J’aime bien passer du temps avec toi en fin de compte, t’es quelqu’un de sympathique et pour le moment je t’apprecie. Je te fais un sourire quand tu m’avoues que tu es là aussi si jamais j’ai besoin de discuter. Je note ça dans un coin de ma tête. Je te réponds avec un grand sourire alors que je m’excuse ensuite d'avoir plombé l’ambiance avec mes questions sur ton couple. Bah j’aime bien être avec toi donc je pense qu’on se reverra très tôt... Je finis mon café, puis je te regarde. Bon, tu as envie de faire quoi ?

j’ai de toute manière clairement aucun envie de me morfondre sur mon sort. à quoi ça servirait ? ça n’arrangerait aucun de mes problèmes et j’avais pas spécialement envie de me sentir mal encore et encore. alors ouais, j’préférais en rire et tant pis si ça pouvait sembler bizarre. « est-ce que je viens de me faire un ami en un claquement de doigt ? » non mais fallait dire que là, notre entrevue, elle était loin d’être commune en fait et ouais, c’était étrange de me dire que ça avait pu évoluer d’un coup comme ça mais j’allais pas m’en plaindre. j’étais sociale comme nana, c’était pas nouveau. « prendre l’air. on peut aller se balader dans les rues, faire un tour sur la plage, peu importe mais profitions du soleil » parce que les hivers, ils étaient vachement rude ici. pas pire qu’au canada mais rude quand même.

Je suis loin d'être le genre de personnes qui se prend la tête ou encore qui va juger son voisin, non, au contraire, je suis plutôt le genre de mec à soutenir les autres, à toujours voir le bon chez une personne. J'essaye de ne pas m'arrêter aux fameux on-dit même si parfois, je l'avoue, c'est bien difficile. C'est exactement ça, mais... tu l'as eu où mon numéro déjà ? Parce que tu m'as envoyé un message alors que je ne te connais pas du tout. Trop bizarre. Tu proposes de prendre l'air. Allons, marcher sur la plage ! Je lance ça en me levant et déposant quelque billets sur la table avant de m'en aller pour prendre la direction de la fameuse plage. T'es ici depuis longtemps au fait ?

et j’sais pas, j’avais envie de prendre l’air, d’évacuer un peu. « bah.. nul part ? c’était vraiment du pif au fait » donc il faut croire que le hasard fait bien les choses. en tout cas, là, je vais clairement pas me plaindre d’être tombée sur toi en fait. bien au contraire. et ouais, la plage c’était une bonne idée. j’trouvais que c’était vraiment le genre d’endroit reposant, où l’on pouvait complètement se ressourcer. « deux ans » quand je suis entrée à harvard en fait. pour suivre sullivan, comme toujours. « et toi ? sans compter les pauses. » parce que sinon, ouais, t’étais pas de retour depuis longtemps, ça je le savais.

Le hasard fait bien les choses, alors. J'ai du mal à croire au hasard même si c'est contradictoire puisque je crois au destin. Celui-ci t'a mis sur mon chemin, et je suis ravi d'apprendre à te connaître. Je propose que l'on se rende sur la plage, histoire de décompresser et profiter du bruit de la mer. Huit ans, neuf ans ? Te réponds-je, je n'ai jamais vraiment compté et j'ai déjà retapé une année à l'époque. Enfin, je m'en sors plutôt bien maintenant. Mais j'adore Boston, vraiment.

« autant ? » j’suis presque choquée. quoi que si t’as déménagé ici avec tes parents ça peut peut être s’expliquer. wait.. « t’as quel âge ? » j’oublie que tout le monde n’est pas comme moi. avec à peine dix neuf ans au compteur. donc.. t’es vieux ? enfin quand je dis vieux j’abuse peut être. « ouais, c’est une chouette ville » même si honnêtement, je préfère quand même mon bon vieux vancouver. disons que.. c’est pas comparable mais j’suis du genre à être nostalgique et en premier lieu, j’avais pas spécialement envie de quitter le canada. « t’as toujours vécu aux états-unis ? »

Et ouais, je vais avoir vingt-sept ans cette année, en fait... Putain, le coup de vieux que tu me files là. Je ne sais d'ailleurs pas du tout l'âge que tu as, alors autant te le demander. Et toi ? Mais, je te donnes genre... vingt-deux ou vingt-trois ans, pas plus. Tu fais jeune, mais t'es plutôt mature en réalité. Nous arrivons presque vers la plage, le lieu n'est pas loin de l'où on se trouve. J'hoche négativement la tête. Je suis de nouvelle-zélande, ça fait un petit bout d'ici hein. Et toi alors ? Encore une question que je te retourne, mais je me doute que tu n'es pas d'ici...

ah ouais, vingt sept ans. c’est pas rien. j’sais pas si c’est toi qu’est vieux ou moi trop jeune. peut être un peu des deux du coup. « dix neuf ans, bientôt vingt. » et j’crois pas que tu t’attendais à ça non plus. quoi que si tu connais sully, il n’a que vingt ans lui aussi, tu devais probablement te douter que j’étais pas une cougar. « canada. c’est pas si loin mais.. j’ai quand même le mal du pays » parce que c’est pas chez moi et que quand je repense à vancouver, je repense par conséquent à l’époque ou tout allait bien. où j’étais juste heureuse et n’avait aucun problème dans ma petite vie.

On a donc sept années d’écart, c’est à la fois peu et beaucoup. Toutefois, je te trouve plutôt mature pour ton age et j’ai cette envie d’apprendre à te connaître. Tu vas être une belle rencontre, je le sens. Tu l’as toujours quand tu n’es pas d’ici, mais avec le temps ça s’apaise. Ou s’estompe comme moi. J’adore Boston et la seule chose qui me manque chez moi, c’est ma famille. Enfin bon. La chaleur est étouffante ! Tu veux boire quelque chose de frais ?

en fait, depuis que j’étais à boston, j’accumulais les problèmes et les histoires. je commençais sérieusement à croire que cette ville était totalement maudite. « tu crois ? » parce que moi, en deux ans, le manque il n’est jamais partie. et ouais, je me sens pas tellement à ma place ici. comme si c’était pas du tout l’endroit où je devais me trouver. « carrément ouais » moi cette chaleur elle me rend dingue. et j’suis tellement blanche que je risque de me chopper des coups de soleil monstrueux aussi. « du coup, pourquoi t’as accepté de rencontrer une inconnue comme moi ? »