How do you know my dad ? — Super deux maladroits de la vie, je suis bien tombée moi. D'habitude c'est une personne normale qui subit ma maladresse. Pluton a l'air de bien comprendre les handicapés sociaux de la vie donc ça me va, je suis rassurée et sa présence sera encore moins bizarre. Je peux me lâcher quoi. Je suis surprise lorsqu'il me dit qu'on faisait les mêmes études. La sociologie, c'est tout un art. C'est aussi barbant mais fascinant à la fois. « Oh mais quel âge as-tu ? Je t'ai jamais vu en cours. » peut-être parce qu'il n'y allait pas, parce qu'il était du genre à faire la fiesta et être trop mal pour écouter un prof parler pendant quatre heures. « Oui ça me plait, je veux dire, c'est le monde quoi, voir comment il évolue, je trouve ça intéressant. » surtout au niveau de l'économie et tout ça. J'aimerais devenir un acteur important plus tard, celle qui changera le monde ! Mais ça je crois que j'me fais un peu trop d'espoir. « Euh et bien, comme toi. » je ne sais pas trop quoi prendre alors je lui fais confiance. « N'essaye pas de m'empoisonner. » je lui faisais un petit clin d'oeil et je l'attendais prendre les commandes tout en me collant contre le radiateur. De la chaleur oh oui.

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How do you know my dad ? — Mine de rien, je me sentais clairement moins seul de mon côté aussi puisque j'avais pas rencontré énormément de personnes maladroites dans ma vie, mis à part Lou mais qui s'en est allée, me rendant bien triste pour le coup. Comme ça, du jour au lendemain. Mais maintenant, il y avait cette fille, Willa. Fille Cavendish. Et quand bien même je n'étais pas très fan du père, j'appréciais quand même la jeune femme, du peu que je voyais. « Euh.. vingt-trois ans » Ouais, je supposais qu'elle tiltait comme moi qu'on ne s'était jamais vus. Mais du coup, ouais, si elle était plus jeune, forcément qu'on était pas dans la même classe pour ce cours. Et les questionnements ne s'arrêtaient pas là. J'en apprenais plus sur elle, tout comme elle en apprenait plus sur moi. Et c'était cool de voir quelqu'un de passionné par ses études. Visiblement, c'était son cas. Et puis une fois dans la boutique, elle se collait au radiateur. Je pouvais la comprendre, dehors il faisait un froid de canard. Et du coup, je supposais qu'elle ne voudrait pas se lever jusqu'au comptoir donc je prenais les devants pour y aller. Je me mis à rire avant d'ajouter « Ok, un café avec du cyanure, c'est noté » Je souriais d'avantage avant de me diriger vers l'endroit où prendre commande. Je revenais pas trop longtemps après avec deux cappuccinos avec saveur caramel. « Voilà pour toi ! Cappuccino caramel, ça te va ? » demandais-je en portant le mien aux lèvres, faisant attention de ne pas trop me brûler. Et installé, je retirais mon manteau, faisant face à la jeune femme.

How do you know my dad ? — « Je suis plus jeune que toi, j'en ai vingt-et-un. » dis-je en rougissant légèrement. On me prend souvent pour un bébé, pour ma petite taille et ma morphologie squelettique. Je pourrais ressembler à ces gamines anorexiques dans les séries télé. Mais non, je suis jute moi la Willa folle et tarée amoureuse des radiateurs. Donc ceci explique cela, nous n'avions jamais été en cours ensemble. Comme je n'étais pas fort café et que je n'avais aucune idée de ce que je voulais boire, je faisais confiance à Pluton en espérant qu'il ait bon goût tout de même. Je faisais deux gros yeux puis je me suis mise à rire en voyant qu'il répondait à ma blague. De retour, je pouvais sentir la bonne odeur de caramel me chatouiller le nez. « Mmh ça sent trop bon. » cela deviendra peut-être ma boisson chaude préférée, grâce à Pluton et grâce à cette journée, cette rencontre... Alala la vie nous réserve bien des surprises. Je l'observais retirer sa veste et je fus contente de constater qu'il était pas du genre baraqué à faire de la muscu et tout ça. Je dirais que sa carrure est tout ce que j'aime. Juste assez pour se sentir en sécurité dans ses bras. Woath mais qu'est-ce que je dis là? C'est ce café, je suis sûre qu'il n'y a pas que du sucre mais de l'alcool aussi. « Désolé si je parais un peu folle et nerveuse, si je fais des mimiques faut pas prendre peur. C'est juste que... je m'y prends très mal pendant les premières rencontres. » tics nerveux tout ça oui, je suis pas si à l'aise que ça mais à force de discuter, je commençais à prendre plaisir à papoter avec lui.

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How do you know my dad ? — Vingt-et-un ans, ça allait encore. C'était dans la moyenne d'âge connue chez les étudiants d'Harvard. Faut dire, j'étais seulement plus vieux de deux ans, c'était le big deal quoi. “Enfin l'âge légal de boire ! Heureuse ?” Je rigolais, trouvant que ça à dire en faire. Mais en même temps, son âge m'importait peu. Qu'elle ait dix-huit ans ou vingt-six ans, elle restait elle, la jolie jeune femme un peu trop folle dans sa tête mais qui, mine de rien, me faisait bien rire. Enfin, j'allais chercher les cafés, des cappuccino caramel, faisant croire que j'allais foutre du cyanure dans le sien. Si seulement. Déposant le sien face à elle, je fis de même pour le mien et je retirais mon manteau pour m'installer. Ouais, cette boisson était genre une tuerie. J'avais goûté une fois et ça changeait toute ma vision de la vie. Les papilles étaient juste conquises. “Tu verras, au goût c'est encore mieux” Elle m'avait fait confiance et j'osais espérer qu'elle ne sera pas déçue. Après tout, c'était mon café préféré et je voulais vraiment qu'elle apprécie et ne remette pas en doute mes goûts. “T'inquiète, avec moi, j'ai mon lot de bizarreries donc bon... Il en faut vraiment beaucoup pour m'effrayer et tes mimiques ne sont pas de cet acabit.” Je souriais avant de porter mon gobelet à mes lèvres. “Donc Harvard uh ? Qu'est-ce qui te plait ici ?”

How do you know my dad ? — Parfois, je me dis que j'ai la chance d'être jeune. Y'a des mecs plus âgés qui viennent me draguer, je leur déballe mes vingt-et-une piges et ils repartent illico presto. Certains diront que je suis plus mature et d'autres diront que je fais sacrément gamine. Mais peu importe. Je suis une personne autonome, débrouillarde avec le sens des responsabilités. Je suis juste très ouverte d'esprit et un peu trop fofolle la plupart du temps. Je crois que Pluton apprécie ma compagnie. Tant mieux, le contraire serait déplaisant. « Haha, j'ai bu ma première bière à quinze ans. Merci le grand frère. » Nolan avait l'habitude d'amener ses potes à la maison avec quelques rafraîchissements et quand je passais par là, j'aimais bien tremper mes lèvres pour goûter la bière. Ce que je n'aimais toujours pas. Mais on peut dire que ma première goûte d'alcool était assez jeune. Et me voilà six ans après en train de boire un café. C'est le monde à l'envers. J'suis pas trop une fêtarde. Je me demande si le dunster sortait beaucoup. J'ai l'intuition que non et cela nous fait un point commun en plus. « Bien sûr, oui. Je ne voudrais pas être ailleurs, enfin, dans une autre université. San Diego me manque. » c'est la première fois que je me confiais sur l'endroit où je suis née. Près du Mexique. « Tu as un accent ? » ou je suis folle. J'ai l'impression qu'il ne vient pas d'ici. Un étranger, un erasmus ou un voyageur, intéressant.

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How do you know my dad ? — Enfin installé sur la chaise avec nos deux boissons, je pouvais me mettre le plus à l'aise possible, ne serait-ce que pour me réchauffer puisque le froid dehors était tout simplement glacial. Et puis mine de rien, ça me permettait d'en apprendre un peu plus à propos de Willa, fille Cavendish, qui avait fait tomber mon téléphone et avait raccroché au nez de son père. “Oh, t'as un grand frère ?” Je l'imaginais plutôt fille unique, sûrement pour cette raison que la surprise se faisait entendre dans ma voix. Mais sinon, je cherchais aussi à en savoir plus sur la raison de sa présence ici. Harvard sûrement, la plus prestigieuse des universités du monde entier. “C'est vrai que c'est vraiment... woaw ici” Et elle me parlait de San Diego, sans vraiment que je sache pourquoi. Visiblement, c'est là où elle a grandi, sinon elle n'en parlerait pas de cette façon. “C'est toujours compliqué de gérer les études loin de sa maison... J'ai le même problème avec chez moi” Endroit qui était tout de même un peu plus loin que San Diego. Et je suppose qu'elle n'avait pas trouvé puisqu'elle s'interrogeait sur un possible accent, sans vraiment l'avoir découvert. “Merde, moi qui pensait l'avoir bien dissimulé... bravo! Suédois” Ouais, je le disais tout de suite, ça servait à rien de faire dans les cachoteries. “T'as déjà été en Suède ? Stockholm ?” Ma ville, mon amour.

How do you know my dad ? — Drôle de rencontre, on papote gentiment, on fait connaissance et je sais pas trop où ça va nous mener. J'ai pas l'habitude de me dévoiler comme ça aux inconnus. Mais je dois bien ça à Pluton, c'est un peu ma façon de m'excuser et puis il n'est pas désagréable du tout. Il pourrait même devenir mon ami. « Oui, il s'appelle Nolan, aussi à la Eliot House. Et toi, des frères et soeurs ? » moi je suis incapable de deviner s'il en a ou pas. Je suis tellement nulle en devinette. Nous étions d'accord sur le fait qu'ici, c'était super. Malgré le fait que le côté chaud et mexicain de San Diego me manquait quand même. Pluton avait l'air d'être dans le même cas. Il ne vient pas d'ici non, j'ai cramé son accent qui fait légèrement européen. Je levais un sourcil. La Suède ? Y'a vraiment tous les continents à Harvard. « Non, je ne voyage pas beaucoup. Il fait froid non ? » pour moi la Suède c'est la neige, les ours polaires et tout le tralala. Moi c'était l'inverse, le chaud, la chaleur, le soleil qui tape fort. Quel beau contraste nous faisions.

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How do you know my dad ? — C'était étonnant mais agréable. Une rencontre.. enfin, un carambolage humain et maintenant, on prenait un café ensemble, apprenant à se connaître avec les questions basiques. La vie, la famille. Les trucs du genre. Autant dire, ouais, c'était banal mais c'était pas plus mal. “J'en conclus que tu l'es toi aussi” À la Eliot House j'entendais. Mais elle cherchait à en savoir un peu plus sur ma famille aussi, ce qui était normal puisque j'avais commencé la discussion vis à vis d'elle. “Un frère et une soeur, Jupiter et Neptune. On est triplés” C'était toujours un détail assez important pour le coup parce qu'ils représentaient ma vie mine de rien et c'était non négligeable quand fallait parler de ma famille. Elle c'était San Diego, moi c'était Stockholm. Donc ouais, on était aux opposés. La chaleur et le froid. Elle avait quand même retenu ses cours de géographie, devinant qu'il y faisait froid. “Assez. Enfin, plus tu montes au Nord, plus il fait froid mais c'est gérable quand t'as les bons vêtements. Mais faudrait que t'y ailles un jour, dans le cercle du nord, pour voir les aurores boréales. Y'a que ça de vrai” Et même qu'on y comprend le sens de la vie. C'était un truc à voir en tout cas.

How do you know my dad ? — J'hochais la tête. Oui, j'étais à la Eliot House, comme mon frère. Je fus ensuite surprise d'entendre le nom de Jupiter. Non mais c'est évident, Pluton, Jupiter, c'est des planètes quoi. Quelle bouffonne moi je vous jure. « Le Jupiter ? Le grand au regard ténébreux avec ses gros sourcils ? » il y a eu une bref rencontre entre nous et maintenant on s'entend plutôt bien. On complote quelque chose de top secret. J'espère que Pluton n'est pas au courant. « Si c'est lui je le connais. » rassure-toi c'est pas un ex plan cul ou quoi ce soit. Je n'ai qu'à dire que c'est une bonne connaissance, pour ne pas dire un ami. Je sais pas trop ce qu'on est tous les deux mais rien de bien méchant. J'avais vu juste, il faisait froid en Suède. Rien que l'idée de la neige me donnait des frissons. « C'est gentil mais le froid c'est pas trop mon truc. J'ai toujours peur de devenir congelée ou de me ramasser une avalanche sur la tête. » dis-je pour rigoler. Si je dois aller dans le froid, faudra m'y emmener de force car jamais de la vie j'irai de mon plein gré. Sauf si une bonne occasion se présente, si Beyoncé m'attend dans le haut de la montagne pour chanter Drunk In Love ensemble.

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How do you know my dad ? — Parler de sa famille comme ça à une inconnue, c'est pas ce que je faisais habituellement. Mais après, on était vite reconnaissable. Pluton, Neptune, Jupiter. Ces prénoms sortent assez de l'ordinaire pour le coup et faut dire qu'on savait rapidement qu'on était des frères et soeurs. “Tu le décris à la perfection” répondais-je en rigolant à la jeune femme. Elle ne pouvait pas mieux dire concernant le plus âgé de la fratrie. Mais je me rendais compte que vendre la Suède à une fille du soleil, c'était assez compliqué. Le froid, elle n'aimait vraiment pas. Mais vraiment pas du tout. Et j'ai beau avoir les meilleurs arguments du monde, ça ne la convaincra pas. C'est triste, elle loupe quelque chose mine de rien. Mais c'était son choix et je ne pouvais que le respecter après tout. Non, je ne l'emmènerai pas de force dans mon pays adoré juste parce qu'elle n'a pas envie d'y aller et voir les superbes paysages qu'on peut y découvrir. “C'est dommage.. mais bon, je comprends” rigolais-je avant de boire une gorgée de mon breuvage adoré. “Du coup, tu vas jamais jamais à la montagne pour skier ?” Il y avait eu pas mal de voyages organisés pour aller au ski, ça m'aurait étonné qu'elle n'en fasse pas partie.