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crédit/ tumblr ✰ w/salander

J'étais loin d'être au top du top en ce moment, les rechutes sont presque là. Combien de fois cette semaine je me suis retrouvé dans un bar, à me battre contre mes démons ? Deux fois. Deux fois de trop. Mais c'était comme ça, c'était un combat de tous les jours que je me devais d'affronter pour ne pas perdre pied. C'était dur, compliqué mais il fallait que j'y arrive pour la simple et bonne raison qui était que j'avais Robyn. Ma fille ne méritait certainement pas le fait que je puisse sombrer de nouveau dans une décadence qui pourrait la blesser. Non, pour elle, il fallait que je fasse tout ce qui était en mon pouvoir pour être un père digne d'elle. En train de monter mon entreprise, j'hésitais à envoyer un message à Wade, lui qui pourrait m'épauler dans cette histoire. Depuis notre dernière entrevue, je sais pas tellement comment sont les choses entre nous. Mais.. ouais, il fallait que je me lance. Après tout, il pourrait être l'associé parfait. Téléphone en main, je m'apprêtais à lui envoyer un message une fois dans l'ascenseur quand j'entendais quelqu'un me crier de retenir les portes, ce que je faisais. Et puis là, c'était la douche froide. Ce visage, je le reconnaissais. New York. Salem. Azraël. Mon cœur se contracte, mon regard est fixé sur elle et je finis par me reculer pour la laisser passer. Qu'est-ce qu'elle fout là ? « Hey » Que dire, que faire ? Rien. La laisser vivre et ne pas penser au fait qu'elle est amie avec ma femme décédée. Puis je voyais son chariot. Ménage. Ah, elle devait bosser.

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c'était clairement l'horreur d'être dans cette situation. de devoir enchaîner autant de job, de cours et de chose en fait. salem, elle se faisait violence pour ne pas s'écrouler de fatigue la plupart du temps. mais entre la danse et tout le reste, elle avait l'impression qu'elle ne tiendrait pas bien longtemps. déjà deux mois de ce rythme effrénée et elle voyait le moment où elle allait rentrer à new york, tête baissée, pour annoncer à sa mère qu'elle avait échoué. non, elle aurait pas le courage d'affronter la déception dans les yeux noisette de sa mère. elle ne pourrait pas. poussant un soupir, elle faisait glisser une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille avant de prendre la direction de l’ascenseur. un étage de terminé, y avait plus qu'à passer au suivant. "LA PORTE" qu'elle s'exclamait soudainement accélérant le pas. et fallait croire qu'elle avait à faire à un bon samaritain puisqu'il retenait ce dernier jusqu'à ce qu'elle arrive et.. oh. ah. alexander. ça, c'était pas prévu. dernière fois qu'elle l'avait vu (et première fois surtout) c'était à new york. quand elle lui avait donné la lettre de son amie, sa femme, décédée dans un accident de la route. "hey" qu'elle soufflait poussant son chariot pour entrer dans la boîte de fer. "tu penses pas que j'te suis hein ? c'est une.. coïncidence. " non mais elle tient à le préciser pour peu qu'il s'imagine qu'elle soit en train de l'épier. non mais sait on jamais.

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J'avais retenu les portes de l'ascenseur, mais c'était sans compter la personne qui allait se retrouver face à moi. Un fantôme ? Non, pas vraiment. Mais c'était presque aussi choquant en fait. Salem qu'elle s'appelle. Une amie d'Az, avec qui elle conversait par lettres assez souvent. Et j'étais sous le choc, parce que je la croyais à New York. Me décalant, elle entrait dans la cabine, silencieuse avant de finalement répondre à mon timide ‘hey’ lancé comme ça, en simple reconnaissance. Parce que oui, évidemment que je l'avais reconnue. Son visage m'avait hanté toute une soirée avant que je n'aille finalement céder à mes pulsions destructrices. J'avais bu, plus que de raison ce soir là et j'étais rentré complètement bourré, au point de m'en prendre à Ava. C'était Salem qui m'avait apporté une lettre qu'Az lui avait écrite et ça m'avait tout simplement détruit encore plus que je ne l'étais déjà. « J'pense pas ça, c'est.. ouais, une coïncidence » Et je fixais les portes métalliques, sans savoir quoi dire, avant de reporter mon regard sur ce chariot de ménage. « T'as fait tous ces kilomètres pour faire du ménage dans des appartements ? » demandais-je alors par curiosité. Parce qu'elle aurait très bien pu faire ça à New York. J'étais même persuadé qu'elle pouvait se faire plus d'argent dans le ménage new-yorkais que bostonien.

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fallait quand même avouer qu'ils s'étaient croisés une fois à new york, qu'elle lui avait laissé une lettre qui l'avait probablement chamboulé et maintenant, elle le recroisait à boston, dans un immeuble alors ouais, il pouvait se poser des questions. elle voulait juste remettre les choses en place histoire qu'il ne se fasse pas des films ni rien de tout ça. "exactement, juste une coïncidence" qu'elle soufflait. et c'était la première fois dans sa vie qu'elle avait l'impression qu'un ascenceur prenait autant de temps. y avait pas le turbo ? non mais parce que ça mettait trois plombes et ça renforçait juste le malaise en fait. "ouais, j'me suis dis que c'était ma vraie vocation" qu'elle lance ironique avant d'hausser les épaules. "ma bourse est pas suffisante pour harvard, je fais comme je peux" pour payer les frais de scolarité, l'appartement crade qu'elle se tape et tout ça. quitte à se tuer à la tâche mais elle a toujours fonctionné comme ça salem alors elle se bat pour pouvoir avoir le droit à une vie convenable par la suite. "c'est pas le top je sais mais ça paie certaines de mes factures alors.." alors voilà. elle était là. à faire du ménage pour les riches, à rentrer tard et passer la moitié de sa nuit à réviser pour ne pas être mise dehors. ses journées étaient pire que remplit et ouais, c'était la galère mais tous le monde n'avait pas le même train de vie et c'était juste comme ça.

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Ne pas craquer, c'était la seule chose que j'avais en tête à cet instant. Ne pas craquer face à cette fille qui représentait mon passé. Qui représentait Azraël. Elle était amie avec elle et quand on s'était vus la dernière fois, elle m'avait donné cette lettre qu'Az avait écrite et.. elle m'a détruit cette lettre. Parce qu'il y avait tout le bonheur qu'elle ressentait qui émanait de ses mots. Il y avait cette joie quand elle annonçait être enceinte de jumeaux et qu'elle était totalement folle amoureuse de moi. Il y avait cette photo jointe d'elle, Hendrix et moi. Une photo de famille qui était juste parfaite. Et c'était le retour du bâton. J'avais cédé à une pulsion bien plus forte que ma volonté de m'en sortir. J'avais été dans le premier bar et j'avais bu. Encore et encore, au point de rentrer en titubant. Ça m'avait même valu une engueulade avec ma sœur. Enfin, la curiosité faisait que je me demandais ce qu'elle foutait là et j'avais rapidement ma réponse. Harvard. Et le prix des études. Évidemment, il fallait s'en douter. « Je vois ouais » J'imaginais bien que ce n'était même pas suffisant ce job alors la curiosité me poussait à demander « Tu fais quoi d'autre à côté ? » Parce que dans le principe, il fallait payer toutes les factures. Et si ce job n'en payait que certaines, c'était pas suffisant. Et bizarrement, j'avais cette envie de l'aider... tout en la gardant le plus éloigné de moi possible. Contradiction me torturant d'ailleurs l'esprit.

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dans la finalité, elle était un peu habituée à tout ça. sa mère n'avait jamais eu vraiment d'argent et elle avait passer plus de temps dans le dîner non loin de chez elle à tout faire pour mettre un repas sur la table pendant la semaine plutôt qu'autre chose. alors la galère, salem elle connaissait. assez pour ne pas se sentir dépaysée en arrivant ici. c'était juste le rythme qui était infernale puisque cumuler les études avec trois boulots c'était une sacré mission. parfois, elle se demandait combien de temps elle arriverait à tenir de la sorte. parce que ouais, elle était certaine qu'elle finirait par s'écrouler sous la fatigue. même maintenant elle puisait déjà dans toute la résistance qu'elle pouvait avoir alors elle n'osait pas imaginer son état dans quelques mois. "starbucks la semaine, à mi temps. et puis y a une fleuriste pas loin du centre de boston qui a besoin de mon aide le mercredi alors voilà." trois jobs, trois salaires, une bourse et même ça, c'était pas suffisant pour l'aider à couvrir tout. et puisque les études passaient en premier ainsi que les factures de l'appartement, tout ce qui était personnel passait à la trappe. il n'était pas rare qu'elle saute des repas juste pour économiser le paquet de pâte dans le placard. "c'est pas le top mais on s'y fait" puis salem, elle n'était pas du genre à se plaindre.

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Ayant moi-même vécu les années Harvard, il était clair que je m'étais bien plus amusé que ceux qui avait eu des boulots à côté. Enfin, à mon simple avis. Le truc, c'est que le boulot, ça te prend un peu trop ton temps et ton énergie, et quand t'as envie de te reposer, ça prime sur tout le reste. Là, je n'avais même pas idée du temps qu'elle passait à bosser pour d'autres, en plus de ses révisions hebdomadaires. Ouais, ça ne devait pas être une vie. Et je tombais encore plus des nues quand elle venait m'énumérer tout ce qu'elle faisait pour gagner de l'argent. « Ça fait beaucoup.. Tu trouves du temps pour toi dans tout ça ? » Ne serait-ce que pour les amis ou pour des relations amoureuses. J'avais l'impression d'être un chaperon sur le coup mais qu'importe. J'avais pas non plus envie qu'elle regrette ses années Harvard. Et je savais que moi, j'allais regretter ce que j'allais dire mais trop tard, ça sortait et il n'y avait plus aucun moyen de revenir en arrière. « Si j'te dis que je peux te trouver un job moins épuisant et mieux payé que les trois que t'as réunis ? » Non mais parce que c'est une amie d'Az. Je pouvais pas la laisser dans la merde. C'était comme si j'avais laissé ma femme dans la merde et c'était inconcevable.

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disons qu'elle savait qu'elle avait eu la vie difficile, que c'était toujours le cas et qu'elle ne pouvait compter que sur elle même pour réellement s'en sortir. partant de là, elle ne supportait pas qu'on puisse la regarder avec pitié ni quoi que ce soit de la sorte. disons qu'elle savait ce qu'elle valait et qu'elle était persuadée qu'en continuant de se démener de la sorte, elle finirait bien par voir la lumière au bout du tunnel. c'était la seule chose qui importait dans le fond. "j'aurais du temps pour moi quand j'aurais réussi dans la vie." autrement dit, pas maintenant. pas tant qu'elle serait encore sur les bancs de la fac, pas tant qu'elle n'aurait pas percé dans le monde de la danse. et elle savait que ça pouvait prendre du temps. elle était douée salem, elle en avait conscience mais à part pour les riches, rien ne tombait dans le creux de la main sans rien faire. alors elle poussait sa chance jusqu'à ce que celle-ci lui rende la faveur en la propulsant là où elle voulait être. et soudainement, alexander lui faisait une proposition qui lui faisait arquer un sourcil. "on me l'a déjà proposé et non, j'irais pas danser dans un bar pour qu'on mette des billets dans mes sous vêtements" qu'elle répondait du tac au tac alors que les portes de l'ascenseur finissait par s'ouvrir. "j'ai pas besoin de ta pitié, ça va aller pour moi." comme toujours. elle n'avait compté que sur elle pendant vingt deux ans, aucun risque que les choses changent maintenant.

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Enchaîner trois boulots en une seule semaine, avec en plus de ça les études et les révisions, c'était limite mission impossible. La fille, elle ne devait clairement pas avoir de vie sociale, encore moins être dans une maison. Ça pouvait se comprendre dans un sens mais.. j'étais triste qu'elle en soit réduite à tout ça. « Tu étudies quoi ? Si c'est pas indiscret » Je voyais pas en quoi ça pouvait l'être mais on sait jamais que ça puisse la mettre mal à l'aise d'une quelque façon que ce soit. Le truc, c'est qu'elle était peut-être assez amie avec Az pour avoir les mêmes passions et à ce point là, ça pouvait être assez mauvais pour moi que de savoir ça. Seulement trop tard, j'avais demandé et si elle parlait de danse, je risquais de regretter cette question. Mais j'étais gentil malgré tout et quand je lui proposais un job bien moins épuisant et qui payait mieux que les trois réunis, elle prenait la mouche. D'une part en allant un peu trop vite en besogne, et d'autre part en pensant que c'était de la pitié. « Alors c'est pas de la pitié. Je me dis juste qu'Az aurait voulu que son amie aie une meilleure vie. Et c'est pas du strip tease ou gogo-danseuse. Je voulais te proposer un job de secrétaire dans la boite que je ne vais pas tarder à lancer » Et le secrétariat, certes c'était un métier à part entière avec des études, mais je me disais que c'était à sa portée.