Fidelity, Bravery, and Integrity  
ft. KYLA & CLAY

A croire qu'ils se sont servis dans les dossiers médicaux histoire de me pourrir la vie. Déjà un blâme à Washington il y'a deux semaines, puis cette très cordiale invitation de remise à niveau à Quantico. Alors je soupçonne mon service d'avoir pour but de m'éloigner d'elle. Pour sûr, cela l'énervera mais il m'en faudra plus pour que je laisse derrière moi mes responsabilités. Après m'être plié à l'un de ses caprices, il a fallut le lui annoncer mais curieusement éreintée, elle avait finit par accepter la nouvelle les dents serrées.  

Je suis arrivé hier, tard dans la soirée, mais déjà le topo sur mon court séjour parmi les novices m'a été fait. Je vais devoir avec d'autres insurgés prouver de ma loyauté en me pliant à leurs examens futiles. Sac évidé, le nécessaire rangé dans l'armoire que l'on m'a attribué, j'ai eu la mauvaise surprise de constater que je devais partager une chambrée. Trois autres officiers sont également du voyage et en discutant brièvement avec, je sais déjà pourquoi le plus âgé se trouve là. Il a, en âme et conscience, lui aussi refusé de participer à une mission qu'il a considérée comme illégitime. Voilà donc comment la DEA sanctionne ses éléments récalcitrants et à moins de briller dans les épreuves imposées, une rétrogradation sera envisagée.

Avec l'ancêtre nous avons écumé les couloirs avant qu'il ne me laisse tomber sur les coups de 11h. Nous n'avons pas forcément les mêmes épreuves bien que fautifs tous deux d'avoir manqué à un ordre direct. J'ai pour ma part le déplaisir de devoir participer à des épreuves sportives, tout pour faire chier vu mon bras affaibli, qui débuteront dans quelques minutes. Alors déjà dans la salle du complexe sportif, assis sur un banc, mes doigts vont et viennent sur mes lacets, pressé d'en terminer.  

On m'avait parlé d'intégrer les bureaux de New York en tant que consultante. Et qui dit consultante, dit pas de formation. Mais au dernier moment, changement de plan. Samedi, après ma dispute avec Cole, j'ai rappelé les bureaux et ils m'ont annoncé la nouvelle. Je devais être en Virginie, à Quantico, demain à dix-huit heures maximum. Je ne comprends pas, j'ai tenté d'en savoir plus mais rien à faire, j'allais devoir suivre quelques jours - ou semaines - de formation pour être assise derrière un bureau à bidouiller un pc. J'ai passé la nuit du samedi soir dans un hôtel à me reposer avant de rentrer préparer un sac pour mon voyage. J'embrasse Dante et file vers l'aéroport. Il est dix sept heures quand j'arrive à Quantico, dans les locaux du F.B.I. Wow. Ça en jète quand même. Je me retrouve dans une chambre avec trois filles qui me regardent de haut en bas et ne m'adressent pas la parole. Mon sourire s'efface rapidement et celle qui se trouve dans le lit au dessus du mien me presse à quitter ma belle robe noire et mes talons pour une tenue... Sans panache, couleur ou forme. Un sac à patate aurait eu le même effet. Pantalon, pull et baskets, je sors du dortoir pour aller manger avant d'aller dormir. Le matin, même réflexe. Enfiler ces vêtements sans vie. Sauf que là, c'est un short que j'enfile puisque je dois aller faire du sport. Heureusement que mon genou va mieux. Queue de cheval haute, j'entre dans le gymnase et regarde partout autour de moi. Pourquoi je suis là ? Pourquoi est-ce que l'on ne m'a rien dit ? Je me dirige vers le banc où je vois quelqu'un s'asseoir. Merde alors. C'est un de nos préparateurs ? Il ne va pas rigoler celui là, avec tous ses muscles. Et puis je remarque qu'il est dans la même tenue que moi, que nous. Bon, y a donc pas d'âge pour entrer ici. Je me rapproche et reconnais Clay. " Clay ?! Qu'est-ce que tu fais ici ? " Demandais-je rapidement en fronçant les sourcils. Il a pour mission de me suivre ou comment ça se passe ? Bon, en tout cas, je suis bien contente de connaître quelqu'un.

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Parce que ce jogging en nylon commence sérieusement à me gratter, ma main s'égare entre mes cuisses lorsque une voix me fait d'un coup tressauter." Clay ?! Qu'est-ce que tu fais ici ? "  Pas vu, pas pris, ma paume s'étale sur l'étoffe qui recouvre mon genoux et détourne le regard vers celle qui m'a reconnu d'emblée. " Kyla ! " Surpris, c'est le moins que l'on puisse dire, de la voir affublée d'une tenue de sport loin des petites jupettes d'étudiantes qu'elle a l'habitude d'enfiler.  Alors après l'avoir observée de la tête aux pieds sans broncher, incrédule de la recroiser dans un lieu pareil, je suis à présent sacrément emmerdé. Je ne peux lui expliquer la véritable raison de ma présence et lui mentir est une chose qui me répugne profondément. Je préfère donc passer outre ce détail et changer de sujet très rapidement, déconner sur un fait qui doit - pour la connaitre - l'irriter. " Très saillante ta tenue. " Mais ça manque de paillettes tout de même pour la fille d'un magnat de l'informatique depuis quelques années décédé. " Après escort tu comptes tenter une reconvers dans le meurtre organisé ? C'est un peu foiré maintenant que beaucoup connaisse le visage de la fille biologique perdue, abandonnée puis retrouvée.

Les autres candidats commencent à se présenter également. Certains vont se coller au mur tandis que d'autres - plus particulièrement les géraldines - se regroupent, créant un effet de masse et donnant presque l'illusion d'un conglomérat brut impossible à ébranler. Petites futées... " Regarde les... Futures secrétaires bonnes qu'à se foutre à genoux pour gravir les échelons. " Elles sont aussi grosses que mon poing et quand je vois en face de nous les cordes qui pendent sur une vingtaine de mètres de hauteur, je me dis qu'aucune n'aura la force de les grimper. La sélection risque d'être un moment très divertissant, sans compter la gêne occasionnée par ces pantalons qui leurs sont dix fois trop grands.  

Je ne comprends vraiment pas ce que je fais ici pour ne pas dire absolument pas du tout. Pourquoi ce changement de plan ? Pourquoi me dire que je n'aurais pas besoin de passer par Quantico puisque je ne suis qu'une consultante, que je vais rester coincée derrière un écran d'ordinateur et ne pas sortir des bureaux ? Enfin, j'ai beau ronchonner, je suis bien contente d'être loin de Cambridge à ce moment précis. Ça ne peut que me faire du bien, surtout quand on voit les épreuves qui nous attendent ce matin. Mais j'aurais préféré m'y préparer un peu mieux, reprendre un peu le sport avant de me retrouver collée face à une corde ou autre. Et ici, c'est la compétition, la vraie. Je traverse le gymnase et il n'y a qu'à voir comment tout le monde regarde tout le monde. Bordel. J'arrive vite près du banc et reconnais Clay. Surprise. Enfin, ça me fait plaisir, je ne serai pas toute seule au moins même si je doute qu'il passe ses journées avec moi. Va falloir que je me sociabilise, génial. " Très saillante ta tenue. " Je le regarde et souris. " Autant que la tienne " Et quand il continue, je le fusille du regard. Je regarde partout autour de nous et personne ne semble nous entendre, nous écouter. " La ferme Clay " Crachais-je en serrant les poings. " Je suis là parce que j'intègre les bureaux de Boston pour un stage " Lâchais-je simplement en croisant mes bras au niveau de ma poitrine, légèrement énervée. " Je pensais que tu me connaissais mieux que ça Clay " Lançais-je en levant les yeux au ciel avant de me poser sur le banc à côté et de regarder tout le monde. Ces filles qui se jugent, ces mecs qui rient entre eux. Sorry not sorry. Je les déteste déjà tous et je ne sais même pas pourquoi. Ah si. Je les déteste parce que je ne suis pas d'humeur, que mon coeur saigne. Eh bien qu'il saigne et qu'il arrête de battre, c'est pas très grave. Je suis morte à l'intérieur et je n'ai pas franchement envie de revenir à la vie. " Parce que tu crois que les garces à l'autre bout du gymnase qui te fixent depuis cinq minutes sont mieux ? Elles doivent croire que t'as le pouvoir ici et c'est face à toi qu'elles vont vouloir se foutre à genoux " Soufflais-je avec un léger sourire. " L'ambition, voilà ce qui leur manque à toutes " Concluais-je en regardant les jeunes hommes au loin. " Et eux, c'est de la maturité qu'il leur manque. Moi qui pensait que le F.B.I. triait ses étudiants sur le volet " Parlons du fait que je sois la seule stagiaire sur Boston alors que je doute avoir été la seule à postuler. Tout ça grâce à mes talents. Aucune idée que ça puisse être autrement, bien entendu.

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Je comptais l'exciter mais pas jusque là. Elle a démarré au quart de tour la petite Kyla. Elle, stagiaire dans un bureau fédéral... L'étudiante a donc en vue de quitter les bancs de l'école en faveur d'un job à plein temps. Adieu les petites sauteries avec ses copains friqués parce qu'avec un tel emploi, faudra carrément les oublier. Je suis d'ailleurs même étonné que son pédigrée n'ait pas été un frein à la candidature de son dossier. Les doigts croisés, jouant nerveusement des pouces pour faire passer le temps, je scrute au loin le petit groupe qu'elle désigne avant de railler. " Ce ne serait pas pour me déranger. "  Le manque d'ambition... Au contraire... Parce qu'il en faut de la volonté pour s'abaisser à un tel don de soi, du moins c'est ce que j'en pense.  " Et eux, c'est de la maturité qu'il leur manque. Moi qui pensait que le F.B.I. triait ses étudiants sur le volet "  Je me retourne alors vers elle, prenant appui fermement sur ma cuisse avant d'insinuer: " Justement, c'est aussi ce que je me disais," à ton sujet mais inutile d'en rajouter vu dans quel état elle est. " Mais dans ce groupe se trouve peut-être celui qui détrônera Birmingham. Pardon, Wildingham. " Sérieux, quel nom à la con... Après tout, il est de notoriété que l'on trouve souvent son partenaire dans son cercle professionnel. Et puis faut pas non plus abuser, des futurs agents sont beaucoup plus méritants que cette enflure qui d'un claquement doigt se fait livrer. J'ai entendu courir certaines rumeurs le concernant, devenu récemment président de sa maison et qui profite de son statut sur les féminines pour se faire aduler...

Puis le gymnase se fait subitement plus silencieux à l'apparition d'une autre stature imposante venue se planter au beau milieu. Chronomètre autour du cou et calepin à la main, il dévisage tour à tour tous les candidats avant se s'approcher de nous. " Vos noms. " Pour ma part, je laisse la demoiselle par galanterie se présenter la première. Parce qu'en ce qui me concerne, je dois bien être le seul avec une petite abréviation sur sa feuille d'émargement vu mon passif, alors il fera l'effort de le trouver par lui-même.

Je le regarde et mon visage se déforme dans une grimace de dégoût. Sérieusement ? Ça ne le gênerait pas d'avoir toutes ces nanas à ces pieds ? Je ne comprendrais jamais les hommes, aimer se faire aduler, regarder. Ça les excite ? Well, tant mieux pour eux. En tout cas, c'est bien quelque chose que je refuse de faire et d'imaginer. Je refuse de me sentir obligé de sortir de mon chemin, de foutre en l'air mon intégrité pour un quelconque boulot, pour un quelconque homme. C'est fini la Kyla qui veut se plier en douze pour réussir. Celle-ci ne pliera plus jamais et elle écrasera tout le monde sur son chemin. C'est décidé, j'arrête les frais. " Justement, c'est aussi ce que je me disais " Je le regarde et lui adresse un large sourire tout en lui faisant mon plus beau doigt d'honneur. Et la seconde d'après, il prononce le nom de Cole. " Il n'y a plus rien ni personne à détrôner " Lâchais-je sèchement avant de me lever du banc et de tirer sur mon short, comme si le tissu allait apparaître pour couvrir le reste de mon corps. " Je ne suis plus avec lui " Soufflais-je simplement. " L'ambition mon cher... Il n'est que Vice-président, j'ai besoin de mieux " Menteuse ! Fais gaffe, ton nez va pousser comme celui de Pinnocchio. " Et je pense qu'il y a plus de chance pour que je trouve la future Madame Carmichael que le futur Monsieur Carmichael " Autant dire que je lâcherais pas mon nom de famille et que je n'ai aucune envie de trouver le chemin de la chambre d'un homme. Ni d'une femme pour tout dire. J'ai juste besoin de me concentrer sur ma carrière et sur absolument rien d'autres. C'est une envie bien plus qu'un besoin mais bon. Les brouhahas commencent à baisser et je ressers ma queue de cheval en voyant le coach s'approcher de nous. " Vos noms " Je le regarde et souris. " Carmichael " Il regarde sur sa liste, plantant son stylo au niveau de mon patronyme, au début de la liste. " Vous n'êtes pas sur la liste mademoiselle " Je fronce les sourcils, lisant entièrement mon identité sur son boulot de papier. Je soupire. " Kyla Carmichael-Jobs " Lâchais-je sèchement. Je n'ai pas l'habitude de donner mon nom entier, c'est la première fois que ça arrive. Une croix et il se tourne vers Clay. " Au fait, qu'est-ce que tu fiches ici ? " Demandais-je simplement alors que ces deux tas de muscles se toisent.

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Mes sources sont-elles mauvaises? Encore une qui a voulu le voir plus charismatique qu'il n'est, a lui donner un titre qu'il n'atteindra jamais. Faites-moi penser à remercier Juliana pour sa fiabilité surtout lorsqu'il s'agit de midinets. Vice-président qui apparemment n'a pas été foutu de la garder, pas plus doué dans ce domaine que pour gagner l'opinion des gosses de riches. " Et je pense qu'il y a plus de chance pour que je trouve la future Madame Carmichael que le futur Monsieur Carmichael " Ah intéressant... Forcément, certains vieux vices ressurgissent mais qui sont très vite modérés parce que c'est de Kyla qu'il est sujet.

" Kyla Carmichael-Jobs " Oui jeune fille, un peu de rigueur tout de même, t'es pas là pour plaisanter à moins que le niveau du bizutage est été sérieusement relevé. Il coche son nom avant de s'adresser à moi de nouveau, morceau que je ne lâcherais pas plus que lui lorsqu'elle réitère la question. Alors toisant toujours cet homme qui n'a même pas daigné se présenter, je réponds à ma comparse d'à coté:  " Le Lieutenant Cooper a dérapé "  Petite bévue qui devait arriver. L'armoire ne dit mot mais repart presque aussitôt vers les autres petits nouveaux en quête de noms à avaliser sur sa fiche par deux fois émargée déjà. Je me tourne alors vers la jeune fille et lui souffle, le sourire forcé: " On les paye cher les conneries dans le métier. " Petite mise en garde si elle compte effectivement faire carrière ici.  Mais je n'irais pas plus loin, inutile de rentrer dans les détails. Tout ce qu'elle doit savoir, c'est que " Un petit rappel à l'ordre " m'a été imposé.  De l'autre coté l'agent vient de scinder en deux le groupe de godiches qui tortillent du cul dès qu'il s'approche d'un peu trop près. Rien ne change, même à des centaines de kilomètres de l'université. " T'as enfin lâché l'autre connard. Qu'est-ce qui t'a ouvert les yeux? "  Je serais curieux de savoir, après s'être faite tabasser pour ce con bien heureux quelles autres mésaventures lui ont permis de prendre conscience de son hérésie. En face de nous commencent à passer les nombreuses candidates. Les premières se présentent par deux, chacune devant sa corde et pied enlacé, prêtes à grimper sur simple coup de sifflet. Et alors que Kyla commence à ouvrir les lèvres, le coup de départ est donné. 

J'ai la même réaction. J'ai la même putain de réaction qu'à chaque fois que je finis par être blessée par un homme. Je me tourne vers les femmes. Enfin, pas réellement. Parce que je crois que cette fois, je ne me tournerais vers rien du tout si ce n'est le boulot. Mais si j'ai envie d'un peu d'affection, c'est clairement pas vers un homme que j'irais. Plutôt crever. J'en ai assez de tous ces spermatozoïdes sur pattes qui ne pensent qu'à forniquer et à draguer tout ce qui bouge. Bonjour, je m'appelle Kyla Carmichael et je suis terriblement de mauvaise humeur. Vivement que les épreuves commencent que je déplace ma colère dans autre chose que ces pensées destructrices. Y a plus rien à détruire. Ou peut être que si. Je ne sais pas trop, je ne sais plus trop. Mais je refuse de n'être qu'un déchet de plus. Relève la tête, sois droite comme un I et défonce quiconque voudra prendre ta place. On y croit. Je l'écoute et ne pose pas de questions. C'est bien quelque chose que j'ai appris avec Clay, on ne pose pas de questions. Mais on répond aux siennes. " En même temps, faut respecter son supérieur hiérarchique " Et c'est simplement pour ça que je ne lui dis pas d'aller se faire foutre et d'aller voir ailleurs si j'y suis aussi, par la même occasion. Je n'ai pas envie de parler de Cole et quand le premier duo de jeunes femmes monte à la corde, je me dirige dans la ligne, tout au fond. " C'est plus ou moins lui qui m'a largué " Pensez-vous, Kyla conne jusqu'au bout. Je ressers mes bras au niveau de ma poitrine, comme pour me protéger. Mon bouclier. La bonne blague. " J'ai découvert des textos entre lui et une autre " Pas d'insultes Kyla, t'es plus intelligente que ça. " Et il a fini par me dire que s'il n'avait pas gagné la présidence Eliot c'était à cause de moi et mon passé " Lâchais-je en passant ma langue sur mes dents, prête à exploser. " Alors je lui ai dis ce qu'était réellement mon passé. Mes soirées à la mather, la merde que j'ai sniffé, bouffé et fumé mais aussi que j'avais couché avec son demi frère et ça ne lui a pas plu " Lâchais-je en faisant un pas en avant alors que les duos changeaient. Un bon petit roulement. " Valait mieux qu'il le sache maintenant que dans six mois, un an ou plus tard encore " Lâchais-je en haussant les épaules, comme si je m'en fichais. " Je lui ai peut être dit que j'étais complètement amoureuse de lui et qu'on traverserait la tempête en en sortant plus fort... " Quelle conne. J'aurais mieux fait de m'étouffer plutôt que de lui dire ça. " Je lui ai clairement dit que je l'aimais et je suis partie, docilement, parce que je l'aime autant que je le déteste " Soufflais-je alors qu'une tête blonde se retourne vers moi et me toise. " Qu'est-ce que t'as pétasse ? Tu veux que je t'envoie refaire ton botox ? " J'avais la rage. Parler de lui me mettait hors de moi. Incapable de se contrôler. " Maintenant si on pouvait laisser à Harvard ce qu'il se passe à Harvard " Soufflais-je à Clay avec un large sourire alors que j'attrapais la corde devant moi, prête à tout défoncer.

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" En même temps, faut respecter son supérieur hiérarchique " peut-être a t'elle raison sur ce point mais pas cette fois, pas lorsqu'il s'agit de blesser quelqu'un qu'on aime.

Mais lorsqu'elle se dirige vers la queue de gonzesses attendant patiemment leur tour, je la suis silencieusement et prends place dans la seconde, jurant parmi les candidats pour la majorité filiformes, futurs cerveaux de cette agence. Elle aurait pu faire preuve d'amour propre et éluder ma question mais non... Larguée.... En faveur d'autres putes à serrer certainement. Le petit Cole a donc besoin de redorer sa pseudo réputation. " Et il a fini par me dire que s'il n'avait pas gagné la présidence Eliot c'était à cause de moi et mon passé " " Ah " On traine tous des bagages plus ou moins lourds et c'est à mon sens ce qui nous rend particuliers, plus complexes et plus  intéressants qu'indésirables. Et il la largue juste pour un titre, une gloire à la con qui ne durera que le temps d'une année... Bonjour la loyauté.  " Alors je lui ai dis ce qu'était réellement mon passé. Mes soirées à la mather, la merde que j'ai sniffé, bouffé et fumé mais aussi que j'avais couché avec son demi frère et ça ne lui a pas plu " Et alors? Anna a bien couché avec mon cousin et mon meilleur ami il y'a des années, je n'en suis pas moins celui qu'elle a choisi pour la saillir et la faire hurler.  " Je lui ai peut être dit que j'étais complètement amoureuse de lui et qu'on traverserait la tempête en en sortant plus fort... " Pas la peine... Si une femme ressent sans cesse le besoin de se l'entendre dire, un homme au contraire le sait d'instinct. " T'as raison, t'aurais du la rassurer ," puis qu’apparemment les rôles dans leur couple ont été inversés. Plus fort que moi, j'en ricane d'ailleurs tandis que nous nous rapprochons petit à petit de notre but. Kyla, ouvre les yeux et grandis un peu: un mec pareil a besoin de se sentir sans cesse désiré, intégré et il n'y a qu'en baisant qu'un petit bourge comme lui peut y arriver. Il n'a pour lui que son argent, est dénué d'intérêt, aucune grandeur d'âme ni de qualité, incapable de prendre de décision quant à sa vie affective sans l'avis de la majorité.

C'est cet instant précis que choisit l'une des candidates pour se retourner et la toiser non sans un sourire que je partage également. La petite Kyla est visiblement très irritée mais cela lui sera d'un grand secours pour l'épreuve qu'elle s'apprête à commencer, main sur la corde et doigts resserrés, un geste de j'imite ayant choisi de la grimper à la seule force des bras bien qu'amoindri d'un coté. " Un conseil, fais gaffe aux plis de ton pantalon " Ce serait con de te retrouver en slip une fois arrivée à mi-hauteur, le jogging retroussé. Coup de sifflet et c'est parti, les doigts s'écharpent sur le cordage tressé, les muscles dorsaux sollicités plus que d'ordinaire s'enflamment. C'est un exercice pourtant répété chaque trimestre mais dans mon état un peu déplorable, je peine à parvenir jusqu'en haut dans mes temps habituels.  

Spoiler:

Je n'ai pas envie de parler de Cole et pourtant, dès qu'il me parle de lui, je parle encore et encore. C'est à se demander si je ne suis pas une casserole pleine à ras bord, qui finit par bouillir et dégueuler partout sur la gazinière. Je me déteste. Je me fous littéralement la gerbe mais qu'est-ce j'y peux. Je suis comme ça et changer en un claquement de doigt est limite impossible. Il avait choisi la facilité et je devais faire avec ou plutôt sans. Je le regarde et un léger rire s'échappe de mes lèvres quand il annonce de rassurer Cole en parlant de lui comme une femme. " C'est surement moi que je voulais rassurer mais ouai... " Finis-je par soupirer. Je l'aimais. Je puais, je suintais, je pleurais Cole. Métaphoriquement parlant mais tout de même. Lui et moi, envers et contre tous. Bon, à l'heure actuelle c'était plutôt moi et moi. Je détestais tout ça. Je ne pouvais pas rester comme ça, surtout pas quand on me regardait de travers et que je perdais mon sang froid. Je ferais bien de me contrôler et plus vite que ça. Sors toi les doigts du cul Kyla, arrête d'être mal et avance. " Au pire, on verra mes sous vêtements. S'il y a bien une chose dont je n'ai pas honte c'est de mon corps " Soufflais-je en attrapant la corde. " Me regarde pas trop parce que ça serait toi le premier à chuter en voyant mes courbes " Lançais-je avec un large sourire alors que l'entraineur nous sifflait le départ et que je montais plus ou moins rapidement. Les heures à faire de la danse, l'entraînement que j'avais suivi à l'académie des pompiers m'avait préparé à ce genre de chose et j'en avais dans le ventre, faut pas croire l'inverse. " Alors Cooper, c'est de la gonflette tout ça ? " Demandais-je simplement, taquine alors que j'arrivais à sa hauteur. Un sourire et je continuais mon chemin. J'étais moins rapide que lui mais bon, j'allais peut être réussir par lui passer devant, au final.