"Oui oui Prince t'as très bien entendu." tu lui dis en lui tirant la langue juste avant qu'il n'aille récupérer tout le matériel nécessaire pour préparer le cheval. À l'intérieur du box, Prince est tout calme avec toi, les chevaux tu as toujours admiré ces bestioles et leurs mémoires concernant leur premier cavalier, qui dans ce cas au début a été ta grand-mère. Alors aujourd'hui que ce soit toi qui doive t'en occuper, même si tu n'es pas souvent là, ça t'fait du bien de retrouver ce cheval et les autres des écuries par la même occasion.

T'as pas su contrôler tes émotions, apprendre en plus que Salinger respectait beaucoup ta grand-mère ça t'a fait quelque chose, tu t'dis que si ça se trouve, elle, elle aurait approuvé votre début d'histoire et qu'en rentrant y'aurait pas de complications. Tu ne veux pas rentrer. T'es bien ici, loin de Boston, de ta vie de mafieuse, t'es bien ici avec Salinger, à le découvrir un peu plus, d'en apprendre plus sur lui, t'aimerais pouvoir rester ici pour le restant d'ta vie, avec lui. T'es prête à faire tous les sacrifices pour lui, tu t'rends compte aussi que t'es complètement piquée et que tu l'as dans la peau, que tu as envie qu'il fasse partie de ta vie, genre vraiment...

Mais lui ? Est-ce qu'il serait capable de faire tous les sacrifices que toi t'es prête à faire pour lui ? T'en sais absolument rien, mais quelque part, dans ton cœur tu sais que votre histoire elle est écrite dans les étoiles depuis un petit moment et que c'est le moment ou jamais d'vous lancer officiellement dans un truc qui pourra être bien.

"Il s'laissera pas faire tu crois quoi ?" tu sursautes presque quand Salinger te rejoint alors que Prince est enfin sorti du box, mais aussi qu'il t'as cramée avec les larmes qui ont commencé à perler sur tes joues.
Tu fais non de la tête quand il te demandes si tu veux rentrer plus tôt, t'en as pas envie. "Non non t'en fais pas, c'est juste un petit coup de nostalgie mais j'vais bien j't'assure." Ça te touche, qu'il s'inquiète pour toi comme ça et tu ne peux pas t'empêcher d'le trouver de plus en plus adorable.

"Ça fait sept mois seulement, je l'ai perdue début Juillet, elle... avait un cancer. Et concernant ma famille je n'en sais rien, je n'ai jamais connu le type qui a sauté ma génitrice qui était la fille unique de ma grand-mère. J'me dit que la seule famille que je voudrais avoir maintenant... c'est toi." tu lui avoues, ça ressemble clairement à plus qu'une déclaration là, mais c'est parce qu'il t'rends complètement heureuse en réalité et tu t'en rends compte là.

Mais quand il t'attrape pour t'faire tourner autour de lui, tu ne peux pas t'empêcher d'avoir un fou rire, tu ne t'y attendais pas vraiment "Lâche moi triple andouille ! T'as gagné j'ai mal aux côtes !! Et Prince s'est fait la malle ." le tout dans un fou rire, tes pieds donnant des coups de pied dans le vent, tes mains agrippant le cou du jeune homme pour ne pas te casser la gueule et accessoirement en profiter pour l'embrasser tendrement. "Lâche moi banane, faut qu'on aille attraper Prince."

Salinger ne supportait pas les émotions négatives. Il ne savait pas gérer. C’était plus fort que lui, il avait toujours planqué ses blessures derrière son humour bien lourd. Cependant, quand Zelda avait flanché, l’américain avait senti son propre coeur se briser pour la toute première fois. Comme si elle et lui n’étaient à présent plus qu’un seul et unique être. La voir souffrir était atroce. Il préférait davantage prendre ses peines, malheureusement, ce n’était pas possible. Il ne pouvait qu’être là, parler avec elle et tenter de lui faire oublier ses blessures. Ainsi, quand la jeune femme se livra sur sa famille bien particulière et termina par lui confier qu’elle ne désirait que lui, Salinger sentit son pouls s’exciter. Il le voulait aussi, mais était-il capable de lui apporter tout ce dont elle avait besoin ? Elle avait besoin de quoi d’ailleurs ? Comment on rendait une femme heureuse ? Y avait-il un bouquin pour apprendre ? Non, Salinger devait y aller au talent. Salinger n’avait donc pas réussi à répondre à son souhait, parce qu’il savait très bien qu’en l’adoptant, Zelda devrait aussi adopter toute sa tribu, les Walsh. Il préféra plutôt l’emporter dans ses bras pour la faire virevolter et retrouver son magnifique sourire « Arrête de te plaiiiinnndre ! Tu adores ça ! » L’étudiant éclata de rire jusqu’à ce que la bougresse embrasse ses lèvres. « Voleuse ! » l’accusa-t-il en la déposant sur la terre ferme. En effet, le crétin de Prince s’était enfui ni vu ni connu, il allait foutre la merde, il fallait partir à sa recherche. « Euuuuh, il faut un lasso ? » demanda-t-il en attrapant une corde sur une botte de foin. Il la noua et tenta ensuite d’attraper l’ancienne blonde, en vain. « Okay, allons-y, j’arrête mes conneries » râla-t-il en réajustant son chapeau qu’il avait récupéré sur la tête de Zelda. Ainsi, les deux jeunes gens partirent à la recherche de Prince dans l’étendue à perte de vue qui les entourait. Leur week-end ne faisait que commencer, mais une chose était sûre, leur première nuit d’amour avait marqué le début d’une histoire. Une histoire qui était probablement marquée dans les étoiles bien avant qu’ils naissent.