Merde. Y’a tout qui s’emboite. Tout est lié, en fin de compte. C’est comme dans les dessins animés, quand y’a la grosse ampoule qui s’allume au-dessus de la tête du personnage. Ouais, moi, ça vient de faire la même chose dans mon cerveau. La cause de tous mes maux, c’est ce foutu sentiment de déni. Le faire de toujours refouler les émotions au lieu de les affronter. J’ai toujours eu cette mauvaise manie dans la vie. Toujours. "Je sais pas danser." Ah. C’était un exemple. Pardon j’ai pas réfléchi avant de parler. "D’accord… Je vais réfléchir à ce que ça pourrait être." J’vois que le surf, mais j’suis plus en Australie — ou le pilotage d’hélicoptère, mais depuis le crash, c’est devenu un moment d’angoisse et non plus de plaisir. "C’est quoi, le truc horrible que t’as vécu?" Ouais, désolé, je manque de tact. J’m’en rends même pas compte. Je parle, sans réfléchir, sans tourner ma langue sept fois dans ma bouche. Mais t’es pas obligé de répondre si tu veux pas. Tu peux juste me faire un doigt et je comprendrai parfaitement.

Elliot semble réfléchir et je suis étonnée de le voir aussi pensif mais je suis contente d’avoir pu l’aider à se poser les bonnes questions. Je ne sais pas si ça va l’aider mais je l’espère car il mérite de pouvoir souffler. Je le regarde avant de sourire lorsqu’il me dit qu’il n’aime pas danser mais je ne relève pas car je vois dans son regard qu’il vient de comprendre mon message. « Tu as des passions, des choses que tu aimes faire ? » Je ne le connaissais pas suffisamment pour connaître ses habitudes alors autant prendre le temps de faire un peu connaissance. D’ailleurs lui aussi veut en savoir plus notamment sur ce que j’ai pu vivre fin novembre. Je grimace tout en baissant la tête vers le sol pour enfin lui répondre. « J’ai été...kidnappé avant d’être séquestrée pendant 3 jours...» Je ne savais toujours pas ce qu’il m’était arrivée mais les nombreuses marques sur mon corps me rappelait quotidiennement à quel point il avait été meurtri.


« bla bla »