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Après une soirée magique, les deux jeunes gens avaient parcouru plusieurs kilomètres au petit matin pour rejoindre le ranch qui les attendait. Le soleil brillait pour cette nouvelle journée. Salinger avait garé sa voiture de sport près de l’entrée, découvrant la baraque énorme et le jardin monumental à l’arrière. Des plaines à perte de vue s'offraient à eux, ainsi que des enclos à bétail au loin. Une fois le tour de la maison effectué, Salinger redescendit en bas avec l'ancienne blonde et attrapa son chapeau acheté sur la route pour l’enfoncer sur sa caboche « J’ai l’air de quoi ? D’un vrai texan hein ? » Il roula ensuite des mécaniques, les mains accrochées à sa ceinture et se planta devant une baie vitrée. « C’est immense… On va faire un tour en cheval ? J’ai jamais monté de toute ma vie, enfin si… mais que des femmes » plaisanta-t-il en souriant bêtement, ses yeux bleus à la recherche de ceux de l’américaine.

Le ranch. Ça t’fait bizarre de revenir ici avec Salinger, la dernière fois que tu y as mis les pieds, c’était avec ta grand-mère, alors tu ne peux pas t’empêcher d’avoir ce petit pincement au cœur, mais tu ne veux pas non plus plomber l’ambiance en en parlant avec le jeune homme. Mais t’es contente d’être avec lui ici aujourd’hui, l’air de la campagne vous fera du bien t’en es certaine, puis le voir avec son chapeau de cow-boy, tu l’trouves carrément trop sexy. Le tour de la maison enfin fait, vous redescendez tous les deux au rez-de-chaussée, « T’es pas mal du tout ouais avec ce chapeau, franchement ça mérite d’faire des photos plus tard. » tu lui donnes un coup dans l’épaule avec la tienne, enfin, plus vers le bras parce que t’es un poil plus petite que lui et t’en profites pour lui piquer son chapeau. « Et moi, ça me va bien ? » tu lui demandes, tournoyant sur toi-même avant d’le rejoindre près de la baie vitrée. « Idiot. » tu lui réponds quand il parle qu’il n’a que monté des femmes, tu ne veux pas penser à combien de femmes il a eu dans son lit avant toi, ça risquerait ça aussi de plomber l’ambiance. « Allez vient, j’t’emmène aux écuries monsieur le cow-boy. » tu lui attrapes la main, comme si de rien n’était avant d’sortir tous les deux de la maison, des manteaux quand même chauds sur vous, puis direction les écuries.

« J’avais l’habitude d’venir faire du cheval ici avec ma grand-mère, tu sais ? » tu finis par lui avouer, rêveuse une fois à l’intérieur des écuries, l’odeur des chevaux titillant tes narines, t’as toujours adoré venir ici, du coup t’es contente qu’il soit là avec toi.

Aussitôt son chapeau posé sur son crâne, Salinger venait de se le faire dérober par la jolie Zelda de très bonne humeur. « Ça te va bien oui, pas aussi bien que moi par contre ! » l’embêta-t-il avant de se poster devant une fenêtre et de prononcer une idiotie de plus. Salinger testait son américaine, sa jalousie entre autres. En la voyant froncer ses sourcils, il ricana comme un dauphin, puis il se laissa emporter par la demoiselle à l'extérieur. Après plusieurs mètres à travers champs, Salinger avait pénétré dans les écuries, pinçant son nez face à l’odeur qui régnait là-dedans. Cependant, en écoutant Zelda se livrer à lui avec une pointe d’émotion, il oublia instantanément les effluves de crottin. Il s’arrêta même et la regarda progresser près des box avec admiration. Il avait ensuite repris la marche et avait encerclé sa taille alors qu’elle lui tournait le dos. Par réflexe, la jeune femme s’était retournée face à lui, déployant ses longs cils qui le faisaient chavirer depuis toutes ces années. Il ne put alors s’empêcher de déposer un baiser sur ses lèvres rosées en encadrant son doux visage de ses larges mains « Je ne savais pas non… Je ne sais pas grand chose de toi en fait. Tu sais, j’admirais ta grand-mère. J’suis même allé sur sa tombe quand tout s’est tassé pour déposer une énorme gerbe de fleurs, elle le méritait. » Le blondinet caressa la joue de Zelda sous son pouce et émit un léger sourire en contemplant ses yeux remplis de courage « Puis elle a élevé la plus belle et emmerdante des filles de ce monde, je lui dois tout. » rajouta-t-il avant qu’une tête de cheval ne sorte à côté d’eux et hennisse. Salinger avait aussitôt fait un bond vers la droite, manquant de coller un pain à la bête « Ptin le con il m’a ruiné ma séquence émotion ! » râla-t-il tout en reprenant son sérieux alors qu’il venait de réagir comme une meuf « J’vais le dompter lui, il fera moins le mariole entre mes cuisses musclées » Salinger croisa ses bras et fixa l’animal avec ses prunelles claires « On fait comment ? Tu peux me le préparer ? »

Parler de ta grand-mère à Salinger ça te fait quelque chose, c’est peut-être même la première fois depuis l’enterrement que tu oses en parler à quelqu’un, ça reste quand même un sujet sensible pour toi et en parler à Walsh, ça t’enlèves un poids du cœur. Mais c’qu’il t’avoue par la suite alors que vous venez d’entrer dans les écuries, ça t’refait un pincement au cœur, t’aurais pas cru que c’était lui qui avait déposé les fleurs sur la tombe de ta grand-mère, tu ne t’y étais même pas attendue. Ça t’fait tout drôle, c’qu’il est en train de te dire, ça te touche et c’est le premier qui t’touche autant. « C’était toi ? » tu lui demandes surprise, ça s’lit sur ton visage, et c’est limite si tes yeux n’ont pas commencé à pétiller lorsqu’il te l’as avoué. « C’que tu m’dis, tu t’rends pas compte à quel point ça me touche Salinger. » tu ne peux pas t’empêcher de lui sourire, c’est vrai, y’a pas grand-chose qui t’touche dans ce monde de brutes, dans le monde dans lequel vous trempez lui et toi, mais t’avais clairement besoin d’entendre ça. « Pour la fille la plus emmerdante, j’vais prendre ça comme un compliment. » Toi aussi tu l’embrasses, parce que t’en as envie, parce que c’est devenu un besoin constant, que ses baisers sont devenus une véritable drogue pour toi, t’es complètement addict à ses lèvres.

C’est limite romantique c’qu’il se passe là, bon sauf l’endroit, mais c’est un cadre presque parfait qui vous entoure, loin d’Boston et de son temps grisâtre. Puis y’a une tête de cheval qui apparaît juste à côté de Walsh, qui s’met à hennir joyeusement en te voyant, c’est celui que tu montais quand t’étais ado et qui ne t’as pas oublié. Ouais, les chevaux sont quand même des bêtes intelligentes. « Eh oh, t’insultes pas Prince, bon je sais le prénom est pas top mais j’étais gamine quand je le lui ai donné. » tu lui met une tape dans les côtes alors que tu t’approches de ton cheval, caressant tendrement sa mâchoire, un sourire idiot aux lèvres « J’suis certaine que tous les deux vous allez bien vous entendre. » tu rajoutes alors que Walsh te demande si tu peux lui préparer le cheval. « Y’a des selles sur ta droite, tu m’en ramènes une avec un tapis de selle en prime ? Je m’occupe du reste t’inquiète pas beau gosse. »

Du coup toi t’en profites pour rentrer dans le box, attrapant le licol et les rennes sur le côté, faisant ensuite sortir Prince du box « Alors mon grand, prêt à lui faire sa fête à l’autre andouille ? » tu demandes au cheval, ouais ça fait ridicule de parler à un animal, mais c’est une gentille bestiole et tu sais qu’il ne fera pas de mal à Walsh. « Je sais mon grand, à moi aussi elle me manque ma super grand-mère. » tu rajoutes, sentant quand même une petite larme couler sur ta joue.

Loin du brouhaha perpétuel de Boston, Salinger se laissait aller aux sentiments. Il le savait pourtant, être en couple était un périple. Néanmoins, il était bien parti pour s’engager dans une aventure pareille. Le bel âtre s’ouvrait de plus en plus à Zelda, il voulait la toucher, lui montrer qu’il n’était pas ce petit con qu’il exposait à la majorité des gens. « Oui c’était moi, j’croyais que ça passerait inaperçu… » répondit-il avant de la tacler gentiment et de voler ses lèvres pour un tendre baiser. Puis, tout à coup, un des cheval du ranch avait ouvert sa gueule et mit fin à cet instant romantique. Fidèle à lui même, le blondinet avait râlé avant de se la péter alors qu’il était tout de même pétrifié à l’idée de se hisser sur ce truc à quatre pattes « Prince ? Wouah… » se moqua-t-il avant de pousser un gémissement de douleur en réponse au coup donné par l’américaine. Salinger posa ensuite son regard sur la jeune femme qui s’était rapprochée du cheval et qui paraissait à l’aise avec la bête. Toujours aussi impatient, il demanda à Zelda de lui préparer l'animal et rapporta ainsi quelques éléments terreux pour qu’elle l’équipe. L’étudiant était sur ses gardes, encore méfiant vis à vis de Prince que Zelda faisait sortir du box « C’est moi qui vais lui faire sa fête ! Il va rien comprendre » répondit-il tout outré en se rapprochant de Prince pour caresser craintivement son flanc. Salinger raccrocha ensuite son sourire en entendant sa nouvelle amante parlait de sa grand-mère. Les lèvres retroussées vers le bas, Salinger attrapa l’épaule de la demoiselle pour apercevoir son visage triste « Hey… tu veux qu’on rentre plutôt ? Si cet endroit te fait trop de mal, c’est pas la peine d’y rester Zelda. » articula-t-il en passant son doigt sous son oeil pour essuyer une larme. « Cela va faire combien de temps que tu as perdu ta grand-mère ? Tu n’as plus aucune famille ? J’veux dire de la famille qui a ton sang… » demanda-t-il avant de l’attraper dans ses bras pour la serrer fermement « Tant que tu ne me donnes pas un sourire, je te lâche pas et je vais serrer de plus en plus fort ! » l’embêta-t-il en embrassant son crâne. En effet, son étau devint plus puissant et grâce à ces biceps travaillés à la salle avec sa cousine, il souleva la jeune femme du sol pour la faire tourner autour de lui « Déguuuueuuuule paaaas hein » gueula-t-il alors que le cheval à leur côté se faisait la malle pépère.