Je l’écoute parler, ou plutôt faire son long discours et les deux bras me tombe. L’humilier ? Jamais je n’ai eu l’intention de faire ça et encore moins de lui faire du mal. Justement, je ne me sers pas d’elle pour assouvir mes pulsions. Je pourrais le faire, la baiser et la jeter ensuite comme une vieille chaussette sale, mais je ne le fais pas. Je préfère me faire violence que d’agir avec elle comme un vulgaire con. Et en plus, elle a totalement raison. Je sais que si je vais sous la douche avec elle, mes pulsions allaient sans doute agir pour moi et ce n’est pas ce que je veux. Je soupirai lorsqu’elle finit de parler et me passa une main sur le visage. « T’as pas l’air de comprendre Serah. C’est dangereux, très dangereux. J’veux pas t’humilier, j’veux pas non plus te vexer ou quoi que ce soit d’autre, c’est juste que... » Je soupire et regarde le plafond comme si ce dernier allait me donner réponse à mes questionnements et me dire quoi faire, avant de reprendre : « J’te considère pas comme les autres femmes que je baise et que je traite comme de la merde. Aussi fou que ça puisse paraître, même si ça ne me correspond pas, j’ai du respect pour toi… » Et pour ton père… Mais plus je la regardais et plus je voyais dans ses yeux que je n’avais aucune chance de me sortir de ce merdier et que plus vite je m’exécutais et plus rapidement, on allait finir d’en parler. Je soupirai donc très lourdement et me mis à enlever mon pantalon, ainsi que mon boxer devant elle puis, lui indiqua le chemin de la salle de bain. « Par là… » Non, je n’étais pas du tout content de la tournure des choses et elle allait la prendre sa putain de douche en ma compagnie, sauf que je n’allais pas la toucher comme le stipulait mon défi. Je n’allais pas faire en sorte d’attiser le feu que j’ai moi-même allumé. J’ouvris donc le robinet et régla l’eau à une température adéquate pour ensuite entrer à l’intérieur de la cabine, faisant mon possible pour ne pas regarder son corps parfait. « Bordel de merde ! » Je laisse les jets couler sur mes cheveux, les yeux fermés, j’essaye de ne penser à rien, mais elles se dirigent beaucoup trop vers la jolie blondinette nue, près de moi.

Tu m’écoutes sans rien dire, attendant sagement que j’ai finis mon monologue pour enfin dire après t’être passé la main sur le visage : « T’as pas l’air de comprendre Serah. C’est dangereux, très dangereux. J’veux pas t’humilier, j’veux pas non plus te vexer ou quoi que ce soit d’autre, c’est juste que... » Juste que quoi? Que c’est exactement ce que tu as fait? J’en ai rien à foutre que ce soit dangereux comme tu dis. Pourquoi tu refuses autant de me baiser putain? T’as l’sida? Il est où le soucis? « J’te considère pas comme les autres femmes que je baise et que je traite comme de la merde. Aussi fou que ça puisse paraître, même si ça ne me correspond pas, j’ai du respect pour toi… » Je cligne des yeux et demeure silencieuse, scotché sur place par cette révélation qui ne tombe définitivement pas dans l’oreille d’une sourde. Moi qui ne sait pas rester loin de toi depuis qu’on s’est retrouvé, je comprends maintenant qu’en plus, t’es pas complètement un connard –non pas que j’y ai déjà cru. T’as un bon fond Silas et ta une tête sur les épaules. La preuve, c’est que t’as aussi compris que je ne lâcherais pas mon bout du bâton et tu retires donc tes vêtements. J’essaie de ne pas en faire un plat, me contente de te regarder placidement, mais j’aime bien ce que je vois. « Par là… » J’hoche la tête et te suis jusqu’à la salle de bain, abandonnant la petite couverture derrière, sur le canapé où elle était à la base. Perdu dans mes pensées, tiraillé entre ce sentiment étrange causé par ta considération et ta stupidité. T’es qu’un p’tit con. Un crétin attachant… Tu ouvres l’eau, t’y glisses et je fais de même, te laissant l’honneur d’aller sous le jet le premier. « Bordel de merde ! » J’hausse un sourcil et étouffe un petit rire. Vaut mieux en rire que de demeurer dans cette ambiance lourde pour le reste de la soirée. « Relaxe Rothschild, c’est qu’une douche et j’ai pas le droit de te toucher… tu te souviens? » Je penche légèrement la tête sur le côté en te fixant et approche lentement. « Tu me laisses un peu d’eau chaude? » Mon corps touche pratiquement le tient. J’ai terriblement envie de te toucher, te poser mes mains sur ton corps, de m’agenouiller et de te montrer de quoi mes lèvres sont capable en dehors des conneries que je passe mon temps à dire. Je n’en fais rien cependant… Pour l’instant tout du moins.

Lorsque j’ai dit que je ne la considérais pas comme toutes ces petites pétasses que je baise et jette par la suite, j’ai vu qu’il s’est passé quelque chose dans la tête de Serah. Je ne sais pas quoi, mais je l’aurais peut-être touché avec mes paroles ? Non, impossible. Serah a un coeur de glace, je me suis souvent demandé si elle avait des sentiments, me serais-je trompé à son sujet? Peu importe, j’ai fini par capituler jusqu’à nous emmener sous les jets d’eau de la douche, faisait très attention pour ne pas la regarder d’une façon déplacée. Je préférais même garder les yeux fermés, jusqu’à ce qu’elle se mette à rire doucement face à mon patois. « Tu peux bien rire. C’est pas toi qui es sur le point de tout faire chier! » Parce que oui, je pensais de plus en plus à la prendre directement là, sans plus attendre. La savoir entièrement nue, si près de moi, surtout avec ce que j’ai fait tout à l’heure, je ne sais pas combien de temps, je pourrai me retenir. Tout à l’heure, on peu clairement appeler ça une sorte de préliminaire. Je lui ai léché les mamelons, le cou, j’ai même passé près de l’embrasser. Elle doit bien se rendre compte qu’elle me fait un effet monstre. Lorsque je la vois s’approcher de moi, mon souffle se coupe et encore une fois, ça me fait chier. J’ai l’impression que le Silas d’avant revient à la charge, qu’il a envahie mon corps. Nos corps sont si près lorsqu’elle me demande un peu d’eau chaude, que je lui laisse le jet au complet. « Vas-y, sers toi. J’pense que c’est de l’eau glacé que j’vais avoir besoin ! » Je ressemble vraiment à un puceau bordel. Qu’est-ce qui m’arrive ? Je soupire pour une énième fois et la regarde. « T’es foutrement chaude et j’veux pas faire n’importe quoi. Regarde-toi l’allure, t’es baisable. » Si elle regardait un tout petit pu plus bas, elle pouvait voir que mon entre-jambe était totalement d’accord avec mes paroles. Et après ça, je m’approche un peu d’elle, essayant d’arrêter de jouer au gamin. « C’est vrai que tu peux pas me toucher… Et ça en devient que plus intéressant. J’ai aucune crainte à avoir, dans ce cas. Je peux prendre ma douche sans le moindre souci... » J’essaye de me détendre et je jure que ce n’est pas quelque chose de très facile à faire. Est-ce qu’elle sait que je suis qu’à un cheveu de laisser tomber toutes mes convictions?

« Tu peux bien rire. C’est pas toi qui es sur le point de tout faire chier! » Je me mordille la lèvre, essayant de ne pas rire d’avantage, mais c’est peine perdu. Je préfère largement te voir dans cet état que celui de tout à l’heure. C’est pas que j’aime pas te voir en mode chevalier galant, mais c’est plutôt que je déteste me faire dire non et que là, bah c’était carrément gênant. Maintenant que je sais que c’était pour mon honneur, je me sens un peu moins humilié, mais tout de même. Si j’peux pas me payer un peu ta tête après tout ça, pff! Tu t’écartes pour me laisser tout le loisir d’aller sous l’eau et je ne me fais pas prier, commençant sérieusement à me geler le cul à côté. « Vas-y, sers toi. J’pense que c’est de l’eau glacé que j’vais avoir besoin ! » Je ris à nouveau, contente de voir que je te fais cet effet monstre –et y’a pas que l’effet qui soit monstre apparemment. Je louche sur ta queue, c’est plus fort que moi et bon sang. J’savais pas que tu cachais ça dans ton pantalon. Je relève la tête juste à temps pour croiser ton regard. « T’es foutrement chaude et j’veux pas faire n’importe quoi. Regarde-toi l’allure, t’es baisable. » J’hausse les sourcils face à tant d’honnêteté et souris sincèrement cette fois. « Merci je suppose.. » Je rêve ou je sens une chaleur dans mes joues là? Genre… je rougis? Non, non. C’pas possible. « C’est vrai que tu peux pas me toucher… Et ça en devient que plus intéressant. J’ai aucune crainte à avoir, dans ce cas. Je peux prendre ma douche sans le moindre souci... » J’avale difficilement ma salive. Pourquoi est-ce que cette simple petite phrase sonne plutôt comme celle d’un prédateur? Malgré la chaleur de l’eau qui coule sur mon corps, je frissonne. Ton corps est tout près du miens, si près qu’un simple pas vers l’avant suffirait à faire en sorte que ma poitrine s’écrase sur ton torse ou que ton arme blanche se frotte contre mon ventre. « Il y a une limite de temps sur ce défi..? »

Elle pouvait bien me remercier pour mes compliments, parce que je les fais peut-être à plusieurs filles, mais rare sont les fois où je le pense vraiment. Et pour Serah, c’est fou comment je me la ferais dans toutes les positions possibles jusqu’à ce qu’elle me demande d’arrêter en se plaignant. Je lui ferais crier mon nom et la rendrais accro à ma personne et mes coups de reins. Que je sois le seul qui la baise, comme ça je la protégerais, d’une certaine façon et je me sentirais moins coupable. « Un temps limite ? Tant que nous sommes sous la douche, mais si tu me touches, t’as perdu... » J’espère tout de même qu’elle flanche pas, parce que je sais que si elle me touche, c’est moi qui vais succomber bien rapidement. J’attrape donc le savon de ma coloc et en fait couler un peu dans mes mains, que je fais mousser rapidement et passe mes mains derrière son dos pour lui laver. Je ne la quitte pas des yeux, mais me mords les lèvres assez fort pour me rappeler de ne pas faire de geste trop intime. Même si dans mon intérêt, pour le défi, ça serait de la faire échouer, là ce n’est pas mon but, même si c’est affreusement tentant. Prenant une grande inspiration, je laisse mes mains glisser contre ses fesses et ce qui devait arriver, arriva malheureusement pour moi. Après les avoir malaxés quelques secondes, j’approchai son corps du mien en un seul mouvement, sentant ses seins fermement contre mon torse. « Dangereux… trop dangereux. » lui dis-je en murmurant, mon membre commençant à gonfler de nouveau. « S’il te plaît, c’est vachement difficile pour moi! J’ten prie, faut sortir j’tiendrai pas longtemps et la seule raison pour laquelle j’te baiserais, ça serait qu’on soit un couple et ça, c’est pas prêt d’arriver! » J’avais encore trop rapidement parlé. J’ai dit ce que je pensais. Ce n’est pas que j’en avais pas envie… Je suppose que oui, enfin, je pense. Sauf que ce n’est plus mon genre de m’accrocher à une seule femme, mais bon… Je regrettai tout de suite mes paroles, ce qui me fit reculer. « T’as vu ? Le sang me monte à tête et ça me fait dire n’importe quoi… Écoute moi pas, je délire! » Je déglutis soudainement, me rinçant les mains pour attraper mon savon, étant devenu assez mal à l’aise suite à cette bourde.

« Un temps limite ? Tant que nous sommes sous la douche, mais si tu me touches, t’as perdu... » J’hoche lentement la tête, me demandant encore comment je vais faire exactement. En vérité, je pourrais tout aussi bien rendre les armes, te donner la victoire et te sauter dessus. Mais est-ce que ça ne défierait pas toute l’idée derrière mon monologue? « C’est noté… » Tu attrapes le savon et le fais mousser dans tes mains. Alors que je m’attends à ce que tu nettoies ton propre corps, c’est plutôt dans mon dos que tu commences ton nettoyage. Je déglutis, restant aussi immobile que possible alors que ton corps est terriblement près du miens, tes mains frottant doucement mon dos pour le savonner. Fermant les yeux, je décide de simplement profiter du moment comme si c’était un massage, mais me retrouve bien vite tirer de force dans la réalité lorsque tu attrapes mes fesses de tes deux grandes mains et m’attire contre toi.

Je ne sais pas si c’est l’absinthe qui me fait dire des choses insensées comme ça, mais putain, je délire. Moi, en couple ? J’ai assez donné dans ma vie et j’ai été amèrement déçu, trahi lorsque je me suis fait tromper. Devenir cocu alors qu’on aime vraiment une fille, c’est difficile et c’est encore pire lorsqu’on se fait dire par la suite qu’elle ne nous a jamais aimé. Bref, je ne veux plus jamais vivre ça, c’est pour ça que je ne veux plus m’attacher à quiconque. Va savoir pourquoi j’ai raconté cette connerie à Serah, mais cela a été dit. Peut-être que c’était à cause de la proximité de nos corps? Enfin, quoi qu’il en soit, c’est de l’histoire ancienne. Tout ira pour le mieux désormais, puisque mon corps n’est plus contre le sien.

Mes yeux s’ouvrirent en grand et je la repose sur le sol de la douche, me reculant relativement pour que nos corps ne se touchent plus. « T’es une sorcière en vrai! » Lui dis-je, la voix toujours aussi excitée. « T’arrives à me faire faire des trucs que j’veux pas nécessairement faire... Mais, t’as perdu! Tu m’as touché… » Ouais et moi aussi j’ai perdu, en quelque sorte, puisque je me suis laissé aller, alors que je me suis promis de ne rien faire avec elle. Foutu sorcière!

Impossible d’ignorer la sensation créée par ce baiser. Parce que j’ai du mal à croire que ce ne soit que l’alcool ou l’attente interminable qui ait pu causer cela. Non, c’est beaucoup plus fort. J’ai jamais ressenti ça avant et putain, c’est tellement bon… Grisant même. Ton corps réagit si bien au miens que j’en oublie pendant un moment que nous n’avons pas l’habitude de nous embrasser, que c’est la première fois. Même si tes lèvres semblent faites pour les miennes, même si ta langue danse avec sa jumelle comme si ça avait toujours été le cas. Tes deux mains encadrent mon visage et je ne me plains même pas du fait que tu as du coup cessé tes caresses. Non parce que ce baiser est suffisant –pour l’instant du moins. Lorsque tu me soulèves enfin, je laisse mes bras s’enrouler autour de ton cou et me perd complètement dans notre échange. Oubliant le lieu, l’heure, les circonstances, tout. Ce n’est que lorsque mon corps glisse et que ton sexe toujours aussi dur rencontre mon intimité bien humide, que je frissonne et que tu me reposes soudainement au sol, que je réalise ce qui était en train de se passer. Tu fais un grand pas vers l’arrière et je te fixe, la bouche entre-ouverte. « T’es une sorcière en vrai! » C’est un compliment ou une insulte? « T’arrives à me faire faire des trucs que j’veux pas nécessairement faire... Mais, t’as perdu! Tu m’as touché… » On dirait que tu m’engueules, mais le ton que tu utilises est tellement contradictoire que je n’arrive pas tout à fait à comprendre ce qui se passe réellement. « T’as raison… j’ai perdu. » J’avale difficilement ma salive et avance d’un pas, puis d’un autre, l’eau coulant directement sur mes cheveux et mon visage. « J’m’en fiche. Ça valait l’coup. » Je m’arrête et te regarde. J’ai plus envie de foutre le camp. J’ai plus envie d’te fuir pour m’amuser. C’est bon, t’es plus aussi chiant finalement. « J’crois pas que j’sois vraiment perdante. »