Il n’y a pas que toi qui lui vole souvent les mots de la bouche, lui aussi a tendance à te doubler. « Petit menteur » marmonnes-tu en venant tapoter le bout de son nez de ton index. Heureusement que tu n’as pas fui totalement le bal, heureusement. Sinon, tu serais passée à côté de cet instant magique que t’offre Pluton en ce moment-même. Plus personne ne vient désormais te hanter sur cette piste de danse, il n’y a que lui et toi au centre de cette jungle artificielle qui vous recouvre d’une lumière bleutée. Alors oui, tu es extrêmement comblée et heureuse ce soir. Tu espères dorénavant que la réciproque est valable, qu’il est aussi heureux que toi, surtout après tout ce qu’il vient de traverser. Son rythme cardiaque peut d’ailleurs être un indice, mais cela peut aussi être la conséquence de tas d’autres raisons « Mh, j’sais pas. » réponds-tu en regardant un peu autour de toi pour vérifier qu’aucune autre ne t’arrive à la cheville. Nan, pas de menace. Juste quelque paumés ici et là. Donc il faut que tu t’y fasses, ton suédois est bien grâce à toi. Pour conclure cette réciprocité de vos sentiments, Pluton vient caresser ton nez avant d’embrasser ta joue rosie de blush. Tu souris et gémis par la suite quand son souffle vient chatouiller ton cou. Le voilà qu'il inspire profondément ton parfum que tu utilises depuis des années maintenant, celui qui en dit long sur toi et qui te caractérise tant. Tu mordilles ta lèvre inférieure et enroules tes bras à sa nuque tout en laissant tes mains se noyer dans sa chevelure. Ton visage se frotte ensuite à une de ses joues jusqu’à ce que quelques mots t’interrompent subitement dans ta quête de fusion. D’où ça vient ? C’était sa voix non ? Non, impossible. Ton palpitant se distend toutefois dans ta poitrine sans possibilité de contrôle. Un brasier s’étend également à tout ton corps. Tu n’as pas halluciné. T’es clean ce soir. Complètement hésitante, tu recules ton visage afin d'extraire sa tête de ton cou. Tes yeux rebondissent sur tous les éléments de sa bouille, cherchant une confirmation de ce que tes oreilles ont pu capter « Excuse moi chéri, je ne porte pas mon sonotone, tu as dit quelque chose non ? » l’embêtes-tu en dissimulant péniblement un large sourire cherchant à s'enfuir pour exprimer ta joie intense. « Si c’est ce que je pense avoir entendu, répètes moi ça en français s'il te plaît, j’suis sûre que tu en es capable. Chiche comme tu dis souvent hein ? »

« Je mens jamais, sinon tu verrais mon nez s'allonger. Et comme ce n'est pas le cas... CQFD. » Oui bon. Nous n'étions pas dans un conte de fées - même si l'ambiance et le décor pourraient faire croire le contraire. Donc les nez qui s'allongent, ça n'existe pas ici. Cependant, j'aimais croire que ouais, je ne mentais jamais. Mais je suis humain et ouais, ça m'arrive, comme maintenant pour faire le gros lover et ça avait l'air quand même de fonctionner puisqu'elle avait un sourire assez important sur ses lèvres. J'aimais la voir sourire, j'aimais la voir heureuse, sans se poser de questions. Qu'elle profite de l'instant présent et tout simplement se laisser porter. « Personne, y'a que toi » finissais-je par dire, avant de l'embrasser sur la joue puis je glissais mon visage dans son cou. Ouais, j'étais sur mon petit nuage en ce moment précis, mon coeur battant pour elle, mon esprit invariablement tourné vers elle et c'était tout ce que je souhaitais. Je voulais qu'elle soit heureuse et elle me le confirmait en cet instant. Et c'était pour cette raison que les mots m'échappait. Je l'aime, oui je l'aime et je lui dis. Et je sais pas si elle a entendu, puisqu'elle restait quelques instants sans réagir avant de reculer la tête pour me regarder dans les yeux, l'air ahuri. Si, elle a entendu et ça me faisait légèrement sourire de la voir comme ça. Le regard plongé dans le sien, mon visage presque collé à elle, je glissais alors « Je t'aime... Je t'aime.. ou encore en suédois si tu veux, jag älskar dig » Je venais alors glisser ma main le long de sa joue, la caressant de mon pouce avant de rajouter une nouvelle fois « Je t'aime Louison Chamberlain » dans un français presque approximatif, hésitant, mais suffisant pour la combler, je suppose.

Que toi. Y a que toi. Tu hoches alors ta tête pour approuver. Son nez et sa bouche viennent ensuite s’échouer dans ton cou en provoquant chez toi un soupir de plaisir. T’es certaine de connaître la chanson qui tourne, mais incapable de mettre un nom sur l’interprète, encore moins sur le titre. Incapable aussi de te souvenir de ton propre nom. Tu perds pied, littéralement. Tu te sens aussi bien vivante que sur le point de défaillir. Tous tes sens sont démultipliés et tournés vers lui. Tout passe au crible. Son odeur, sa peau que tu effleures, son regard, le son de sa voix, le goût de ses lèvres. Tout t’attire. Tout te pousse à aller encore plus vers lui. Tout. Et finalement, alors que tu ne t’y attendais guère, encore moins que sa proposition de sexe nénuphar, il te dit les trois mots qui te déciment à eux seuls. Non, tu n’es pas sourde, tu l’as bien entendu. Il les a dits. T’ignores pourquoi ce soir, si le déclic est soudain ou si ça tournait déjà un moment en lui. Le fait est là, il les a prononcés. En gage de sûreté, tu te détaches de lui et lui demandes de te les répéter. Pire, de te les répéter dans ta langue maternelle de préférence, pour voir si ça sonne aussi bien que dans la langue de Shakespeare. Et merde. Il les aligne, tous à la suite. À chaque dialecte de traversé, tu te sens t’envoler dans un autre univers. Celui où tout est possible et où tu deviens quasiment invincible. Tes yeux ne cessent de briller plus forts, encore plus quand il juxtapose ton prénom et ton nom à cette déclaration. « Tu as pris beaucoup de morphine avant de venir non ? » tentes-tu d’évaluer en sentant son souffle se glisser entre tes lèvres. Ce qu’il vient de t’avouer a réveillé tes pulsions déjà en veille. Tu te sens si fiévreuse. « J’ai énormément envie de nénuphariser avec toi, parce que je… » Tu te freines soudainement et embarques ton petit-ami dans plusieurs toupies pour finir de nouveau près de la colonne où tu le pousses pour le bloquer. « Jag äl… eum. » Okay, sa langue est d’une barbarie « Tu vois ce que je veux dire hein » Et oui, s’il a envie de t'entendre dire ce que tu ressens également pour lui, il va devoir te demander de poursuivre. Bon, il y a quand même une autre option. Il peut toujours t'amener au septième ciel, là-bas, c'est sûr que ces fameux mots sortiront.

La rendre heureuse, être heureux à ses côtés, c'était ça mon but maintenant. Il n'y avait plus de particule tournant autour de nous. C'était elle et moi, le segment que je lui avais décrit il y a deux semaines. Il allait falloir qu'elle s'y fasse de toute façon parce que je ne comptais pas la lâcher pour le moment. C'était bien pour cette raison que j'avais déterminé ce moment comme étant le meilleur moment pour lui avouer mes sentiments. Ceux qui sont là, qui sont ancrés. J'avais eu peur de la perdre il y a deux semaines quand elle avait mis cette foutue barrière entre nous et finalement, elle l'avait laissé tomber, me laissant de nouveau à cette place que je m'étais moi-même creusé dans sa vie. Enfin, ouais, je lui disais que je l'aimais et ça avait l'effet escompté. Tout du moins, presque. Disons que je m'étais attendu à un "je t'aime aussi" mais c'était mal connaître Louison, qui avait tendance à théâtraliser un peu tout. Y compris ce genre de moments. Non pas que ça me dérange, au contraire. D'autant plus que c'était léger cette fois, juste ce qu'il fallait pour me faire décoller du sol. « Juste un tout petit peu, je voulais rester maître de mes actes et de mes paroles » Oui bon, ça voulait surtout dire pas d'alcool, surtout avec les médocs anti-rejet que je pouvais également prendre pour la greffe que j'avais pu subir. « Parce que tu...? » Mais non, fini d'être au milieu de la piste, elle optait pour retourner auprès de la colonne. C'était pas plus mal, un peu de repos. Et là, elle essayait de me parler en suédois, ce qui était assez drôle puisqu'elle n'avait aucune idée de ce qu'elle disait. « Non je vois pas... Mais essaye de me le dire en français, sûrement que je comprendrai mieux » Parce que si je n'étais pas non plus un pratiquant de la langue française, le simple fait de sortir avec elle me donnait envie d'en apprendre plus sur cette culture et langue. Lui volant un baiser tout simple, je cherchais à la faire parler.

C’est juste trop beau pour être vrai. Peut-être que tu rêves ? Tout est si parfait. L’ambiance, le timing, tout est nickel. La soirée pourrait s’arrêter sur cette note, elle serait alors merveilleuse. Ce qu’il vient de prononcer n’a aucun prix. Malgré ça, tu cherches encore des poux à ton petit-ami, notamment sur la véracité de ses propos. La morphine a pu lui faire péter les plombs, sait-on jamais. « Mh, d’accord, je vous crois mon cher » Et dans l’instant suivant, voilà que tu tentes de lui dévoiler la réciproque en tournoyant avec lui pour retrouver l’extérieur de la piste. Plus besoin d’être au centre de l’attention du moment que t’es au centre de la sienne. Tes mains encadrent très vite son visage de petit voyou des bacs à sable pour qu'il ne cesse de te regarder. Quant à toi, tu le dévores de tes yeux amoureux en arrêtant enfin de te brider « Je t’aime Pluton Westerberg » lui délivres-tu de ton accent typiquement parisien. Qu’il ne fasse pas exprès de ne pas piger ! Le monde entier est capable de comprendre ce que ces sons imbriqués signifient. Par contre, s’il veut les ré-entendre, tu pourras rembobiner avec plaisir. « Et maintenant, je te propose de sceller tout ceci par un baiser » Profitant des derniers accords de la mélodie peu rythmée, tu t’approches lentement de lui pour venir caresser ses lèvres des tiennes. Carrément assiégée par tes pulsions, tu te mets à l'embrasser plus langoureusement avant de t'arrêter inopinément « Avec toi je suis moi Pluton, merci » murmures-tu, son visage toujours emprisonné entre tes doigts tout fins et sûrement gelés « Je vous nomme officiellement nouveau roi de Francie, que votre règne soit long » plaisantes-tu solennellement en laissant tes lèvres balayer les siennes de droite à gauche pour t’imprégner de ce moment quasi féerique. Et fuck, tu trouveras sa couronne avant la fin de la soirée, promis. « Dis, tu pourrais quand même me pincer ? » 

Ouais, je savais que la soirée allait être longue et que pour tenir, il me fallait une dose d’opiacés. J’avais donc opté pour la morphine, avec aval de mon médecin puisque ça restait un médicament prescrit sur ordonnance. Qu’importe dans le fond la dose que j’avais injecté dans mon sang, ça me laissait totalement maître de mes paroles, de mes actes et ce que je lui avais donc dit ce soir sortait tout droit de mes entrailles. Le regard plongé dans le sien, j’avais mis les mots sur la panoplie de sentiments que je ressentais à son égard. De l’amour, je ressentais de l’amour pour elle et j’étais totalement sous son charme. Quand finalement on se retrouvait à l’écart du groupe de danseurs, contre notre colonne initiale. Et c’était là qu’elle se tentait au suédois, sans franc succès. J’aiguillais donc vers le français ou l’anglais, qu’importe, chose qu’elle faisait très bien et qui me faisait totalement m’envoler vers d’autres cieux. Elle m’aimait. Je l’aimais. Et on se l’était dit ce soir, tous les deux sur cette piste de danse, comme si on était seuls au monde. Hochant la tête à ses mots, je la laissais s’approcher doucement, frôler mes lèvres, avant de finalement les capturer. Ça y est, le tout est scellé. Mais elle mettait fin à ça, pour se confier d’une petite confidence. « J’espère bien qu’il soit long, j’ai mis un crédit sur vingt ans sur ton dos » que je finissais par dire, sur le ton de l’humour avant de lui voler un baiser. J’étais cependant surpris de sa question, parce que je m’y étais clairement pas attendu. « Que je te pince ? Pourquoi, parce que je t’ai dit “je t’aime” ? » Je secouais alors la tête avant de venir loger mon visage dans son cou, mordillant doucement sa peau, reculant pour plonger une nouvelle fois mon regard dans le sien. « Je t’aime, je t’aime, je t’aime » soufflais-je avant de l’embrasser de mille-et-un smacks.

Alors que je dansais en rythme avec les autres demoiselles (Tania & Angel) sur la piste de danse, nous fûmes rejoint par Elisa, je ne l'avais pas encore vu ce soir pourtant je l'avais chercher des yeux mais il y avait pas mal de monde, difficile de se retrouver. Elisa se mit à danser à nos côtés, je lui souriai pour l'encourager à se joindre à nous. « T'es canon toi aussi. Tu as trouvé le courage pour venir ?! » Je rigola, c'est vrai que la motivation avait était assez dur à trouver mais nous voilà au bal. Après notre petite danse presque synchronisé la musique s'arrêta nous laissant le temps de souffler. Angel avança vers moi pour se présenter, apparemment, elle ne m'avait pas reconnu mais j'ai la mémoire des visages, il m'est rare d'oublier une tête. « Je suis Kala, et mon amie s'appelle Elisa ! mais on c'est déjà rencontré à une soirée. Enchanté Tania  » j'attrapai le bras d'Elisa pour la présenter, et je leur offris un beau sourire.  « C'était bien amusant cette petite séance de danse. » dis- je en rigolant. Je regarda Tania qui nous parla d'un projet, elle avait l'air emballé, je l'écouta nous en dire plus. « Ca a l'air drôle comme projet, si tu cherches, encore du monde, je suis toujours partante pour m'amuser. », d'un coup elle se mit à hurler le prénom de Monica, je tourna la tête pour voir qui c'était. « Enchanté Monica, moi c'est Kala. » Je regarda Tania  «  Le club humanitaire d'Harvard ? J'y suis aussi mais je n'ai pas eu le temps de passer pour le dernier projet.»

@Elisa Dubois @Angel Damon @Tania Brows @Monica E. Simmons

Ça fout tellement la trouille. Tu ne peux plus rien y faire. Tu es coincée. Tu l’aimes. Tu te souviens encore de son premier regard alors que t’étais planquée derrière ton casque de football américain, devant la Mather House. Tu te souviens aussi de son premier sourire quand il t’a aperçu, un rictus discret et ô combien sexy. Tu te souviens aussi de sa phrase quand tu as fixé ce ciel et que tu as fondu en larmes. Tu tiens beaucoup à lui à présent, et s’il met fin à son fameux règne, tu sais déjà à quel point ta peine sera immense. Alors profites-en dès maintenant de ce roi Chamberlain. « Arrêteuh ! Je vais le rembourser le crédit, promis, mon profil intéresse quelques jobs » Et pour l’instant, tu ne préfères surtout pas t’attarder sur la nature des services que tu pourrais remplir. Ce moment est trop beau pour voler en éclats à cause de pognon. Tellement beau que tu n’y crois toujours pas, au point de demander à ton petit-ami de te pincer pour voir si ton cerveau répond encore à la douleur ou pas. « Oui, je crois que tu n’es qu’une chimère » Et t’es sérieuse. Tu le contemples avec crainte, sans cligner des yeux, de peur qu’en les rouvrant tu te réveilles dans ton lit, loin de lui. Seulement, d’après le mordillement que tu ressens vivement dans ton cou, tu vis bien dans la réalité. Tu te laisses alors embarquer en rigolant sous son avalanche de baisers et de mots d’amour « Au secouuuurs » Non, tu ne cherches aucune aide. Tu ne veux absolument pas être secourue. T’es étrangement bien au bord de ce précipice de l’amour. « C’est moi qui t’aime, fort » répliques-tu grâce à un moment d’accalmie. Malheureusement, ton conte de fée se fait faucher à cause de cette douleur atroce au niveau de tes pieds. Les traits heureux de ton visage se tordent. Aie. Sans aucune gêne, tu retires tes instruments de torture en perdant subitement plusieurs centimètres « Han oui, orgasme » soupires-tu avant de ricaner comme une idiote « Tu veux qu’on aille s’asseoir ? Entre cette danse et cette déclaration, tu dois être claqué »