Soirée à la française.

La douceur, la tendresse était désormais au rendez-vous. Et ça me rassurait. De cette façon je voyais qu'il me pardonnait, au moins un peu. Qu'il ne me laisserait pas pour lui avoir fait risquer sa vie entière. Et c'était tout ce que je demandais en réalité, être rassuré, ne pas le perdre, qu'il me pardonne ne serait-ce qu'un peu, juste assez pour me montrer qu'il m'aime encore. Je crois qu'il comprenait à travers mon regard ainsi que mes mots à quel point j'étais désolé et combien je m'en voulais. Il me repose au sol, et je le regarde passer sous le jet. Mon regard se balade sur son corps maculé de sang et de blessures, cette vision reste toujours horrible pour moi. Mais je l'écoute, et je hoche fébrilement la tête. « Oui.. Je sais. » Je pince les lèvres et je soupire doucement, en baissant la tête. Je me rends compte à quel point la rage peut tout nous faire oublier en un rien de temps. « Je sais. Mais tu l'as pas fait. Alors te blâme pas.. J'veux juste oublier cette foutue soirée, ne serait-ce que pour une seconde. » Je passe ma main dans mes cheveux, en le regardant toujours, avant d'arriver près de lui. Moi aussi, j'ai besoin de me laver.

Lorsqu'il me demande laquelle je regarde, je hausse simplement les épaules. Ce n'était pas tant ses anciennes cicatrices que j'observais en réalité.. C'était ses nouvelles. Je l'écoute en grimaçant, puis secoue de nouveau la tête. Les gens sont sauvages.. La violence ne résout rien, enfin c'était ce que je pense, mais je pense aussi que quelques baignes dans la gueule de certains sont souvent méritées. Mais des couteaux, des gars en bande, je trouvais seulement que c'était de la lâcheté. « Heureusement que c'est fini depuis longtemps tout ça, que t'as arrêté de te battre. » Évidemment j'avais dit ça sans savoir qu'il avait passé ses trois derniers mois à boire et à se bagarrer. Je ne m'en doutais absolument pas, et à vrai dire, si je l'apprends, je pense que je risquerais fort de péter un câble. En rinçant le savon rapidement, je rejoins ensuite James hors de la cabine de douche pour me sécher.

Une fois dans la chambre, j'ouvre ma valise pour en sortir un boxer que j'enfile plus ou moins rapidement. Puis je place ma serviette sur ma tête pour sécher mes cheveux, assis sur le bord du lit. Bon dieu que je suis fatigué. Toute la tension redescendait et ça me fatiguait énormément. Alors je pose rapidement ma serviette un peu plus loin puis je viens me coller contre mon amoureux. Mon visage dans son cou, je ferme les yeux en hochant doucement la tête. « Mh, je n'en ai pas vraiment besoin tu sais.. » C'est vrai, je n'avais reçu que quelques coups au visage, rien sur le corps, encore heureux d'ailleurs. Alors la crème n'était pas nécessaire. Mais je lui en passerais volontiers. Je ferais tout ce qu'il voudra que je fasse pour lui.

Alors que je me perdais dans mes pensées, le voilà qu'il se met à chanter des louanges à mon sujet. Je ne pensais pas les mériter.. Mais mon coeur se réchauffe en entendant ses mots, et je ne peux m'empêcher de sourire comme un con, même si je le retiens quelque peu. Je redresse mon visage, pour le regarder d'un air amoureux, mes doigts venant effleurer son visage. « C'est à toi que j'le dois, mon nouveau côté mature.. Tu sais, rien ni personne ne m'a jamais rendu aussi heureux que toi tu le fais. Et j'en viens même à me demander ce que j'ai fait pour te mériter. » Je lui vole un baiser, mes paroles murmurées. « Peu importe ce qu'il se passera mon amour, je resterais toujours près de toi. Plus jamais je ne veux être séparé de toi, je veux faire ma vie avec toi. Je t'aime, je suis dingue de toi, fou amoureux d'un homme qui a réussi à me changer. » Je dépose un baiser un peu plus long contre ses lèvres avant de revenir nicher mon visage au creux de son cou. Mes bras l'entourent et ma main caresse son dos, du bout des doigts, en essayant de ne pas lui faire mal. « Allez, dodo maintenant. Je sais que tu es épuisé. » Un baiser contre son cou, et je ferme les yeux. Contre lui, j'étais tellement bien. Son odeur me berce, sa chaleur me couve, et son amour me comble de bonheur, si bien qu'il est facile pour moi de m'endormir. Je ne pense plus à rien, je ne pense plus qu'à lui, à notre relation, à notre amour et à cette tendresse de laquelle il me couvait.