"On devrait s'arrêter pour la nuit non ?" tu demandes au conducteur juste à côté d'toi, tes pieds posés devant toi sur le rebord avant d'la voiture, le chauffage légèrement mis dans la caisse de Walsh, un plaid sur tes jambes. Ça fait déjà plusieurs heures que vous roulez, enfin qu'il conduit, mais t'as quand même prévu d'le remplacer après, c'est loin le Texas, plus que c'que tu n'aurais cru, du coup t'as proposé à Walsh d'partir vendredi en fin de journée pour arriver probablement samedi en début de soirée au ranch. Mais comme le weekend sera déjà bien avancé, tu lui as proposé d'rester là bas un peu plus longtemps que prévu, lui promettant même de l'aider à bosser ses cours s'il le veut, pour t'faire pardonner en quelque sorte.

C'est surtout sur un coup de tête en fait que vous êtes partis tous les deux, toi t'as fait le plein de cochonneries à manger, d'boissons énergétiques aussi pour pas vous endormir au volant et d'un tas de cd genre Muse et compagnie, enfin que des bons sons quoi. Secrètement t'es contente qu'il ait accepté d'venir avec toi, vous en avez besoin, d'faire un break, d'oublier un peu vos vies chaotiques à Boston, d'laisser tout ça derrière vous, puis là y'a plus qu'à vous trouver un petit motel en bord de route comme en on voit dans les films typiquement américain.

"Là ! Tu dois tourner à droite dans cinq kilomètres j'espère qu'ils auront encore des chambres à cette heure ci..." l'heure indiqué minuit sur le tableau de bord, sur la radio aussi qui clignote au rythme de la musique qui passe en fond. "J'te préviens si tu ronfles tu te manges un oreiller sur la tronche cette nuit." tu balances ensuite faussement sérieuse à Salinger, alors que tu ouvres un énième paquet de chips dans sa voiture. "T'en veux ? Fais aaaaah." tu l'taquines, en secouant le paquet de chips saveur barbecue sous son nez alors qu'il semble trop concentré sur la route à suivre.

Salinger n’en revenait pas encore de filer vers le Texas au volant de sa Ford Mustang et avec pour compagnie officielle, Zelda Clover. Le brun avait l’impression de la connaître depuis toujours, qu’ils étaient mariés depuis plusieurs années et que tout coulait presque de source. Des centaines de miles avaient été avalé, et la nuit était tombée finalement sur eux, alors qu’ils traversaient une portion désertique. Chris Martin chantait en fond sonore quand la fille aux cheveux rose sortit Salinger de ses songes « Oui on devrait, j’espère qu’il y a aussi de quoi mettre du carburant » Le brun tourna légèrement la tête pour lorgner Zelda totalement à l’aise dans l’habitacle « Arrête de m’accuser, ça se trouve c’est toi qui ronfle comme une grosse vache la nuit ! » répliqua-t-il en retrouvant la route de ses yeux. Les phares éclairaient sur plusieurs mètres le bitume. Salinger voulait arriver en un seul morceau malgré la fatigue qui se faisait ressentir et les taquineries de la demoiselle. « J’aime pas le barbecue, ça pue les aisselles j'trouve. C’est un tue l’amour pour moi meuf » râla-t-il quand un espèce de truc poilu traversa la route et réveilla Salinger de sa monotonie. Le coeur à mille à l’heure, il pila sec et contrôla au maximum la trajectoire pour ne pas finir dans le sable. « Accroche toi putain de meeeeerde » hurla-t-il en plantant ses dents dans ses lèvres. Après deux ou trois tête à queue, la voiture s’immobilisa au beau milieu de nulle part, sur l’asphalte. Le souffle saccadé, encore surpris par la bestiole qu’il espérait avoir évité, l’américain pivota vers Zelda « Tu n’as rien ? Tu vas bien ? J’sais pas ce que c’était, un putain de Gremlins !! » Le brun zieuta la jeune femme et tapa son front de sa main avant d’éclater de rire « J’crois que c’est bien le signe qu’on doit s’arrêter » En levant la tête, il aperçut un panneau à sa droite qui indiquait effectivement un motel à quelques mètres « Allez, on y va. Ça m’a carrément bien réveillé, tu vas m’avoir sur le dos encore quelques temps j’crois » lui confia-t-il en faisant crisser les pneus de la bagnole pour se rendre à ce gîte. Pourvu que le propriétaire ne soit pas une réplique de Norman Bates se répétait-il en hésitant à prendre son arme dans la malle. Enfin arrivés près du bâtiment au bord de la route, Salinger sortit de la caisse en s’étirant bruyamment sous un écriteau lumineux qui grésillait « Donc on prend une chambre ? Parce que t’as peur de te faire zigouiller sous ta douche hein ? Ou parce que tu veux plutôt mater mon corps d'Apollon ? »  

"T'sais c'qu'elle te dit la vache ? Excuse moi mossieur mais moi j'ronfle pas. J'suis une princesse et les princesses ça n'ronfle pas. Renseigne toi avant de déblatérer des conneries sur moi." tu lèves les yeux vers le plafond de la voiture de Walsh, tapotant tes doigts contre la fenêtre au rythme de la musique, la fatigue se fait clairement ressentir et t'as qu'une envie là, c'est de prendre une bonne douche et d'dormir au moins pendant huit heures. Tu peux pas t'empêcher d'sourire quand il critique tes chips au barbecue, tant pis pour lui, bon d'accord y'a d'autres parfums mais tu ne veux pas ouvrir tous les paquets ce soir, puis tu ne vas pas te priver de laisser l'odeur des chips barbecue se répandre dans sa voiture.
"T'as fini d'te plaindre oui ? Bon t'as gagné j'vais ouvrir un autre paquet, quels sont tes goûts monsieur l'emmerdeur ? On a..." sauf que t'as pas l'temps d'finir ta phrase, serrant rapidement ta ceinture alors que Salinger essaie d'esquiver une pauvre bestiole qui venait de traverser la route. Ton cœur bat rapidement, tu pourrais même presque voir toute ta vie défiler devant toi, tu retiens des cris pour ne pas exploser les tympans de Walsh, finalement soulagée lorsque la voiture se stoppe enfin.

"Je...j'vais bien je crois, la vache la trouille que j'ai eu ! Imagine on serait mort sans même avoir eu le temps d'baiser ensemble !" Qu'est-ce que tu viens d'dire ? Une belle connerie ouais, mais t'as pas le temps d'te reprendre, alors que la voiture redémarre juste après. "C'toi le gremlins..." tu murmures plus pour toi que pour lui, alors que vous arrivez finalement sur le parking d'un petit motel. Tu sors de la voiture à ton tour, fixant Salinger, l'idée d'prendre une chambre pour vous deux ne te dérange pas plus que ça.
"J'sais me défendre hein... Mais mater ton corps d'Apollon je dis pas non. Enfin...j't'ai déjà vu en caleçon hein." Rapport à la soirée passée ensemble pendant le gala du casino de Walsh. Y repenser ça t'fait sourire bêtement, t'es un peu ailleurs le temps de quelques secondes. T'en profites pour récupérer vos deux sacs de voyage dans le coffre et commencer à avancer vers l'accueil de l'hôtel.

"Traîne pas ou j'prends deux chambres pour cette nuit !" tu dandines exprès du cul en rentrant à l'accueil du motel, un peu trop décoré à l'ancienne, c'qui n'est clairement pas à ton goût.

Salinger se rappelait vaguement de leur première mini dispute. En réalité, il se remettait tout juste de cette quasi sortie de route qu’ils avaient fait, pour une simple bête sauvage. Totalement sonné, il entendit tout de même la réplique de la jeune femme à ses côtés. Elle le chauffait ou quoi ? Plus elle parlait de ça, plus il sentait la pression l’envahir. Et s’il se foirait l’instant T ? « Quoi ? Ça veut vraiment dire que j’ai une chance de te faire monter au septième ciel ? » Salinger avait rougi dans l’obscurité avant de mettre de nouveau la première et de foncer vers le motel que Zelda avait dégoté sur son mobile « Gremlins toi même ! » ronchonna-t-il en débarquant enfin sur le parking de l’établissement. Les jambes enfin dégourdies, Salinger fit son lourd une fois de plus, rien que pour la faire sortir de ses gongs et apercevoir son nez se retrousser. La demoiselle s’énervait vite et il adorait ça. Les mains sur les hanches, il observa Zelda s’affairer dans le coffre pour prendre leurs sacs. Salinger fit alors un bond, priant pour qu’elle ne capte pas l’arme planquée là-dedans « Laisse ça ! T’es une femme, j’vais me démerder et me montrer galant » gueula-t-il en la rattrapant pour la décharger. « C’est ça, prends deux chambres, j’suis sûr que tu finiras par te faufiler en douce dans mon pieu en plein milieu de la nuit » contesta-t-il en jetant un oeil aux fesses de l’ancienne blonde qui remuaient dans son jean. Salinger entra par la suite dans l’accueil du motel aux côtés de Zelda et appuya sur la sonnerie puisqu’il n’y avait personne derrière le comptoir « Je la sens mal cette histoire, très mal » lança-t-il en regardant la décoration morbide autour de lui. Un homme dégarni réapparut quelques secondes plus tard de sa cachette et fit sursauter le brun qui fixait une tête de cerf accrochée au mur « Wouh mec ! Bonsoir. Hmm ma copine et moi voudrions une chambre pour la nuit s’il te plait » Fier comme un coq, Salinger glissa plusieurs billets bien repassés sur le comptoir « Tu peux garder la monnaie » dit-il en se penchant vers la jeune femme pour lui glisser quelques mots à l’oreille « J’essaie de l’appâter pour pas qu’il nous tue ce soir» Salinger dégaina ensuite son sourire charmeur et attrapa la clé que secouait le gérant peu commode. « Chambre numéro 7 les amoureux, soyez sages, j’vous ai à l’oeil. » Salinger reporta instantanément son attention sur Zelda et la regarda avec terreur, un regard qui disait surtout « Je te l’avais dit c'est un psychopathe ». « Vous en faites pas pour nous » répondit le brun en tirant la main de l’américaine tout en portant les bagages de l’autre. Il lui refila la clé maladroitement à l’extérieur et la pria de se dépêcher pour entrer dans leur chambre. Une fois la porte déverrouillée, le jeune homme déposa les valises près de l’entrée et se posta près du rideau pour zieuter dehors. Rien. Il fallait vraiment qu’il arrête les films d’horreur. Il se retourna ensuite et découvrit la chambre lugubre dans laquelle ils allaient passer la soirée. « Oh regarde ! Une télé du Moyen-Âge ! Pour la douche c’est avec des seaux d’eau qu’on doit aller chercher au puit non ? » plaisanta-t-il à moitié. Eh ouais, depuis qu’il était né, Salinger avait vécu dans l’opulence et le bling bling et là, il en était loin. « Ça te va tout ça Zelda ? J’suis désolée de t’offrir ça, j’sais que tu es une princesse et tu mérites le meilleur, comme mon appartement immense et sa piscine chauffée donnant sur tout Boston… » lui confia-t-il en se rapprochant d'elle pour enlacer timidement sa taille et caresser sa joue de son pouce. Yeux dans les yeux, Salinger en oubliait totalement le cadre sinistre qui les entourait.

T'es nerveuse, d'habitude tu ne l'es pas, mais depuis ce soir dans son superbe appart, dans sa piscine chauffée et les baisers qui ont été échangés, Salinger te rends nerveuse et c'est sûrement à cause de ça que tu déblatère des bêtises toi aussi. Qu'est-ce qui t'prends d'lui dire que t'as envie de baiser avec lui ? Paye ton romantisme, bien que cette escapade à deux n'est pas censée être romantique, t'en sais trop rien, vous deux, vous n'êtes clairement pas faits pour mettre des mots sur c'que vous ressentez... Enfin c'que tu ressens pour lui, d'son côté tu n'sais pas ce qu'il se passe dans sa tête bien que sa presque déclaration de la dernière fois trotte encore dans ta tête colorée. Salinger te perturbe un peu plus chaque jour qui passe, bien plus que la normale et même si ce n'est pas déplaisant, t'es énervée contre toi même de ne pas être capable d'lui dire c'que t'es susceptible d'éprouver pour lui. Une Clover qui craque pour un Walsh.
On aura tout vu.

"J'suis pas faite en sucre je peux porter nos sacs hein Walsh..." tu n'comprends pas cette subite action digne d'un gentleman mais soit, tu ne vas pas chercher le conflit ce soir, t'es bien trop fatiguée pour ça de toute façon. Sauf que son côté galant, ça te plaît, en fait il est parfait ce con et ça t'énerve encore plus. Si tu n'étais pas si hâtive d'avoir une chambre pour vous deux et d'pouvoir prendre une douche, tu l'embrasserais là sur le parking, au milieu de nulle part.

Le gérant du motel sort enfin de sa cachette et machinalement tu recules, un peu effrayée par son visage, serrant la main de Salinger dans la tienne comme par réflexe. Premier battement de cœur. Tu l'écoute demander une chambre pour vous deux, te sentant rougir quand il parle de toi comme étant sa copine. Ouais. La sienne. T'es sûrement rouge comme une tomate à cette heure ci. "Hein ? Ouais bonne idée." tu chuchotes à ton tour alors que vous quittez rapidement l'accueil, ta main dans celle de Walsh, qui est étonnement chaude, et cette chaleur, tu as peur d'y prendre goût. Sauf que cette chaleur, elle te plaît déjà.

Vous êtes enfin dans votre chambre, un peu miteuse mais tu sais que ça sera beaucoup mieux une fois arrivés au ranch de l'ami de ta grand-mère. Les remarques de Walsh te font sourire bêtement, décidément il t'fait un drôle d'effet depuis que vous roulez pour le Texas, t'es là à sourire à chacun de ses mots, pendue à ses lèvres, complètement mordue.

"T'en fais pas, c'est parfait. Grâce à toi."

Deuxième battement de cœur, plus lent, comme si tu perdais aussi la notion du temps avec lui à tes côtés. Ses mains sur ta taille te font frissonner, tu veux t'perdre à jamais dans ses yeux, dans son regard qui pourrait t'faire rougir à n'importe quel moment s'il le voulait.
"Tu ne vas peut-être pas me croire mais j'suis contente que tu sois venu avec moi. Thank you Walsh." tu n'le quittes plus des yeux. T'en es incapable. Puis t'as envie de l'embrasser parce que ses lèvres te manquent depuis ce fameux soir chez lui, dans sa piscine.
"Qu'est-ce t'attends pour m'embrasser idiot ?" tu finis par lui demander, mais tu préfères prendre les devant et t'mettre sur la pointe des pieds, tes lèvres retrouvant leur chemin jusqu'aux siennes.

Salinger n’était pas entièrement satisfait d’amener celle qui faisait battre rudement son coeur dans un endroit pareil. Zelda méritait mieux, et Zelda le terrorisait autant qu’elle le faisait chavirer. Il ne savait absolument pas comment s’y prendre avec elle, il craignait surtout d’être repoussé en osant une quelconque tentative de rapprochement. Néanmoins, qui ne tente rien n’a rien. Le brun s’avança alors vers elle et déposa ses mains sur sa taille, le palpitant à mille à l’heure et un sourire de gogole scotché à ses lèvres. « You’re welcome Clover » répondit-il en caressant sa chevelure fluo tout en étant tout à coup convié à l’embrasser. Tétanisé, Zelda prit les devants et s’approcha de sa bouche pour capturer la sienne. Salinger ferma ses yeux et encadra son visage de ses mains pour prolonger ce baiser. Une certaine chaleur l’envahissait de plus en plus. Elle le rendait dingue et il ne comprenait pas comment tout avait changé entre eux en si peu de temps. Décollant ses lèvres de la demoiselle, il reprit de plus belle en la faisant reculer jusqu’au lit pour l’y faire tomber. Satisfait, il la regarda allongé devant lui et esquissa un sourire maléfique « Calme toi un peu » prononça-t-il en retirant son manteau et son pull qu’il jeta au bout de la pièce. Ses abdos saillants à sa vue, il s'écroula à ses côtés, le dos collé à la tête de lit « J’ai besoin d’une douche, mais honneur aux femmes non ? » lui demanda-t-il posément. Salinger redoutait cette proximité, il n’était pas encore sûr des réelles intentions de Zelda et surtout où tout ceci les mèneraient une fois de retour à Boston. Bien évidemment, il avait envie de lui faire l’amour, mais il y avait tant de mais. Les mains posées sur sa virilité, Salinger pensa à un truc dégueulasse pour la faire redescendre sans que l’ancienne blonde puisse remarquer son excitation soudaine « Alors, tu décides quoi ? T’imagines ça se trouve le type à fait un minuscule trou dans le mur quelque part et ils nous épient pfff » Ouais, c'était bien la première fois que Salinger se dégonflait alors qu'une fille semblait avoir envie de lui. Et une fois de plus, étant donné qu'il ne s'agissait pas de n'importe quelle fille à ses yeux, il reculait indéfiniment ce qui devrait pourtant se produire un jour. Il attendait que ce soit elle qui lui donne son accord, qu'il lui dévoile clairement ses désirs. Salinger la respectait trop pour se la faire dans un hôtel miteux.  

Ses lèvres sont douces, limite rassurantes en fait, parce que t'en oublie le fait que vous soyez ici tous les deux dans cette chambre d'hôtel miteuse, mais toi ça te convient puisque tu n'es pas toute seule. T'aurais jamais fait ce roadtrip sans lui au passage, okay c'était certes proposé sur un coup de tête mais t'es à peu près certaine que ce voyage en vaudra la peine, du moins tu l'espère, surtout que bon voyager avec lui, avec cet homme qui au fond te plais depuis trop longtemps, t'en avais envie depuis un petit moment. Pas parce qu'il te plait, mais surtout parce que t'as envie d'apprendre à mieux le connaître, au delà de vos business respectifs, loin de tout ça, d'oublier un peu vos tracas du quotidien, comme les cours et vos boulots.

T'aurais pas cru qu'il accepterait du premier coup ton idée complètement dingue de voyager comme ça sur un coup de tête, mais eh, Salinger arrive à te surprendre, et t'aime ça chez lui, mais pas que. T'aime la douceur de ses lèvres, que t'es en train d'embrasser là, dans cette chambre miteuse, loin de Boston, dans un trou perdu, mais c'est c'qui fait tout le charme de ce voyage à deux. Ton cœur qui s'emballe lorsqu'il te fait doucement tomber sur le lit, toi qui retiens un rire, tu t'retiens de glousser comme une ado, tes mains qui se posent sur son torse quand il te dit de te calmer.

"J'suis très calme Salinger. Toujours, tu devrais le savoir." tu ne peux pas t'empêcher d'le fixer, de te perdre encore dans ses yeux qui te troublent, tes cheveux roses de part et d'autre de ton visage, ça pourrait être presque une scène dans un d'ces films à l'eau de rose.
"C'est vrai qu'une douche me fera du bien... mais j'ai pas envie d'y aller toute seule." tu lui réponds te redressant subitement du lit, laissant tomber à ton tour ton manteau par terre, suivi de tes chaussures, retirant ensuite toutes tes fringues pour t'retrouver encore en lingerie sous ses yeux.

"Je file !" tu t'exclames, un rire suivant tes paroles, taquinant ouvertement le jeune homme, te dirigeant ensuite rapidement jusqu'à la salle de bain, espérant qu'il ait compris le message, comme quoi il est le bienvenu sous la douche avec toi. Et t'en profiteras peut-être pour lui dire que t'es indéniablement attirée par lui.

Salinger s’était toujours forcé à regarder Zelda Clover comme une personne asexuée. Cependant, il n’avait jamais réussi, cette fille incarnait son fantasme ultime. Zelda, c’était le fruit interdit, c’était la seule nana qui ne devait pas fréquenter, c’était une Clover, tout simplement. Et comme le destin se foutait clairement de lui depuis son premier cri poussé à la maternité, il avait fallu qu’il en devienne accro. Malédiction, quand tu nous tiens !! Après un baiser passionné échangé avec elle, Salinger s’était réfugié en haut du pieu, proposant à l’américaine de se doucher en premier. C’était étonnant de sa part qu’il soit si sage et mesuré face à une femme qui avait tout ce qu’il fallait où il fallait. Le brun restait distant, éloignant ses désirs au maximum alors que Zelda prenait un malin plaisir à le tenter. Cette dernière se déshabilla effectivement sous ses yeux, l’invitant indirectement à partager un moment d’intimité avec elle. Savait-elle que sa famille haïssait la sienne ? Salinger expira l’air comprimé dans ses poumons face à ce spectacle qu’elle lui offrait. Un supplice. « T’es grande, tu peux le faire » répondit-il en lui lançant un clin d’oeil. Quand elle se retourna finalement pour entrer dans la salle de bain, le jeune homme imprima ses petites fesses dans sa mémoire et mordilla sa lèvre inférieure pour réprimer un quelconque couinement d’envie. Il jeta ensuite ses mains sur son crâne et secoua sa tête, pris dans un piège auquel il n’y avait plus aucune sortie, à moins de céder à cette tentation. Salinger attendit que l’eau se mette à couler quelques longues secondes et se releva du lit pour s’approcher de la salle de bain. Il retira avant ça ses chaussures et dénoua son pantalon dont il se débarrassa maladroitement. Il quitta aussi son boxer et pénétra sur la pointe des pieds dans la pièce qui commençait déjà à se troubler de vapeur. Un long rideau opaque le séparait de la silhouette parfaite de Zelda. Comme il était con et toujours aussi pas doué pour les relations, Salinger tira sèchement sur le rideau en hurlant comme un malade « BOUUUUUUUH » Automatiquement, ses yeux fixèrent la poitrine et l’entrejambe de la jeune femme. Puis, il remonta ses prunelles vers celles de Zelda et esquissa un sourire niais qui lui était propre. Un pied après l’autre, Salinger se faufila contre elle et devint tout à coup sérieux. Il encercla sa tête de ses deux mains et l’embrassa langoureusement tout en sentant sa peau se réchauffer sous la cascade d’eau bouillante. Sa langue se mêlait à celle de Zelda. Ensemble, elles dansaient l’une autour de l’autre, se découvrant de plus en plus tout en se laissant désirer de temps à autre. Salinger était prêt, il n’en pouvait plus. Elle l’avait assez allumé comme ça, elle allait le trouver. « J’en peux plus de toi, t’entends ??? J’ai envie de toi sans arrêt ! » Le Salinger tout mignon et naïf avait disparu, laissant place à l’homme virile qui savait pertinemment ce qu’il souhaitait. Rompant le baiser brûlant qui les liait, Salinger la libéra de son emprise en la contemplant de la tête aux pieds « T’es tellement bonne, j’sais que c’est cliché de dire ça, mais je vois pas d’autres mots pour qualifier ce que je vois » Ses mains masculines se posèrent sur ses épaules et l’une d’elle se déploya pour laisser skier ses doigts entre ses seins et se diriger vers son intimité. Putain, il avait envie de la recouvrir de ses lèvres toute entière, il ne savait pas par où commencer, surtout dans cette cabine minuscule qui lui laissait que peu de place « Est-ce que tu as envie de moi ? Est-ce que tu es sincère avec moi Zelda ? » s’assura-t-il avant de s’aventurer plus loin, collant son front au sien pour plonger son regard possédé dans le sien.

T'avais pas envie d'y aller toute seule dans cette minuscule salle de bain, déjà parce que Salinger te manque déjà puis prendre une douche toute seule, sans pouvoir sentir son corps contre le tien, no way. Mais soit, étant déjà partie dans la salle de bain, dandinant des fesses rien que pour embêter Walsh, tu laisses glisser sur le carrelage ta lingerie fine, commençant à faire couler l'eau dans la douche pour ensuite aller en dessous. Une bonne douche bien chaude avant de dormir, rien de mieux. T'attendra le lendemain pour prendre un bon petit déjeuner bien garni dans un fast-food sur la route, tu paieras aussi celui de Salinger puisque ce soir c'est lui qui a payé la chambre d'hôtel.

L'eau coule enfin sur ton corps, ça calmera peut-être tes ardeurs, ça calmera peut-être le fait que t'aies envie de sauter sur Walsh depuis que vous avez pris la voiture, si tu t'mets à y penser toutes les deux secondes, tu seras complètement épuisée psychologiquement avant même la fin du week-end improvisé avec lui. C'est calme, on entend plus que l'eau qui coule dans la douche, et t'es loin de te douter que Walsh a décidé d'te foutre la trouille du siècle. C'est seulement quand le rideau de douche s'ouvre brusquement qu'il gueule comme un idiot que tu sursautes manquant de te casser la gueule dans la douche et d'lui balancer de l'eau sur la tronche. "T'es dingue Walsh !" mais t'as pas vraiment le temps de l'engueuler parce que tu t'rends compte seulement après qu'il est à poil devant toi et inversement, alors ouais le rouge te monte encore aux joues, évitant d'zieuter à ton tour son entre jambes. T'es... tu t'sens complètement vulnérable, là, nue sous ses yeux alors qu'il s'fait une petite place sous la douche avec toi, ne t'laissant plus le temps de dire quoi que ce soit d'autre puisque vous êtes de nouveau en train d'vous embrasser...

Vos langues jouent ensemble, se découvrent, timidement, puis avec un peu plus d'assurance, voila que tu te permet même de la mordiller de temps en temps, tout comme ses lèvres alors que tes mains traînent sur sa peau nue... La suite, ses mots, ils t'font encore plus rougir, tu n'arrives pas à le quitter des yeux, avec cette foutue envie qu'il te bouffe toute entière comme il l'avoue en c'moment.
"Walsh..." ta respiration est saccadée, ton cœur qui s'affole dans ta poitrine alors que toi aussi t'as clairement envie d'lui.

"Ça...ça ne se pose même plus comme question, tu t'rends pas compte depuis combien d'temps j'suis complètement accro à toi... Bien sûr que j'ai envie d'toi. J'en ai toujours eu envie..." front contre front toi aussi t'as un peu l'impression d'lui faire une presque déclaration alors que tes mains se posent sur son torse, timidement, ouais, il t'rend nerveuse et timide.

"Je t'avouerais que d'faire ça sous la douche avec toi c'est un d'mes fantasmes..." tu lui avoue enfin, cherchant de nouveau ses lèvres pour les embrasser encore et encore.