T'as voulu jouer mais crois moi que tu vas perdre Davi. Je suis douée pour rendre les hommes fous, et pour jouer avec le danger. Franchir les limites c'est un peu mon quotidien. Je ne devrais pas être là sur la plage avec une bouteille en main. Je devrais encore moins m'approcher dangereusement de la mer avec cette même bouteille en main que je préserve de l'assaut des vagues. Cette sensation de fraicheur me fait le plus grand bien, cette ivresse soudaine. J'ai l'impression d'être reconnectée avec moi même que je souris presque en entendant tes cris apeurés qui me supplient de ne pas aller plus loin. Crois moi que l'envie de plonger la tête sous l'eau est terriblement tentante. Pourquoi ? Sans doute parce que j'ai cette curieuse et morbide envie de savoir si tu me sauverais de la mort. J'ai bien l'impression que oui. Sauf que je peux pas vraiment tenter l'expérience parce qu'une inconnue vient nous perturber, pour distribuer des capotes. Ah ok! Elle nous a pris pour des sauvages, à penser que Davi et moi on avait l'intention de s'envoyer en l'air sur la plage ? Too bad chérie tu t'es trompée mais on t'en veut pas. Cela dit Davi ne refuse pas la capote, certainement pour son prochain coup. Il a déjà vidé tout son stock ? J'en sais rien. Et je pense qu'il vaut mieux pas que je sache. Tu arrives à ma hauteur pour me voler ma bouteille à m'engueuler. Je laisse tomber ma tête sur le côté avec un air de chien battu." Qu'est ce qu'il y a ? On n'est pas bien là ? " Je sais que ta peur que je fasse une bêtise mais je suis en sécurité avec toi. Tu me proposes de rejoindre la rive prétextant que tu dois essayer la capote. Est ce que t'es vraiment en train de me faire une proposition indécente pour que je retrouve la raison ? Je lève les yeux au ciel et regagne finalement le sable avec ma robe qui désormais pèse trois tonnes. Je manque même de tomber en ramassant la capote." Je crois que je vais la garder. Je connais pas mal de mecs qui font du L. Donc ça peut me servir. " Je plante mon regard mutin et condescendant dans le tien. Est ce que t'es déçu de m'entendre dire ça ? Est ce que tu m'en veux d'avoir volé le préservatif, que je viens cacher dans mon soutif comme ça tu pourras pas le récupérer ? " De toute façon t'as dit que t'étais bien monté donc le L devrait pas t'aller sauf si c'est un mensonge. "

Je le vois bien que tu as mal pris le jeu dans lequel je me suis lancée. Ta voix est abrupt et surtout ton regard noir quand tu me rejoins. Je te connais assez Davi pour savoir qu'à cet instant tu me détestes et a envie de me faire la peau. J'agis comme une gamine. Sans doute l'alcool qui fait enfin son effet. Après l'alcool triste, l'alcool joyeux. Enfin je ne sais pas si on peut appeler ça ainsi vu mes idées macabres." T'es pas drôle. " Alors que c'est toi qui a commencé en m'aspergeant les jambes. Arrivée à la plage, je suis toute heureuse de te voler ce préservatif laissé par la généreuse demoiselle. Tu t'es permis de faire de l'humour et j'en fais de même. Après tout y'a pas de mal à blaguer sur le cul. Je suis décomplexée sur ce sujet. Mais tu prends la mouche. Je te blesse sans m'en rendre compte, sans réaliser qu'avec toi c'est un sujet sensible. L'alcool m'a sans doute trop monté à la tête pour qu'une fois de plus je sois méchante avec toi. T'es pas content quand je suis triste ? T'es pas content quand je rigole ? Merde ? Qu'est ce que tu veux ou attends de moi. Et la réponse vient bien vite. Une réflexion qui me frappe telle une claque en plein visage. Je pensais que t'étais passé à autre chose, que t'étais mon amie malgré le vent que j'ai pu te mettre dans le passé. Pourquoi tu me reproches ça aujourd'hui ? C'est pas le bon moment, tu le sais." T'as envie de me faire culpabiliser ? " Mes poings se serrent. Je te jure que je me retiens pour ne pas te frapper, encore plus maintenant que tu as gâché ma bouteille." Attend t'es vraiment en train de me punir là ? " Ton sourire ne me fait pas rire du tout. Ta proposition je m’assois dessus littéralement vu que je pose mes fesses dans le sable. Je bougerais pas. Point. Fais ce que tu veux. Je m'en fous. Mais tu ferais mieux de faire attention à tes paroles si tu oses ouvrir la bouche.

Je n'ai pas aimé ta réflexion. Tu étais enfin sur la bonne voie pour me débarrasser de mes idées noires et au final tu as plus enfoncé le clou qu'autre chose. Les images de ce moment pénible, il y a 6 ans, où j'ai coupé court à tes envies plus fortes à mon attention. Tu crois que je ne le regrette pas, encore plus maintenant que je fais face à une peine de coeur. Je choisis mal mes hommes, c'est tout et tu retournes le couteau dans la plaie. Je souffre déjà bien assez comme ça Davi alors pourquoi en rajouter une couche hein ? C'est pas digne d'un ami ça. Mais je saisis à tes mots que ça te fait justement chier d'être un ami. Qu'est ce que j'y peux moi si je prends que des mauvaises décisions. Tu nourris le sable de ma vodka et je suis vexée telle une gamine qu'on vient de priver de dessert. Je m’assois dans le sable, les jambes pliés contre ma poitrine. Je fais l'autruche, espérant que tes mots ne m'atteignent pas. Pourtant je t'entends toujours parler, dire que j'ai été maladroite dans mes mots. Je ne vais pas m'excuser alors que j'ai simplement voulu rigoler et pas te blesser. Ce n'était pas mon intention mais tu ne sembles pas le connaître. Je préfère ne pas répondre, rester dans ma bulle alors que l'idée sombre que la mer m'emporte dans son sillage, refait surface. T'es content j'espère ? Je reste muette lorsque tu me demandes si je vais continuer de faire ma tête de mule. Tu me connais assez bien, alors je n'ai pas besoin de te donner la réponse. Réponse que tu n'acceptes pas décidant de m'attraper par la taille, échouant ainsi sur ton épaule." Lasciate andare me. " (lâche moi) que je crie dans ma langue natale. Preuve que je suis énervée. De mes maigres forces, j'essaye de te blesser dans le dos et sur le ventre mais rien n'y fait, t'es plus costaud qu'il n'y parait, ce qui explique donc pourquoi tu as dit être bien membré." Ouais tu devrais me laisser tranquille, on est d'accord. " Je commence à sangloter, à faire du cinéma alors que je suis loin d'être une bonne actrice. Mais j'espère que ça arrêtera ta frénésie sauf que tu continues à t'éloigner de la plage." Je ne veux pas rentrer. Je ne veux pas rester toute seule. " Je ne me rends pas compte de ce cri de désespoir que je te lance. C'est mon subconscient qui parle  parce que oui tout au fond de moi, je n'ai pas envie que tu m'abandonnes. Je veux que tu t'accroches à moi même si mon comportement démontre le contraire.

Je ne suis pas d'accord pour que tu me portes sur ton dos. T'as pas le droit de me faire ça surtout après ce que tu viens de me dire. Tu m'as fait passer pour la méchante sorcière comme tout le monde le fait ici là. Et venant de toi je l'ai mal pris. Je pensais que tu voulais m'aider à me relever, pas à me rabaisser. Dans ma folie, je t'assène de coups, accompagnant mes gestes de cris. Si quelqu'un passe parler, on pourrait croire que je me fais agresser alors que t'es plutôt en train de me sauver de moi même, de la démence qui s'installe dans ma tête. Je suis tellement énervée que les mots sortent de ma bouche sans que je m'en rende vraiment compte, et je fais la sourde oreille quant à tes réponses. Je suis tellement remontée que je dis l'inverse de ce que je pense. Mon cerveau est totalement détraqué. Je ne sais pas quoi faire pour m'en sortir, pour redevenir moi même si tant est que je le puisse un jour. Epuisée, c'est finalement des paroles contradictoires à celles prononcées quelques secondes plus tôt qui traversent la barrière de mes lèvres. Asia, girouette dans toute sa splendeur. Je suis à bout de souffle, tout comme toi qui t'arrête dans ta course folle. Finalement mes pieds retrouvent la terre ferme. Chancelante j'ai du mal à tenir debout, heureusement que t'es là pour que je ne m'effondre pas au sol. Le trop plein d'émotions m'ont totalement vidé, je suis une coquille vie. Je tremble, épuisée par ces montagnes russes. Ta promesse, j'ai tellement envie d'y croire mais tant de gens n'ont jamais fait honneur à ces mots que j'ai perdu espoir. Je préfère ne pas répondre et me concentre sur ton regard. Ta proposition résonne comme un miracle. La solitude le soir c'est un démon que j'ai encore bien du mal à combattre. J'hoche la tête de haut en bas." Oui. Je suis fatiguée. " Je te fais confiance, je sais très bien que tu n'abuseras jamais de moi. Et j'attrape ta main comme si c'était là ma dernière bouée de sauvetage." Dis le moi encore que tu ne partiras jamais. " J'ai terriblement besoin d'entendre ces mots.

tu peux apprécier son air de chien battu: