Fidelity, Bravery, and Integrity  
ft. KYLA & CLAY

Si elle avait certes quelques années de plus, je ne dis pas qu’elle aurait pu effectivement ébranler mes sens. Mais en ce qui concerne ses courbes et son déhancher, je ne me contenterais aujourd'hui que de les mater. J’ai depuis longtemps perdu de vue l’idée de satisfaire mes besoins par une autre que celle qui partage actuellement mon lit, étrange confidence venant d’un ancien Winthrop pour qui partenaire rimait avec occasionnel. Quelques années et une rencontre pas si fortuite que cela au final auront suffi à me faire dévier de mes vieux principes pourtant profondément ancrés fautes de les avoir honorés durant plus de 6 années.

Quelques mètres de parcourus et j’avoue me fatiguer déjà, faiblis de mon côté gauche au point de marquer une brève pause. Le temps de placer la corde entre mes pieds que je l’aperçois se pointer à côté. Elle a donc réussi à me rattraper et bon sang qu’il est regrettable que nous soyons à ce point observés parce que j’aurais pris plaisir à la faire chuter. Reprenant progressivement, je la vois même très légèrement me dépasser. Il serait peut-être temps de se réveiller et d’enchainer les tractions, faire jouer les muscles qui n’ont pas encore eu l’occasion de prouver de leur utilité. « Je ne touche pas aux restes d’un roastbeef » Je lui crache cette vérité entre deux poussées, lui prends quelques centimètres d’avance une fois les jambes dépliées. Ma taille suffit à elle seule à lui prendre une tête mais une huée en aval me coupe dans mon élan, porté par la subite curiosité de connaitre la raison d’un tel mouvement. Je n’aurais pas longtemps à chercher puisqu’une couleur éclatante attire mon regard, un rouge carmin dépassant du froc à moitié baissé de Mlle Jobs en plein effort.

Allez savoir par quel miracle j'arrive à monter si haut et si vite. Ça fait une éternité que je n'ai pas fais de sport et, on ne va pas se voiler la face, il a bien plus de muscles que je n'en ai. Mais pourtant, il a l'air un peu affaibli et moi, ça me fait sourire grandement. J'aime ça, je ne vais pas mentir. Si je peux le battre, ce sera le grand kiff de l'année et je crois que je lui en parlerais jusqu'à ce que la mort nous sépare. J'aimerais tellement mais quand je l'attaque et le nargue, il répond de la même manière. " Ah ouai ? Pourtant ta copine était pas avec un anglais ? Un ami de Cole ? " Demandais-je en le fusillant du regard. Connard. Il sait où appuyer et ne se gêne absolument pas pour le faire alors pourquoi je ne le ferais pas non plus ? Sauf que ça me déstabilise un peu trop et que tout ce que le F.B.I. voulait éviter : me voir flancher au premier soucis, se réalise en plein exercice sportif. Je ne fais plus attention, je n'écarte plus assez les genoux pour remonter mes pieds et mon pantalon glisse. On entend des bruits, des huées et je baisse les yeux. " Bah alors les filles, vous êtes jalouses ? " Demandais-je avec un large sourire, provocatrice. Je remonte les genoux, les pieds me tient d'une main et serre les dents. J'hésite. Mais je sais que si je l'enlève, je vais me retrouver dans le bureau des directeurs et si je pouvais éviter pour mon premier jour, ce serait sympa. " C'est ça quand le F.B.I. te file une taille unique de gros sac " Claquais-je en remontant mon pantalon et repartant vers le haut de la corde et de la cloche, donc. " Tu voulais peut être profiter de la vue ? " Demandais-je en remontant à la hauteur de Clay. Je peux le faire, je peux le niquer sur cette épreuve, tendant le bras, mon petit bras... Surement pour rien.

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" Ah ouai ? Pourtant ta copine était pas avec un anglais ? Un ami de Cole ? " Oh... La réplique a le don de me dégouter un instant, l'idée qu'Anna ait pu passé sous un mec lui ressemblant... Déjà mon cousin, mon meilleur ami, et un autre qui l'a intimement connue à l'époque où je l'ai rencontrée dans cet endroit où l'amour ne s'achète pas mais se loue et cela pour une durée que seul votre compte en banque saurait déterminer. Son petit plan cul avec lequel elle m'a menacé une fois de rentrer si je ne la préférais pas à Amy ce soir là. Et pourtant même si cette vision me révulse, Kyla vient de m'offrir un regain de vitalité, une poussée d'adrénaline avec laquelle je  vais me surpasser.
 
" Bah alors les filles, vous êtes jalouses ? " Certaines se taisent et préfèrent détourner le regard tout en souriant toujours, mielleuses. D'autres se gaussent en contrebas d'être bien mieux loties mais Kyla n'en fait cas et continue, prenant le temps d'en reporter la faute sur les organisateurs lorsqu'elle remonte son vêtement tombé. Taille unique mais bizarrement le mien me va très bien, alors le gros sac poursuit tranquillement son chemin, froissé une fois de plus parce qu'entre mon âge et mon physique, la jeune ne semble pas s'arrêter. " Tu voulais peut être profiter de la vue ? "  Non, le vieux, lui, continue sa progression mais pas sans lâcher un juron.  " J'ai déjà vu mieux. "Trop plat en ce qui me concerne. A croire que Cole s'est endormi dessus. Encore quelques poussées et je suis finalement parvenu en haut, pas dans un temps record hélas mais en quelque chose si rapprochant. Peut-être vieux et gras mais pas obsolète, et bien content d'être arrivé le premier en haut de la cordée d'où discrètement je lui rends en un rapide pied de nez le doigt qu'elle m'a fait. Et au moment de redescendre ma vitesse s'amenuise pour me stopper à sa hauteur. " Dans ton cul la jeune" . Peut-être que sur la prochaine épreuve tu sauras me cramer, mais là c'est raté.

La colère, la rage. Deux émotions qui sont source d'adrénaline, on ne peut pas dire le contraire. Et je sais que lorsqu'il parle de Cole c'est plus pour me déstabiliser qu'autre chose. Cependant, je refuse de me faire déstabiliser de la sorte, pas maintenant et je l'attaque à mon tour. Surement pas l'idée du siècle quand on voit qu'il monte encore plus vite à la corde que quelques minutes auparavant. Défonce toi Kyla, défonce toi parce que t'as besoin de cette victoire, de toucher la cloche avant qu'il le fasse. J'ai besoin de ça mais je ne cesse de ralentir. Mes bras me brûlent, j'ai l'impression que mes coudes vont craquer, se déboiter et peut être que je l'espère. De la douleur physique pour surpasser la douleur psychologique que je ressens. Je ne bouge même pas plus que ça lorsque mon sous vêtement montre le bout de sa dentelle. Rien à secouer parce qu'il y a pire, j'aurais pu ne pas en porter. Ou leur balancer à la gueule. Mais je dois me calmer avant de faire une connerie, de dire des mots qui pourraient me faire prendre le premier avion en direction de Boston. Dommage. Peut être que j'ai envie de rentrer. " Laisse donc mes fesses tranquille tu veux " Lâchais-je en arrivant en haut et redescendant rapidement, ronchonnant légèrement. " T'as gagné sur ce coup mais ça s'arrête là " Lâchais-je en me poussant du chemin pour que d'autres fassent l'exercice. Je regarde Clay et me colle à lui, mon regard dans le sien. " Me parles plus jamais de Wildingham, tu m'entends ? " Crachais-je en le dévisageant. " Je ne veux plus jamais parler de lui, c'est clair ? " Je me faisais menaçante. Même pas peur, qu'il devait se dire. " Même sac que Dimitri " Un homme de plus qui me fait mal, beaucoup trop de mal et je ne veux plus continuer comme ça. Hors de questions. Je me décale et ferme les yeux quelques secondes. Je suis ici pour prendre ma vie en mains alors qu'on laisse les étudiants où ils sont : à l'université, à précisément 676 km de là.

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Ce n'est qu'une fois pieds à terre que je relève le regard pour la voir à son tour glisser le long du cordage.  Doucement, tu pourrais te bruler dans la précipitation. C'est une pensée, un conseil que je me garde de lui souffler parce qu'arrivée à ce stade d'irritabilité, je doute que la jeune femme soit encline à l'accepter.  " T'as gagné sur ce coup mais ça s'arrête là " " Ah. " Les sales caractères ne font pas longues carrières ici mais en contrepartie cependant, les candidats dotés d'une grande force et d'un esprit de compétition sans limite, quant à eux, sont vivement recherchés par les chasseurs de têtes dont l'animateur doit évidemment faire partie. " A t'entendre, on croirais que tu vas me faire mordre la poussière..." Et ce qui était à la base une remise à niveau se transforme petit à petit en quelque chose d'autre, s'apparentant à une compétition entre amis, entre la génération vieillissante et celle à venir. Elle s'écarte donc pour faire place aux nouveaux postulants et postulantes au titre pour regagner à mes cotés les gradins, crachant subitement lorsque mon regard croise le sien: " Me parles plus jamais de Wildingham, tu m'entends ? Je ne veux plus jamais parler de lui, c'est clair ? Même sac que Dimitri." Décidément le mot sac semble être de rigueur aujourd'hui.

Et tandis que les derniers s'activent sur les cordes derrière nous, je me permets un moment de la toiser. " A qui la faute si tu ne choisis que des cons? " Un je t'avais prévenue qu'elle n'a pas volé puis je me vautre lourdement sur le banc, malaxant mon membre ankylosé. " Vois l'bon coté: difficile de faire pire au prochain. " C'est un constat réaliste de ses désastreuses mésaventures sentimentales, ni plus ni moins. En arrière plan déjà s'activent quelques renforts à l’organisateur de notre bien curieux meeting, installant des plots sur une centaine de mètre et au bout de chaque parcours du combattant un sac lesté laissé à terre. Une épreuve de force encore une fois, et je doute que Kyla en sorte la première.

Je crois qu'il m'a mise en colère. Non, en fait, j'en suis sûre. Je n'ai aucune envie d'être là, je n'aurais jamais du passer par Quantico, logiquement. Je suis là que pour un stage, pas pour signer un CDD ou un CDI. Il va vraiment falloir que je me renseigne auprès du bureau de New York pour savoir réellement ce que je fous là parce que les rires de ces bécasses et les messes basses de tous ces hommes vont rapidement me prendre la tête. Je resserre le noeud de mon pantalon et regarde Clay qui me parle. " A t'entendre, on croirait que tu vas me faire mordre la poussière... " Je souris largement et pose ma main sur son épaule. " Qui sait, c'est peut être le cas " Lâchais-je sur le ton de la défiance. Je le nargue, et pas qu'un peu. J'ai envie de l'écraser, de le tuer juste une fois. Ça fera du bien à mon égo mais ça pourra aussi lui faire considérer que je ne suis pas qu'une minette. Si certaines de ces filles ne sont que manucures et coiffures, ce n'est pas mon cas. " J'étais pas loin derrière toi et t'as beaucoup plus d'entraînements que moi " Lâchais-je simplement en haussant les épaules et me dirigeant vers les bancs au fond. C'est vrai. Peut être que dans plusieurs années, je serai aussi forte que lui. Peut être que si on avait le même parcours, je l'éclaterais haut la main. Mais avec des 'si', on referait le monde Et le monde, je le ferai surement sans hommes. " A qui la faute si tu ne choisis que des cons ? " Je le regarde et le fusille du regard. C'est la faute du pape. Et de mes goûts pourris en matière de garçons. " Vois l'bon coté: difficile de faire pire au prochain. " Je ris en baissant ma tête entre mes genoux. Il croit ça ? Pourtant moi j'imagine bien pire. " J'pourrais tomber sur un homme qui me tabassera lui même. Un homme qui me violera lui même. Ou bien un homme qui fera de moi son pantin, me rendra complètement folle et me poussera au suicide " Lâchais-je en tournant le visage vers lui. " J'pourrais tomber sur un putain de psychopathe qui me coupera en petit morceau avant de me balancer dans le Charles River " Ouai, rien que ça. J'ai peut être trop regardé la télévision non ? Voilà, j'ai trop regardé Esprits Criminels ! Sauf que là, je serai de l'autre côté. Enfin, en quelque sorte parce que je ne dépendrais clairement pas du B.A.U. " On sait toujours ce qu'on quitte et jamais sur quoi on peut tomber et... Désolée mais je n'ai pas envie que ma vie soit une putain boite de chocolat " Lançais-je en me levant et me dirigeant vers un coin de la salle, le palpitant à fond, prête à exploser. Et je peux éclater personne ici, je peux pas hurler, je peux pas pleurer. Je dois juste prendre sur moi.

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J'pensais sincèrement avoir le dernier mot concernant ses désastreuses mésaventures mais bordel Kyla, je te croyais le derme un peu plus épais depuis le temps et des histoires de cul t'en verras d'autres forcément. Le regard rivé entre ses cuisses elle s'avance à un constat que même une putain aux aboies ne pourrait susciter. " J'pourrais tomber sur un homme qui me tabassera lui même. Un homme qui me violera lui même. Ou bien un homme qui fera de moi son pantin, me rendra complètement folle et me poussera au suicide. " Faut vraiment être con pour penser en arriver là, ou faible, c'est vous qui voyez mais j'estime la valeur de mon existence à bien plus que celle du premier venu même s'il m'arrive de me foutre en danger lorsque mes obligations l'exigent. Altruiste... C'est le mot qu'Annalynne avait employé pour me qualifier et curieusement je n'avais même pas cherché à le nier parce qu'elle sait mieux que quiconque ce qui m'anime.

" J'pourrais tomber sur un putain de psychopathe qui me coupera en petit morceau avant de me balancer dans le Charles River " Et j'opine distraitement tout en examinant les différents caractères de la scène qui prend forme sous nos yeux, plots et cordages simulant un chant de barbelés tressés. Pitié pour le Charles Rivers... On y voit déjà trop de saloperies flotter. " J'vais te décevoir. On l'a coffré la semaine dernière celui-là..." Alors avant de satisfaire à tes exigences sado maso, faudra te contenter d'un étudiant sympa du coin, je le crains. " On sait toujours ce qu'on quitte et jamais sur quoi on peut tomber et... Désolée mais je n'ai pas envie que ma vie soit une putain boite de chocolat ". Pourtant c'est de mon point de vue le seul intérêt que représente le libre arbitre: pouvoir choisir parmi une foule de confiseries celle qui me donnera le gout de continuer. Et pour avoir trouvé la douceur qui agrémente mes journées, je sais de quoi je suis en train de parler. Alors ma paume explose ma cuisse lorsqu'elle vient y claquer, déterminé à la suivre pour enchainer sur la prochaine épreuve qui semble être enfin agencée.

Au premier coup de sifflet, tous les regards se détournent vers l'organisateur qui de nouveau dans un raclement s’éclaircit la voix avant d'annoncer: " Prochaine épreuve chronométré par binôme, un parcours d'obstacles à deux. Parce qu'on vous demandera dans ce métier de faire preuve de solidarité. Vous serez attachés par les pieds. Johansen et Ryuki. Stanford et Vidoga...." Et les patronymes s'enchainent à un rythme accéléré jusque à ce que finalement tombent les nôtres également, ensemble : " Cooper et Carmichael-Jobs " Inclinant discrètement la tête, je souffle alors à celle qui se trouve à mes cotés lorsque qu'un organisateur nous jette une corde qu'il nous faudra ramasser puis nouer. " J'aurais pu tomber sur pire. Te baisse pas va. De si près, il perdrait de son charme. "

Alors avant qu'elle ne s'accroupisse et que son froc ne tombe encore une fois, je m'attèle à la tache et arrime nos chevilles à chaque bout du mètre de corde. Ça ne nous laisse que peu de marche de manœuvre mais tel est le but de l'exercice, le premier obstacle étant un simulacre de barbelés qu'il faut passer en rampant, couchés.

Dès qu'on parle de mes exs, dès qu'on ose me poser une question sur eux, je démarre au quart de tour. Faut dire que je suis sortie avec un homme qui a préféré me cacher qu'autre chose, un mec avec qui je suis sortie pour faire chier son frère, une nana qui m'a rendu complètement folle, un homme qui me laissait me faire battre et violer et... Cole. Je n'ai même pas envie de décrire ce qu'il a fait lui. Physiquement, c'est pas le pire. Moralement, il talonne Dimitri, y a pas à dire. Je soupire, faible, détruire même si je tente de dire l'inverse. J'veux pas de cette vie mais pourtant, je fonce dedans, je fonce dans ce mur encore et encore. À croire que j'suis bonne qu'à ça. J'aurais bien besoin d'une baffe de la part de Méline à ce moment là. Ouai parce qu'elle me secouerait elle, elle me dirait que j'ai touché le fond, qu'il faut que je tape du pied pour remonter à la surface, pour revoir la lumière et aller mieux, aller bien mieux... Pourtant c'est plus fort que moi. Je sais d'avance que je vais me brûler les ailes encore une fois, sinon c'est pas drôle. " J'vais te décevoir. On l'a coffré la semaine dernière celui-là... " Je le regarde et ris légèrement. " Merde alors... Mon âme soeur est derrière les barreaux " Soufflais-je faussement triste. Avant de dramatiser la situation comme si je sais bien le faire. J'aurais du devenir écrivain. Ou mieux, écrire des télénovelas ! Je suis sure que je serais pleine aux as à ce moment là. Et comme pour me vider la tête et éviter d'éclater en sanglot, je file vers la nouvelle épreuve, suivie de près par Clay. Et même s'il m'agace à longueur de journée par sa non-chalance et sa façon de me parler, je suis bien contente qu'il soit là. Je n'écoute pas vraiment ce qu'il se passe, ce qu'on nous dit. Je suis ailleurs et ce n'est que lorsque j'entends la voix de Clay que je fronce les sourcils et le regarde s'abaisser et nous attacher les chevilles. " Je sais que tu rêves de moi mais... Il s'passe quoi ? J'étais ailleurs " Confiais-je en sentant des regards sur nous. " Nous cherchons des agents concentrés, des agents qui laissent leurs soucis à la maison. " Je fronce les sourcils et me retiens de lui sauter à la gorge. Mais si je bouge, je me casse la gueule. Je regarde Clay et fronce les sourcils. " Puisqu'un et un font deux, on va devoir passer là dessous attachés ? J'me mets en PLS et tu me trimballes sur le trajet ? " Lâchais-je en riant légèrement. Je préférais me détendre un peu plutôt que d'y aller toute stressée. " Tu m'gueules pas dessus, clair ? " Demandais-je sérieusement en serrant au maximum la ficelle de mon pantalon. Manquerait plus que mon pantalon reste accroché dans un fil et hop. Je crois qu'il me tue là. " Tu commandes mais tu cries pas sinon je pleure et je pars en courant " Riais-je en attrapant son poignet pour avancer avec lui. Qu'est-ce qu'on a l'air con bordel ! " Cooper Carmichael-Jobs, à vous ! " Je le regarde et souris. " On va tous les défoncer " Chronomètre en main, le formateur appuie sur le départ et on file comme des crétins. Pas mal, pour un début. Mais je sens qu'il va me perdre vite fait bien fait.

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« Je sais que tu rêves de moi mais…. » Et presque aussitôt mes yeux roulent d’eux-mêmes, concentré sur mes actions pour ne pas dire sur sa cheville que j’écorcherais bien afin d’éviter à mes oreilles une énième ânerie. « Il se passe quoi ? J’étais ailleurs. » M'étonne pas... La sanction ne tarde pas à tomber puisque l’un des formateurs se permet une réflexion. Bien joué gamine, il vient d’annoter quelque chose sur sa feuille et ce n’est certainement pas pour approuver ton manque d'assiduité. « Je me mets en PLS et tu me trimballes sur le trajet ? » A peine ai-je fini les nœuds que la main flanquée contre le sol, je lui lance une œillade sceptique. Elle serait bien foutue de se laisser tirer tel un poids mort jusqu’à l'arrivée. «  Et puis quoi encore. J'ai l'air d'un mulet? " Même si j'en ai la raie...

Presque aussitôt Kyla se rebiffe mais de façon très posée, d'un timbre de voix réfléchi qui détonne avec sa précédente idée. Ses doigts, agiles, s'entichent de la cordelette qui soutient son pantalon et le resserrent au maximum, prête et déterminée il semblerait à tout donner. " Tu commandes mais tu cries pas sinon je pleure et je pars en courant " Voilà c'était trop beau pour durer parce que là voilà qui souhaite s'amuser, agrippant mon poignet afin de me contraindre à avancer." C'est sérieux. " Parce qu'il en va de son stage si j'ai tout suivi ainsi que de mon grade, cela va sans dire.  Au bout de quelques pas parmi les candidats et nous arrivons dans les premiers à passer lorsque le men in black s'égosille: " Cooper Carmichael-Jobs, à vous ! " C'est bon, on était à coté, inutile de gueuler quoique Kyla semble un peu perdue en ce moment et si la branlette nous rend sourds, il n'y a pas de raison pour qu'elle y échappe également. " On va tous les défoncer " Branlette...Défoncer... Changeons vite de sujet... Il est déjà prêt à appuyer lorsque nous nous présentons et pas le temps de converser sur les techniques à adopter, il enclenche le chrono à peine le pied posé sur la ligne de départ. C'est Kyla qui s'élance la première et moi, comme un con, je tente de me mettre au pas parce des enjambées à deux, surtout lorsqu'elle tricote à coté, n'est pas chose aisée. Arrivés devant les plots il faut se vautrer mais je fais subitement halte parce qu'il n'y a pas assez de place, la largeur du couloir étant trop étroite pour nous deux. " Honneur aux dames " et comme çà, j'aurais tout à loisir le plaisir de mater ce qu'elle m'a accusé à tort de regarder tout à l'heure. " T'es la moins douée, passes devant " et moi j'irais à reculons, la corde n'étant pas assez longue pour me permettre de la suivre dans le même sens.

J'étais ailleurs, complètement perdue dans mes pensées, dans ces histoires de coeur qui me faisaient un mal de chien. Je détestais cela mais je n'arrivais pas à passer par au dessus pour le moment, c'était plus fort que moi. J'avais le bide noué et je n'écoutais plus rien, ce qui me valait des regards assassins de la part de Clay. Ok ok Carmichael-Jobs, si tu veux pas finir dans la rivière derrière, concentre toi. Mais je ne sais pas, j'ai envie de tout sauf de ça. J'ai envie de déconner mais ce n'est ni le lieu ni le moment. " Et puis quoi encore. J'ai l'air d'un mulet? " J'hausse les épaules pour unique réponse. Je ne voudrais pas l'emmerder et lui dire que si c'est un mulet, je suis la carotte et je dois être devant lui, du coup.. Il faudrait vraiment que j'arrête nos conneries, surtout maintenant que l'on est attaché tous les deux parce que si on se blesse par ma faute, il va me démolir. Et, étrangement, je n'ai pas vraiment envie que Clay me démolisse, cela va de soi. On avance, le chrono est déjà parti et je sens une retenue quand j'avance. Je me tourne et le regarde. " Honneur aux dames " Sérieusement ? On en est là ? Les femmes et les enfants d'abord ? Il a cru qu'on était dans Titanic ou comment ça se passe ? " T'es la moins douée, passes devant " Je le regarde et ouvre grand la bouche. " Je t'emmerde Lieutenant Cooper " Crachais-je en m'abaissant et avançant sous ce premier obstacle. " J'te jure que si j'avais envie d'entendre un mec me rabaisser, je serais restée avec Cole ou mieux, je serai retournée vers Dimitri " Lâchais-je en ronchonnant comme une enfant de cinq ans. Ouai, puisque tous les hommes que j'ai rencontré ont la fâcheuse habitude de m'écraser et de se servir de moi comme la marche fictive d'un podium, why not hein. " Ouai Kazennov est de retour. Penses-tu. Il doit avoir un bippeur qui dit "Carmichaos est célibataire, va la récupérer" " Crachais-je en redoublant d'agilité et de vitesse, énervée, prête à tout déchirer parce que rien ne va dans ma vie et que je veux réussir cet entraînement. On arrive de l'autre côté et je tente de me décaler quand je sors pour qu'il puisse sortir et se redresser. " J'vais vraiment demander que tu me présentes un de tes collègues " Declan me manque comme pas possible, je dois bien l'avouer... Mais faut pas que je me perde dans ces pensées parce que sinon c'est foutu, j'vais mouiller ma culotte et être incapable d'avancer. Et on a encore pas mal d'obstacles à franchir. " Dim est à la WH. Gentleman, ce type, c'est la blague de l'année ! " Crachais-je en continuant mon chemin. Rapide quand je le veux. Très rapide.