Cause I was filled with poison, but blessed with beauty and rage — with @Alejandro Ortega
Je ne réponds pas à sa remarque, il n’y a pas grand chose à dire dessus. C’était peut-être une phrase idiote pour des sentiments idiots. Qui peut bien avoir des sentiments pour deux personnes à la fois ? Moi qui n’avais jamais rien ressenti, voilà que mon coeur explosait. Alejandro était énervé et je le sentais malgré sa retenue. Je m’en voulais. Surtout après cette phrase. « Je sais. » disais-je tout bas. J’en avais parfaitement conscience. Il avait toujours été gentleman avec moi, raisonné et mature. Il faisait la part des choses et me laissait toujours mon libre arbitre. Je lui devais donc la moindre des choses, l’honnêteté. Je lui demandais du temps, sachant pertinemment que ça n’allait pas lui plaire. En même temps, je n’étais pas prête pour une histoire sérieuse. Pas prête pour me dire Harper, tu es en couple avec lui désormais. Je ne m’y faisais pas encore. Mais je le sentais agacé, et il avait de quoi de son point de vue. Je regardais ailleurs avant de dire de façon plus calme et contenue. « Je ne le vois plus de cette … façon. Je lui ai fait comprendre qu’il fallait qu’on arrête. Ale. Je n’essaye pas de profiter de la situation en allant tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre … d’ailleurs, le fait que je te demande du temps n’a rien avoir avec lui, mais avec moi. » Je me redressais légèrement. « Je suis terriblement désolée de t’avoir fait du mal, je ne voulais vraiment pas. Je ne me rendais pas compte, mais … » Je prenais un temps de pause assez long. Le temps de réfléchir à la phrase que j’allais sortir. Elle était assez importante pour que je prenne le temps nécessaire. « c’est toi … » « Ale. C’est toi, mais laisse moi encore un peu de temps. » disais-je doucement, le regardant droit dans les yeux. Zéphyr et moi étions destructeurs l’un envers l’autre et nous l’avions compris. Ale était peut-être la route la plus certaine ? Si tant est qu’il veuille de moi à nouveau, suite à ce que je venais de lui faire subir. Mais je ne le saurai peut-être jamais puisqu'il s'en va s'occuper du plat. Je reste là, seule pensive. Je regarde dans le vide une nouvelle fois, buvant mon verre de vin cul sec avant de me resservir à nouveau, buvant une gorgée. Je n'ose pas aller le rejoindre. Il a certainement besoin de se retrouver un peu seul ...
Alejandro s'était levé. Sa liaison, qualifions la ainsi pour le moment, avec Harper était tout sauf simple. Chaque fois qu'il a l'impression que les choses vont bien, une embûche se présente. Après la fête plus ou moins agréable avec les amis de l'Eliot, voici qu'il apprenait qu'elle venait de coucher avec son meilleur ami et qu'elle avait des sentiments pour lui, quoiqu'inférieurs à celle qu'elle éprouve pour l'Espagnol. Parti en cuisine vérifier l'état des coquilles st-jacques, tout était son contrôle et quand il se relève, il aperçoit Harper près du mur, qui l'observait et attendait sans doute qu'elle ait son attention pour parler à nouveau. Cette fois, elle put élaborer sur leur relation, comment elle la vit et au moins, elle était consciente que cette situation ne pouvait pas durer. Alejandro était déjà rassuré et les traits de son visage se détendirent un brin. -Avec toi, je n'ai pas le choix d'être patient.
Ce n'était pas dit méchamment, plutôt avec un petit sourire en coin. Harper lui en fait quand même voir de toutes les couleurs et encore, ce n'est probablement pas terminé, pas du tout même. La jeune femme s'excusait, toute sincère et Alejandro la prenait presque en pitié, avait envie de la serrer dans ses bras. La phrase reste en suspens, ses yeux s'écarquillent, espérant que la suite serait ce qu'il attend et ce fut le cas. Les doutes s'évanouirent alors.
-Eleanore, approches.
Il tendait la main pour qu'elle la prenne et l'attirait ainsi doucement contre lui pour la serrer dans ses bras, caresser sa nuque un instant. Qu'ils s'apaisent tous les deux. Parce que oui, un peu plus tôt, il bouillait et rien de bien bon n'arrive dans ce genre de moment, mais il sait se calmer vite le Alejandro. Le beau brun recule un peu la tête et glisse son index sous le menton de la belle pour qu'elle redresse la tête et le regarde.
-Si tu me dis que c'est moi l'homme que tu choisis, que l'histoire avec ton ami s'arrête là, alors je suis rassuré. Je ne compte pas ramener cela sur le tapis. J'espère juste que... tu n'auras pas de regret.
Ce serait dommage qu'ils continuent de se voir, qu'elle mette fin à son histoire avec Franklin, pour finalement se rendre compte qu'elle préfère l'Eliot au Dunster. Au moins, ils ne sont pas encore ensemble et il y a de bonnes raisons à cela, plus que jamais, Alejandro s'en rend compte. Son amante semble avoir une vie intime pour le moins complexe. Des hommes sont probablement prêts à faire la guerre pour elle. Qu'ils s'amènent... -On retourne au salon? Je ne sais pas toi, mais je crois que j'ai besoin d'un verre.
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Je venais de tout lui balancer comme ça. Et surtout de lui dire cette chose. C’était lui. Même si une partie de mon coeur se fendait pour Zéphyr, je ne pouvais me résoudre à vivre une vie de hauts et de bas aussi intenses avec lui. Je le savais et je le lui avais dit, nous étions bien trop passionnels l’un envers l’autre, que ce soit en amitié ou dans les sentiments, et ça commençait à me rendre malade. Avec Alejandro, tout était toujours plus simple, plus évident, plus raisonné, bien qu’il savait aussi rajouter de la passion lorsqu’il le fallait. Je ne pouvais néanmoins malgré ce choix me résoudre à perdre mon meilleur ami, bien qu’il était certainement déjà trop tard, ce dernier ayant déclaré la guerre. J’observais le visage d’Alejandro se détendre suite à mes révélations alors qu’il s’approchait de moi dans la cuisine. Je baissais les yeux. Effectivement, depuis que nous nous fréquentions, je ne lui avais pas vraiment laissé le choix. Même s’il devenait bien plus doux avec moi, je culpabilisais toujours, me sentant minable. Collée au mur, les bras croisés dans mon dos, j’observais le sol. Je m’étais excusée. Il le fallait, il ne pouvait pas en être autrement. Etonnée qu’il me demande d’approcher de lui, je levais les yeux à sa hauteur, puis m’exécuta silencieusement, prenant cette main tendue dans la mienne. Il m’attira alors doucement vers lui, collant ainsi nos corps l’un contre l’autre, me serrant dans ses bras. Reposant mon menton sur son épaule tandis qu’il caressait ma nuque du bout des doigts, je senti les larmes monter. Mes émotions de plus en plus difficiles à contrôler lorsque j’arrêtais mon traitement étaient sur le seuil de ma porte, cherchant à forcer l’entrée. Je l’enlaça alors de mes bras, me serrant davantage contre lui afin de m’apaiser, ce qui eu l’effet inverse, puisque je me mis à pleurer. J’eu du mal à me détacher de son étreinte, de peur qu’il ne voie mon visage, mes yeux brouillés par les larmes tandis qu’il levait mon menton de son index, me poussant à le regarder dans les yeux. Je le regardais un bref instant avant de baisser de nouveau le regard, il ne pouvait me voir dans cet état. J’hochais la tête de gauche à droite doucement. « Lui et moi c’est terminé. » disais-je la voix brisée. Non pas que je regrettais déjà ma décision, je savais ce que je voulais, mais je me sentais doublement mal par la peur de définitivement le perdre par cette décision. Alors que je jeune homme me proposait de retourner au salon, je me dirigeais vers un coin de la cuisine récupérer un morceau de kleenex afin de sécher mes larmes. « Je te rejoins tout de suite. » disais-je hoquettent encore un peu. Une fois seule, je posais mes mains sur le plan de travail, reprenant ma respiration petit à petit. Il fallait que je calme mes nerfs puisque les cachets n’étaient plus là pour cet effet. Une fois calmée, je revenais au salon m’installer timidement près d’Alejandro qui m’attendait avec les deux verres fraichement servis. Je souris faiblement tout en prenant mon verre, buvant une gorgée. Je prenais alors sa main dans la mienne, le regardant cette fois-ci. « Je sais que je t’en fais baver, Ale. Que mes amis n’ont pas été chaleureux avec toi, qu’il s’est passé un truc entre Franklin et moi, et que tu dois probablement déjà te demander ce qui t’as poussé à vouloir de moi, mais … je ne peux pas me résoudre à te perdre maintenant. » Avant je le pouvais. Quand j’étais encore forte, puissante. Ce n’était plus le cas. Il m’avait rendue faible. « Je n’ai pas la moindre idée d’où on va tous les deux, et je suis complètement terrifiée, mais ne m’abandonne pas s’il-te-plait. » S’il-te-plait.
Lorsqu'Alejandro prit Eleanore dans ses bras, il ne s'attendait pas à ce que celle-ci se mette à sangloter. Toute cette histoire avec Franklin, le fait qu'Alejandro le prenne plutôt mal, la peur peut-être qu'il la rejette après cette... gaffe? Était-ce qui faisait que maintenant, la cloison cédait et qu'elle se lâche, se laisse aller aux pleurs? En tout cas, cela avait le don de rendre Alejandro aussi émotif. Il vit d'ailleurs les yeux rougit de la belle brune et les siens s'embuèrent aussi, bien que le jeune homme arrivait à retenir cette larme. Elle lui faisait passer une sacrée soirée encore une fois. Avec un soupir, l'Espagnol hocha de la tête. Il devait faire confiance à Harper, cela fait parti de la démarche dans laquelle ils sont.
-Je te crois... Après, tu sais, je ne te demande pas d'abandonner ton ami.
Si elle pouvait juste éviter de coucher avec tant qu'elle couche avec lui, ce serait sympa'. D'ailleurs, Harper ne lui a jamais demandé s'il avait une autre femme dans sa vie, une amie qu'il voit ou quoi. Sans doute a-t-elle deviné depuis un moment qu'Alejandro ne fréquente qu'elle.
Après cette charge d'émotions, la jeune femme demandait à ce qu'il lui laisse un petit moment. Sans doute pour se remettre de ses émotions justement et elle en avait bien le droit. Déjà un peu plus calme, quoique repensant à toute cette histoire, Alejandro remplit leurs coupes, sirote la sienne, en attendant Harper. D'ailleurs, celle-ci revient avec un petit sourire, qu'il lui renvoie, avant de s'asseoir, de prendre sa main et de se lancer dans un petit monologue typique d'une Kennedy. Platon n'est jamais loin avec eux.
-Harper, mi bella, je suis déjà passé à autre chose. Fais-moi plaisir, fais pareil.
C'était inutile de remuer le couteau dans la plaie, d'en faire un drame. Elle a couché avec son ami, le regrette et ne compte pas recommencer et Alejandro a fait passer son message. Si jamais elle recommence ou lui ment sur sa relation avec Franklin, elle sait ce qui l'attend... Mais la belle le supplie ensuite de ne pas l'abandonner, s'avouait terrifié. Bon sang... À nouveau, Alejandro la prit dans ses bras, déposait un baiser contre sa joue et lui flattait.
-Hey ça va, je ne vais nul part. Puis, tu devrais le savoir maintenant, je suis aussi têtu que toi et je n'abandonne jamais.
Dans le genre, il est plutôt optimiste, à voir le verre à moitié plein, un trait qu'il tient de sa mère. Le beau brun ne se laisse pas abattre aux premières embûches. En revanche, il n'est pas idiot pour autant, à tout jeter dans une cause perdue. Après avoir caressé Harper pendant un petit moment, il vient l'embrasser, d'un doux baiser. -Ça va mieux? Tu prends du vin dans un bel appartement avec un Espagnol sexy comme tout et romantique à souhait, il y a pire dans la vie quand même...
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Je sentais bien que j’avais rendu Alejandro émotif. Cette soirée ne devait probablement être ce qu’il attendait. Mais maintenant il savait. Je n’aurais pu lui cacher une telle chose, et je constatais que le jeune homme se montrait de bonne volonté. J’étais tout de même assez surprise de sa réaction, et était contente qu’il n’y ai pas autant de cris et de larmes que j’aurais imaginé, je n’avais pas vraiment besoin de ça, bien que l’ayant complètement mérité. Il ne me demandait même pas d’abandonner mon meilleur ami. Je l’observais, lui prenant toujours cette main. J’acquiesça doucement, me demandant si Zeph et moi étions finalement toujours vraiment amis. C’était à en douter au vu de la fatwa qu’il avait lancée à mon encontre depuis cette conversation WhatsApp avec le groupe. Je me pinçais les lèvres, la boule au ventre. Ce n’était clairement pas la meilleure soirée de ma vie, heureusement qu’Alejandro était toujours là. Je finis par me calmer seule dans la cuisine le temps de cinq petites minutes, puis revint dans le salon où m’attendait le jeune homme avec deux verres de vin. Je venais encore me confondre en excuses, évoquant ma peur de le perdre tandis que lui faisait déjà tout pour passer à autre chose. Malgré tout, il me prit dans ses bras, tout ce qui me manquait à cet instant. Je fermais les yeux, sentant son odeur qui avait tant enivré mes nuits passées avec lui. J’agrippais une main à son épaule, déposant un baiser dans son cou avant d’y coller mon front quelques instants. Cette chaleur m’avait manquée, ses mots aussi. D’ailleurs en me détachant de son étreinte, je souris faiblement. « Je ne suis pas têtue … » dis-je timidement. Enfin. Pas toujours. « Mais merci de ne pas abandonner. Et d’avoir lutté après le spring break. » disais-je finalement. Parce que quoi que j’ai pu en dire, j’étais tombée pour lui, pour le meilleur et pour le pire. Alejandro s’approcha alors de mes lèvres. Je fermais les yeux, répondant au baiser, savourant leur goût. Je n’avais pas pensé une seconde y avoir de nouveau droit, alors j’en profitais comme si c’était la première et la dernière fois. A ses mots, je me mis à rire. Il savait toujours quoi dire et au bon moment. D’ailleus, je prenais mon verre, l’amenant à mes lèvres. « Tu as raison. » Je tentais par tous les moyens de passer à autre chose à mon tour. « Ca te dit qu’on se regarde un film après le diner ? J’avais très envie de regarder ‘The Place Beyond The Pines’ avec toi’ … à moins que tu aies une autre suggestion ? » proposais-je. Notre dernier film tous les deux remontait au spring break alors que nous nous étions endormis l’un contre l’autre. J’avais déjà l’impression que c’était il y a des mois tant il s’en était passé des choses ente-temps.
Alejandro eut un petit rictus. Non, bien sûr que non qu'Harper n'est pas têtue. Après quoi, tout contre lui, elle le remerciait d'être resté malgré tout, d'avoir lutté, comme elle le disait si bien. Jusqu'ici, tout lui indiquait que cela en valait quand même la peine. La somme de bonheur accumulé était plus importante que la somme des tracas qui arrivaient. Tant que la balance maintiendra cet équilibre, tout devrait aller. De toute façon, Alejandro est du type à laisser-savoir ses états d'âme, bien qu'il sache aussi peser ses mots et ses gestes. Un équilibre tout aussi difficile à trouver. Il n'était pas le seul à faire des efforts ceci dit. Il a bien compris combien Harper lutte contre elle-même.
-L'amour, que veux-tu.
Dit le beau brun avec une légèreté toute pesée. Pour alléger l'atmosphère après un baiser plutôt intense de la part de son amante, Alejandro y allait d'une petite blague de son cru. C'est qu'il n'était pas modeste du tout ma foi. La belle brune but une gorgée de son verre, mine de rien et admit qu'il avait raison, ce qui fit sourire Alejandro bien sûr. Cela voulait dire qu'elle le trouve sexy et romantique après tout.
-C'est le film avec Chris Cooper et Ryan Gosling? On voit aussi les enfants plus tard?
Pas Chris Cooper, mais bien Bradley Cooper, oups. Alejandro avait donc déjà vu ce film, il fallait trouver autre chose. À moins qu'Harper ne veuille le réécouter? Dans le cas contraire, il va y aller d'une autre suggestion.
-Dis moi que tu as déjà vu le Parrain, avec Pacino et Brando?
Probablement le film préféré d'Alejandro. Quel film mythique. Il doit l'avoir vu déjà plus de cinquante fois et n'est pas prêt de s'en lasser. De ce film, ainsi que de Citizen Kane, entre autre. Deux histoires sur la famille, la richesse, l'ambition et son coût. Un e fois qu'ils se sont entendus sur le film, Alejandro se levait pour aller voir les coquilles, non sans déposer un baiser sur la joue d'Harper au passage. -Elles sont prêtes et les frittes aussi. Un vrai petit miracle. On mange dans le salon en regardant le film?
Une fois installé, il demandait, l'air anodin: -Tu restes dormir ce soir?
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C’était à s’y attendre, la réaction d’Alejandro. A bien y réfléchir, évidemment que j’étais têtue. Je souriais de façon malicieuse avant de reprendre mon sérieux, le remerciant d’avoir lutté pour moi, d’avoir cru en nous malgré tous les obstacles que je glissais sur son passage. L’amour. Je ne pouvais que sourire avec tendresse devant des mots aussi beaux. Je pris délicatement sa joue de ma main, la caressant avec mon pouce. Finalement, je lui proposais de regarder un film, mais il avait déjà vu celui proposé. Je riais en entendant Chris Cooper. « Chris Cooper ? Bradley peut-être ? C’est exact ! » Je repensais qu’à une certaine époque, une de mes copines sortait avec Bradley que j’avais justement rencontré lors d’une soirée chez elle à Los Angeles il y a quelques années. J’esquissa un petit sourire lorsqu’il mentionna le parrain. « En Sicile les femmes sont plus dangereuses que les coups de fusils. » dis-je en italien avec l’accent de mafieux, en guise de réponse, mon pouce touchant autres doigts, agitant la main devant Alejandro avant de rire aux éclats. Evidemment que j’avais vu le Parrain, j’en étais absolument fan et c’était dans ce genre de moments que je me rendais compte à quel point lui et mois étions faits l’un pour l’autre. « Nous avions parlé des Coppola au spring break, tu te souviens ? » lui souriais-je tendrement avant de continuer. « Personnellement, mes films préférés sont ceux de David Fincher, Christopher Nolan et Sofia Coppola, mais on regarde celui que tu veux. » Je n’étais pas bien difficile, tant que je le regardai près de lui. Finalement, la soirée s’annonçait plus douce que ce que j’aurais pu imaginer, puisque le jeune homme se leva après m’avoir embrassé la joue, allant vérifier l’état de notre repas. Je pu l’entendre de la cuisine, annoncer que tout était près. « J’arrive ! » m’écriais-je, me levant afin d’aller l’aider à nous chercher les plats et couverts. Je cherchais dans tous les placards à la recherche de tout ustensile nécessaire avant que le beau brun m’aide finalement à les trouver. Une fois installés confortablement et le film prêt à être regardé sur grand écran, j’embrassa Alejandro. « Bon appétit, ça a l’air d’être un délice ! » En effet, l’odeur me donnait déjà l’eau à la bouche. Alejandro me demanda si je comptais dormir avec lui ce soir. Je le regarda l’air quelques peu gênée. « Oh, eh bien … je t’avoue que je n’avais pas prévu d’affaires de rechange, je ne pensais pas dormir ici ce soir … » disais-je. Effectivement, vu les circonstances, je pensais plutôt qu’il me renverrait chez moi après la dispute.
Chris, Bradley, même nom de famille, même prénom typiquement américain bon! même chose au final.
-Si, Bradley...
Puis, quand l'Espagnol parle du parrain, la belle brune se met à parler en italien, avec le petit accent, c'était à s'y méprendre et il fut bouche bée l'espace d'un instant, toujours impressionné par l'étendue de la culture de la jeune femme quand même. Elle a beau être une Kennedy, on s'étonne quand même.
-J'adore! Ce que tu es sexy quand tu parles italien.
Là-dessus, il vient à nouveau l'embrasser. Désolé, mais c'était juste trop... trop tentant. D'ailleurs, le jeune homme se pressait contre son amante, avant de se calmer un peu et de reprendre sa place. C'est qu'il fallait encore qu'ils décident d'un film.
-Si, si, je me souviens.
D'ailleurs, elle renommait la liste de ses réalisateurs préférés qu'elle avait sorti à ce moment, ce qui le fit rire. -Je me souvenais de tes réalisateurs préférés aussi! Tu te souviens des miens?
Oh, oh, petit test. L'Espagnol eut le temps de penser à une autre suggestion pour un film. Ah, trouvé!
-Darkest Hour, avec Gary Oldman dans le rôle de Churchill? Je ne l'ai pas encore vu et cela fait un bail que je veux le voir. Je devais aller le voir avec une amie, mais l'occasion n'a pas eu lieu.
Selon des amis et la critique, c'est bon. Le dîner prêt, Alejandro apprécia qu'elle lui donne un coup de main. Comme elle, il a grandi avec du personnel à son service, mais l'été, son grand-père envoyait la plupart des employés en vacances et le garçon, qui passa une bonne partie de l'été avec lui, devait alors aider aux corvées. Une bonne façon selon lui de rester les deux pieds sur terre et de ne pas prendre pour acquis sa condition de riche. Après tout, l'arrière-grand-père Ortega était un simple ouvrier de chemin de fer. Les Kennedys aussi sont de modestes immigrants irlandais, jusqu'à ce qu'un certain Joe Kennedy se lance dans la spéculation.
-Oh ça l'est, fais-moi confiance.
Dès la première bouchée, il lâcha un "hmm", satisfait, avant de finir à mettre le film à l'aide d'apple tv. Pratique quand même. Harper n'avait pas prévu de dormir et cela pouvait se comprendre.
-J'ai toujours de vieux t-shirt qui ne demande qu'un peu d'amour de la belle Harper... Mais c'est comme tu veux.
En vrai, il serait déçu qu'elle ne reste pas et cela ferait un petit doute sur les belles paroles de tout à l'heure, mais en même temps, si elle ne peut pas, ne veut pas, il faut le respecter. Le film lancé, l'Espagnol dit, avant que le film ne devienne sérieux: -Un jour, on mangera une paella espagnole tous les deux, en Espagne. Je suis certain que tu adorerais.
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Je riais devant sa façon de prononcer le nom du jeune acteur en question, comme s’il avait un problème avec lui. Souhaitant le titiller un peu, j’y répondais avec un petit sourire « Tu es bien plus beau et intéressant à mes yeux que lui. » En effet l’ayant déjà rencontré auparavant, je savais qu’Alejandro n’avait absolument rien à lui envier.Mais très vite, nous proposions les films à voir pour notre seconde partie de soirée, bien plus tendre que la première, et une nouvelle fois, je comprenais ce qui m’avait fait tomber sous le charme d’Alejandro. Ma petite imitation de mafieux italien des années 70 ne le laissa pas indifférent puisque visiblement il me trouva sexy lorsque je parlais leur langue. Je le regarda avec sensualité continuant en italien qu’il était tout aussi sexy. « E tu sei sexy » murmurais-je alors près des lèvres du beau brun qui les approchait des miennes pour m’embrasser. Je sentais cette fois-ci son corps venir se presser contre ma poitrine, ce qui me donna un coup de chaud tant la chaleur de son corps m’avait manquée ces jours-ci. Répondant amoureusement à ce baiser, je laissa une main glisser sur sa nuque avant qu’il ne s’en détache, éviter que nous passion directement au dessert. Ravie de constater qu’il n’avait pas oublié mes goûts en matière de cinéma, le voilà qu’il me testait quant aux siens. Je ne les avais pas oubliés non plus, puisque nous en avions débattu avec passion lors d’une nuit que je n’aurais pu oublier. La première nuit où j’avais eu peur qu’il m’échappe à vrai dire. « Martin Scorsese et Francis Ford Coppola, monsieur ! » souriais-je fière de moi. « Devrais-je comprendre un message caché quant à tes goûts cinématographiques ? » le taquinais-je gentiment, faisant allusion à une potentielle filiation avec la mafia. Je riais finalement avant d’écouter sa proposition de film. Je ne l’avais jamais vu, mais un film politique me tentait naturellement, d’autant plus que j’avais lue la passionnante biographie de Winston Churchill. Néanmoins, cette ‘amie’ en question me titillait, bien que je ne me sentait pas tout à fait légitime de le questionner ce soir. « Oh … je suis ravie que tu partages donc le souvenir de ce film avec moi et pas une autre dans ce cas. » tentais-je tout de même timidement dans l’espoir d’en savoir un peu plus sur elle. Non pas que j’avais jusque là pensé avoir des rivales, mais il m’avait toujours protégée de cette pensée en tout cas, contrairement à Franklin, qui avait toujours arboré sous mon nez sa liste interminable de conquêtes, dont l’une d’entre elles, j’en étais persuadée, était ma propre cousine. Je n’y pensais plus, plutôt au film que nous allions voir avant de nous installer les plats devant la télévision. Je ne faisais jamais ça à vrai dire, c’était une première, mais devant lui qui semblait plus normal que nous autres, malgré une vie entièrement similaire, je n’avais pas vraiment envie de passer pour la petite fille pourrie gâtée que j’étais, et m’attelais maladroitement à l’aider à mettre les couverts sur la table basse. Une fois installés, je gouta au plat et ferma les yeux de délectation tant ce qu’il nous avait préparé était un délice. J’en avais presque culinairement orgasmique. « Bonté divine, c’est délicieux mon coeur ! » m’écriais-je après avoir pris une bouchée tandis que le jeune homme nous mettait le film en route. Alors qu’il me demandait si je comptais dormir sur place, j’évoquais le fait de ne pas avoir pris d’affaires de rechange au vu des circonstances, mais le beau dunster me faisait comprendre son envie que je reste près de lui pour la nuit. C’est avec le sourire que je répondis positivement à sa requête. « Tes vieux t-shirts assouviront leur désir d’amour cette nuit dans ce cas, parce que je reste. » A vrai dire, j’étais heureuse qu’il me demande de rester, je ne m’y attendais absolument pas après ce que j’avais fait avec Franklin. Je continuais de manger tant que c’était chaud alors que le jeune homme me fit la romantique proposition de m’emmener un jour en Espagne manger une paella. Je me redressais vers lui, presque étonnée. « Je rêve de voyager avec toi, tu le sais ? » J’avais même envie de faire le tour du monde avec lui, c’est dire. « Quand tu veux pour cette paella, à condition que nous allions ensuite en Amérique latine tous les deux, mon second rêve est d’y danser le tango avec toi. »
Alejandro se mit à rire. Et même si ce serait le cas!
-Tu crois que je serais complexé par une star d'Hollywood. Du tout! Enfin, peut-être un peu, juste un peu.
Par l'ami Franklin par contre. Disons que ce dernier est plus menaçant pour ce qu'il ambitionne avec Harper. Même si beau brun ne sait pas tout ce qui lie la belle à son meilleur ami, il a bien compris qu'ils étaient proches. Puis, vint le moment où Harper était vraiment, mais alors là, vraiment trop craquante. Il lui glisse du bout des lèvres "toi aussi", en italien, avant de l'embrasser avec une raison de plus de le faire. Ah s'il s'écoutait, se laissait aller, il lui ferait l'amour à sa Harper, mais il y a des coquilles au four. Ce seraient dommage de les manger flambées.
En bonne première de classe, son amante énuméra sans hésitation ses réalisateurs favoris. Il en manquait un, enfin, plus ou moins: -Tu peux ajouter Nolan à la liste, mais si, bravo.
Il applaudit, tout sourire, avant de faire un air intrigué. -Message caché? Euhm, je ne crois pas. Peut-être dans mon subconscient.
Niveau film ,ils comptaient écouter Darkest Hour, un film qu'il avait bien voulu voir, mais sans succès jusqu'à aujourd'hui. Le petit commentaire de Harper en réponse à ce qu'il venait de dire était un peu étonnant. Cherchait-elle à savoir quelque chose?
-Avec un autre? Mais chérie, il n'y a que toi voyons...
Et non, Alejandro n'allait pas butiner d'autres fleurs, contrairement à la fleur, qui elle, s'amusait bien avec son ami, mais c'était fini cette histoire et l'Espagnol était décidé à ce qu'ils passent une belle soirée et passe à autre chose. N'empêche que le beau brun n'oubliait pas et prenait des notes, dans sa tête.
Son plan de regarder le film se mit en place et une fois installé, avec les coquilles dans les petits plats et tout, la place faite sur la table basse du salon, ils purent commencer à se goinfrer en bonne et due forme. Harper sembla avoir une sorte d'orgasme gustatif en prenant sa bouchée. C'était de toute beauté à voir.
-Tu peux refaire ce que tu viens de faire? C'était intéressant à regarder.
Intéressant, c'est le cas de le dire. Non mais ce qu'elle est de toute beauté quand même, c'est incroyable, si naturel chez elle. Un brin inquiet de la possible réponse d'Harper, l'insatisfaction fut évitée et son "amie" allait volontiers dormir chez lui. Alejandro fit un sourire satisfait, vint déposer un baiser contre la tempe de la belle brune. Le film était lancé, mais pas de panique, c'était le générique du début et ce n'est pas un James Bond, il ne se passe pas grand chose dans les premières minutes.
-Un rêve qui se réalisera vite, comptes sur moi.
Parce que voyager fait tellement parti de la personne qu'il est que c'est obligé qu'Harper voyagera avec lui et assez rapidement. D'ailleurs, ils font déjà leurs petites aventures ensemble. Léger rire quand elle parlait d'aller ensuite en Amérique latine. De ce coin du monde, Alejandro n'a vu que le Chili, le Brésil et la Colombie... Bon d'accord, cela fait beaucoup quand même. -Et la samba, la bamba et toutes les autres...
Si la belle brune répond à cette dernière remarque, l'Espagnol lance un petit "chut, le film est commencé", sourire narquois sur les lèvres.
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Je ne réponds pas à sa remarque, il n’y a pas grand chose à dire dessus. C’était peut-être une phrase idiote pour des sentiments idiots. Qui peut bien avoir des sentiments pour deux personnes à la fois ? Moi qui n’avais jamais rien ressenti, voilà que mon coeur explosait. Alejandro était énervé et je le sentais malgré sa retenue. Je m’en voulais. Surtout après cette phrase. « Je sais. » disais-je tout bas. J’en avais parfaitement conscience. Il avait toujours été gentleman avec moi, raisonné et mature. Il faisait la part des choses et me laissait toujours mon libre arbitre. Je lui devais donc la moindre des choses, l’honnêteté. Je lui demandais du temps, sachant pertinemment que ça n’allait pas lui plaire. En même temps, je n’étais pas prête pour une histoire sérieuse. Pas prête pour me dire Harper, tu es en couple avec lui désormais. Je ne m’y faisais pas encore. Mais je le sentais agacé, et il avait de quoi de son point de vue.
Alejandro s'était levé. Sa liaison, qualifions la ainsi pour le moment, avec Harper était tout sauf simple. Chaque fois qu'il a l'impression que les choses vont bien, une embûche se présente. Après la fête plus ou moins agréable avec les amis de l'Eliot, voici qu'il apprenait qu'elle venait de coucher avec son meilleur ami et qu'elle avait des sentiments pour lui, quoiqu'inférieurs à celle qu'elle éprouve pour l'Espagnol. Parti en cuisine vérifier l'état des coquilles st-jacques, tout était son contrôle et quand il se relève, il aperçoit Harper près du mur, qui l'observait et attendait sans doute qu'elle ait son attention pour parler à nouveau. Cette fois, elle put élaborer sur leur relation, comment elle la vit et au moins, elle était consciente que cette situation ne pouvait pas durer. Alejandro était déjà rassuré et les traits de son visage se détendirent un brin.
