Et vous y êtes, devant les portes de ce putain d’endroit que tu aurais préféré ne jamais voir de ta vie. Tu suis Joey de près, regard rivé au sol. T’as pas envie de voir ça, ça ne t’intéresse pas du tout. ‘’ Ouais elle est assez grande et puis c’est vrai qu’elle n’est pas très effrayante. ‘’ Dis-tu finalement pour revenir à Serah. Tu aurais préféré ne pas parler d’elle, mais pour jouer le jeu, tu te devais de mentionner son nom au moins une fois. Une fois au bar, tu t’installes directement sur un siège. Tu préfères largement avoir les yeux rivé sur une ribambelle de bouteilles plutôt que sur des nenettes à moitié nue. ‘’ Laisse, je m’occupe de ma poire. ‘’ Dis-tu simplement avant de te pencher un peu sur le comptoir pour t’adresser de façon décente à la serveuse. ‘’ Cinq shooter de c’que t’a de plus fort et met en cinq autre au chaud, j’crois que j’en aurai besoin. ‘’ Elle acquiesce d’un geste de la tête et toi tu lui sourit chaleureusement. T’a qu’une putain d’idée en tête Cassandre et c’est de te saouler au point de tomber ivre mort sur le sol… quitte à mourir étouffé dans ton propre vomis. La serveuse ayant compris ton urgent besoin d’ingurgiter de l’alcool, te le sert en un rien de temps. Tu fous un billet sur le comptoir, voir deux pour payer d’avance le refeel et tu attaques. ‘’ À ton retour Joey ! ‘’ Dis-tu simplement avant de venir cogner ton verre contre le sien. Tu engloutis les cinq mini portion d’un trait en grimaçant. Bordel t’es les boyaux qui te chauffe mon gars et les yeux qui pleurent vu l’intensité du truc qu’elle t’a servi. ‘’ Pouah… ‘’ Souffles-tu en essuyant ta bouche du revers de la mains. ‘’ Encore !! ‘’ Tu fais signe à la serveuse qui te regarde estomaquée. ‘’ Allez… j’t’ai déjà payer ! Et toi tu pourrais boire plus vite que ça petite nature. ‘’ Dis-tu à l’intention de ton meilleur ami.

Je te vois aller. Tu sembles de saouler dès notre arrivez. Tu commande des shooters que tu cales d’un trait alors que j’en suis qu’à siroter ma bière. Tu m’dis d’boire plus vite et je secoue la tête. J’continue de boire tranquillement, te regardant t’saouler l’âme de shooters trop fort. « Calme toi, t’vas t’rendre malade mec… » J’ai les sourcils froncés, j’sais pas c’qui t’pousse à agir comme ça. Mais j’avais l’intention d’te parler d’un truc, un truc délicat. Très délicat, même et j’crois pas que t’vas m’pardonner. Mais j’peux pas garder ça pour moi, j’le vie trop mal depuis quelques temps. « Cass…il faut que j’te dise mh… » l’cœur me débat, j’crois j’ai jamais été autant stressé d’te dire un truc. En même temps, tu l’as apporté sur le tapis alors…c’est mon Momentum. J’sais pas c’que ça va donner, mais j’ai un peu peur qu’tu t’emportes ici même. En fait, j’te le dis parce que j’peux pas garder ça pour moi et c’est trop bad d’ressentir ça dans ton dos. « T’sais hm, pour le party sur la plage avec Serah… » j’râcle ma gorge, mal à l’aise « On a danser un peu…coller disons. » J’suis pas clair, j’veux te dire que j’flirt avec elle quand j’ai bu. J’veux te dire qu’elle me plaît grave en fait. Mais j’n’ai pas les mots adéquats. « On avait bu…right c’pas une excuse, mais mh. Cass ta blonde m’plaît plus qu’c’est permis. En fait, j’sais trop pas comment ça. J’me sens juste trop naze, j’m’en veut sincèrement. » Boom, bombe lâcher. Mon cœur bat violemment, il menace de péter direct « Mais j’n’ai rien fait d’plus avec…» Et c’était que trop vrai, j’n’ai jamais voulu t’blesser même si c’est clairement c’que j’fais en c’moment. J’regarde mes mains que j’tortille entre elles, littéralement mal dans ma peau en c’moment. J’n’ose même pas t’regarder, j’espère uniquement qu’tu n’tenteras pas d’te battre avec moi et j’ne crois pas qu’tu l’feras. Du moins, j’espère.

Tu bois pour oublier. Oublier des choses que tu ne peux fuir… une personne en particulier qui fait que même si tu tentes de l’oublier, tu souffriras. T’es destiné à souffrir mon vieux et peu importe le choix que tu feras, tu devras en subir les conséquences. Tu continues ta descentes d’alcool à t’en déchirer le foi qui te crie déjà de te calmer, qu’il ne peut pas assimiler tout cet alcool d’un coup, mais t’es buté, tu continues, enchaînant avec les cinq autre, en demandant toujours plus à la serveuse. T’es dans un état plutôt lamentable faut l’avouer, tu supportes mal l’alcool d’entrée alors là… Tu ne t’occupe pas de Joey qui sirote à côté, tu le veux ce black out, cette fin… celle ou les fils se déconnectent pour laisser place au néant. Mais ce qui t’attends est beaucoup plus radical. Ton ami prend parole, T’es saoul, mais t’es pas con… peut-être un peu, mais pas assez pour ne pas remarquer qu’il y a quelque chose qui cloche. Tu l’écoutes sagement, en fronçant les sourcils de temps à autre jusqu’à ce que la vérité éclate. Tes lèvres se pincent entre-elle et tu inclines la tête de haut en bas l’air de dire… ‘’ Wow c’est ton meilleur coup ça mon gars, bravo, des amis comme toi j’en veux dix. ‘’ Mais tu gardes ces pensées pour toi, tu n’as pas envie d’te battre ou de te prendre la tête pas pour ça. Tu ingurgites deux shot de plus avant de te retourner face à lui, chancelant sur ton banc. ‘’ Bah écoute, heureusement que c’est pas ma vraie petite amie, j’aurais de sérieuse raison de mettre notre amitié en doute. ‘’ Tu éclates d’un rire plutôt sarcastique en venant déposer ta main sur son épaule. ‘’ Baise-là si tu veux, j’en ai rien à foutre ! ‘’ Et voilà, comme quoi t’es capable d’être honnête toi aussi. Tu ne sais pas vraiment quoi penser de tout ça, c’est dégeulasse, mais c’est pas ta petite amie non plus… mais si ça l’avait été… ouais c’est franchement bas de faire ça à son soi-disant meilleur ami juste bon a faire des shakes protéinés. De toute façon, c’est le cadet de tes soucis en ce moment. C’est pourquoi tu te contente de te retourner pour continuer ta descente, plus déterminé que jamais à couper le courant entre ton cerveau et ton coeur.

J’te regarde ahuris. J’suis littéralement paumé d’ta réponse. « QUOI? Attend attend, QUOI? De quoi « Pas ma vrai petite amie? » J’suis estomaqué, si j’avais pas un banc sous mon cul, j’tomberais carrément sur le sol. « Cassandre, de quoi tu parles vieux? » J’en suis à vraiment m’demander si tu n’es pas trop saoul pour penser sainement. Tu devrais m’en vouloir, j’devrais t’répugner non? Tu devrais m’regarder avec un regard foudroyant, vouloir me tuer sur place quoi! Mais non, tu t’contente d’me dire d’la baiser et qu’t’en a rien à foutre. J’sais même pas si j’devrais être soulager ou bien estomaqué. J’ai envie d’texter Serah, lui demander qu’elle est cette foutue blague, mais j’attend tes explications d’abord. Si elles sont cohérentes puisque t’es carrément saoul mon vieux.

J’te regarde avec encore plus de question au visage. C’est quoi ce deal-là? Qu’est-ce que tu m’fais là, sincèrement? Une blague sur les gays? Mais pourquoi donc? « Une blague? Mais voyons pourquoi? » en même temps j’n’ai pas envie d’te taper sur la gueule alors, j’n’ai comme pas vraiment le choix… Mais tout ça m’semble vraiment louche. Trop louche. « C’est un gars qui rentre dans les toilettes pour pisser. Il regarde sa bite et dit : C’est bien, tu as bien travaillé ce soir. Soudain il pète, regarde son cul et dit : Ta gueule parce que toi aussi ta eu ton compte… » Ma voix monotone. Sans expression, j’comprend pas trop pourquoi tu voulais une blague sur les gays et honnêtement c’est la seule qui m’est venu à l’esprit parce qu’un coéquipier l’avait raconté dans la chambre des joueurs un soir. J’sais pas trop ou tu veux en venir, j’suis vraiment dans l’inconnu. Une blague plus salée, j’n’en ai pas à l’esprit en c’moment, j’suis dans le néant total. « Bon, t’as eu la blague alors vas-y j’t’écoute. »

Tu pètes un plomb littéralement. Tu m’regardes avec l’envie d’me décapiter sur place et j’comprend pas. J’comprend rien. J’te laisse vomir la haine que tu as en dedans de toi et j’bouille. Tu m’ramasses au collet et j’commence à pomper. J’serre les dents, j’serre les poings, j’ai envie d’te cogner solidement. Personne n’me touche en m’crachant d’la merde au visage sans que j’pompe. Tu m’repousses violemment et j’te regarde en colère « TU as voulu une blague sur les gays. TU m’as forcé à t’en raconter une et entre ça ou bien t’envoyer valser sur le plancher, mon choix fût simple. Tu vie mal le fais d’être gay, fine. Mais ne m’traite pas d’homophobe bordel. C’n’est pas deux-trois blagues dans une chambre de joueur qui font de moi un homophobe. » J’suis sur le point de carrément exploser d’rage, j’inspire fortement « Dude, t’sais très bien qu’mon cousin est gay et que j’respecte ça. T’sais très bien qu’j’ai du respect dans la vie et j’vois même pas pourquoi t’m’en as jamais parlé. » C’est à mon tour d’attraper ton chandail pour t’approcher d’mon visage « Alors, si t’es pour me foutre ton malheur sur le dos parce que tu t’acceptes mal, that’s not my trouble. Mais tu devrais savoir que par-dessus tout, j’admire ceux qui ont des couilles d’sortir du placard. On en à déjà parler après que j’t’aille raconter une blague des mecs d’mon équipe. Tu t’souviens? » Putain, tu m’gaves d’me traiter comme un homophobe, t’es censé savoir qu’j’suis pas comme ça. J’fais des blagues oui, mais j’en fais sur les hétéros aussi et ? J’en fais sur les femmes alors que j’respecte les femmes plus que j’me respecte moi-même. « J’suis déçu qu’tu m’vois comme un homophobe. VRAIMENT DÉÇU. Mais j’content d’savoir qu’c’est ça qu’t’as depuis quelques temps. Great! » Que j’te balance, finissant ma bière d’un trait pour éviter qu’tout dérape sauvagement.

Et comme si un film se produisait devant mes yeux, tu t’effondre ivre mort sur le sol. Blackout total, j’reviens à mon état normal pour accourir vers toi. J’crie aux gens autour, mais la musique est clairement trop forte. J’regarde la barmaid et lui fais signe d’appeler l’ambulance. « CASSANDRE? » que j’crie, t’foutant des petites claques aux visages. Pas d’sons, pas d’images, l’néant total. « Vieux, revient. » Trop d’alcool en si peu d’temps, t’avais prévue ton coup ou quoi? Putain Cass, j’sais pas comment réagir, sur la panique j’te prend dans mes bras et te sors à l’extérieur. De l’air frais c’est c’que t’as besoin illico. Une fois à l’extérieur, j’essaie d’aller où il y a l’moins d’monde possible, sans être trop loin pour qu’les ambulanciers nous voient. Un bon quinze minutes s’écoulent et j’entends les sirènes approcher. L’un des ambulanciers m’pose un tas d’questions, j’bafouille, j’béguais « Trop d’alcool…blackout…coma… » J’avais le visage crispé d’incertitude, c’est tellement dangereux l’coma éthylique! J’embarque avec toi dans l’ambulance et j’essaie d’comprendre le schéma du temps d’la soirée. Un interminable 20 minutes s’écoulent et nous sommes arrivés à l’hôpital. J’dois attendre dans la salle d’attente, j’entends la trotteuse de l’horloge…