Ma dernière rencontre avec Veïa était toujours ancrée dans ma tête, je n’arrêtais pas d’y repenser… Comment d’un coup, notre petite bulle avait explosé, je me souvenais trop bien son expression peinée devant les insultes fourbes d’Hippolyte, l’emportement de mon hébergeuse et la fuite de ma fée préférée… Est-ce que c’était le début de la fin ? J’avais fini par attraper mon téléphone, depuis ma chambre à la MH où j’avais trouvé refuge après l’explosion de colère de l’Eliot, et je m’étais risqué à quelques textos pour Veïa. Je m’enlisais dans des explications, en révélant la nature bien plus ambiguë que ce que j’avais pu lui dépeindre en premier lieu, de ma relation avec Hippolyte, m’enfonçant très certainement mais jouant ainsi la carte de la sincérité. Si il n’y avait bien une chose que je n’étais pas, c’était un menteur. Et au final, à l’issue de cet échange, la blondinette accepta de me rendre une petite visite ici. On ne tarda pas à frapper et j’ouvris pour la découvrir sur le seuil de ma porte. Quelque chose chez elle était différent néanmoins. Pas d’embrassade chaleureuse en guise de bonjour, pas de sourire sur ses lèvres, pas même un bonjour. Juste son « Tu voulais me voir ?» un peu froid, un peu glaçant… Un sourire gêné étira alors mes lèvres : « Oui... Viens entre… » lui soufflai-je en attrapant ses mains pour l’attirer à l’intérieur, refermant la porte derrière nous. « Je te fais visiter si tu veux, ça va être plus vite fait que dans mon autre –chez moi-. » proposai-je avec un petit rire nerveux. Oui, ici, loin du palace d’Hippo, le tour des lieux allait être plus vite fait. Je désignai les quatre coins de la pièce en décrivant : « Mon lit, le coin bureau, le lit de mon coloc. » Enfin pas de roommate pour moi pour le moment alors : « Je suis tout seul pour le moment, donc personne ne va débarquer… » Pas comme la dernière fois je devrais dire… Je redressai la tête vers la blondinette, sentant mon malaise augmenté en constatant l’ambiance un peu pesante entre nous : « Tu m’en veux c’est ça ? »