Oui, ils n’avaient pas le choix que cela lui plaise ou non surtout avec la future audience qu’il avait réussi à décrocher pour la fin du mois. Le juge statuerait quant au retour des enfants chez eux, dans le duplex qu’ils partageaient depuis le mois de février. « Je sais… C’est juste que je suis totalement stressé avec l’audience en fin de mois et j’ai peur de faire un pet de travers et qu’on me les prenne définitivement surtout qu’avec ma mère sur le dos, je sais même pas si la juge va pas statuer en sa faveur » soupira Paris, heureux d’avoir sa petite-amie pour le soutenir. Sans elle, cela ferait longtemps qu’il aurait été cassé la gueule d’un responsable de l’assistance sociale. Un acte qui l’aurait desservi plus que toute autre chose.

« Tout de suite les menaces… même si je suis tenté de te demander ce que tu comptes brûler » lâcha-t-il quelques instants plus tard, sur un ton nettement plus léger. Il aurait bien ajouté qu’elle avait besoin de junior pour ses parties de jambes en l’air mais il ne voulait pas aggraver les problèmes de libido de son frangin. Ce dernier du haut de ses quatorze ans était déjà suffisamment précoce au goût de Paris. Aussi la laissa-t-il partir chercher leurs affaires et surtout s’excuser auprès de sa meilleure amie Amanda. En attendant, Paris avait opté lâchement pour une conversation légère avec son frère cadet dans le but évident de calmer les choses mais surtout de pouvoir le retrouver sans prise de tête. La discussion sérieuse arriverait bien vite -mais une chose est sûre, Paris allait avoir grandement besoin de se détendre le restant de la nuit, Summer prends garde à toi, tu ne dormiras pas cette nuit ; Sa petite-amie semblait de toute façon bien décidée à reprendre leurs activités vilement interrompues. « Parfaits allons-y alors » lui dit-il en prenant sa main dans la sienne, l’autre venant choper gentiment Matthew à la nuque pour le faire avancer. A les voir tous les trois, on aurait pu presque les prendre pour un couple de parents venus ramener leur fils turbulent.

Une demi-heure plus tard, le trio était attablé à la table du salon, Paris assis contre le sofa, entre les jambes de sa petite-amie, se régalant d’un bon big Mac. « Bon mon gaillard, je vais être dur avec toi… Je te laisse au bon soin de Summer pour l’interrogatoire, crois-moi, tu as intérêt à être coopératif » lui dit-il avec un léger sourire tout en buvant une gorgée de coca qui lui fila le hoquet sur le coup.

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Après un rapide passage au Drive, on avait fini par rentrer à la maison et je dois avouer que pendant tout le trajet, ni Paris ni moi n’avions voulu alourdir l’ambiance. Cela faisait-il partie d’une tactique pour amadouer Matthew et le forcer à coopérer plus tard ? En apparence oui, mais dans le fond je pense surtout qu’on ne voulait pas ternir ce moment de retrouvaille.

Une fois à la maison Paris et moi s’étions changé chacun notre tour pour opter pour un style plus décontract : au final j’avais délaissé mon côté glamour pour enfiler un pantalon de jogging gris clair et un T-Shirt Blanc XXL emprunté à Paris. Assise sur le sofa, avec Paris un étage plus bas par terre, une de mes jambes passant sur l’épaule du Dunster, Je m’étais emparée de mon Burger, et croquais un morceau dedans avant de tout de suite prendre la serviette en papier que j’avais posé sur ma cuisse pour la porter à ma bouche ; les premiers croc étant souvent la conséquence d’une sauce qui coule sur les côté au au coin de la bouche. A peine avais-je pris ma première bouchée que je soupirais déjà de contentement tellement la faim m’avait gagné ! La discussion était au départ banal, mais au bout de 5 minutes, Paris entrait dans le vif du sujet. A l’entente de son premier mot, je m’étais un peu dressée derrière lui, prenant un air sérieux, et surtout, prête à soutenir mon mec dans le cas d’un interrogatoire difficile. Mais la deuxième phrase qu’il prononçait me fit presque avaler de travers. Ma jambe qui passait alors par-dessus son épaule me servait d’arme puisque je le donnais un coup à l’aide de mon mollet. Il pouvait s’étouffer avec son coca tiens ! Je le regardais – ou plutôt regardais l’arrière de sa tête – avec un regard qui en disait long sur mon envie de le trucider, mais…bon, en même temps : n’avais-je pas dit que je le soutiendrais ? Et lui, n’avait-il pas dit qu’il n’arriverait pas à faire preuve de ce genre d’autorité avec son frère ?

J’inspirais et soupirais profondément et posait alors mon Burger en me penchant sur Paris : « Ça va se payer ça, crois-moi ! » Lui avais-je murmuré à l’oreille en passant, avant de me redresser. Je me frottais alors les mains entre elle, pour retirer l’excédent de miette, et posais mes mains ensuite sur mes cuisses. « Bien, comme ton frère est un lâche pour ce genre de chose…je vais me charger du sale boulot » avais-je commencé à dire avec une pointe d’humour et de sarcasme, avant de finalement prendre mon rôle au sérieux : « Matt’, avant toute chose : il faut que tu comprennes que si on doit faire cela, c’est pour arrondir au mieux les angles pour la futur audience avec le juge à venir. » Je prenais le temps de poser mes mots et regardais le jeune adolescent avec intérêt et sérieux : « Ton frère a besoin de toi, tout comme tu as besoin de lui. On a décidé que tu passerais la soirée avec nous ce soir…mais demain….il va falloir que tu retournes dans la famille qui t’as accueillie » Je sentais déjà le jeune homme protester, mais je ne lui en laissais pas vraiment l’opportunité, tout comme l’aurais fait une mère pour faire entendre raison à son fils avant que ce dernier ne balance des arguments non valables : « Si on te garde, le juge et les services sociaux penseront que ton frère cherche à faire obstruction au jugement, et cela pourrait avoir de lourde conséquence pour votre garde. Et personne ne veut que ça arrive, n’est-ce pas ?? » demandais-je à Matthew en inclinant un peu la tête. « Il faut que tu nous donnes le numéro de ta famille d’accueil, pour qu’on les appelles et qu’on les rassures. Ils risqueraient sinon d’appeler la police, et cela jouerait encore plus sur le jugement... »

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Oui Paris n’avait pas géré un iota de ce conflit mais il n’en avait pas envie tout simplement et puis il manquait tellement de tact qu’il risquait bien plus de se mettre son frère à dos qu’autre chose. La douceur et l’instinct maternel de Summer arrondiraient les angles et leur permettraient d’obtenir les informations nécessaires et surtout de passer une bonne soirée. Le Dunster ne voulait pas que son frère aille bouder dans son coin alors que cela faisait quelques semaines déjà qu’il n’avait pas pu le voir. Toutefois, ce fut un petit rire qui s’échappa de sa gorge quand elle lui donna un coup de mollet sur le torse. Amusé, il glissa sa main dans la jambe de son jogging pour venir caresser ce mollet bagarreur et puis, il avait besoin de la toucher. Il y a encore moins d’une heure, il avait été prêt à lui faire l’amour dans un recoin alors ne vous étonnez pas qu’il soit encore très tactile à son égard. « J’espère bien bébé » souffla-t-il en penchant la tête en ailleurs pour lui faire un clin d’œil. Paris garda par la suite le silence, laissant les deux autres discuter mais il hochait la tête pour montrer qu’il était d’accord avec les paroles de sa petite-amie car dans le fond, elle énonçait des vérités. « Oui Matt’, je le fais pas de gaité de cœur. C’est pour votre bien surtout qu’il y a des chances que vous retourniez chez maman. Elle est de retour, elle a trouvé un boulot stable et a arrêté certains comportements déviants. Le juge peut lui accorder une nouvelle chance malgré mes arguments mais même si cela arrivait, cela ne changerait rien. Vous pourrez toujours venir nous voir Summer et moi pour passer l’après-midi. M’man a promis que si elle obtenait votre garde définitive, elle resterait à Boston pour que vous restiez tous dans vos écoles. La vie de bohème est terminée » lui expliqua-t-il tandis que son frère se contentait de garder la tête basse et de manger ses frites. « D’accord… Ne le prenez pas mal un… C’était chouette d’habiter ici mais j’aimerai bien que maman revienne. Elle me manque » avoua-t-il en soupirant. « Je sais bonhomme, on le prend pas mal » avoua-t-il à contrecœur même s’il restait persuadé qu’il pourrait leur offrir une bien meilleure éducation que Grace Maconahey. « Bon… vais les appeler pour leur dire où je suis » grommela-t-il avant de demander le portable à Paris qui s’empressa de lui donner. Une fois seul avec Summer, il pencha à nouveau la tête en arrière. « Qu’est-ce que tu en penses ? ça s’est bien passé non ? »

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Bon…je sais que c’est normal cette réaction de Matt, mais….est-ce que j’ai le droit d’aller pleurer comme une madeleine dans mon coin ?! C’est vrai quoi ! Mince, entre savoir que la mère Maconahey était de retour et qu’elle était en droit de les récupérer, et entendre que les gosses voulaient que ça arrive, bah c’était une bien grosse différence ! Mon petit cœur avait envie de hurler "Non moi je le prends mal ! Je pourrais plus faire des pancakes bonhommes les Weekend pour satisfaire ces estomacs sur pattes. Je pourrais plus entendre ses rires cristallins dans l’appartement ! Je pourrais plus courir après Matthew parce que cet adolescent était un sacré emmerdeur que j’allais plus pouvoir faire chier en retour !" Mais…je ne disais rien de tout ça à haute-voix. Je regardais Paris et Matthew et souriait avec fierté en entendant Matt prendre la décision d’appeler les parents de lui-même pour les rassurer. C’était plus un gamin : il devenait un homme responsable en une fraction de secondes…enfin bon : un homme qui avait quand même encore besoin de sa maman avec lui…tout à fait normal à cet âge.

Je regardais Matthew se lever et prendre le téléphone de Paris, et quand il fut loin de nous, Paris me questionnais sur la finalité de cette discussion. Je baissais la tête pour regarder le Dunster, et pris une moue de gamine boudeuse en croisant les bras et haussant les épaules en même temps « J’ai envie de pleurer...on ne peut pas le garder…Et puis j’ai envie de te tordre le cou aussi » finissais-je par dire en gloussant de rire, tout en continuant de bouder malgré tout. « Y’aura plus de pancakes bonhommes, quoi !! »

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Paris jouait les fiers à bras, celui qui faisait en sorte de dire : cette conversation m’atteint pas, je ne me suis pas laissé embarqué dans cette histoire pour des prunes. C’était un peu comme à la Dunster House. Il avait accepté de devenir vice-président et depuis, il constatait la désolation que sa maison était devenue, cette impuissance grandissante en voyant des Dunster quitter le navire pour vivre une vie meilleure ailleurs ou pour simplement redevenir de banals étudiants d’Harvard. Cela faisait mal au cœur et pourtant, il fallait s’y faire, accepter et continuer d’avancer. « Souffle un bon coup bébé… C’est juste un rappel que nous ne sommes pas leurs parents, qu’ils ne sont juste que mes frères et sœurs » lui dit-il en levant le bras pour venir caresser sa joue du bout des doigts. « Tu sais, moi je reste là alors tu peux me les faire tes pancakes bonhommes et puis… On les fera venir, on ira en week-end avec eux. Ils quittent pas nos vies… Vois le bon côté des choses, je pourrais te prendre partout dans la maison et en prime, on pourra passer des jours entiers tous nus » lui dit-il avec un léger sourire canaille. « Ils sont pas encore partis… Tout dépend du juge désormais » tenta-t-il de lui remonter le moral. « Allez, embrasse-moi au lieu de bouder » murmura-t-il en tirant sur son T-shirt pour faire en sorte qu’elle se penche vers lui et l’embrasse. Il avait tellement besoin de ses lèvres à ce moment précis pour ne pas sombrer, pour ne pas se laisser abattre par tous les échecs qu’il essuyait ces dernières semaines. « Tu sais que je t’aime toi ? » ajouta-t-il une fois le baiser terminé.

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Paris avait raison ! Et c’était d’autant plus dur parce qu’il venait de dire les mots net et précis : on n’est pas leur parents, et de ce fait, on ne peut rien faire d’autre que de les laisser partir. Je souriais du coin des lèvres pour tenter d’atténuer mon humeur boudeuse, ma tête se penchant pour apprécier un peu plus le contact de la main de Paris sur ma joue. C’est alors que le Dunster argumentait sur les joies d’un appartement où il n’y aurait plus que nous ; à faire ce que l’on voudrait ! Habillés ou non ! Ce simple argument me fit rire sur le coup, avant de reprendre mon sérieux et d’accepter les faits que m’exposait mon petit-ami « Au moins…si jamais ta mère les récupère, on part avec la garantie qu’ils n’iront pas à reculons. Ils ont envie de leur mère…qu'on ne les force pas » Bon sang, c’est dur à dire, la vache ! Je me sentais au fond, trop dégoûtée, mais le pire ce que moi, je n’avais aucun lien du sang avec eux. Paris était vraiment un roc pour moi : je savais le courage qu’il lui fallait pour assumer les conséquences de tout ça ; la retenue qu’il réussissait à avoir, le recul qu’il prenait. Je savais aussi qu’en d’autre circonstances il aurait sans doute exploser de rage depuis belle lurette…autant dire que j’admirais son comportement en cet instant. Alors quand il réclamait un baiser, je me laissais volontiers tirer vers le bas pour venir l’embrasser. Dès que mes lèvres touchaient les siennes, je sentais à nouveau une douce chaleur réconfortante m’envahir. Voilà, c’était ça : cette sensation que réconfort malgré les épreuves ! Il réussissait à me faire croire au Paradis par la seule force de ses attentions et de sa présence. On s’écartait ensuite, mais je gardais mes yeux rivés sur lui. Sa déclaration détournée en question me fit sourire jusqu’aux oreilles et je lui répondis en un murmure « Et moi je t’aime encore plus ! » lui avouais-je tout, sans détournement, en me penchant à nouveau vers lui pour l’embrasser en posant en même temps une main sur son visage. « Même si tu mérites un coup de pied au cul pour m’avoir laissé me débrouillé avec Matt » avouais-je contre ses lèvres avant de rire et de me reculer de son visage.

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Qu’il était dur d’échouer. Voilà la pensée de Paris à cet instant précis. Depuis décembre, le jeune homme s’était investi dans cette demande de garde pour au final s’entendre dire que leur mère manquait aux petits et que pis, ils voulaient retourner vivre chez elle, avec elle. Il avait l’impression d’avoir échoué, de ne pas avoir réussi à les rendre heureux. C’était idiot, comme il venait de le dire, il n’était pas leur père mais leur frère. A l’âge de Matthew, Paris aurait tout donné pour vivre avec sa mère, dans une famille normale et non arrêter d’être balloté d’état en état, de beaux-pères en beaux-pères. Une famille normale. « Non, on veut leur bonheur même si ça fait mal au cul de se la prendre à sec » soupira-t-il avec sa naturelle vulgarité -signe chez lui qu’il avait un peu de mal à gérer cette situation mais il donnait le change comme toujours. « Allez, ne soit pas tristes, ils ne vont pas partir à des milliers de kilomètres de nous. Je pensais sincèrement que je faisais la bonne chose en me battant pour leur garde mais je me rends compte que je me suis peut-être lancé dans cette bataille juridique pour les mauvaises raisons » soupira-t-il. Le Dunster avait peut-être cherché à frapper sa mère là où cela faisait mal pour attirer son attention, pour régler ses conflits personnels avec elle, au détriment du réel bonheur de ses frères et sœurs. Au final, il se sentait plus vidé qu’autre chose, se raccrochant à sa petite-amie comme un naufragé à sa bouée de sauvetage. Elle était son phare en pleine tempête comme il était son roc. Un sourire tendre effleura ses lèvres quand elle lui retourna son je t’aime. « Hey… les discussions, c’est toujours mieux quand ce sont les femmes qui le tiennent ! Pour preuves… les mecs savent que déclencher des guerres » lui dit-il en lui carrant une fritte entre les lèvres pour mieux en prendre une alors que Matthew revenait. « C’est bon…ils viendront me chercher à dix heures demain et ils ont dit qu’ils en parleraient pas à l’assistante sociale » dit-il avant de se carrer à nouveau dans le fauteuil et de manger avec appétit. « Bon, terminons de manger et après on se fait un film ? » proposa-t-il aux deux autres.

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J’écoutais Paris m’exposer son point de vue sur les raisons qui l’ont poussé à obtenir la garde des enfants, et j’admirais une nouvelle fois cette façon qu’il avait de prendre le recul nécessaire, de se remettre en question avec sérieux et responsabilité. Seulement, bien que je comprenais où il voulait en venir en disant qu’il avait sans doute fait tout ça pour régler des comptes avec sa mère, je préférais tout de même lui rappeler qu’il n’était pas QUE cet homme qui avait des conflits familiaux à régler. Qu’il était bien plus que cela « Bon outre ta comparaison entre la douleur de les perdre et celle d’une sodomie à sec…je comprends ce que tu veux dire, et je ne peux que te donner raison mais : s’il te plait, ne voit pas ton geste uniquement sous cet angle, d’accord ? Tu n’as pas fait ça uniquement pour régler un conflit avec ta mère. Pour rappel : c’est eux, les gosses qui sont venus frapper à ta porte pour te demander de l’aide. Et tu n’as fait que les prendre sous ta coupe pour les préserver d’une vie séparer les uns des autres. Donc NON, tu n’as pas fait dans l’unique but d’avoir l’attention de ta mère…tu l’as fait pour leur assurer un toit sur la tête et une famille réunie. Et jusqu’à il y a peu, tu n’avais aucune garantie concernant ta mère alors…ton combat juridique n’était que pure logique.»

On échangeait alors quelques baisers et douce paroles affectueuses avant que je ne revienne sur sa lâcheté avec son frère, et les arguments qu’ils m’apportaient me faisait bien rire. Je secouais alors la tête avant de plaque la paume de ma main sur sa joue, et de feinter une fausse claque hyper lente, tout en déclarant un simple « mouais….c’est ça. T’as de la chance que je ne sois pas d’humeur à te priver de quoique que ce soit ce soir ! Parce que dans le cas contraire, la punition aurait été rude, mon cher ! » Pour toute réponse, Paris me plantait une frite dans la bouche, que je croquais à pleine dent avant de pouffer de rire, et de relever la tête pour voir Matt revenir. La nouvelle qui nous donnait était plutôt positive. « Super…et, ils ont été cool avec toi au téléphone ? Ils ont gueulé, avaient l’air énervés ? » Demandais-je quand même un peu inquiète. Peut-être qu’on aurait dû proposé à Matthew de faire les choses à sa place ? Non…il s’était plus que bien débrouillé, pour preuve : les parents ne préviendraient pas l’assistance sociale ! C’est donc qu’il avait été plus que convainquant ! Puis je le regardais à nouveau s’installer et dévorer son Burger. Bon sang, le stress pouvait parfois me faire perdre l’appétit, mais une chose est sûre : ce ne perturbait pas l’appétit des Maconahey. Paris proposait alors un film et je me mettais à glousser contre mon burger avant de répondre la bouche pleine : « Hmmm…Matt à peut-être un de ses films à proposer pour la soirée ?! » lançais-je avec humour, persuadée que le gamin était passé depuis bien longtemps des magazines au films porno. Et puis bon, je me devais de charrier Matt ce soir. Il fallait pas perdre les mauvaise habitudes.

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« Tu fais comment pour toujours arriver à trouver les bons mots ? Sérieux, tu as un prompteur dans la tête avec connexion directe avec Marie-Claire ? » lui demanda-t-il sur le ton de l’humour mais il était réellement touché par son soutien et par le fait que quoiqu’il arrive, elle réussissait toujours à lui dépeindre une réalité bien plus flatteuse pour son égo que la sienne. « Le pire dans toute cette histoire, c’est Ashlynn. Je veux dire, je m’étais vraiment mis à apprécier le fait de la voir grandir, faire ses premiers pas, sa première bosse également et puis… Tu te souviens quand elle a commencé à parler et qu’elle a dit son premier papa et maman… Bordel, ça va me manquer. T’acceptes que je te mette en cloque là maintenant ? » blagua-t-il à nouveau mais dans le fond, Paris se sentait frustré de perdre toute cette ambiance familiale, de voir à nouveau ses désirs d’être père contrariés. Qui aurait pu croire que cette grande carcasse rêvait à ce point d’être le père d’un enfant -surtout après avoir juré tellement de fois qu’il voulait retrouver sa liberté et sa jeunesse.

« Même pas en rêve ! Tu ne sais absolument pas me résister bébé, laisse tomber et puis… tu te priverais également alors est-ce que cela en vaut la peine ? Au pire, tu n’as qu’à faire des : oh non Paris, pas ce soir » rigola-t-il de bon cœur cette fois-ci en lui donnant une frite à manger alors que Matthew revenait vers eux, de bonnes nouvelles à la clé. « Non c’est bon, ils ont été cool… Ils ont dit que je devais plus recommencer blablabla… mais sont cools ! Juste que ça pue chez eux, ce sont des vieux et ça sent le formol » se plaignait l’adolescent en grossissant le trait. Paris rigola avant de manger son deuxième Big Mac de la soirée et entre deux bouchées, il proposa de mater un film, ce à quoi, Summer répondit par une taquinerie envers son cadet. « Oooh ça va hein !! En même temps, vous, c’est limite un film en audiodescription depuis ma chambre : vas-y Paris, prends-moi plus fort ! Oh tu la sens bien bébé ? » s’amusa le plus jeune à les imiter avant de recevoir un coussin dans la tête. « Crétin ! » s’écria Paris, mort de rire.

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Je souriais chaleureusement à mon homme, étant un peu fière d’avoir au moins la force de trouver les mots pour le réconforter. Si ça pouvait l’aider, mon dieu je passerais ma vie à lui dire qu’il est un héros, un homme bon et un putain de mec en or !!! Mais très vite mon sourire s’effaçait un peu au moment où il évoquait Ashlynn. Cette dernière, je dois avouer qu’elle avait été ma mini bouée les jours qui ont suivis la déclaration du faux positif pour le test de grossesse. Je m’étais tellement préparé à l’éventualité d’être enceinte que le jour où l’on m’avait annoncé le contraire, j’avais été un peu dégoûtée. Soulagée oui, c’est sûr parce que les moments étaient difficile avec autant de bouche à nourrir pour Paris déjà et nos études…mais…contrariée quand même. Alors, pour calmer ma frustration Ashlynn avait été mon petit réconfort, mon envie de pouponner pendant un temps…jusqu’à ce que je me sente moins contrariée et que mon réalisme reprenne le dessus. J’étais en train de me remémorer les instants évoqués par Paris avant de pouffer surprise à sa demande. « Si je te dis oui, que tu peux m'inséminer, est-ce que je passe pour plus dingue que toi ?! » lui demandais-je en riant. Mais l’espace d’un instant, je me mettais à détailler Paris du regard. Plaisantait-il vraiment ou…était-ce finalement un désir qu’il taisait depuis trop longtemps ? Il m’avait parlé de cette chance d’être père lui être privé il y a plusieurs années, et déjà, j’avais ressenti comme un désir, couper à la racine. Étonnant contraste avec sa manière si directe d’avoir toujours clamé que s’il couchait à l’époque qu’une seule fois avec chacune de ses conquêtes et obligatoirement avec une capote, c’était pour éviter de mettre l’une d’entre elle enceinte !!

Quoiqu’il en soit, on tentait lui et moi, de ne pas trop nous apitoyer sur nous en pleurant des gosses qui n’étaient pas les nôtres – bien que considérés comme tel jusque là – et je me marrais aux propos fondé de Paris lorsque ce dernier m’assurait que j’étais incapable de lui résister et que je ne pourrais pas le punir ce soir, au risque de me punir moi-même « C’est justement dégueulasse tu vois ? Tu sais que je serais la principale frustrée dans l’histoire, du coup, je peux ne même pas te faire peur avec ces menaces ! Ce n’est pas drôle quoi ! » Boudais-je avant de me pencher pour récupérer mon paquet de frites, et de me morfondre dedans. Pas étonnant au final, que je finisse par embêter Matt en contrecoup ! je le titillais un peu sur ces films porno et voilà que monsieur Matthew s’attaquait à nous ! il se mettait à débiter deux trois paroles que Paris et moi, on AURAIT échangé, et pour ma part j’ouvrais grand la bouche en le regardant, complètement offusquée par ce que j’entendais !

Je ne suis pas du genre à jouer avec la nourriture, mais pour ma part, j’avais pas d’oreiller à jeter ! Alors quand Matt retira l’oreiller en se marrant, content de son effet, je lui jetais une frites en plein visage en essayant de clarifier à la situation « Hannn mais comment tu mens !! C’est dingue ! Tu confonds sans doute avec le son qui sort de tes écouteurs quand tu regardes tes films le soir. Parce que, Paris, il ne m’a jamais demandé une seule fois, si je la sentais bien ! Tu hallucines mon pauvre ami ! » bon pas sûre que mon intervention me serve vraiment. A vrai dire, je devais sans doute m’enfoncer encore plus, si bien que je jettais à nouveau une frites en représailles !

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