Elle me manquait dans son entièreté malgré tout et je le lui faisais bien comprendre, avec des mots qui sortaient de ma bouche, sans que je n'ai besoin de réfléchir pendant mille ans. C'était peut-être ce que j'aurais du lui dire quand elle a voulu rompre... mais les mots ce soir là ne voulaient pas sortir. Peut-être n'étaient-ils pas prêts à vouloir être entendus, qui sait. Mais là ils l'étaient j'avais parlé avec le coeur, tentant de la réconforter du mieux que je pouvais. Ouais, coucher avec elle me manquait, mais parler, rigoler, se taquiner me manquait également. Du coup, j'avais tout dit et elle était maître du jeu. Et ce qu'elle savait aussi, c'était que j'étais présent pour elle, quoiqu'il arrive. Pour n'importe quoi. Même maintenant, alors qu'elle avait besoin de soutien pour arrêter la drogue. C'était bien ce qu'elle avait compris, à mon plus grand bonheur, quand je la voyais se relever pour ensuite s'installer à califourchon sur moi, enroulant ses bras autour de mes épaules, enfouissant son visage dans mon cou et laissant même une main trouver refuge dans mes cheveux. En simple réponse, j'enroulais mes bras autour d'elle, la collant contre moi. Mine de rien, si ce contact lui faisait du bien, il me faisait du bien aussi pour le coup. Terriblement de bien. Du coup, j'enfouissais à mon tour mon visage dans son cou, ne bougeant pas d'un pouce. Je crois même que j'étais capable de rester comme ça pendant des heures pour le coup.

On avait finalement opté pour le silence et je crois que c'était la meilleure chose que nous puissions faire désormais. J'allais avoir besoin de ce moment de calme dans les jours à venir. Ne plus avoir de ses nouvelles pendant quelques jours, juste réfléchir à tout cela. Déménager aussi, parce que l'idée prenait de plus en plus de place dans ma tête. Je ne voulais pas en parler à Alexander, je voulais un peu lui faire subir ce choix, je crois qu'il serait capable de me faire rester de force à la mather juste pour garder un œil sur moi. Je me demandais ce qu'il ferait si je faisais des grosses conneries... Il serait inquiet pour moi ? Il me ferait habiter de force dans sa chambre pour tout avoir sous contrôle ? Il me séquestrerait dans son placard ? Trêve de plaisanteries. S'il m'arrivait quelque chose de grave encore une fois... Est-ce qu'il serait à mon chevet ou est-ce qu'il en profiterait pour partir comme il a pu le faire à la rentrée ? J'espère ne pas avoir de réponse à cette question, j'ai déjà assez vécu de choses terribles comme ça. Là, j'étais assise sur ses genoux, à califourchon. J'avais encerclé ses épaules avec mes bras, niché mon visage dans son cou tandis que l'une de mes mains se baladait finalement dans ses cheveux. Le plus réconfortant, c'était de sentir ses bras tous contre moi, son corps contre le mien, son souffle sur ma peau. Sa présence tout simplement. Je ne bougeais pas pendant des longues minutes, savourant ce moment de tendresse et de silence. Il ne semblait pas vouloir bouger lui non plus. Plus d'un mois à dormir chaque nuit ensemble et puis, silence radio pendant deux semaines. Alors, en effet, cela faisait du bien de le retrouver un peu. Le bout de mon nez vint glisser contre la peau de son cou, puis sa joue avant de finalement coller mon front contre le sien. Demain allait être difficile. « Tu dors avec moi cette nuit ? » lui demandais-je doucement. Ce moment m'avait apaisé et j'avais juste envie que l'on se mette dans le lit, que l'on éteigne la lumière et de finalement m'endormir sur lui.

Je prenais de plus en plus conscience du fait que je n'avais pas envie de la perdre. Genre vraiment pas. Alors je tentais, par tous les moyens possibles, de rester dans sa vie, tout en gardant une certaine sincérité. Ouais, j'avais pas non plus envie de lui mentir, lui dire les mots qu'elle voulait entendre. Non, je devais dire ce que je ressentais, quitte à ce que ce ne soit pas suffisant. Et dans ces cas là, je pourrais me dire que j'aurais tout essayé... tout à ma portée. Quoiqu'il en soit, dans le silence le plus complet, elle venait se positionner sur moi, à califourchon, avant d'enrouler ses bras autour de moi et d'enfouir son visage dans mon cou. Sa présence me calmait et pour le coup, j'enroulais mes bras autour de son corps, la collant à moi et je me réfugiais à son cou à mon tour afin de juste profiter de son corps contre le mien. Finalement, son front venait se coller contre le mien, nos souffles se mêlant ensemble. « Ouais... ouais » disais-je en hochant légèrement la tête, pour ne pas rompre le contact entre nos deux visages. Et puis je lâchais doucement mes bras d'autour d'elle, gardant cependant mes mains plaquées sur son dos. « Maintenant ? » Après tout, elle avait peut-être envie de faire autre chose avant. Manger, boire, se laver. Don't know.

Malgré que je sois sur ses genoux, mon corps au plus près du sien... Rien n'était gagné entre nous. Il l'avait dit de lui-même par sms, rien à changé. C'était la pire situation que je pouvais avoir avec un homme. J'étais amoureuse et ce n'était pas réciproque. Je ne pouvais qu'imaginer de la pitié dans son regard quand il se posait sur moi. Je ne suis pas une oeuvre caritative, mais tout de même... J'avais l'impression qu'il se sentait obligé. J'avais définitivement besoin de temps pour réfléchir à notre histoire, à nous deux. Est-ce que je serais capable d'avoir ce lien ambigu avec lui sans qu'il n'y ait jamais rien de plus ? Je ne pense pas. Ce soir, je ne compte ni l'embrasser, ni coucher avec lui. Je compte juste profiter de sa présence, de son réconfort, mais je ne lui donnerais pas le moyen d’alimenter ses pulsions et ses envies. Je relevais doucement la tête, collant mon front contre le sien, lui demandais simplement s'il allait dormir avec moi cette nuit. J'aimerais juste avoir une nuit de sommeil parfaite, je sais que dormir avec lui allait me faire le plus grand bien. « Ouais... ouais » J'esquissais un faible sourire en le regardant. De très près pour du coup. Je sentais ses mains glisser dans mon dos, me décollant un peu de lui. « Maintenant ? » me demandait-il simplement. Je n'en ai aucune idée. Je n'ai aucune idée de ce que nous pourrions faire d'autre. « Tu as mangé ce soir ? Sinon, on peut se faire un truc rapidos à manger et se mettre devant un film... » Ou un jeu vidéo ? Enfin, je ne le propose pas, parce que je n'ai pas de console dans ma chambre et que je ne suis pas certaine d'être en état pour me concentrer là-dessus.

Dormir avec elle, c'était ce dont j'avais besoin. Enfin, elle avait beau avoir des préjugés sur moi, sur comment j'étais avec elle et ce que je pouvais ressentir à cause du fait que je lui ai avoué ne pas être amoureux, il n'empêche que je tenais à elle, j'étais bien avec elle et que j'appréciais notre proximité. Comme là, par exemple. Elle était à califourchon sur moi, ses bras autour de mon cou et mes bras s'étaient enroulés autour d'elle pour la garder contre moi. J'aimais cette proximité, cette façon qu'on avait d'être ensemble et j'étais tellement deg que ça se soit terminé de cette façon. Enfin quoiqu'il en soit, j'acceptais ce petit moment de tranquillité en sa compagnie. « Tu préfères pas commander ? J'ai une envie de thaï pour le coup et... ouais, un petit film ça me dérange pas, ça m'plait » Pour le coup, c'était bouclé. On avait commandé, on s'était posé devant un film de son choix et puis on s'était juste endormi. Rien de plus, rien de moins. Si les choses pouvaient être bizarres, elles ne l'étaient pas forcément. Je respectais son choix, bien que je ne sois pas d'accord. Elle voulait faire un point, je la laissais faire et puis advienne que pourra. Quoiqu'il en soit, une chose était certaine, je tenais à elle.. et je tenais à nous.