Le fait de voir Mary boire me rappela que moi-même, je tenais mon verre. D’un coups, je me sentais totalement à l’ouest, déconnecté du monde réel. J’enfilais mon verre d’un trait, tout en laissant mon regard se perdre sur les personnes qui arrivaient de plus en plus nombreuse. Elle avait une idée de l’Italie des idéalistes, certains voyait le côté romantique, d’autres l’associé directement à la mafia. Lorsque j’entendis ses mots, je faillis m’étouffer, c’est pourquoi je me mis à tousser, me tapant sur la poitrine en riant. Désolé, j’ai bu trop vite ! Et non, tu sais faut pas croire… Les gangsters c’est fini de nos jours et puis ils sont surtout en Sicile. Si elle savait qu’elle n’avait pas tout à fait tord, elle ne ferait certainement pas cette tête. Sa question me perturba d’ailleurs lorsqu’elle me demanda de lui apprendre quelques d’italien. Je ne pus m’empêcher de sourire. Plus tard dans la soirée, pourquoi pas bella mia dis-je tout en me penchant pour déposer un baiser sur sa joue. Oui, c’est plus fort que moi, je ne peux pas m’empêcher de draguer -même légèrement- les filles mais ça n’avait rien de méchant. C’était plus mignon qu’autre chose à ce moment.

- Merci, rougit-elle presque. Et permet-moi d’ajouter que t’es vraiment classe, tu ressembles presque à un mec normal finalement, on y verrait que du feu !

- Hmm… Un mec normal… fis-je semblant de réfléchir. Mais qu’est-ce que la normalité ?

Car on ne pouvait pas dire que l’hétérosexualité était « normale ». Plus courante, oui, mais pas « normale ». Toutes orientations sexuelles étaient normales, que l’on soit hétéro, homo ou bien bi.

- C’est pas parce que je suis gay que je dois me comporter comme ça, dis-je avec une voix efféminée, tout en imitant le stéréotype du gay basique : c’est-à-dire faisant des grands gestes avec mes mains et en roulant un peu du cul.

- Puis, je compte sur toi pour me protéger ! s’exclama-t-elle ensuite en se serrant contre moi.

- Aucun homme n’aura le droit de poser la main sur toi ce soir, lui souris-je tendrement. A part moi, bien sûr, finis-je, avant de lui offrir mon bras pour qu’elle s’y accroche tel un vrai gentleman. Nous y allons ?

Je ne sais pas si j’avais hâte ou non au bal. Bien sûr, j’allais passer une super soirée avec mes amis et avec Andy, mais de l’autre côté il y aurait tout ceux que je n’ai pas envie de voir ou qui vont me dévisager vis-à-vis ma grossesse. Je m’étais préparée avec Nayeli tôt l’après-midi, puis Andy devait passer me chercher chez les Cabots. C’était bientôt l’heure, et mon cavalier est finalement arrivé. J’eus la surprise –ou pas, en fait.- qu’il ait loué une limousine pour nous amener au bal et comme de fait, nous y sommes rendus. Il y avait pleins de monde déjà.

En toute bonne demoiselle qui se respecte, j’ai retourné l’intégralité de ma chambre dans le courant de l’après midi. Ma robe est trouvée depuis plusieurs semaines, mais le doute m’a envahie au dernier moment. Est-ce la bonne ? Et les chaussures ? Quand on reprend l’habitude de fréquenter de nouveau « des fils et des filles de », il faut savoir mettre la barre haut constamment question vêtements et images. Et puis disons que je vais être aussi bien accompagnée. Il n’est pas mon petit ami, mais il est de ceux sur qui je peux compter. Nikolaï. La soirée s’annonce prometteuse. Pour l’occasion, nous avons prévu de nous rejoindre sur place. En arrivant au cocktail, je jette des coups d’œil à droite, à gauche, je salue également ceux que je reconnais.

Lorsqu'il s'étouffa, je m'approchais de lui pour tapoter dans son dos. Je le regardais bizarrement en me demandant pourquoi il s'étouffait. Il disait avoir bu trop vite, c'était normal. Je me mis à sourire. Les Gangsters... j'adorais ce genre de film, c'était vraiment la bonne époque. Mais je me concentrais plus pour lui demander à m'apprendre quelques mots en italien. Il me proposait alors ça dans la soiée. D'accord. dis-je en souriant. Puis je rougissais à son baiser sur ma joue. Je ne pouvais cacher que je n'étais pas habituée à ce genre d'attention. M'embrasses pas ainsi! C'est gênant... si les gens remarquent... ça me gênait. Si Read était là et nous voyait ? Je n'osais même pas imaginer ça, mais après tout, il l'avait mérité, me laisser seule avec un garçon aussi séducteur que Matteo. Je finissais donc mon verre, alors que je regardais les personnes arrivées. Je remarquais alors que je ne connaissais pas grand monde. A chaque évènement, j'ai l'impression d'être associable... il y a tellement de monde que je ne connais pas. Tu ne vis pas ça je penses...enfin bon... Tu as un petit creux ? On pourrait aller manger quelque chose au buffet, non ? proposais-je alors à Matteo.

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