« je ne déteste pas » que je réponds du tac au tac. parce que c’est la vérité.  le surnom a beau être horrible, je préfère ne pas m’attarder dessus. puis je sais que ça reste entre nous. et soudainement, la proximité intensifie les choses. le silence est seulement entrecoupé par nos respirations qui s’entrechoquent et.. ouais, je la sens cette tension. cette envie qui me prends soudainement dans le bas ventre. et quand j’ai l’impression qu’on va franchir le pas, tu reprends la parole. « ouais » j’inspire profondément attrapant ta main pour me redresser. ouais, les pâtes, j’avais presque oublié. décalant une mèche de cheveux derrière mon oreille, je prenais la direction de la cuisine récupérant l’essuie tout posé sur un meuble entreprenant de m’essuyer le visage alors que dans mon cerveau, les questions fusaient déjà à mille à l’heure. peut être que je ne te plaisais pas. peut être que tu n’étais pas du tout attiré par moi. que j’étais pas ton genre ou je sais pas. est-ce que c’était important ? te tendant un papier un propre, je le posais devant toi si jamais tu souhaitais faire de même avant de me reculer un peu. « t’as besoin d’aide pour quelque chose ? » que je demande finalement. histoire de changer de sujet, de ne plus forcément penser à ça. peu importe.

En quelque seconde seulement, l’ambiance était passée de «  cool et décontracte » à «  chargé de tension sexuelle ». C’était comme si on avait monté le chauffage d’un seul coup. Liam lui-même ne l’avait pas vu venir celle-là. Il n’avait pas pensé que la proximité de Camila l’emballerait à ce point. Il était un garçon plutôt impulsif et passionné, profitant des plaisirs de la vie mais sur le coup il fit redescendre la pression, prenant le repas pour s’éloigner d’elle. A peine eut-il agit qu’il se maudit intérieurement de l’avoir fait, de ne pas avoir eu la chance de goutté à ses lèvres. Est-ce que ça allait d’un coup casser l’ambiance ? Camila s’essuya le visage et elle posa une feuille de sopalin pour qu’il fasse de même, la chantilly toujours présente sur tout son visage. Il s’essuya à son tour alors que serviable, elle lui demandait ce qu’elle pouvait faire pour l’aider. M’embrasser ? pensa-t-il et il se mordit la lèvre inférieur pour ne pas le formuler à haute voix. « Hum…non j’crois pas. Tu a faim ? »

le malaise. je détestais ça. pourtant, j’étais pas dingue, si ? j’étais pas celle qui avait créé l’ambiance ? je veux dire.. c’était venu de nos deux côtés respectifs. je crois. je sais pas. mais j’ai l’impression que y a comme une barrière qui est sois disant tombée entre nous et.. ouais, c’est.. je sais pas. je souffle, change de sujet alors que j’ai l’impression que t’es tout aussi gêné que moi. c’était pas spécialement l’ambiance que j’aurais pensé avoir pendant cette soirée. « pas vraiment » ou plus maintenant. j’me mordille la lèvre inférieure récupérant mon téléphone pour en checker les quelques notifications avant de laisser tomber la bombe d’un coup. « je ne te plais pas ? » j’crois que c’est ça son problème, j’ai toujours eu un peu trop tendance à dire les choses sans réfléchir aux conséquences. mais j’me dis que si c’est le cas, t’as juste à le dire. ça me vexera pour les cinq prochaines minutes puis ça passera. ni plus ni moins. et sûrement que j’arrêterais de me poser autant de question. on passerait juste à autre chose.

L’honnêteté, la franchise mal placé, dire exactement ce qu’il fallait pas quand il fallait pas, le manque cruel de tact, c’était le truc de Liam ça. Ça faisait partit de ses défauts, comme parfois ça pouvait être une qualité. A croire que Camila était semblable au Gremlins car cette fois se fût elle qui crever l’abcès en appuyant un bon coup, une bonne fois pour toute. Liam ne l’avait tellement pas vu venir que sa réaction fût spontanée. « Oh que si ! » dit-il avec un petit rire nerveux, beaucoup plus honnête qu’il ne l’aurait peut-être voulu. « C’est juste… » Pluton ? Louison ? Une certaine trouille parce que la dernière fille qu’il avait embrassé avait quitté Boston par sa faute ? « Des plan cul j’en ai des tas. Des amis j’en ai un peu moins. » Elle était honnête. Il l’était aussi.

j’ai pas spécialement l’habitude d’être repoussée mais pluton, il m’a tellement défoncée que j’en suis venu à penser que je n’étais de toute façon probablement pas assez bien. alors disons que ça continuera juste à me pousser dans ce sens, ça changerait pas vraiment. sauf que tu réponds presque du tac au tac. je te plais. ouais mais alors.. pourquoi ? c’est peut être pas suffisant, c’est peut être pas ce que tu veux, c’est peut être plein de chose en fait. alors je me mordille la lèvre et croise les bras sur ma poitrine tandis que tu fournis des explications. « je vois. » et en soit, l’explication est valable. parce que ça rimerait à quoi de se laisser aller ? on savait pas comment on vivrait les choses derrière et peut être que c’était mieux que de garder une sorte de barrière. « désolée si tu m’as trouvé.. intrusive ? »

Liam ne savait pas tenir une amitié homme – femme. Avec lui il y avait toujours un moment où ça dérape. Louison n’était pas la première et ne serait sans doute pas la dernière même si son titre de «  meilleure amie » la rendait spéciale. Quand Liam commençait à être amie avec une femme – ce qui en soit était super rare ! – il y avait toujours un moment où il se dévoilait, où il baisait la garde et c’était généralement là que la fille choisissait d’attaquer. Ou était touché par la personne qu’il était réellement. Choisissait la justification qui vous arrange. Quoiqu’il en soit il s’estimait heureux d’Arizona et Iris comme amie. Enfin si on excluait le fait qu’il avait embrassé Arizona et qu’il avait fait un rêve porno d’Iris. Oui, pas de doute, il avait du mal à conservé des amies. Aussi, les deux soirées avec Camila se passant dans la simplicité, il n’avait pas envie de compliqué les choses, de mettre de l’ambigüité entre eux. Elle sembla comprendre, même si elle était plus distante. « J’aurai dit désirable » dit-il avec un petit sourire aux coins des lèvres, repensant aux secondes précédentes, à son corps prés du sien. S’il y avait une qualité qu’il pouvait reconnaitre à Camila c’est qu’elle savait encaisser. Pas de baffe. Pas de porte claquée. Pas de sourcil froncé à sa franchisse assassine. Non juste des bras croisé qui lui donnait de la contenance.  Il planta son regard dans le sien et sans que rien ne le laisse présageait se pencha cette fois pour l’embrasser, posant ses lèvres sur les siennes alors que son cœur s’emballer, contredisant à merveille avec ce qu’il avait dit quelque seconde plus tôt. Liam était comme ça. Imprévisible.  

peut être que je l’avais été, j’en savais rien. mais si c’était le cas, je m’en excusais. je cherchais pas à créer une tension entre nous. ni le moindre problème en fait. j’aimais cette simplicité que tu étais capable de m’offrir et je pouvais m’en contenter si on voulait s’en tenir qu’à ça. puis je crois surtout que toi comme moi, on se ressemble beaucoup trop. incapable de réellement construire des amitiés. mon cercle d’amis, il était pas vraiment peuplé. probablement parce que je m’étais tapée les trois quarts et que forcément, ça avait finit par déraper. sûrement que je ferais mieux de ne pas te faire rentrer dans cette case toi aussi. j’suis déjà bien trop seule pour enfoncer un peu plus le clou, pas vrai ? mais t’es là et tu me plais. peut être que c’est ton sourire, peut être que c’est ta franchise, je sais pas tellement, c’est juste le cas. et sûrement que je t’aime bien aussi pour ce genre de raison là. puis c’est toujours gratifiant quand on passe son temps à se descendre d’entendre qu’on peut être désirable aux yeux de quelqu’un d’autre. est-ce que je le suis vraiment aux tiens ? et tu me prends par surprise, tes lèvres qui s’accrochent aux miennes et les battements de mon coeur qui redoublent d’intensité. j’me surprends même à fermer les yeux alors que mes bras se relâchent pour venir s’accrocher à toi. tu vois, au pire, on s’en fout de tout ça. on s’est jamais rien promis toi et moi. puis si tu me désires, pourquoi t’essayerais pas ? j’en perds mon souffle mais j’arrive pas à me décrocher de toi.

Liam s’entendait à recevoir une baffe. Ou un stop. De quelconque manière que ce soit. Sans doute parce que ça avait toujours était ainsi avec Louison. Elle faisait un pas en avant, il faisait un pas en arrière. Il faisait un pas en avant, elle faisait un pas en arrière. En fait non c’était pas juste avec Louison, c’était comme ça avec toute les filles qui lui plaisait. Il y avait toujours ce «  fuit moi je te suis, suis moi je te fui » inavoué. Mais pas cette fois… Camila partagea son baiser, s’accrochant à lui comme si elle était au bord d’un gouffre et que lui seul était capable de l’empêcher de tomber. Avec fougue et passion, le baiser se prolongea plusieurs minute avant que Liam relâche son étreinte, enlève ses mains qu’il avait mis autour de sa taille. Un sourire sur les lèvres, il passa légèrement sa langue sur ces dernières, il semblait ravis de ce qui venait de se passé. « Tu n’as toujours pas faim ? » Et la suite ? Il n'en avait aucune idée.

je sais même pas pourquoi est-ce que j’y met autant d’ardeur. c’est sûrement idiot de ma part de m’accrocher autant comme ça, de le vouloir à ce point. mais j’ai le goût de tes lèvres sur ma bouche et quelque part, ça m’embrase. y a tes mains sur mes hanches et les miennes autour de ton cou puis finalement, c’est la fin. on redescend sur terre et j’ai cette sensation de pas assez. pourtant, je te rends ton sourire et te libères puisque tu en fais de même. « non, toujours pas » probablement parce que j’ai l’esprit bien trop accaparé par ce qui vient de se produire. par l’espèce de tension entre toi et moi et mon coeur qui s’est bien trop emballé. je souffle et décale doucement une mèche de cheveux derrière mon oreille avant de finalement lâcher tes yeux. faut pas que je m’emballe. « mais paraît que l’appétit vient en mangeant » puis j’suppose qu’il faudrait qu’on fasse autre chose que se dévorer des yeux. parce que pour ma part, c’est exactement ce que je suis en train de faire là.

Alors que Liam expliquait à Camila pourquoi il ne pouvait l’embraser malgré le fait qu’elle lui plaisait, pris d’une pulsion il posa ses lèvres sur les siennes et le baiser se fit fougueux. Pas de regret. Son cœur c’était emballé à leur échange et il y avait pris gout et plaisir. D’ailleurs un petit sourire restait accrocher aux lèvres de Liam. Ce petit sourire qui voulait dire «  héhé je viens de t’embrasser », ce petit sourire plein de malice et de fierté qui signifier qu’il était juste bien à cet instant. Pas besoin de parler, juste regardait Camila semblait suffisant. Pour elle aussi sans doute parce qu’il le dévorait carrément des yeux. «  C’est ce qu’on dit oui » dit-il toujours avec un air espiègle. Il se dirigea vers le placard et attrapa deux bols et des baguettes chinoises. «  Tu sais te servir de ça ? » C’est vrai après tout, il ne savait pas grand-chose sur Camila, mais il était curieux d’apprendre.