Si j'avais chaud il y a quelques minutes, j'avais froid maintenant. J'pensais que Marshall m'aiderait à aller mieux, comme il l'a toujours fait... Mais faut croire qu'il n'était peut-être pas aussi magique que ça.

- Apple… ça va? Sa voix me fit redescendre sur terre, et je remontai mon regard sur lui.
- Si. Ça va. Non ça ne va pas, et ça se lisait sur mon visage que je mentais. Et aussi étrange que cela pouvait paraître, je voulais qu'il le sache. Mais je ne savais juste pas comment le dire, je ne savais pas si ça me ferait du bien... Putain.

Je me recollai contre son torse, mais cette fois, je ne passais plus par le chemin le plus long. Je voulais juste me changer les idées et j'essayais peut-être d'aller trop vite.

«Si. Ça va. » Non, ça n’allait pas. Je le voyais clairement sur son visage. Mais alors pourquoi est-ce qu’elle mentait? Elle ne voulait pas en parler? Mais alors, qu’est-ce j’étais supposé faire? J’avais envie de la serrer contre moi, allez savoir. Du coup, je fus surpris lorsqu’elle vint se coller contre moi. Elle semblait vouloir se jeter littéralement dans mes bras, mais je n’y arrivais tout simplement pas. J’en avais terriblement envie, mais je ne pouvais pas ignorer l’air de détresse qu’elle m’avait servi quelques secondes avant. Je pris donc sur moi de contrôler un peu plus la situation et posai mes mains sur ses épaules, l’obligeant à reculer un peu. « Apple… look at me would you? » J’attendis qu’elle lève la tête vers moi, je savais que si elle se jetait à corps perdu comme ça sur moi, c’était qu’elle préférait oublier plutôt que de parler, mais je voulais qu’elle sache que j’étais présent pour elle, qu’elle veuille parler, avoir du sexe ou bien les deux. Hésitant une fraction de seconde, je penchai finalement la tête vers elle pour venir poser mes lèvres contre les siennes. Je l’embrassai doucement avant de me reculer à nouveau, la regardant droit dans les yeux. « Talk to me baby, I’m here for you… »

Je voulais qu'il me sauve de mon silence... Je ne savais juste pas quoi lui dire, comment lui dire, et j'avais d'un sens vraiment peur de sa réaction. Je sais que c'est stupide, ce n'est pas comme si c'était moi qui avait fait un mauvais coup, ou comme s'il pouvait se fâcher contre moi... Mais j'arrivais à avoir honte. Honte probablement parce qu'une fille m'a touchée et que je n'avais rien pu faire pour lui en empêcher. C'était la laisser faire, ou risquer ma vie. Et en risquant ma vie, je ne savais pas du tout ce qui arriverait avec celle de Coraleen... Andy l'avait abandonné après tout, peut-être ne voudrait-il pas s'occuper d'elle, même si je ne faisais plus partie de ce monde ?

Je m'étais alors jetée sur Marshall, en me disant que plus tôt cette "première fois" depuis l'agression sera débarrassée, plus tôt je serais libre. Apple… look at me would you ? Je levai les yeux, calmant cette envie de faire avancer les choses plus rapidement. Il tentait de comprendre... c'était très honorable de sa part.

- Talk to me baby, I’m here for you… J'étais bouche-bée. Je ne savais pas quoi dire. J'haussais les épaules... réalisant que j'avais ce que je voulais. Il me demandait de parler, et tout ce que j'avais à faire maintenant, c'était de saisir l'opportunité d'avoir la porte ouverte. Ce n'était pas comme avec Roxanna qui voulait que je me vide le cœur alors qu'elle a vécu encore pire que moi... ou comme avec un psychologue qui a travaillé avec d'autres jeunes femmes comme moi. J'n'avais pas envie d'entendre dire que je n'étais "pas seule". Je le sais ça.

- I know. Its just... Et encore une fois, j'haussais les épaules. Il n'y avait aucun mots qui permettait d'identifier ce que je ressentais présentement.

Elle semblait surprise, mais aussi soulagé. C’était difficile de réellement comprendre et puis, nous n’étions pas si proche alors je ne savais pas très bien comment gérer ses états d’âme. « I know. Its just... » Je penchai légèrement la tête vers elle, attendant la suite qui ne vint pas. Elle avait peur de me parler? Ou était-ce l’ambiance? Putin on était là, debout tous les deux, à moitié à poil. Je passai une main nerveuse sur ma nuque et lui pris finalement la main. « Come here.. » Je l’entrainai doucement vers ma chambre où je l’intimai de s’assoir sur mon lit avant de poser une couverture sur ses épaules. Comme ça au moins, elle se sentirait moins nue pour parler. « Now talk to me.. please? » demandais-je à moitié. Je ne savais définitivement pas comment agir, mais une chose était certaine, je ne prendrais pas avantage d’elle. Je ne l’avais jamais fait et ça n’allait certainement pas commencer aujourd’hui.

J'n'avais encore jamais parlé de ce qui m'était arrivée et je sais que tôt ou tard, je devrai le faire. Si ce n'était pas avec un psy', ça devra être avec un ami. Et heureusement pour moi, Marshall était les deux. Il étudiait la psychologie et je pouvais le considérer comme un proche depuis le temps.

- Come here... Me dit-il après avoir pris ma main. Il m'emmena dans une pièce que je pouvais croire être sa chambre, et m’esseya sur le bord de son lit, en m'enroulant d'une couverture plutôt douillette. Now talk to me... please ?

J'hochai la tête, et soupirait. C'était comme si je me sentais fin prête à parler. You probably heard already... In the newspaper, on TV, even on Cambridge Secret's blog... Its everywhere. My name is everywhere. Pourtant, je n'avais dévoilée aucune information, faut croire que c'est Avalon elle-même qui a tout avouée. I feel so... ashamed. Frustrated. Even more knowing I can't do nothing about it... Its just... it. Its done. But I feel like it isn't. Elle m'a violée et j'ai dû la laisser faire, pour me sauver. C'était ça, ou elle me tranchait la gorge, et elle ne se gênait pas pour me le rappeler à chaque petit mouvements que je tentais de faire. She molested me, Marshall. And the worst part of it all, is that she could've killed me... but she didn't.

Allez savoir pourquoi, mais c’était probablement une des premières fois de ma vie que j’avais réellement l’impression que je pourrais peut-être –je dis bien peut-être, faire un bon psy. Pas avec tout un chacun, non. Mais avec des gens proches de moi, des êtres chers à mes yeux. Comme Apple. M’enfin, là n’est pas la question. J’attendais simplement qu’elle parle et je n’insistais pas puisque je voulais qu’elle soit complètement à l’aise. « You probably heard already... In the newspaper, on TV, even on Cambridge Secret's blog... It’s everywhere. My name is everywhere. » Je ne répondis pas à sa question, je savais bien que son nom avait été nommez ici et là. «I feel so... ashamed. Frustrated. Even more knowing I can't do nothing about it... It’s just... it. It’s done. But I feel like it isn't. » Je serai la mâchoire, penser à tout ça me mettait dans un état indescriptible. J’étais désolé pour elle, mais tellement frustré que ce genre de chose lui soit arrivé. «She molested me, Marshall. And the worst part of it all, is that she could've killed me... but she didn't. » J’aurais voulu être présent et lui défoncer la gueule à cette salope. Mais il était trop tard maintenant et c’était inutile d’y repenser. L’important, c’était qu’Apple était en vie. Traumatisé à vie, mais au moins, elle était toujours là. Passant mon bras autour de ses épaules, je l’attirai contre moi pour la serrer dans mes bras. Je caressai doucement ses cheveux et posai mes lèvres sur le dessus de sa tête. « You’re here now and I am here for you… » Je ne lui servis pas des phrases toutes faites. Je ne lui dis pas que tout irait bien, qu’elle allait s’en remettre. Je n’pouvais pas parce que je n’savais pas. Et je ne voulais pas lui mentir juste pour qu’elle se sente mieux. Alors tout ce que je pouvais faire, c’était d’être présent et compréhensif. Et n’allez pas croire, je ne la prenais pas en pitié. Ce sentiment est pire que la haine. Je n’ai de pitié que pour les gens que je n’aime pas. Or Apple a une place particulière dans ma vie et je n’aurais jamais pitié d’elle. Je comprenais plutôt pourquoi elle avait soudainement prit du recul alors que nous étions sur le point de passé à l’étape suivante. Elle devait avoir en tête cette foutu agression. Je n’savais pas quoi faire pour l’aider ou lui enlever ses images. Mais je comptais bien trouver un moyen. Je soulevai son menton à l’aide de mon index et croisai son regard. « D’you wanna watch a movie or something..? »

J'avais besoin de penser à ce que j'allais faire avant de passer à l'acte... Était-ce une bonne idée ? Ça me semblait l'être... Je n'avais pas bu cette fois, il ne me forçait pas. En effet, il a même arrêté dès qu'il a vu que ça n'allait plus. Je ne devrais pas avoir peur. Peut-être que ce n'est pas de la peur, mais je me suis seulement sentie prête à en parler ?

- You’re here now and I am here for you… Il a raison. Ça ne peut qu'aller en s'arrangeant... C'est fini, Avalon est décédée entre les mains de ma propre meilleure amie... Elle ne peut plus me faire de mal là où elle est. Putain qu'est-ce que ça sonne si dramatique ! Pourtant, ça ne me fait ni chaud, ni froid. J'hochai la tête. Marshall était là pour moi... Tout le monde me dit ça, mais la différence, c'est que lui il était là. Il me le prouvait. Il restait avec moi... Même si pour être plus juste, c'est moi qui l'ai "choisi".

- D’you wanna watch a movie or something..? J'haussais les épaules... et après quelques secondes de réflexion, j'hochai négativement la tête. No. Je glissais mes mains sur ses cuisses, puis fermai les yeux. I only want you to kiss me.

Apple prenait du temps pour réfléchir et je ne la poussais pas, respectant ses choix et, surtout, ce qu’elle avait vécu. Ce ne devait pas être facile et je ne pouvais même pas me mettre à sa place. Je ne pouvais qu’imaginer et, franchement, il ne valait mieux pas parce que je risquais de faire une crise de nerf. Heureusement pour cet Avalon, elle était déjà morte parce que, croyez-moi, elle aurait des chances de l’être à nouveau. « No. » Finit-elle par répondre à ma question. Elle glissa les mains sur mes cuisses encore nue- bah ouais, je lui ai donné une couverture, mais moi, j’ai encore que mes boxers pour me cacher un peu. « I only want you to kiss me. » J’arquai un sourcil et le regardai un moment avant de me pencher vers elle, prenant son visage en coupe entre mes mains avant de poser mes lèvres sur les siennes, l’embrassant tendrement et langoureusement à la fois. Cette histoire m’avait refroidit, mais pas totalement. Pas assez surtout pour ne plus être capable de raviver la flamme en embrassant la brunette.