Cinq minutes plus tard, le couple était de retour dans le salon et Paris tendit un petit saladier à son frangin qui ne lui accorda aucun regard mais un bref merci en bon intoxiqué de films d’action. Le Dunster reprit sa place et attira sa petite-amie dans ses bras, l’enlaçant avec tendresse pour mieux embrasser sa tempe. La tempête dans son corps s’était apaisée pour le moment et il pouvait enfin savourer pleinement la présence de sa petite-amie. « Je t’ai pas demandé mais… Cela ne te dérange pas que nous ayons écourté le bal ? C’était notre premier bal en tant que couple alors peut-être que tu aurais aimé qu’il dure » lui demanda-t-il conscient qu’une nouvelle fois, la famille Maconahey avait foutu le boxon dans sa vie. Summer avait tout de même du courage à les supporter avec autant d’amour et de patience, plus d’une aurait craqué depuis belle lurette.

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Je revenais peu à peu à moi, souhaitant par-dessus tout faire perdurer cette sensation de fusion que j’éprouvais après que Paris m’ait fait l’amour. C’est en faisant preuve d’attention, de tendresse, de chercher à garder un contact physique que je prolongeais le moment. J’avais besoin de ce moment de calme, de plénitude pour revenir peu à peu à la réalité sans pour autant percer cette bulle qui nous entourait. Son « Je t’aime » en écho au mien me fit frissonner et j’avais même fermé les yeux en souriant de contentement : Dieu que ces mots étaient à la fois doux et puissants à mon oreille. C’était sans doute la première fois qu’un homme arrivait à ce point à me faire croire en la véracité de ses mots. Avec lui, je me sentais aimée, quelle que soit la manière !

Malheureusement pour nous, la tâche importante - et surtout obligatoire – des popcorns nous rappelait à l’ordre. Pais me fit retomber délicatement au sol, et je profitais tout de même de ce moment pour lui voler encore deux trois baisers avant de reprendre mon pantalon de jogging et de réajuste un peu mon allure en soupirant « Booonnn, okayy…allez…POP-CORNS TIME ! » Cela sentait clairement le manque d’enthousiasme, mais contrairement à tout à l’heure, je ne semblais plus aussi tendue ! J’arrivais même à réellement prendre part, en assistant Paris pour éviter que ce dernier ne fasse tout cramer. On revenait au salon quelques minutes plus tard, et c’est sans un regard que Matt s’emparait du saladier après un bref Merci. J’en étais même à me demander ce qui était pire : de voir que cet ado n’avait même pas une attention à notre égard sur le moment, ou qu’au contraire, il aurait pu en avoir et nous signaler qu’il avait capté ce qu’on avait « mijoté » en cuisine ?! Quoiqu’il en soit, Paris reprenait très vite sa place dans le canapé, et je le suivais de près, me lovant contre lui. Cette fois, je ne faisais plus face à la télé, en étant adossée à Paris : non, je préférais m’allonger contre lui, et poser ma tête contre son torse en entourant sa taille de mon bras. D’ailleurs, je ne regardais même plus le film, me contentant d’apprécier le moment, d’apprécier la chaleur des bras du Dunster, de ressentir cette sensation de protection, de sécurité qu’il réussissait à former par sa simple présence. Mon corps flottant dans un nuage de pure extase, les mots de Paris concernant le bal créaient un doux résonnement dans ma tête, et c’est d’une voix très calme et presque mélodieuse que je le rassurais : « Ne t’en fais pas pour ça…Des bals, il y en aura d’autre. J’y compte bien…avec toi. Parce que c’est ça le plus important pour moi : que tu sois là, peu importe où, quand, comment. » Je restais les yeux rivés sur la télé, mais je ne la regardais même pas ! Je me sentais bien dans mon petit monde, dans mes pensées…comblée.

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Le couple reposait tendrement enlacé dans le creux du canapé après s’être offert un intermède sensuel des plus brefs et sauvages alors qu’ils étaient sous le joug d’un désir irrépressible. A présent comblé et surtout calmé, ils profitaient de la présence l’un de l’autre. Paris passait délicatement ses doigts dans les longs cheveux fins de sa petite-amie, s’amusant de temps à autre à jouer avec les cheveux les plus près de sa nuque pour déclencher mille et un frisson le long de son échine dorsale. Le jeune homme tourna la tête sur le côté pour observer son petit-frère qui engouffrait le popcorn dans sa bouche à grand renfort de poignée dont plusieurs petites boules s’en réchappaient. En temps normal, il lui aurait fait la réflexion de manger moins comme un gros goret et plus comme un gamin civilisé mais ce soir, il n’en avait pas le courage. Il était bien trop heureux de le retrouver, de le voir à sa place habituelle seulement sa présence faisait ressentir l’absence des autres avec bien plus de force. Alors pour se changer les idées, il préféra se concentrer sur ce bal manqué, présentant par la même occasion, ses excuses à Summer. Une nouvelle fois cette dernière avait été embarquée dans des histoires de famille digne des plus grands dramaturges contemporains. « Tu sais que tu mérites l’award de la plus belle et merveilleuse petite-amie du siècle ? » lui demanda-t-il avant de pencher son visage vers elle pour déposer un baiser dans ses cheveux. Une explosion dans le film lui fit relever la tête et reprendre sa contemplation de son frère. « Ils me manquent… j’aurais aimé qu’ils soient là ce soir » se confia-t-il en oubliant de préciser que la petite Ashlynn occupait bien trop ses pensées. Peut-être est-ce dû au fait qu’il avait toujours voulu être père et qu’elle n’était encore qu’un bébé à ses yeux mais depuis le premier jour où il avait croisé son regard, il en était tombé sous le charme -et puis après tout, c’était grâce à elle qu’il avait rencontré la femme de sa vie. « Quelle soirée de malade n’empêche » soupira-t-il avec un léger sourire en repensant à leur ébat dans la cuisine. C’était tout de même la partie la plus agréable en dehors de ses retrouvailles avec Matthew. En parlant de ce dernier, il s’était endormi d’un coup d’un seul dans le canapé. « Je crois que nous avons le signal de départ…. Tu veux bien éteindre la télévision ? Je vais le grimper dans son lit » dit-il en la forçant à quitter le giron de ses bras.

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« C’est dommage, il n’y avait pas cette catégorie durant la cérémonie ! » répondais-je en souriant bêtement aux caresses dans mes cheveux qui me rendaient toute chose. Le bal….. Certes, c’était la première fois que j’avais vraiment eu l’envie de m’y rendre. Etre accroché au bras de Paris pour l’évènement, c’était déjà ma victoire pour la soirée. Alors il est vrai que si Matt n’avait pas débarqué, on aurait pu s’évader un peu mais…faut pas se leurrer : Paris et moi, on savait qu’au fond de nous, il y avait toujours cette histoire de garde perdue, d’audience avec le juge à venir, qui venait gâcher les choses. Non pas que ça nous pourrissait la vie, ce n’est pas ça ! Mais disons que cela ne nous permettait pas vraiment de profiter des choses à 100%. Je n’avais pour ma part qu’à fixer Paris dans les yeux au moment où il se pensait seul dans son coin, pour que je réalise la peine qu’il ressentait, le manque de ses frères et sœurs, et la peur qu’il avait de ne pas les récupérer. Quant à moi ? C’était finalement son états-d’âme à lui qui me faisait peur. Les enfants, je les adorais, presque comme si cela aurait pu être les miens…mais je n’ai pas ce lien, celui-là même que Paris a avec ses frères et sœurs. Je suis bien loin du ressenti du Dunster en ce moment même, j’en suis consciente. Et aujourd’hui, ce qui me faisait le plus peur, c’était que Paris ne puisse passe s’en remettre dans le cas où il n’obtiendrait pas gain de cause. Comment serait-il ce jour-là ? Comment pourrais-je l’aider ? C’était ces questions qui finissaient par m’empêcher de profiter à 100 % des choses. Alors ce bal raté ? Ce n’était pas si grave que ça. Surtout quand je sais le plaisir qu’à Paris de revoir son frère ici avec nous. Il manque les autres, c’est vrai…si bien que lorsque Paris les évoquait en me confirmant qu’ils lui manquaient, je relevais la tête pour observer le Dunster et lui adresser un regard compatissant « Je sais mon cœur…je sais… » Bon sang, je donnerais n’importe quoi pour avoir la possibilité de les lui ramener là, maintenant !! TOUT ce que j’ai, je donnerais tout ce que j’ai pour combler le manque de Paris. Malheureusement, la seule chose que j’ai, c’est mon écoute et ma compassion. Ce n’est pas grand-chose c’est sûr, mais c’est toujours mieux que rien. Je restais là, à le fixer droit dans les yeux, avant de me pencher sur lui pour venir l’embrasser tendrement et de lui sourire par la suite, cherchant avant tout à lui rappeler d’un simple regard qu’il devait se concentrer sur Matt ce soir, et sur le bonheur qu’il ressentait à le revoir là, ici, avec nous ! Je pivotais alors la tête pour observer le jeune ados un instant, avant de me reposer sur la torse de Paris, et de fixer un point sur l’écran. La remarque de Paris résonnait en moi comme une promesse que, malgré les embûches, les galères, les points négatifs, on trouvait toujours le temps de s’aimer et de se rappeler qu’on était là l’un pour l’autre…

Matt avait fini par s’endormir, et Paris me demandait alors d’éteindre la télé pendant qu’il ramenait son frère à sa chambre. Je me retirais alors de l’étreinte des bras du Dunster et m’exécutait, avant de rester un instant assise sur le canapé, sans bouger, en regardant le sol… « Ouais : soirée de malade, effectivement ! » avais-je dit pour moi en même en hochant inconsciemment la tête. D’un geste précis, je passais mes mains dans les cheveux pour les rejeter en arrière, et m’étirant ensuite comme un chat en levant les bras et en fermant les yeux. Le silence avait gagné la pièce, et bientôt l’obscurité à l’instant même où je me levais pour aller éteindre la petite lumière qui nous avait éclairés pendant le film. Je faisais ensuite un dernier passage dans la cuisine, pour aller ranger le saladier de pop-corns. Un regard sur le plan de travail, et je souriais à nouveau en rougissante avant de rire toute seule « complètement tarés » nous qualifiais-je avant d’éteindre la lumière ici aussi et de prendre le chemin du couloir pour monter dans la chambre. Sacré soirée c’est vrai…mais ce n’est rien comparé à ce qu’il nous attend demain.

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