Y a les personnes qui savent embrasser. Tam en est. La peau de mon cou frissonne alors que ses doigts remontent sur ma nuque et que sa bouche attrape la mienne. Je suis en apnée, je me sens plonger dans un sentiment d'interdit et d'ivresse. Peut-être que je pourrais aller encore plus loin, laisser libre court à mes lèvres en feu, mes mains en furie. Mais j'ai pas assez bu, pas assez fumé, j'ai beau me sentir libérée, j'ai pas encore fait sauter le carcan. Elle rompt le baiser, je me mords aussitôt les lèvres, comme une gosse punie. Mais avec une douceur infinie, sa main remonte sur ma joue. Je laisse juste mes yeux plonger dans les siens, mes yeux qui disent : "voilà qui je suis, je t'en prie prends moi comme ça". J'essaie de lire en elle aussi aisément qu'elle semble lire en moi. Mais j'peux pas. "Okay t'as.. t'as beaucoup bu, et j'veux pas que tu fasse quelque chose que tu vas regretter ensuite." Je lève les yeux au ciel, dégage mon visage de sous sa main, saute sur mes pieds, tourne sur moi-même, les bras croisés. "J'suis pas une gamine Tam, je sais ce que je fais." Ah ouais ? Je sais ce que je fais ? Bordel, je crois qu'elle essayait juste de me protéger, vu mon état, mais je sais pas, je prends sûrement toutes mes émotions par le mauvais bout. "J'peux embrasser une fille pour le fun ok ? ça veut rien dire, ça change rien." Je me passe la main dans les cheveux, laisse glisser mes doigts sur mon visage. Je me mords les phalanges, fixe la porte barricadée, les yeux embués. Sauf que je fais pas ça pour le fun, bien sûr que non. "Tu veux pas de moi ? tu veux pas m'embrasser ?" J'ose pas replanter mes yeux dans les siens, je me tiens juste debout à côté du lit, à me bouffer les doigts, je fais sauter ma jambe.

Numa, c'est les montagnes russes. Un jour oui, le lendemain non. Ses gestes m'appellent, ses mots me repoussent. Moi, je sais plus où donner de la tête, je regarde partout, je cherche. Un peu en vain parfois je l'avoue, même si pour le moment, tous les chemins empruntés m'ont amené jusqu'à nous. Jusqu'à là. Jusqu'à la douce Tamsin, celle qui s'occupe, celle qui prends soin. C'est pas forcément celle dont Numa a envie, ce soir. C'est dommage, elle se fait rare. Elle se lève, je comprends presque rien. "J'suis pas une gamine Tam, je sais ce que je fais." Regarde la brune, souris, amusée, en hochant la tête. "Okay." si c'est comme ça que tu veux le prendre, moi j'ai aucun problème. Je dis ça parce que je vois bien qu'elle lutte avec elle-même, c'était pour qu'elle combatte un peu moins ses prochains démons, ou du moins qu'ils n'aient pas ma forme. "J'peux embrasser une fille pour le fun ok ? ça veut rien dire, ça change rien." rigole et hoche de nouveau la tête, murmurant presque pour moi-même, "oh ça crois-moi, c'était pas une fille qui embrassait pour le fun." je les reconnais, je m'en amusais, avant, de celle-là. Celles qui osaient pas, celles qui tentaient pour voir, celle qui voulait juste savoir.  "Tu veux pas de moi ? tu veux pas m'embrasser ?" se mord la lèvre, se lève pour faire face à la brune, "Si, j'ai envie de t'embrasser." le problème chez moi, c'est pas le manque d'envie. "Mais je saurais pas m'arrêter, Numa." c'est le manque de résistance à mes envies. Et moi, je veux que tu sois consciente, je veux que tu ressentes toutes ses émotions, pas qu'elles soient dissimulés avec de l'alcool, pas alors que moi je suis sobre. J'avais envie de faire les choses bien pour toi, pour que tu te rende compte que c'est les hommes, ceux qui te comblent pas. Que les courbes féminines t'apppellent, que c'est ce que tu es. Je m'avance, passe ma main sur sa joue, approche de nouveau mes lèvres des siennes alors que ma seconde main se déplace à sa hanche, pour la rapprocher, pour me rapprocher. Tu vois, je te laisse décider. Je m'impose pas à toi, pas comme dans la voiture. On fera ça toute la soirée, si ça te plaît, même.

Je suis dure à suivre, désolée, j'me comprends pas bien moi-même. Je suis en rogne, une boule de nerfs. A fleur de peau. "Oh ça crois-moi, c'était pas une fille qui embrassait pour le fun." Elle murmure ces mots avec une telle légèreté, rieuse. Moi ils me frappent le coeur. Je souffle, mes canines toujours plantées dans mes phalanges. Elle a raison, elle a raison. Pas pour le fun. Je le sens : ça part du ventre et ça me remonte jusqu'à la tête. Une attirance monstrueuse. Je suis campée près du lit, de profil, fixant la porte pour pas courir le risque de croiser le regard de Tam. Je pourrai pas le soutenir. "Si, j'ai envie de t'embrasser." Elle se lève, fait un pas vers moi. Je tourne la tête, son visage est déjà juste à côté. Ses yeux, putain, c'est vertigineux. J'entrouvre la bouche, je suis plus maîtresse de mon regard qui se fixe sur ses lèvres, louche sur sa bouche. "Mais je saurais pas m'arrêter, Numa." Brrr, ça me fait frissoner de partout. Sa main sur ma joue. C'est drôle, à la fois je sens mes jambes devenir des spaghettis et pourtant je suis aussi totalement galvanisée, une décharge qui me vient de la moelle épinière et qui électrise tous mes sens. Son autre main se pose sur ma hanche. Et je l'embrasse. Un truc rapide, à peine le temps de sentir ses lèvres contre les miennes. Je l'embrasse à nouveau, à nouveau. Je picore sa bouche, comme pour l'imprimer plusieurs fois sur la mienne. Sans bruit. Avec une douceur infinie. Et ce coup-ci ce sont mes doigts qui remontent sur sa joue, qui balaient une mèche brune qui lui barre le front. Je les laisse remonter jusqu'à son crâne, glisser dans ses cheveux. Plein de petits baisers, des baisers ou des souffles, je sais même plus trop. Et mon ventre qui gronde. "Je veux savoir comment ça fait." Avec elle.

D'habitude, je sais sur quel pied danser. Je danse même tellement bien que je suis celle qui commande la danse, qui dicte les pas, qui sait où on va. Là, c'est moi qui nous porte, mais tu dictes le chemin. Je laisse des marges de sécurité, j'essaie de pas t'etouffer. Même si mon bras autour de sa taille a tendance à se resserrer. Elle m'embrasse, rapidement, comme à la volée. Je souris, ça m'amuse, moi, les coeurs qui déraillent. Elle remet ça, encore et encore, et parfois un peu plus fort. Il m'en faut peu, tu sais Numa, pour succomber, surtout quand la dame est belle, surtout quand elle est attirée par la reine. Mon bras passe autour d'elle, la colle contre moi, alors que sa main s'attaque à ma joue, remonte à mes cheveux. Mon autre main se cale sur sa joue, approche son visage, l'embrasse pleinement. J'attends ça depuis beaucoup trop longtemps, maintenant. "Je veux savoir comment ça fait." je la regarde, calme ma respiration un instant. Fait une pause, dégage lentement les cheveux de son visage et hoche la tête. Je te montrerai, je te ferai ressentir ce que ça fait. Ici même, dans cette chambre qui n'est pas nôtre, si tu le demandes. Je ralentis le rythme, ma main attrape sa nuque, mes lèvres s'accrochent aux siennes. Mon autre main glisse sous son haut, à sa taille, la rapproche de moi, nous fait tourner, reculant jusqu'au lit où je m'assois, la faisant venir sur moi. Mes baisers continuent, prolongent les siens, vont plus loin. Mes mains glissent sous son haut, le retire, l'envoie valser. Je t'avais dis, Numa, je sais danser.

Marre des petits bisous qui effleurent à peine les lèvres, Tam fond sur moi. Je n'aurais pas dû parler, ça ne fait qu'éloigner nos lèvres. Et bordel moi je m'étais faite aspirer. Sous son regard, j'me sens belle. Vraiment. Pas belle parce que je suis tartinée de maquillage, couverte d'artifices. Je sens que mon âme est belle. Mais je sais même pas si ça a un sens tout ça. Elle dégage, sereine, les boucles qui me barrent le frond. Elle repose ses lèvres sur les miennes, ses mains sur ma nuque et je me laisse porter, je la laisse me concquérir, sa langue venir à la mienne. Habile, elle nous rapproche, nous fait valser et puis s'assied sur le lit. Je me retrouve à califourchon sur ses cuisses, ma peau toujours contre la sienne, à la dévorer, à me faire dévorer. Elle retire mon haut, d'un mouvement impatient. Un frisson qui parcourt mes bras nus. Je vais chercher le bas de son dos, agrippe son tee-shirt, le fais remonter jusqu'à ses épaules pour l'en débarasser elle aussi. Egalité. Je crois que j'ai fait sauter toute retenue, c'est quoi, l'alcool ? Non, c'est ce désir brûlant qui éteint mon cerveau. Je pense trop de toute façon, j'ai pas besoin de penser là, maintenant. Mon souffle se fait plus profond, plus fort, il ricoche sur sa peau. Tout en l'embrassant, je pousse sur ses épaules, la fais se retrouver allongée sur les draps. Et je nous retourne. Je préfère l'avoir au-dessus de moi. C'est mon aveu : je m'abandonne, c'est bon, tu m'as eue. Maintenant je te laisse mener la danse, je te suivrai. La seule chose qui est en mon pouvoir c'est de ne surtout pas quitter ses lèvres et agripper son dos de mes mains, pour la garder près de ma peau.

On aurait pu danser le premier soir où j't'ai vu passé, si tu m'avais laissé. Si j'avais eu un peu plus de temps, si j'avais réussi à capter un peu plus son attention. On était que passé, l'une dans la vie de l'autre, rapidement, pendant quelques secondes seulement. Déjà, à cet instant, je l'ai trouvé belle. Déjà, je la voulais mienne. Ce soir, c'est chose faite. Numa, je pourrais la garder dans mes bras. Toute la nuit, si ici, c'était ma chambre. Si on avait pas élues domicile à une soirée chez quelqu'un que je ne connais même pas. L'alcool nous avait quitté, c'est le désir qui nous animait. La passion d'une nuit, la folie qui se mêle aux envies. J'avais fais, du corps de la belle, mon paradis. Je me suis amusée à la découvrir, à la couvrir, de baiser. A laisser y jouer mes doigts, mes lèvres, mes envies. J'ai soupiré, j'ai gémis, Numa pour une partie de la nuit. Jusqu'à cet instant, cette explosion de notre bulle. La porte qui se fait entendre, quelqu'un qui frappe, qui hurle quelque chose que je comprends qu'à peine. J'oubliais qu'on s'était enfermés dans notre tour, qu'on avait laissé la fête en bas, qu'on s'était isolé pour mieux en profiter. Que le maître des lieux voulait peut-être récupérer, désormais. Je me penche vers la brune, glisse mes doigts sur son ventre, y fais des tours autour de son nombril, "J'crois qu'il faut y aller.." mais tu sais, je pourrais continuer. Encore et encore, jusqu'à ce que mes doigts dessinent ton corps sans même que je le vois. Pose des baisers dans sa nuque, sur sa mâchoire, "j'pourrais te kidnapper.." d'un murmure. T'enfermer chez moi, t'y bloquer jusque deux fois. On serait cachés, on serait enfermés, on serait juste nous. On pourrait danser partout.

Je la laisse faire, j'ondule sous ses doigts, les yeux retournés dans leur orbite, le souffle court, brûlante de plaisir. Je tente de lui rendre mais je m'y prends mal, je vais trop vite, trop avide, curieuse, désinhibée. J'explose, le feu d'artifice dans le bas de mon ventre. Quelqu'un toque à la porte, hurle, nous arrache à ce moment. La poignée tourne, furieusement, mais notre barricade tient. Les doigts de Tam remontent sur mon ventre, un frisson partout où ils passent. "J'crois qu'il faut y aller..." Je grogne, encore scotchée aux draps. J'étais sortie de ma vie, j'me sentais plus Numa, juste une nana à l'apogée de sa vie sexuelle. Jamais un mec ne m'a fait vibrer comme ça, jamais. "J'pourrais te kidnapper..." Je ris alors qu'elle pose ses lèvres sur la peau de mon cou, remonte sur la ligne de ma mâchoire. J'exhale, unn sourire gaga aux lèvres. Ouais, kidnappe moi, cette nuit je veux bien, je serai conciliante. "J'veux pas sortir d'ici." Je dégage mon visage de sous ses lèvres, je pose mes mains sur ses joues, encadre son visage. Pour la fixer dans les yeux, y visser mes rétines. Je dois rester comme ça quelques secondes qui s'étirent comme une éternité. Et je m'extirpe de sous la couette, récupère mon tee-shirt et mon soutien-gorge qui ont valsé au sol. Je me rhabille vite, je reviens peu à peu à moi-même. J'agraffe mon soutif et ma tête me hurle : "putain, tu viens vraiment de faire ce que tu viens de faire ?!", je crois que la Numa qui s'était mise en veille approuve pas du tout. Une fois couverte, je me retourne vers Tam et la Numa qu'était en veille se casse. Je veux plus l'entendre. Je m'avance vers la porte, dégage la commode du passage, ouvre la porte, glisse une tête dans le couloir. Y a plus de musique, personne en vue. J'entends des voix graves dans le salon, des bruits de cannettes fourrées dans des sacs plastocs. "Je crois qu'on peut s'en aller en passant inaperçues mais faut se la jouer Mission Impossible." Je souffle à Tam en me retournant, un sourire de gosse aux lèvres. Après les galipettes dans le lit, les galipettes jusqu'à la porte d'entrée -de sortie plutôt-, je suis sûre qu'on peut le faire.

C'est rapidement fait, plié, rangé. J'aime prendre mon temps, j'aime savoir comment elle se sent, même si le désir et la passion ont fait de nous des êtres trop gourmands, ce soir. Jusqu'à ce que la porte se fasse entendre, jusqu'à ce que je propose ce kidnapping. Si c'est pour te voir sourire comme ça, je t'enfermerais chez moi des jours durant. "J'veux pas sortir d'ici." Je souris, moi non plus. Ses mains encadrent mes jours, ses yeux se bloquent dans les miens. Son regard est doux, beau, j'aurais aimé que ça se passe autrement. Ou du moins, ailleurs. Elle se relève plus rapidement que j'ai eu le temps de la voir faire, se rhabille. "Hm.. j'aurais pu l'faire." remettre ses couches de vêtements sur toi, raccroché le soutiens gorge, te le voler, même, rien que pour voir l'effet que j'te fais rien qu'avec quelques baisers. Je me rhabille aussi, plus lentement, notamment parce que la pudeur est un sentiment que peu connu. Le silence nous entoure, et je boutonne le haut du jean, toujours sans t-shirt. "Je crois qu'on peut s'en aller en passant inaperçues mais faut se la jouer Mission Impossible." rigole, hoche la tête, reprend le haut qui traine quelque part, le remet. "T'es sûre ?" j'aime pas la discrétion, en réalité je vis pour la provocation. Je serais sortie, ma main dans la sienne, criant haut et fort que les lattes du lit étaient à changer, avant de partir en courrant, mais disons que pour ce soir, on jouera plutôt la carte espion. Se réduit, hoche la tête en s'approchant, cale sa main dans la nuque de Numa pour l'embrasser, pleinement bien qu'un peu rapidement, joue le joue, plisse les yeux, "C'est peut-être notre dernier." surtout s'ils nous attrappent. Lance un clin d'oeil, "Prête ?" souris en coin, défi dans ses yeux. Allez, sortons discrètement. J'ouvre la porte un peu plus grand, lui faisant signe d'avancer, de passer devant. Je la suis, près mais pas trop non plus, qu'on se grille pas à deux. Bizarrement, après quelques idées mauvaises, du genre se cacher à genoux derrière le plan de travail et passer le salon collé aux vitres caché par les rideaux, on arrive à la porte de sortie, sans encombres. Presque, sans encombre. Quand je passe la porte, quelqu'un m'interpelle. Premier reflexe ? Courir. J'attrape la main de la brune et me met à courir en riant, courir encore et encore, jusqu'à ce qu'on soit assez loin. Loin, mais plus trop loin de chez moi. "On a eu chauds !" ou alors on a eu de la chance. C'est la route de chez moi, plus de retour arrière possible, tu vois.

"Hm.. j'aurais pu l'faire." Je zippe mon pantalon, le feu aux joues. Elle aurait pu le faire mais en sortant de sous les draps, y a un bout de cette sensualité décomplexée qui s'est fait la malle. En replantant mes pieds dans la moquette de la chambre, je ratterrissais un peu sur Terre. Je me retourne vers elle de nouveau, ose plus la regarder comme je la regardais quelques minutes auparavant. La bulle a un peu éclaté. Je pousse la porte, prépare notre plan d'évasion. "T'es sûre ?" Je hoche la tête avec un petit rire étouffé, j'veux pas me faire entendre. Tam me rejoint près de la porte, ses mains sur mon cou, elle plonge de nouveau sur mes lèvres. Je fais preuve de plus de retenue, moins de salive et de désir, mais je recule plus, je me dérobe plus sous sa bouche. "C'est peut-être notre dernier." Je hoche la tête en me mordillant les lèvres. Le dernier avant quoi ? Peut-être l'apocalypse qui nous attend dehors. "Prête ?" -"Oui" Je murmure, l'oeil pétillant. Tam ouvre la porte, s'aventure hors de la chambre, je suis sur ses talons jusqu'à prendre la mène. On passe le salon comme des ninjas, à avancer sur les genoux, raser les murs, se planquer derrière les rideaux, j'voudrais pas dire mais on gère, j'veux être dans le cast du prochain James Bond. On arrive jusqu'à la porte... qui grince atrocement alors que je l'ouvre. "Hé vous ! Putain mais pétasses vous avez b..." Tam m'attrape le bras et cavale. On court, on dévale les escaliers et encore arrivées dans la rue, on court, on court. Jusqu'à être à bout de souffle, les poumons vidés, et le bide pété à force d'avoir ri. Viouuuu, je me casse en deux, les mains sur les genoux, le ventre tordu. Je me relève en remettant en place ma tignasse, j'essuie une larme de rire au bord des yeux. "On a eu chaud !" Je la regarde et ris encore. "Ouais. T'as vu sa tête ? j'ai cru qu'il allait nous égorger." Je me calme, souffle. Il fait nuit, nuit noire, on a dû réveiller tout le quartier. Le matin devrait se lever d'ici une ou deux heures, ils avaient du courage les mecs de nettoyer l'appart au lieu de décuver dans un coin. "Je... On fait quoi ?" Je la regarde, un sourire un peu gaga sur les lèvres. Puis je secoue la tête, en farfouillant dans mon sac que j'ai réussi à attraper à la volée. "Fin... Désolée je... je te laisse rentrer chez toi, je me prends un Uber." Je sors mon tél, tente de le dévérouiller. Pas de batterie. Bien sûr. Pas de Uber donc.

On court, encore et encore, on en oublie même de s'arrêter. On oublie tout, on est juste nous, main dans la main, les poumons broyés. Essouflées on s'arrête, comme un brutal retour à la réalité. "Ouais. T'as vu sa tête ? j'ai cru qu'il allait nous égorger." Je rigole, hoche la tête. Je pense qu'il a pu même fantasmer, il a dû être déçu de ne pas être de la partie, pas de la nôtre. "Je... On fait quoi ?" Je la regarde aussi et lui offre un sourire doux. On peut aller où tu veux, en réalité. Je la vois qui d'un coup, fouille dans son sac. "Fin... Désolée je... je te laisse rentrer chez toi, je me prends un Uber." Je la regarde faire, "On dirait que ton téléphone en a pas envie." je sais que mon téléphone à de la batterie, je suis prévoyante, mais je joue le jeu. Je sors mon téléphone qui indique encore un bon quarante pourcent. Grimance, "2%.." le range dans la poche, "J'vis littéralement à deux pas." montre le chemin, tout droit, quelques détours et on y est. Ose attraper la main de la demoiselle, de la tirer un peu avec moi, tendrement, "J'ai un lit confortable, une douche, des vêtements propres, et j'fais des supers petits-dej !" ça engage en rien, c'est comme si tu dormais chez une amie. Je prendrais même le bord le plus extrême du lit, si tu tiens pas à sentir ma peau contre la tienne. "J'ai assez d'place pour nous deux." il fait nuit noire, personne n'en saura rien, personne te verra.