. Après tout ce soir, t'avais décidé de lâcher prise et de périr avec lui. Tu te retournais vers le brun, sourire en coin. "Ça te convient ?". Le toit, l'ultime étage, le haut du sommet. Pour vous, comme vous.

Le désir te guette et t'embrase dans cette maison trop luxueuse avec cette compagnie ténébreuse et solaire. Ton étoile. Tu n'as jamais su comprendre, décortiquer, expliquer là où pourtant tu t'appliques à le faire. Mais elle exerce ce pouvoir sur toi et tout devient plus léger. Aux affronts de la nuit, tu laisses échapper cette couronne d'héritier. Tu l'as choisi certes, tu la défends bien souvent face aux phalanges envieuses et légitimes, mais tu trouves un certain réconfort à te sentir plus léger. Libre. Cette liberté qui t'es si chère, elle vient l'emprisonnant entre ses deux billes incandescentes et un sourire habile. Sa menotte attrape la tienne et tu te laisses happer, faible plus que tu es, vers les hauteurs. De sa demande de confiance, tu acquiesces silencieusement. Tu n'es pas de ces bavards qui parlent trop Enzo. La porte s'ouvre pour laisser découvrir à vos yeux téméraires, la ville offerte et déployées, de ces lueurs parsemées et de cette vie sourde et mystérieusement attrayante que découvrent les voiles nocturnes. Tes lèvres adoptent ce sourire léger et arrogant alors que tu te rapproches d'elle, tes mains passant une nouvelle fois autour de sa taille. “Une étoile au sommet de la ville.” ça te convient oui. Naturellement. Vous êtes exposés comme jamais mais dans cette confidence que peut offrir les tréfonds de la nuit. Tu aimes cette sensation paradoxale et grisante. Tes phalanges se glissent jusqu'aux siennes alors que tu embrasses la peau lisse et offerte de sa nuque. Tu aimes t'aventurer sur les parcelles de son corps sans le posséder, tu laisses grandir ce désir entre vous, ce mystère aussi. Vous êtes les Dirigeants de la nuit, des astres éphémères et nocturnes, tu ne veux pas d'un royaume au grand jour. Tout y est plus terne. “ Danse avec moi.” que tu lui chuchotes alors que ta main lié à la sienne, l'élève vers le cercle doux et féminin de la nuit, tu la fais tourner autour de toi pour mieux l'admirer, là sous la lumière pâle et froide de la Lune. Plus que jamais tu souhaites la posséder. Plus que jamais, tu souhaites l'admirer encore.

La nuit veillait sur vous, comme une vieille amie. L'unique témoin des frasques nocturnes, et elle en rigolait parfois, mais elle gardait toujours les plus beaux secrets. Ce soir, comme toutes les autres fois dans le passé, elle vous observait, Enzo et toi, Stella. Peut-être était-ce elle qui vous avait guidé l'un vers l'autre, histoire de vous voir s'entremêler au clair de lune pour égayer sa soirée. T'acceptais volontiers le rôle qu'elle t'accordait, celui de la femme enjouée et désirée. La nuit était ta vieille amie, celle qui connaissait tous tes secrets, tes pleurs et tes larmes, tes désirs et tes folies, tes excès et tes impulsivités. Alors au sommet de la bâtisse, elle pouvait t'admirer et te confier de le dévorer tout entier. Tu faisais partie de la nuit, Stella, et même lui il le savait. Ses mains s'emparaient de tes hanches, tu lui laissais prendre place afin de découvrir ton corps. La chair et le plaisir, les apparences et les caresses. Ce n'était que physique, deux solitaires qui avaient besoin de quelque de peu ordinaire. Tu souriais à l'entente de ses mots, parce que t'avais toujours rêvé de briller à la lueur du soir, Stella. Et il te le confirmait, entre ses lippes allégorie de tes désirs. Tu le convoitais, et tu savais bien qu'il était déjà à tes pieds. "Au sommet du monde entier" que tu prenais soin de corriger. Parce que toi Stella, tu ne pouvais te contenter d'une ville. Il te fallait plus, toujours plus. C'était ta façon d'être toi, une reine dont le règne n'égale que son ambition. Tu sentais sa peau se déposer sur ton épiderme, tu te laissais bien tatouer par ce contact charnel. Vous vous étiez tant désiré par le passé, sans un mot, sans une caresse. Ce soir, la nuit était à vous. Tu saisissais sa main, et tu tournais, Sella. Tu tournais, encore, encore, encore. Tu fermais les yeux et tu te rappelais tous ses heures passées à martyriser ton corps par les mouvements gracieux. La danse, elle émanait de ton corps comme ton plus bel éclat. Tu finissais par revenir à ses côtés, collant ton corps au sien. Tu plantais tes yeux azur au fond de son océan, les iris si transparents et pourtant, pourtant des regards si sombres. Le contact ne faiblissait pas, et toi tu prenais soin de tirer sur la soie. La soie du loup qu'il t'avait précédemment donné. Au clair de la lune, tu voulais qu'il te voit. Stella tu voulais faire tomber le masque juste pour lui, et la dentelle s'échouait sur le sol froid du toit. Ton visage à nu, à découvert. Tu lui offrais ce spectacle, cette lueur. Tes lèvres se posaient sur les siennes, à nouveau. C'était comme les redécouvrir, sans artifices, sans tromperie. T'entrelaçais tes mains derrière sa nuque, attrapant ses cheveux. Tu te délectais de ses lèvres, celles qu'il t'offrait. Tu t'abandonnais à lui, lui accordant le droit de te planter sous les étoiles de la ville.