La jeune femme s’emportait devant toi et tu étais légèrement déstabilisé à présent. Tu ne t’attendais pas vraiment à cela. Enfin, tu devais reconnaitre que mentir pour approcher une fille, ce n’était pas bien, mais c’était ton habitude peu importe la personne à qui tu faisais face. C’était devenu normal. Puis cela n’était pas pour faire du mal à la personne de base, mais simplement pour te protéger. Tu savais qu’avec la vie que tu avais, on pourrait facilement te juger. « Parce que tu m’aurais laissé bien sûr?? » Tu n’étais pas con bien sûr, c’était d’ailleurs ce qu’elle avait fait lorsqu’elle avait entendu dire que tu lui racontais n’importe quoi. Tu l’aimais, sincèrement, alors tu ne voulais pas la perdre. Tu avais commencé ce mensonge pour l’approcher et tu avais été obligé de le poursuivre pour le garder. Elle ne semblait pas comprendre pourquoi, mais elle ne savait pas tout en même temps. Puis la voilà qui parle de sa famille et tu as envie de lui crier que tu aurais payé pour avoir une famille comme la sienne car au moins, tu aurais eu une famille. Aujourd’hui, ce n’était que toi et ton frère, personne d’autre. Elle ne semblait pas voir la valeur que cela pouvait avoir, même si elle était dysfonctionnelle. Tu soupiras doucement en la regardant. « C’est bon, ce n’est pas parfait, mais au moins tu en as une. Et tu sais, peu importe ton nom de famille, j’aurais voulu être avec toi quand même. J’étais pas là pour ça. » Tu ne savais pas si elle allait te croire mais au moins, c’était dit. C’est la fille qui t’avait attiré, pas son nom, sa famille ou même son argent. Tu ne voulais pas être un profiteur, tu voulais gagner ta vie par toi-même. Tu n’aurais pas l’impression d’avoir réussi si tu étais là à rien faire et dépenser l’argent d’une autre personne. C’est d’ailleurs pourquoi tu étais venu à Harvard, pour t’assurer de percer dans ton domaine et être reconnu. Lorsqu’elle avait appris que tu mentais, tu avais été tout de même heureux qu’elle ne se soit pas rendue trop loin dans la découverte. Tu aurais eu terriblement honte, ce qu’elle s’imaginait devait être bien moins pire que la réalité. « J’aurais aimé t’en parler, si j’avais su que tu pourrais me comprendre… » Malheureusement, ce n’était pas le cas. Si tu avais su qu’elle ne te jugerait pas, elle aurait bien été la première personne à qui tu aurais osé t’ouvrir sincèrement, ce que tu n’avais encore jamais fait. À sa dernière phrase, une moue apparut sur tes lèvres alors que tu fixais ton regard. Tes bras tombèrent le long de ton corps et tu hésitas un instant. La voilà qui reconnaissait qu’elle ne considérerait jamais celui que tu étais réellement. « Voilà, j’en vaux pas la peine… » Tu hausses les épaules, lui laissant la victoire, tu te retournes à ton tour. Tu as l’impression de vivre les mêmes émotions que lorsque vous vous êtes séparés, alors que cela remonte tellement.

S'il y a bien une chose que tu ne supportes pas, c'est le mensonge. Pourtant, c'est ce que tu faisais dorénavant. A croire que tu étais devenue la fille qu'il pensait que tu étais. Manipulatrice, méfiante, solitaire plutôt qu'entourée de personnes qui te mentaient au quotidien. Oui, tu préférais finalement avoir peu d'amis mais des vrais, qu'un tas de personnes qui te suivaient seulement parce que tu étais populaire et riche. C'est vrai, la plupart des gens te détestaient pour la simple et bonne raison que tu étais hautaine, prétentieuse et imbue de ta personne. Parce que c'est ce que les gens attendaient de toi. Non ! Que tu t'écriais instinctivement en adoptant un air presque choqué. Finalement, tu te reprends assez vite. Ok, peut-être que je l'aurais fait mais, peut-être que je t'aurais laissé une chance aussi. En fait, t'es incapable de savoir comment tu aurais réagi à l'époque. Ou plutôt, tu n'acceptais plus la façon dont tu aurais réagi à l'époque. Alors, tu préférais te laisser le bénéfice du doute. Mais dans le fond, vous saviez tous deux qu'il avait raison Florian. C'est sans doute pour cette raison qu'il tente de te faire culpabiliser en prétendant qu'il aurait été là pour toi, quoiqu'il se passe, quelque soit tes problèmes. T'as pas le droit de me dire ça maintenant alors que tu m'as laissé croire que tu sortais avec moi juste pour par défi. Parce que c'est ce que t'as toujours cru toi. Que Florian, il s'était joué de toi. Qu'il avait inventé tout cela pour t'avoir dans son lit. Parce que, c'est cool de se venter auprès des copains après, surtout à cet âge. Tu les connaissais les garçons dans son genre. Il recommence. Il arrive à te faire regretter certaines choses, certains comportements que tu as pu avoir dans le passé. Il te fait réfléchir, te retourne le cerveau. Et puis, il semble déçu et blessé par tes paroles aussi. Généralement, t'es fière de toi quand tu arrives à obtenir ce que tu désires. Aujourd'hui, c'est différent. C'est comme si tu espérais qu'il te fasse changer d'avis. Et tu regrettes. Le truc qui n'est jamais arrivé. Parce qu'après tout, t'es Colombe Perol, t'as pas à t'excuser de quoique ce soit. Pourtant, quand tu le vois s'éloigner, tu soupires et tu décides de lui balancer le fond de ta pensée sans même réfléchir. Je crois que j'avais des sentiments pour toi Flo. Non en fait, j'en suis sûre. Et le truc, c'est que tu m'as brisé le cœur comme personne n'a jamais réussi à le faire. T'as réussi à me faire perdre toute confiance en moi. C'est triste à dire mais, c'est bel et bien le cas. C'est pour ça que t'es aussi manipulatrice et méfiante aujourd'hui. Et, ça te fait mal de l'avouer mais, c'est ainsi que tu vois les choses et t'aimerais qu'il se rende compte que tu n'es pas la seule fautive dans l'histoire, qu'il a sa part de responsabilité.

Tu remettais peut-être en doute sa réaction aujourd’hui, mais dans le temps, tu étais certain à cent pour cent qu’elle t’aurait laissé sur le champ. Elle avait réagi directement en niant tes paroles. Elle semblait étrangement sincère, mais tu n’étais toujours pas certain. « Si tu le dis… mais ça change rien maintenant. » Il était trop tard, ce qui était fait ne pouvait être changé à présent, vous deviez simplement vivre avec ça. Tu avais souvent essayé d’imaginer ce que vous auriez été si vous aviez continué ensemble. Deux scénarios étaient possibles : celui où tu lui révélais la vérité et qu’elle l’acceptait. L’autre était celui où tu continuais ainsi jusqu’à ce que vous fassiez votre propre vie et que ton passé ne soit plus important. Mais tu n’étais pas fou non plus, tu savais que tout cela n’était pas réaliste et ne t’apportai rien. Ou plutôt, ça t’apportait du mal. Par la suite, tu te rendis compte que tu venais de contredire tes paroles du passé. Tu révélais que tu avais sincèrement voulu être avec elle et tu ne savais pas si cela était bon ou non. Ce n’était pas ton intention, tu t’étais simplement emporté dans le moment et tu pinças doucement tes lèvres alors qu’elle te disait que tu n’avais pas le droit de lui dire cela maintenant. Finalement, tu avais merdé. « Et moi j’arrive pas à croire que tu as accroché à ces paroles, c’est du n’importe quoi… Je mentais peut-être, mais je pouvais pas faire semblant sur tout. » Des sentiments c’étaient bien difficile à jouer. Mais lorsqu’il était sincère, tout était naturel et venait facilement. C’est ainsi que tu te sentais quand tu étais seul avec elle dans le temps. Mais apparemment, elle avait cru que tu étais le meilleur des acteurs et que tout ce que vous aviez vécu était faux. Tu avais toujours cru qu’elle n’avait pas accroché à ces paroles dites dans le vide, mais aujourd’hui, elle les avait encore en tête et cela te surprenait. Enfin d’un autre côté, c’était peut-être bien qu’elle ait enfin la vérité. Ce n’était pas tout, mais tout de même important. Tu te rends cependant compte que tu n’as aucune valeur et tu abandonnes littéralement. Tu t’arrêtes toutefois en l’entendant. Tu ne t’attendais aucunement à une révélation et tes lèvres s’entrouvrent. Que dois-tu répondre à cela? Tu te sens exactement comme elle dans le fond, même si tout cela est de ta faute et que tu ne peux pas trop te plaindre. Tu prends quelques instants avant de lui faire face à nouveau. Tu es hésitant, mais tu ne peux pas laisser les choses comme ça. « Je suis désolé, ok? C’était vraiment pas mon but de te faire ça… » Elle était la seule fille que tu avais aimé, pourquoi aurais-tu voulu la blesser après tout? Tu te semblais terriblement faible devant elle et tu avais peur d’aller trop loin dans tes paroles. Tu tentas donc de te reprendre. « Je veux pas me répéter, mais je valais pas la peine de te mettre à l’envers… t’es parfaite Colombe, je suis certain qu’il y a bien des gars qui voudraient être avec toi. » Certes tous n’étaient certainement pas bons, mais elle devait simplement s’ouvrir.

Non seulement ça ne change rien mais en plus, il avait totalement raison. A l'époque, tu n'avais pas la jugeote de réfléchir. D'ailleurs, si tu pensais pouvoir réagir différemment aujourd'hui, c'est justement parce que tu avais vécu le truc et que tu avais pris conscience de l'ampleur des choses. Ouais, c'est vrai... Les choses sont faites, les dés sont lancés, la marche arrière est impossible à passer. Tu lui en veux beaucoup à Florian. Peut-être même encore plus maintenant que avant. Parce que tu vas devoir vivre avec tout ça, avec des et si... et que, comme si ce n'était pas assez difficile comme ça, tu vas être amenée à la croiser encore et encore sur le campus. Et puis, comme s'il ne se rappelait pas de la moitié de ce qu'il t'a dit, tu en viens à lui faire un rappeler. Les mots qu'il a eu à ton égard t'ont fait du mal. Presque autant que le mal que tu peux faire aujourd'hui à n'importe quel mec juste par vengeance ou peut-être parce que tu n'as plus envie de souffrir. Tu te refuses d'aimer qui que ce soit, d'accorder de l'attention même au meilleur. Parce que tu ne veux pas avoir à vivre cela de nouveau. Alors pourquoi ? Pourquoi un gars comme toi se serait intéressé à une fille comme moi ? Si ce n'st pas pour ton fric. Si ce n'est pas pour ton statut. Si ce n'est pas pour se vanter auprès de ses copains. Alors, pourquoi est-ce qu'il est sorti avec toi alors que tu n'avais rien d'avenant ? Hormis ton doux sourire et tes courbes proches de la perfection, on ne peut pas dire que tu avais bon caractère. Tu n'arrivais même pas à montrer aux autres que tu étais intelligente, préférant passer pour l'une de ces filles blondes à l'intérieur, jugeant les gens pour leurs apparences et passant le plus clair de leur temps sur les réseaux sociaux. Du coup, tu te montres assez sèche avec lui. Tu lui dis qu'en effet, tu ne devrais pas t'intéresser à lui. Et puis finalement, lorsqu'il part, tu ressens le besoin de lui dire la vérité. Tu lui balances que tu avais des sentiments pour lui et ce, même si tu étais loin de le montrer à l'époque, au moment où tu l'as quitté. Tu décides même de montrer tes faiblesses, lui avouant qu'il t'as brisé le cœur. Il semble hésité or, il finit par t'apporter une réponse. T'en es pas satisfaite mais, tu décides de ne pas le montrer. Et, peut-être que t'es juste trop dur avec toi même... Dire qu'il n'en valait pas la peine alors qu'il aurait pu être celui qui te ferait changer... Dire qu'il n'en valait pas la peine alors que pour lui, tu as ressenti des choses que jamais auparavant on ne t'avait fait ressentir. Tu hausses simplement les épaules en te demandant pourquoi ?! Pourquoi est-ce qu'il est venu te trouver au lieu de t'éviter ? Ca aurait été beaucoup plus simple et moins douloureux.

Tu l’avais déjà fait te mettre des scénarios en tête suite à votre séparation. Tu n’avais pas envie de le faire à nouveau ici. Tu n’étais pas venu ici pour culpabiliser et regretter des actions du passé. Au contraire, tu étais venu ici pour un nouveau départ. Cela voudrait oublier le passé justement. Ici, tu pouvais être qui tu voulais et faire tout ce que tu voulais. Enfin cela c’était avant que tu tombes sur Colombe et intelligent comme tu es, décides d’aller vers elle. Elle te demande pourquoi tu te serais intéressé à elle. Elle semble ne pas voir pourquoi et tu es surpris. La brunette est selon toi la personne qui a le plus confiance en elle. Elle devrait bien savoir ce qui attire les gens vers elle alors. « Tu n’es pas sérieuse hein? » Tes sourcils sont froncés alors que tu la regardes. « Je vais pas te mentir, t’étais certainement la plus belle de tout le collège. » Tant qu’à être sincère, autant l’être à fond. « Tu étais inatteignable et tu me poussais à… me surpasser tout simplement.  » Bien sûr il mentait, mais à l’intérieur, il avait changé. Il avait aimé. « Puis on s’amusait bien ensemble, enfin, j’avais l’impression… » Le temps que tu avais passé avec elle avait été bon. Tu l’avais apprécié, probablement pas assez d’ailleurs. Tu aurais dû plus, voyant par la suite ce qu’il s’est passé. Mais tu ne regrettes pas. Tu ne sais pas si tu aurais connu l’amour sans elle. Même si cela impliquait mentir sur ta personne, tu étais habitué. Ce n’était pas pour autant bien, tu le savais. Tu te doutes bien que tu lui as fait du mal. Probablement pas autant qu’elle semble t’expliquer. Lorsqu’elle te dit que tu es trop dur avec toi-même, tu lâches un petit rire en secouant de la tête. Tu peux bien jouer mais au final, tu te connais. « Non justement Colombe… je suis le même. Ce n’est pas parce que je suis Harvard que j’ai changé. Tu crois que je suis ici comment? Et tu crois que j’habite où? » Tu avais réussi à avoir une bourse qui payait tes frais de scolarité qui était exorbitant d’ailleurs. Mais tout le reste, tu devais bosser pour et donc, tu avais le minimum. « C’est une putain d’image! » Parce que tu étais rien de tout ce que tu laissais paraitre dans le fond. La seule personne qui savait comment tu étais réellement, c’était Léo. Il voyait comment tu étais doux, généreux, attentionné…

Tu lui demandes alors pourquoi un type comme lui a pu s'intéresser à une fille comme toi. Après tout, t'as rien d'exceptionnel. T'as surtout et avant tout un caractère de merde. Tu rigolais trop fort, allant jusqu'à te faire remarquer. Tu traitais pas de façon égale tous les collégiens, faisant le tri entre ceux qui étaient fréquentables, ceux qui auraient le droit à ton regard de braise et ceux qui ne méritaient même pas ton attention. Alors, pourquoi est-ce que Florian avait voulu s'intéresser à une petite pétasse dans ton genre. On ne peut plus sérieuse. Tu croises les bras et tu attends qu'il t'apporte des réponses. J'en ai toujours demandé trop aux personnes que je fréquentais... Il voit le côté positif de la chose. Oui, tu l'a poussé à se surpasser. Tu l'as poussé à mentir davantage parce que t'étais tout simplement trop basée sur les apparences et sur les valeurs qu'on t'a enseigné. Mais pour le reste, il avait raison. Vous aviez passé de bons moments ensemble et rien qu'y penser te faisait sourire. Quand au fait que tu sois belle, ça te touchait bien évidemment et sans doute que le rouge t'est monté aux joues quelques minutes mais bref, passons. Tu voulais lui faire comprendre qu'il n'avait pas besoin d'être quelqu'un d'autre Florian. Tu voulais lui faire comprendre qu'il s'en était trop demandé à l'époque et qu'il continuait encore en essayant de te prouver qu'il n'avait jamais été quelqu'un pour toi parce qu'il n'en valait pas la peine. Sa réponse te fait évidemment lever les yeux au ciel. Je sais pas. T'as sans doute eu une bourse d'études ? Tu dois surement travailler à côté ? Pour te payer une chambre universitaire ? Tu marques une pause pour soupirer avant de reprendre : Et alors ? T'es pas le genre de mecs qui a besoin de vivre dans un chateau. T'as pas besoin d'être plein aux as et de te saper en Dior ou Armani ! T'es le mec le plus déterminé que j'ai jamais connu ! T'es intelligent, t'es drôle, t'es souriant, positif, super sexy et sociable ! T'as pas besoin de montrer autre chose. Ok, peut-être que tu aurais du tourner ta langue dix fois dans ta bouche avant de parler parce que certains de tes adjectifs aurait pu rester dans ta tête.

Si tu t’étais laissé aller, tu aurais pu dire bien plus sur elle, mais tu n’étais pas là pour la complimenter non plus, de base tu étais énervé qu’elle t’ait traité de la sorte, mais tu t’adoucissais au fil de ses paroles. Que t’arrivait-il? Enfin, tu ne voulais simplement pas qu’elle doute que tu avais été elle que pour son argent ou sa popularité, ni que c’était tout ce qu’elle voyait. Selon toi, c’était tellement évident et cela te surprenait d’ailleurs que ça ne le soit pas autant pour elle. Qu’est-ce qu’est devenue Colombe? « Ce n’est pas nécessairement négatif. Si tu demandes rien, ça devient ennuyant rapidement. » Comme toutes les relations que tu pouvais avoir eu depuis d’ailleurs. Tu n’avais aucune attente, tu ne demandais même pas nécessairement de vous revoir une deuxième fois. Bien sûr c’est bien sur le moment, mais au final, ça ne te rapporte rien que de te lâcher sexuellement. Tu ne savais pas la vie de Colombe aujourd’hui, mais si elle parlait comme ça, elle n’avait sûrement trouvé personne de bien. Tu ne lui voulais aucun mal, si c’était ce qu’elle souhaitait de trouver cette personne, tu lui souhaitais également. Tu avais merdé en lui mentant sur qui tu étais, mais c’était pour être avec elle. Tu avais également merdé en lui mentant sur tes sentiments, mais ça, c’était pour te protéger par la suite. C’était égocentrique en effet, mais tu ne pouvais pas tout lui expliquer. Tu essayais de lui faire comprendre que tu étais toujours le même et que ça n’avait pas valait la peine que son cœur soit brisé à cause de lui et qu’elle se remette en question non plus. Elle était déjà très bien. Tu l’entends presque défendre ta cause et tu es surpris. Ton sourcil est haussé alors qu’elle continue. Cela devrait la répulser normalement. « Et puis personne ne veut de cela…? » Non tu ne cherchais pas à avoir un château ou être habillé par les plus grandes marques, tu voulais simplement être remarqué et dans notre société, c’est ainsi que ça fonctionnait. « Je peux même pas sortir une fille au resto, je peux pas lui payer une surprise, un cadeau, une nuit à l’hôtel. » Tu soupiras alors. Tu étais certain que c’était des choses qu’elle recherchait avec un amoureux. « Je peux même pas l’amener chez moi merde! » Sauf que ça, ça n’avait aucun lien avec l’argent. Tu avais appartement plutôt propre, d’une grandeur convenable. C’était le fait qu’un petit de 5 ans et ses jouets y trainaient. Voilà que tu parlais encore trop. Tu devrais vraiment te calmer pour ne pas te vendre au complet. Quoi que Colombe venait tout de même d’énumérer de tes qualités et tu repassais ça en tête. C’était toujours ce qu’elle pensait? Tu te sentais soudainement détendu et un petit sourire apparut sur tes lèvres. « Merci, mais t’es pas obligée de dire tout ça… »

Florian tente de te rassurer. Tu ne sais pas vraiment pourquoi il fait tout cela. Après tout, c'est toi qui l'a largué sans lui laisser une chance de s'expliquer. Tu ne comprenais pas pourquoi il agissait de la sorte avec toi. Tu ne comprends pas non plus pourquoi tu te mets à douter de ta petite personne. Toi qui a toujours été si sûre de toi. Faut croire que Florian arrive à te déstabiliser au plus haut point. Tu soupires en haussant légèrement les épaules, esquivant un petit sourire. C'est vrai que ne rien demander, c'est vite ennuyant mais toi, toi t'es carrément l'opposé. A croire que le juste milieu n'existe pas. Tu as toujours été trop excessive. En tout cas, t'es une toute autre personne en sa présence. T'en viens même à défendre sa cause, oubliant que tu es sensé le détester pour tout ce qu'il t'a fait subir. Tu te dis qu'après tout, tu ne vaux pas mieux. Qu'il a fait tout ça justement parce que c'est ce que tu attendais d'un mec. Mine de rien, en te mentant de la sorte, Florian en a fait plus que n'importe qui en dix-neuf ans. Personne ne se serait donné autant de mal pour toi. Quelque part, c'est flatteur. Personne ne peut d'un mec fauché qui ne se donne pas la peine de réussir dans la vie. Toi, tu te démènes pour t'en sortir alors, je vois pas où est le problème. Et puis, y a des filles qui ont déjà tout ça. Ouais, y a des filles qui ont déjà tout ça et qui recherche autre chose. Florian, il était intéressant et intelligent. Les gars que t'as fréquenté après lui, ils t'ennuyaient au plus au point tellement ils étaient... Comme toi ? Peut-être pire encore ! Et puis, beaucoup trop prétentieux à ton goût. Jamais dans la demi mesure ! Pourquoi tu ne peux pas l'amener chez toi ? C'est ridicule ! Et au pire, tu vas chez elle. Tu lèves les yeux au ciel. De toute façon, tu ne te fais aucun soucis pour Florian à ce niveau. Il a toutes les qualités pour plaire à une fille et t'es certaine qu'il est déjà arrivé à ses fins avec bon nombre d'entre elles. De toute façon, s'il a réussi à t'avoir toi, c'est une partie de rigolade pour les autres, t'en es certaine. De rien... je me sens pas obligée de le faire. Quoique... t'es nouveau j'me dis que c'est pas cool de t'enfoncer à peine arrivé. Que tu racontes en souriant comme pour détendre l'atmosphère et rendre cette conversation moins gênante.

Tu avais grandi dans des conditions de merde et pourtant, si on te croisait aujourd’hui, on ne pourrait le deviner. Il est vrai que tu n’avais jamais abandonné, tu avais toujours travaillé plus fort en rencontrant des obstacles. Tu étais surpris et touché que Colombe le connaisse. Sauf que cela ne changeait rien au fait que tu étais convaincu que cela plaisait aux femmes. Même elle, tu savais qu’elle adorait se faire gâter. « C’est peut-être vrai, mais ça reste que même si tu as déjà tout ça, ça fait plaisir quand ça vient d’un autre? » Ce n’était pas comme leurs parents qui leurs donnent tout car ils sont en quelque sorte obligés, mais plutôt par amour sincère. Tu savais qu’une relation n’était pas basée là-dessus, mais ça ajoutait quand même un truc sympa d’avoir cette chance. Voilà pourquoi tu te contentais de relation physique, tout ce que tu avais à offrir c’était ton corps et quelques paroles. Tout cela, tu le possédais. Comme tu le pensais, elle avait accroché au fait que tu aies que tu ne pouvais pas amener de filles chez toi. « Non je-je… peux vraiment pas parce que… » Tu cherchais une excuse, jusqu’à ce que tu te rendes compte que tu cherchais un mensonge plutôt. Tu baisses le regard et soupiras à nouveau. C’était un automatique chez toi, mais tu l’avais tellement déjà fait avec elle. Tu t’en voulais un peu. « C’est compliqué, ok? » Tu te voyais mal lui balancer que tu avais ton petit frère à ton appartement, elle aurait rien compris. Le silence était probablement mieux là-dessus. Elle t’avait étonnement complimenté par la suite et tu ne pouvais t’enlever cela de la tête. Pourquoi cela te touchait autant? Tu te fichais de ce que les autres pensaient de toi généralement, ce n’était pas important. « C’est gentil alors. » Tu étais toujours troublé comment cette fille pouvait te faire passer d’une émotion à l’autre. Tu en étais presque épuisé. « On peut attendre quelques mois de préférence oui, je suis touché! » Tu ris un peu en tentant de toujours resté détendu. Tu savais que la vie ne serait pas toujours belle et facile ici, pour l’instant tu étais bien, mais tu étais prêt à tout.

Bon, il est vrai que tu es une fille qui aime les belles choses. Tu ne peux pas nier le fait que tu aimes recevoir des cadeaux. Mais, t'en as des tonnes. Surtout de la part de tes parents par conséquence, ce n'est pas ce que tu attends d'un homme ou encore de tes amis. Tu préfères les moments. Les soirées, les journées en terrasses, les promenades au bord de la Tour Eiffel, les footings à Central Park, le shopping entre filles. Bref, les cadeaux sont matériels et c'est pas ce qui reste en mémoire lorsque t'y réfléchis. C'est d'ailleurs ce que tu essaies de lui faire comprendre. Ouais, c'est sûr... Enfin, les cadeaux c'est bien un instant... Les moments, les attentions, c'est ce qui comptent le plus et c'est ce qu'on garde en mémoire au final. La preuve, lorsque tu pensais à Florian, tu voyais les bons et les mauvais moments que vous aviez passé ensemble. Tu ne te rappelais pas qui avait payé le taxi, le dernier repas de la cafét ou encore la sortie de la fête foraine. Tout ça, tu t'en fichais royalement. Bref, tu tentes de lui faire comprendre que toutes les filles ne sont pas aussi débiles que toi. Il ne veut pas répondre à ta question et un instant, tu t'attends à ce qu'il te sorte une nouvelle disquette. Il renonce et tu esquives un petit sourire pour lui montrer que ce n'est pas si grave et que tu préfères cela. Ok... Que tu te contentes de répondre en hochant la tête positivement. Tu ne vas pas insister. T'expliques aussi que t'es sympa parce qu'il vient d'arriver et que t'as pas envie de le mettre mal. C'est une façon de défendre l'atmosphère tendue qui règne entre vous. Quelques mois ? J'aurais dit quelques jours ! En espérant qu'on se croise pas souvent du coup parce que ça risque de me démanger et je tiendrais pas quelques mois... Et puis, y a la petite voix dans ton cerveau qui te crie dessus Bordel Colombe, qu'est-ce que t'es en train de faire ? Qui es-tu ? Pourquoi tu réagis comme ça alors que tu devrais refuser de lui adresser la parole ? T'as l'impression de devenir dingue !