« Promis mon petit bébé chef » répondit-il en regardant à droite puis à gauche avant de déposer un petit baiser sur sa joue pour lui témoigner qu’il avait bien saisi le message. La communication n’avait jamais été le fort de Paris mais il s’améliorait de jour en jour. Heureusement que sa femme lui faisait des petites piqures de rappel de temps en temps. Bon, il y avait une piqure dont il se passerait bien à l’heure actuelle, c’est celle de sa tigresse. Oh il connaissait parfaitement le fil des pensées de sa femme : il avait parlé de concurrence alors elle montrait les griffes pour lui rappeler à qui, il appartenait. En temps normal, il aurait adoré ça mais là, il portait un costume affreusement ridicule et trop moulant à son goût. De plus, ils étaient entourés de jouets et peluches pour enfant de moins de 18 mois. « Je le sais mais je tiens à ce boulot aussi con soit-il » répliqua-t-il en souriant. Sourire qu’il perdit rapidement en la voyant approcher de lui. Pense à ta grand-mère en string dansant sur du Beyonce Maconahey ! se sermonna-t-il pour résister à sa tigresse. « Bébé, tu m’aides pas là… je pourrais ramener le costume mais pitié, évite de me dire des choses pareilles ou alors je te prends direct dans les peluches… mais madame, je vous assure que ce jouet conviendrait beaucoup à votre enfant. A son âge, on aime bien secouer les hochets » se mettait-il à déblatérer alors qu’une cliente entrait dans le rayon.
J’avais au moins eu droit au baiser sur la joue, c’était ça de gagner ! A défaut de ne pas pouvoir assumer mon rôle de femmes devant toutes autres harpies en chaleur, je gagnais tout de même un témoignage d’affection de la part de Paris. Le truc, c’est que je m’amusais bien moi, à jouer avec les nerfs de Paris, surtout si c’était pour lui montrer à quel point j’étais intéressé par lui, là, maintenant. Oh je savais, ce n’est pas sympa : il a un boulot et un rôle à tenir, et là je suis en train de tout gâcher…mais voilà, c’est Paris, et moi, je suis fan de lui ! Mais genre GROSSE ADDICT. Alors je m’amusais dangereusement à l’approcher et à le toucher, une femme passait par là, ce qui me valut une poussé rapide en arrière par Paris. Je cachais comme je pouvais mon sourire, faisant semblant d’être intéressée par les paroles du lutins devant cette femme qui flânait dans le rayon. « Oh, je vois ce que vous voulez dire… » Déclarais-je sans vraiment réfléchir. Mais j’avoue que le choix d’évoquer un hochet n’était pas une très bonne idée selon moi. Mon second degré et mon esprit mal placé se mettait forcément en marcher pour m’amuser encore plus avec Paris « Mais euh, comment dire : vu la grosseur de ce hochet, je me demande si elle arrivera vraiment à le garder bien en main, vous comprenez ? C’est énorme, nan, pour une si petite main ? »
Elle était sérieuse ?! Sérieusement, elle se foutait de sa gueule ou quoi ?! Depuis quand un hochet pouvait être aussi HOT ?! Qu’elle lui explique parce qu’étrangement, la petite main se transformait dans son esprit par la main fraiche et douce de Summer et le gros hochet…Bah par junior ici présent qui commençait doucement à se réveiller. PUTAIN GRAND MERE REVIENS ! s’écria-t-il mentalement en pensant à tout et n’importe quoi. « Hum.. non non… Elle l’aurait bien en main, c’est conçu pour hum.. les petites mains des enfants. Il y a une bonne prise, une bonne adhérence et les enfants trouvent cela très amusant de le secouer car ça fait du bruit » expliqua-t-il en la fusillant du regard car ils savaient tous les deux que le sujet n’était franchement pas ce putain de hochet à la con. La cliente continuait de regarder les articles, indifférent à ce qui se tramait à quelques mètres à peine d’elle. « Sinon vous avez les petites boules.. elles sont peu déstressante pour les enfants… Ils aiment bien les malaxer » avoua-t-il en continuant de jouer son rôle mais son esprit continuait d’agoniser : vas-y donne lui les armes pour que l’autre obsédé se réveille continuait de râler la partie la plus Dunster de son cerveau.
Je crois qu’on se comprenait très bien sur le sujet lui et moi. Je ne cachais plus mon sourire amusée alors qu’il se démenait à m’expliquer que le fameux hochet qui n’en était pas un dans ma tête, serait très bien conçu pour l’enfant (que j’étais en réalité). Franchement, c’était à se demander si on arriverait un jour à se lasser tout ça lui et moi ! Paris me tendit une grosse perche – c’est le cas de le dire - et forcément, alors qu’il m’avait fusillé du regard quelques secondes plus tôt au point que je me dise que j’en faisais peut-être trop, là j’avoue que je n’en avais plus rien à faire de son regard ! Je me pinçais les lèvres pour ne pas rire et fermais les yeux un instant pour me retenir de ne pas craqué en le regardant. Et finalement, je reprenais dans mon délire de sous-entendus « Ah ça oui ! Les boules je sais qu’elle aime bien ! Mais pas les petites. Ça lui remplis pas assez la main, du coup, elle en perd tout intérêt. Elle les préfère bien garnis…pour mieux les malaxer vous comprenez ? » Bon, en vrai, j’ai moi-même un peu chaud à force d’imaginer ce à quoi je pense véritablement…
Le pire dans toute cette histoire chers spectateur, c’était que Paris en serait presque amusé. Ils parlaient de jouets d’enfant mais l’un comme l’autre imaginait quelque chose de beaucoup plus salace. « Des grosses boules… ils me semblent que nous en avons en rayon. Elles sont dotés de plein de couleurs pour attirer le regard de l’enfant et surtout, elles ne sont pas fragiles et ils ne risquent pas de s’étouffer avec » dit-il en se retenant de rire, lui faisant signe de s’éloigner vers la fin du rayon. « Sinon si votre enfant ne tient pas très bien assis, nous avons des boudins en forme de cheville. Il y en a des durs, des mous… Vous avez une préférence pour l’un ou l’autre ? » demanda-t-il en essayant de paraitre le plus professionnel qui soit. « Putain Summer, arrête de me regarder comme ça… on est en public » râla-t-il tout bas pour n’être entendu que d’elle. Le Dunster tira un peu sur sa veste de costume, essayant de retrouver une certaine contenance. « Sinon elle aime bien jouer avec quoi votre enfant ? Nous avons peut-être de quoi vous satisfaire dans ce magasin »
Ce jeu devenait dangereux pour lui comme pour moi : pour lui parce qu’il risquait sa place par manque de professionnalisme, et moi parce que je risquais d’être arrêter pour harcèlement sexuel sur un vendeur. Sympa les mariés Maconahey. Je faisais tout pour ne pas trahir mon trouble face à Paris mais c’était plus fort que moi : dès que je l’écoutais me répondre mon cerveau se mettait en marche, des images se dessinaient et mes yeux lorgnait sur Paris. Je passais ma langue sur mes lèvres par anticipation, cédant à la saveur imaginaire qu’aurait ses lèvres sur les miennes, et j’inspirais profondément tout en reculant vers le bout du rayon « Pardon, j’y peux rien-moi si tu m’affoles en lutin » murmurais-je tout en le voyant remettre en place sa veste pour la descendre un peu plus sur son bassin. Je profitais que la femme dans le rayon était bien assez loin de nous pour ne pas répondre à sa question sur les jouets, et continuer de lui chuchoter « Bon c’est bon, j’arrête mes conneries ! Je ne veux pas que tu perdes ta place » lançais-je…tu parles, maintenant que j’avais réveillé la bête, je pouvais jouer la culpabilité regrettée… « Elle aime surtout les jouets tout doux…style gros nounours, truc dans le genre ! » là encore, c’était à double tranchant : ça aurait très bien pu être Ashlynn …ou moi, pour le côté amoureuse des gros ours !
Sa femme venait de se passer la langue sur ses petites lèvres si roses et lui, il ne pouvait s’empêcher de se remémorer le gout de ces dernières et combien il aimait les embrasser, les mordiller. Bon sang, qui avait arrêté la clim dans ce foutu magasin ?! « Mais j’ai l’air d’un crétin en collant… je vois pas ce qu’il y a de sexy dans mon costume » dit-il en roulant des yeux. Il se sentait comme une grande cloche avec ses chaussures qui lui faisaient des pieds immenses, sans compter ce collant rouge et blanc qui lui donnait l’allure d’un Peter Pan gay. Summer sembla comprendre qu’il commençait un peu trop à s’échauffer car elle calma un peu le jeu. « Merci car là, j’étais à deux doigts de te violer dans la réserve de jouet » avoua-t-il sans aucune honte. Il n’allait pas se cacher qu’il était complétement accro à sa propre épouse non ?! « Dans le genre nounours, nous avons des petits tigres tout mignon… on a envie de les prendre dans ses bras sinon, y a le traditionnel ourson brun » lui répondit-il alors que la cliente quittait le rayon. « Bon sang Summer… putain mais pourquoi t’es toujours aussi bandante ?! Bon, faut vraiment que je trouve un moyen de te résister un jour… sinon, tu as des idées pour Ashlynn ? Je sais absolument pas ce qu’on peut lui offrir »
Je voulais vraiment ne pas foutre en l’air la crédibilité de Paris dans son nouveau travail, mais c’était plus fort que moi. Il avait du mal à comprendre que peu importe ce qu’il pouvait porter, moi c’était LUI que je ne voyais pas le reste « Qu’est-ce que veux, je ne peux rien contre ma passion des roux et de la magie de Noël ! » prétextais-je en réponse à mon excitation douteuse. Et pour qu’il arrête de se penser ridicule, je lui rappelais sans mal « T’es beau mon cœur ! Et pour cause, ce n’est pas pour rien que certaines se payent le foutu droit de te mettre la main aux fesses » Bon si en fait, je le disais avec un peu de mal parce que ça me faisait chier de savoir que des femmes touchaient ce qu’elle ne devait pas ! Ça me rappelait bizarre un ressenti que j’avais eu le jour où j’avais découvert son petit show de striptease dans un bar, et qu’une cinquantaine de femme en chaleur, le palpait ou hurlaient sur lui comme des groupies… La cliente partait enfin, nous laissant enfin libre de parler et tout de suite Paris donnait le ton. Je lui adressais un clin d’œil en réponse à ses propos avant de venir lui voler un rapide baiser sur la joue, avant de m’intéresser sérieusement à Ashlynn « D’après toi, pourquoi je venais voir ce rayon à la base ? » La réflexion était de mise pour mon premier cadeau de noel pour celle qui était devenue ma fille ! Grosse Pression
C’était très con mais lorsque Summer lui disait qu’il était beau, il se sentait aussi puissant et fier qu’un taureau broutant paisiblement dans la prairie. Il était vraiment heureux qu’elle le voit ainsi et pour rien au monde, il ne chercherait à la détromper -ses chevilles appréciaient trop les compliments. « Il n’y a que tes mains que j’apprécie sur mon cul, je te le promets » lui dit-il avec un petit clin d’œil à la fois complice et aimant. Enfin, ils furent à nouveau seul et sa femme vint l’embrasser sur la joue. « C’est frustrant de ne pas pouvoir t’embrasser réellement » avoua-t-il son ressenti. Il n’avait pas l’habitude de jouer ainsi en public mais là, il bossait. « Euh parce que tu avais une idée… La seule chose qui me vint, c’était genre une petite cuisine mais y a rien en dessous des 18 mois du coup, ça sert à rien. Y a bien un petit trotteur avec un tableau d’éveil, ça pourrait être sympa non ? » dit-il en essayant vraiment de trouver quelque chose et de ne pas être un papa assisté. Le problème c’est qu’il n’y connaissait rien en gosse. Certes, il avait pratiquement élevé ses frères et sœurs mais aucun n’avait vraiment eu de jouets aussi poussés. Chez les Maconahey, on était plus récup’ qu’autre chose.
Je souriais fièrement aux propos de mon homme, comme si le fait de savoir que seules mes mains lui faisaient effet devenait la plus grande réussite du monde. C’était idiot je sais, mais je ne me refais pas. Malgré mon plaisir à vouloir le taquiner un peu, j’avais du abandonné l’idée dès l’instant où moi-même je réagissais à mon propre jeu de séduction, me rappelant également que Paris était à pour bosser. Ce dernier exprimait sa frustration ne pas pouvoir m’embrasser et je ne pouvais que comprendre « M’en parle pas, ça ne tiendrais qu’à moi je te sauterais dessus en te serrant fort dans mes bras » sans parler du fait bien sûr, que je lui dévorerais bien les lèvres à coup de baiser. Le sujet Ashlynn, au départ utilisé comme un jeu, devenait finalement sérieux. Le choix du cadeau cet année étant vraiment important pour Paris comme pour moi, parce qu’il s’agirait de notre premier Noël en tant que parent. « J’ai également pensé à un trotteur pour remplacer celui qui la cerclait en position assise et avec lequel on pouvait la balader mais…pas celui avec un tableau d’éveil. Nan moi j’avais plus pensé à un trotteur ou porteur en forme de moto. Pour imiter son papa ! » Je souriais à l’idée de voir Ashlynn penser qu’elle jouerait la motarde comme son père quand celui-ci rentrait de balade sur son deux-roues. « Ou alors un tapis Aquadoodle…mais c’est tout ce qui me vient pour le moment »
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